samedi 17 février 2024

L'Europe des grandes invasions germaniques

Les cinq leçons des grandes invasions par Michel de Jaeghere

Le temps n’est plus où l’union des Wisigoths, des Burgondes, des Francs et des Gallo-Romains face aux hordes d’Attila, aux champs Catalauniques, était racontée aux enfants des écoles comme le passage de témoin de la civilisation entre les élites de l’Antiquité finissante et les royaumes sur le point de naître de la dislocation de l’Empire romain ; où, la hache levée, Charles Martel apparaissait, dans la galerie des Batailles de Versailles, comme le symbole même de la résistance à l’islam qui avait permis à l’aventure de la France et à l’Europe médiévale de prendre leur envol ; où la conversion des rudes guerriers vikings au christianisme était présentée comme le coup de maître d’une Église qui était parvenue, en les civilisant, à transformer les peuples prédateurs de l’Europe chrétienne en auxiliaires de sa sécurité et en agents de son expansion et de son rayonnement. Le sujet est au contraire de ceux qui suscitent désormais la réserve inquiète des historiens. Soucieux d’éviter à-peu-près et anachronismes, instrumentalisations politiques ou manipulations, dans un contexte où notre continent est devenu la destination et la cible de l’immense vague migratoire venue des pays du tiers-monde, ils répugnent à ce que la question des grandes invasions soit laissée aux spéculations imprudentes d’un public ignorant des mille nuances qui la rendent spécifique, incomparable, irréductible aux trompeuses analogies par quoi chaque époque a tenté d’y trouver des leçons d’énergie ou des incitations à la résignation.

La précaution est légitime, mais décidément vaine. Impossible de convaincre les Français, les Européens, que ce moment où se joua le destin de leurs pères, où il ne parut tenir qu’à un fil que s’achève la grande aventure dont nous sommes issus, où surgit sur les ruines du monde antique l’immense mêlée d’où devait procéder l’Europe moderne et contemporaine, doive être étudié avec le même détachement que la migration du bruant des neiges ou du canard colvert. Car nul épisode ne paraît mieux répondre en réalité à la vocation donnée à l’histoire par Thucydide et Cicéron : aiguiser notre discernement en proposant des exemples qui, à défaut de nous fournir des certitudes (les faits ne se répètent jamais à l’identique), nous permettront de dessiner les grandes lignes d’un avenir incertain.

À la mort de Théodose Ier, en 395, l’Empire romain fut divisé entre ses fils de l’empereur défunt. Des divergences apparurent très vite entre les deux parties, notamment pour la possession de la Dacie et de la Macédoine.

De la vaste histoire de la déferlante des peuples qui provoqua la chute de l’Empire romain d’Occident et secoua le haut Moyen Âge jusqu’aux environs de l’an mille, se dégagent, de fait, au moins cinq leçons.

1. La première est qu’il est vain de croire que puisse subsister éternellement un espace de prospérité, où rayonnent les feux d’une brillante civilisation, entouré de zones d’anarchie et de chaos, où la vie tribale se conjugue avec la misère. L’Empire romain a pu tenir les Germains à distance aussi longtemps qu’ils ont végété comme une insignifiante poussière de peuples ; qu’ils ont conjugué l’atonie démographique à une inconsistance politique qui interdisait à chacune de leurs tribus d’oser affronter sa puissance. Il est entré en crise quand la multiplication des relations entre le monde romain et le Barbaricum — l’emploi de soldats germains comme auxiliaires, la circulation de l’or et des annones qui rétribuaient les mercenaires, les échanges commerciaux avec les provinces frontalières, les commandements accordés à quelques-uns de ses guerriers, l’éducation reçue, parfois, par certains rois barbares — a permis à certains de ses chefs de constituer des fédérations qui atteignaient la taille critique pour percer la frontière en même temps qu’ils faisaient naître, par les prestiges qu’ils avaient fait connaître, une irrésistible force d’attraction sur les peuples qui vivaient dans le sous-développement. Les historiens qui s’efforcent de nier tout caractère tragique à la première vague des invasions (IIIe-Ve siècle) insistent généralement sur l’importance des contacts qui avaient permis aux Germains de découvrir et d’envier le monde romain. Ils estiment que la fascination exercée par l’empire sur les Barbares, que manifeste l’empressement de leurs chefs à en singer les institutions en acceptant les titres de maîtres de la milice, de consuls, de patrices dont les gratifiaient les autorités romaines, disqualifie l’idée d’un choc de civilisations.

C’est passer à côté de l’essentiel. C’est parce qu’ils connaissaient et enviaient ses réalisations que les Barbares ont voulu pénétrer dans le monde romain, fût-ce au prix de la disparition des conditions matérielles et morales qui en avaient permis l’émergence : les échanges à longue distance assurés par la paix romaine et par les voies de communication, qui concouraient à la spécialisation des compétences et à l’émulation ; la richesse de la vie urbaine, qui avait fait de chaque cité — avant qu’elles ne se recroquevillent derrière les murailles qui protégeaient leur centre — un marché pour les produits manufacturés et les productions agri­coles autant qu’un foyer culturel ; la sécurité apportée par un droit qui s’appliquait à tous les hommes libres nés sur le même sol ; la tranquillité assurée par la présence d’une armée de métier aux ordres d’un seul gouvernement. Les Barbares n’entendaient pas tarir les sources de l’opulence du monde romain. Ils ne voulaient que s’emparer de ses richesses. Faute de partager les disciplines qui les avaient fait éclore, ils y mirent fin en même temps qu’ils provoquèrent, chez ceux de leurs congénères qui étaient restés dans le Barbaricum et qui ne bénéficiaient plus, du fait de sa dislocation, des échanges avec le monde romain, un recul du niveau de vie à des conditions proches de celles de la préhistoire. L’Empire romain est mort d’avoir renoncé (faute de moyens démographiques et militaires, faute d’énergie vitale) à coloniser des voisins auxquels il avait fait voir les lumières de sa civilisation sans les mettre en mesure d’être éclairés par elles.

2. La deuxième leçon est que, formidablement adaptée à la conquête et à l’expansion territoriale, la forme de l’empire multinational l’est moins à la défense. Elle permet à un peuple conquérant de puiser dans d’énormes ressources démographiques qui, concentrées en un même point d’attaque, rendent sa force irrésistible, et de financer son effort de guerre par les profits tirés de ses victoires. Elle débouche sur la formation d’une immense frontière qu’il est harassant et ruineux de défendre sans qu’un fort sentiment d’appartenance permette de mobiliser des populations adonnées aux arts de la paix et de bénéficier de leur ardeur patriotique pour sa protection. L’Empire romain avait fini par apparaître à ses habitants comme la forme inévitable, évidente, du gouvernement.

L’attachement qu’il suscitait était moins fondé sur la conviction d’être dépositaire d’un précieux héritage reçu des ancêtres et voué à être préservé et transmis à ses descendants que lié à une manière de vivre que la mise en œuvre des efforts humains et financiers qu’aurait rendue nécessaire sa défense aurait elle-même remise en question.

Les élites foncières et les populations préférèrent, dès lors, s’entendre avec les Barbares que donner leurs vies et leurs biens pour un empire devenu impuissant, et qui ne se manifestait qu’en la personne du collecteur d’impôts.

Il en alla de même face à la conquête arabe du Proche-Orient (où les divisions religieuses firent en outre préférer à certains évêques la domination musulmane à celle d’un empereur professant une foi divergente sur la nature de l’union hypostatique des trois personnes de la sainte Trinité, et devenu, partant, persécuteur de leur communauté), de l’Afrique du Nord et de l’Espagne. Pas plus que les envahisseurs germaniques, les combattants arabes ne représentèrent jamais des masses considérables. Ils s’imposèrent par la violence et obtinrent la soumission de majorités inaptes à prendre en main leur défense. Il en fut probablement ainsi (l’histoire est plus obscure) des Slaves dont les bandes guerrières vainquirent les troupes de l’Empire romain d’Orient : ils ne parvinrent à pérenniser leur domination sur les Balkans qu’en intégrant largement les peuples qu’ils avaient soumis dans leurs propres rangs.

Charlemagne avait reconstitué, par la guerre et par la conquête, une partie significative de l’ancien empire d’Occident. Il avait emmené son aristocratie guerroyer victorieusement en Germanie contre les Saxons et en Pannonie contre le royaume des Avars ; en Italie contre les Lombards ; il avait conduit des expéditions jusqu’en Bohême contre les Slaves, et fini par doubler la superficie du royaume hérité de son père. Ses successeurs se révélèrent pourtant incapables de faire face aux raids de pillage des Vikings, dont les destructions contribuèrent à hâter la dislocation du monde carolingien. Peter Heather a montré (Empires and Barbarians, 2009) que l’incapacité des rois francs à maintenir un système fiscal permettant de financer, comme l’avait fait longtemps l’Empire romain, une armée permanente les avait placés dans la dépendance de leurs grands, qu’ils pouvaient gratifier durant les périodes de conquête en leur donnant leur part de terres et de butin, mais qu’ils n’étaient, sans s’appauvrir eux-mêmes dangereusement en les récompensant avec leurs propres fonds, pas en mesure d’associer à une défense qui ne rapportait rien.

Face aux grandes invasions, le seul exemple significatif et durable de reconquête fut donné en définitive par les petits royaumes chrétiens du nord de la péninsule Ibérique, qui s’appuyèrent sur leur isolement même pour nourrir un sentiment identitaire qui allait, au terme de longs siècles, leur permettre de reprendre possession de l’Espagne et d’en chasser les musulmans.

3. La troisième leçon tient au caractère déterminant, essentiel, que joue la religion pour la définition des relations qui s’établissent, au lendemain d’une conquête, entre populations soumises et conquérants.

En Europe, c’est parce que les Barbares avaient été convertis, avant même leur irruption dans le monde romain, au christianisme (fût-ce sous la forme de l’hérésie arienne) que leur domination ne se traduisit pas par un changement brutal de civilisation spirituelle.

C’est l’Église catholique, maintenue dans ses positions, qui, par son organisation en diocèses, calqués sur les cités qui avaient formé le maillage du monde romain et pris en main par les représentants de l’ancienne aristocratie foncière, assura après la chute de l’empire d’Occident la continuité de l’encadrement des populations et la sauvegarde de son unité morale avec l’émergence progressive du primat du pontife romain ; c’est elle qui en fit survivre la langue et en transmit le patrimoine culturel dans ses évêchés, ses écoles, ses monastères.

C’est la conversion de Clovis au catholicisme romain qui était, dès alors, la religion dominante des populations de la Gaule qui permit, par mariage, la rapide fusion en un seul peuple des Francs et des Gallo-Romains. Il en fut de même au VIe siècle en Espagne wisigothique avec le passage du roi arien Récarède au catholicisme (589), qui ouvrit la voie à l’union des élites barbares avec l’aristocratie ibérique en même temps qu’à la fondation, par l’évêque Isidore de Séville, d’un sentiment patriotique enraciné dans la fidélité à l’héritage romain. C’est encore la conversion au christianisme (912) qui fit du viking Rollon la souche de la dynastie qui devait régner pacifiquement sur la Normandie avant l’Angleterre. C’est la prédication chrétienne de Cyrille et Méthode qui provoqua, par imitation de Byzance, l’émergence des premiers États slaves et leur introduction dans le concert européen, comme c’est sur la propagation de la foi vers l’est que s’appuya l’empereur Otton Ier pour assimiler ses conquêtes et consolider les frontières de l’empire dont il avait entrepris la restauration, ou Étienne de Hongrie pour donner aux Magyars un État national calqué sur le modèle carolingien.

C’est au contraire parce que les cavaliers arabes étaient portés par une religion conquérante, qui semblait leur avoir procuré des succès militaires éclatants en leur permettant de vaincre successivement les Perses et les Romains d’Orient, que leur conquête du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord se traduisit par l’éradication de la civilisation romano-chrétienne, dont ils ne récupérèrent que les savoir-faire matériels (l’art de la construction, les thermes, les jardins, la partie pratique du patrimoine littéraire de l’Antiquité), mais dont ils firent disparaître au profit de l’arabe les langues, tandis que les peuples autochtones étaient sommés de choisir entre la conversion ou la réduction à un statut humiliant, et que les modes de vie et de pensée étaient remodelés à l’aune du Coran.

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4. La quatrième leçon est qu’« il n’est de richesse que d’hommes », selon le mot de Jean Bodin : la cause profonde de l’impuissance de l’Empire romain face aux invasions pourtant limitées des Barbares tient à la faiblesse de sa population (sans doute moins de 25 millions d’habitants au Ve siècle pour l’ensemble de l’empire d’Occident, étendu de l’Angleterre au Maroc et au Rhin [et au Danube jusqu'à Serbie], d’où procéda son incapacité à entretenir et former les armées considérables qui auraient été nécessaires pour défendre son interminable frontière. Les mêmes observations peuvent être faites à l’égard de la submersion des Balkans, dévastés par les guerres et les invasions, lors de la grande migration des Slaves. La terre appartient aux vivants.

5. La cinquième leçon est seule consolante. Elle est que nulle fatalité ne gouverne l’histoire. Celle de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge fut ponctuée par le surgissement de personnalités exceptionnelles, de Stilicon à Bélisaire, d’Aetius à Justinien. Tous n’ont pas obtenu des succès pérennes. Chacun s’est pourtant efforcé, un instant, de suspendre le temps pour faire face à une situation qui semblait promettre leur monde à la disparition. Philosophe néoplatonicien, lettré, diplomate, poète, le jeune Synésios de Cyrène avait suscité en 399, à Constantinople, une révolution de palais d’où avait émergé une violente réaction antigermanique qui avait éloigné de l’empire d’Orient la menace alors imminente d’une rapide submersion. Lui-même avait combattu, les armes à la main, à Cyrène, les incursions des tribus nomades qui harcelaient sa patrie. Il mourut, devenu évêque, adonné aux œuvres de charité tandis que semblait s’écrouler l’Occident. Resserré sur ses terres de vieille implantation hellénique et associant les prestiges de la romanité à la réalité d’un État grec enté sur la profession du christianisme orthodoxe, l’Empire byzantin ferait face, après lui, aux vagues successives des invasions pendant plus de mille ans.


Étude sur la diversité, l'équité et l'inclusion : ce type d'enseignement n'est « pas étayé par des preuves empiriques »

Un rapport universitaire sur l’enseignement en diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) révèle que ce type d’enseignement conduit « à des préjugés plus importants, voire à des préjudices ».

Dans un rapport publié par la Fondation Aristote pour les politiques publiques, David Haskell (photo du 3 octobre 2019 à Toronto) a passé en revue sept études tirées de périodiques scientifiques de premier plan, dont certaines méta-analyses portant sur des centaines d’expériences.

Rien ne prouve que les initiatives en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) réduisent les préjugés, et elles pourraient même les accroître, affirme un professeur canadien qui a examiné des décennies de recherche pour un nouveau rapport.

« Les partisans de l’enseignement de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI) soutiennent hardiment que “ça marche”. En d’autres termes, ils affirment que ces cours sont efficaces et qu’ils permettent de modifier les comportements dans un sens positif. Cette affirmation n’est pas étayée par des preuves empiriques », a déclaré l’auteur de l’étude, David Haskell, professeur à l’université Laurier, dans un communiqué de presse annonçant ses conclusions. « Il existe des preuves empiriques évidentes que certains aspects de ces programmes de DEI entraînent des préjugés plus importants, voire des préjudices ».

 Pour M. Haskell, l’adoption généralisée d’initiatives de DEI sans un examen approfondi de leur efficacité sur le lieu de travail est tout aussi préoccupante.

« L’enseignement de la DEI est désormais solidement ancré à tous les niveaux de notre système éducatif, de la maternelle à l’université », a déclaré M. Haskell.  « Les concepts fondamentaux de l’enseignement, tels que le “privilège blanc” et les “préjugés implicites”, sont présentés comme des vérités établies. Mais la recherche montre que ces concepts ne sont pas ancrés dans des preuves empiriques solides. Ironiquement, les organisations publiques que nous avons chargées de fournir des connaissances factuelles font, sur ce front, le contraire ».

Dans un rapport publié par la Fondation Aristote pour les politiques publiques, M. Haskell a passé en revue sept études tirées de revues scientifiques de premier plan, dont certaines méta-analyses portant sur des centaines d’expériences.

Malgré les affirmations des partisans de la DEI selon lesquelles ce type d’enseignement permet d’obtenir de meilleurs résultats et une plus grande compréhension, l’analyse documentaire de l’universitaire de l’Université Laurier a permis de trouver des preuves suggérant le contraire. L’une des études mentionnées par M. Haskell, menée par des chercheurs de l’université de Toronto, a révélé que les campagnes conçues pour « exercer une forte pression sur les gens pour qu’ils n’aient pas de préjugés se sont retournées contre eux, entraînant des niveaux accrus de sectarisme ».

La formation diversitaire dans la pratique : Agressive et justifiée par des « preuves » circulaires

Pour « prouver » l’efficacité de l’enseignement de la DEI, les partisans de cette méthode se réfèrent souvent à des enquêtes menées avant et après les ateliers, qui montrent qu’à l’issue de la formation, les participants sont beaucoup plus susceptibles de formuler des réponses qui concordent avec les idées des partisans diversitaires. En d’autres termes, une personne qui suit la formation peut, par la suite, réciter ce qu’on lui a dit. Dans ces témoignages, il est rarement mentionné que, pour de nombreux participants, la sécurité de l’emploi et l’avancement de la carrière dépendent des « bonnes » réponses données.

Ce type de méthodologie a suscité des critiques et s’est avéré peu fiable. Dans un article paru en 2022, Patricia Devine et Tory Ash, chercheurs en psychologie, ont conclu, après avoir passé en revue la bibliographie sur l’enseignement de la DEI, que les spécialistes de la formation à la diversité « utilisent trop souvent des mesures indirectes de réussite qui sont très loin des types de résultats solides et conséquents auxquels prétendent les objectifs de ces formations ».

Un décalage entre les affirmations de la DEI et les résultats de la DEI : tour dhorizon de la recherche

Un article de référence, « Les stéréotypes sur le retour », publié il y a trois décennies, a montré que les tentatives de « suppression des pensées indésirables […] sont susceptibles de réapparaître par la suite avec davantage de force que si elles n’avaient jamais été réprimées ».

Selon M. Haskell, l’accent mis par la DEI sur l’inclusion et la diversité nuit paradoxalement à la compréhension mutuelle. Un article portant sur l’enseignement du privilège blanc a révélé que les étudiants n’éprouvaient pas de compassion pour les minorités visibles défavorisées et qu’ils pouvaient au contraire « réduire la sympathie et augmenter le ressentiment… à l’égard des Blancs qui luttent contre la pauvreté ».

Les méta-analyses montrent également l’incapacité de la DEI à produire des « changements de comportement positifs et durables ».

Dans certains cas, la sécurité de l’emploi et l’avancement professionnel des participants dépendaient des « bonnes » réponses qu’ils donnaient, ce qui pouvait fausser les résultats, écrit M. Haskell.

M. Haskell cite des méta-analyses s’appuyant sur des centaines d’études pour mettre en évidence les lacunes de la DEI. « Bien que ces études fassent état de conclusions optimistes, nous identifions des indications troublantes de biais de publication susceptibles d’exagérer les effets », a écrit une équipe de chercheurs dans une méta-analyse de 2021 publiée dans l’Annual Review of Psychology.

La même étude a été citée par Jesse Singal, un journaliste américain, qui a cherché à savoir si les initiatives de DEI aidaient les personnes de différentes origines à mieux se comprendre. Selon Jesse Singal, l’« industrie a explosé » à la suite du meurtre de George Floyd et de la popularité croissante de Black Lives Matter. Rien qu’en 2020, l’industrie a dépassé les 3 milliards de dollars américains.

Le rapport de M. Haskell affirme que les initiatives de DEI vont souvent à l’encontre de la mission qu’elles se sont fixée, à savoir rassembler des personnes d’origines diverses. « Ce qu’ils enseignent s’est avéré diviser la société : la preuve empirique en est évidente », a déclaré M. Haskell.

Le rapport est publié moins d’un an après le suicide de Richard Bilkzto, un enseignant du Conseil scolaire du district de Toronto (TDSB), à la suite d’un atelier DEI au cours duquel il avait été ostracisé pour avoir défié l’instructeur Kike Ojo-Thompson.

La famille de M. Bilkszto a accusé Mme Ojo-Thompson et son entreprise, l’Institut KOJO, d’avoir détruit la réputation de cet enseignant estimé.

« Malheureusement, le stress et les effets de ces incidents ont continué à affecter Richard. La semaine dernière, il a succombé à cette détresse », affirmait un communiqué publié par l’avocate Lisa Bildy à la suite de son décès. « Sa famille et ses amis ont été ébranlés et ont souhaité avoir la chance de le convaincre qu’il était aimé, respecté et nécessaire ici. »

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vendredi 16 février 2024

Non, ni les Canadiens ni les Québécois ne sont wokes

Les Canadiens ont des opinions presque identiques à celles des Américains et des Britanniques sur les questions liées à la guerre culturelle. En réponse à une cinquantaine de questions concernant la liberté d’expression, le patrimoine national et les questions relatives aux transsexuels, les Canadiens, comme les Britanniques et les Américains, penchent à environ deux contre un contre l’option communément appelée « woke » (socialisme culturel) et en faveur du libéralisme culturel ou du conservatisme. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport pour l’Institut Macdonald-Laurier, « The Politics of the Culture Wars in Canada ».

Des centaines de personnes participent à un rassemblement visant à « protéger » les enfants qui se disent transgenres à Calgary, le samedi 3 février 2024.

Le terme « woke » fait référence à la sacralisation des groupes historiquement marginalisés en termes de race, de genre et d’identité sexuelle. Ce système de croyances fait de l’égalité des résultats et de la protection émotionnelle de ces groupes sa valeur la plus élevée. En conséquence, les activistes « woke » cherchent à priver de tribune les conférenciers ou les personnages historiques jugés susceptibles de heurter la sensibilité du membre le plus délicat d’un groupe minoritaire. Dans ce conflit de valeurs, le socialisme culturel l’emporte sur la liberté d’expression et l’attachement symbolique.

Le Premier ministre Justin Trudeau s’est distingué sur la scène internationale en tant que figure de proue de ce système de croyances, et de nombreuses personnes à l’étranger supposent qu’il est le reflet d’un public canadien tout aussi réveillé. Mais est-ce vraiment le cas ? Pour mieux comprendre les opinions des Canadiens, l’Institut Macdonald-Laurier a demandé à Maru Public Opinion Polls de réaliser un sondage représentatif à l’échelle nationale auprès de 1 500 adultes, au cours duquel j’ai répondu à de nombreuses questions précédemment posées à des échantillons américains et britanniques.
 
 Ce rapport s’appuie sur un sondage national représentatif réalisé par la société d’études de marché en ligne Maru Voice Canada du 18 au 20 septembre 2023. Il montre que les attitudes des Canadiens sur les questions litigieuses qui font l’objet de ces articles penchent à 2 contre 1 en faveur de la position socialiste culturelle, et que l’opinion canadienne est étonnamment similaire à celle des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

En outre, alors que de nombreux Canadiens pensent que les Canadiens français ont des opinions très différentes sur ces questions, les résultats montrent très peu de variation entre les répondants francophones et anglophones. Sur le plan international, le Canada se distingue par le fait que ses électeurs sont plus déférents à l’égard de la culture politique de l’élite, les Canadiens faisant preuve d’une confiance un peu plus grande dans les journalistes, les enseignants et les universitaires que leurs homologues de l’anglosphère.

Ceci dit, la structure de l’opinion publique canadienne indique qu’il existe un potentiel considérable pour les partis de centre-droit d’augmenter l’importance des questions liées aux guerres culturelles, et un risque électoral concomitant que les partis libéraux et de centre gauche doivent gérer.

Ce rapport s’appuie sur un sondage national représentatif réalisé par la société d’études de marché en ligne Maru Voice Canada du 18 au 20 septembre 2023. Il montre que les attitudes des Canadiens sur les questions litigieuses qui font l’objet de ces articles penchent à 2 contre 1 en défaveur de la position woke (socialiste culturelle), et que l’opinion canadienne est étonnamment similaire à celle des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

En outre, alors que de nombreux Canadiens pensent que les Canadiens français ont des opinions très différentes sur ces questions, les résultats montrent très peu de variation entre les répondants francophones et anglophones. Sur le plan international, le Canada se distingue par le fait que ses électeurs sont plus déférents à l’égard de la culture politique de l’élite, les Canadiens faisant preuve d’une confiance un peu plus grande dans les journalistes, les enseignants et les universitaires que leurs homologues de l’anglosphère.

Ceci dit, la structure de l’opinion publique canadienne indique qu’il existe un potentiel considérable pour les partis de centre-droit d’augmenter l’importance des questions liées aux guerres culturelles, et un risque électoral concomitant que les partis libéraux et de centre gauche doivent gérer.
 
Principaux résultats
  • L’opinion des Canadiens sur la culture de l’annulation, les théories critiques sur la race et l’histoire, et les questions relatives aux transgenres est presque identique à celle des Britanniques et des Américains ;
  • Les Canadiens sont moins enclins à qualifier leur pays de raciste que les Américains ou les Britanniques ;
  • Les Canadiens sont opposés à l’idée de séparer les élèves dans les écoles en fonction de leur race, entre privilégiés et opprimés, dans une proportion de 92 à 8 ;
  • Les personnes interrogées s’opposent à l’idée d’enseigner aux enfants que « le sexe biologique n’existe pas, il n’y a que des préférences de genre », par 85 voix contre 15 ;
  • Par une marge de 80 contre 20, les gens s’opposent aux tentatives d’annulation des féministes critiques à l’égard du genre comme J.K. Rowling et Kathleen Stock ;
  • Les Canadiens s’opposent à la chirurgie de réassignation sexuelle pour les moins de 16 ans dans une proportion de 4 contre 1 ;
  • Par une marge de 78 contre 22, les Canadiens sont d’accord pour dire que « le politiquement correct est allé trop loin » ;
  • Par une marge de 70 contre 30, les Canadiens s’opposent à l’idée que le Canada est un pays raciste et une proportion similaire ne veut pas que cette idée soit enseignée à l’école ;
  • Dans une proportion de 70 contre 30, les gens préfèrent une approche des problèmes de société qui ne tienne pas compte de la couleur plutôt que d’en tenir compte ;
  • Les Canadiens s’opposent à l’enlèvement des statues du Premier ministre John A. Macdonald dans une proportion de 2 contre 1 ;
  • Par une marge de 2 contre 1, les gens disent que nous parlons trop de la race au Canada ;
  • Les répondants, dans une proportion de 2 contre 1, veulent que les parents soient informés lorsque les enfants de moins de 16 ans changent de pronoms à l’école ;
  • Les personnes interrogées, dans une proportion de 2 contre 1, ne veulent pas que les hommes qui se disent femmes (transgenres) participent à des compétitions sportives féminines ;
  • Les Canadiens sont plus nombreux à désapprouver qu’à approuver le fait que des personnes affichent leurs pronoms préférés ;
  • Les jeunes Canadiens sont beaucoup plus « wokes » que leurs aînés (c’est-à-dire qu’ils considèrent comme sacrés les groupes marginalisés de race et d’identité sexuelle, ainsi que les femmes), bien que l’écart entre les générations ne soit pas aussi important qu’en Grande-Bretagne ou aux États-Unis ;
  • Les jeunes Canadiens sont nettement moins susceptibles que les jeunes Britanniques ou Américains de décrire leur pays comme étant raciste ;
  • Les personnes qui ont suivi une formation sur la diversité craignent beaucoup plus que les autres de perdre leur emploi ou leur réputation à cause de ce qu’elles disent ;
  • Les personnes qui ont suivi une formation sur la diversité sont nettement plus wokes que celles qui n’en ont pas suivi ;
  • Les plus grands utilisateurs de médias sociaux sont significativement plus wokes, même en tenant compte de l’idéologie, de l’âge et de nombreux autres facteurs ;
  • 60 % des Canadiens croient que « 215 enfants autochtones des pensionnats ont été enterrés dans une fosse commune sur le terrain de l’école à Kamloops, en Colombie-Britannique » [malgré l’absence patente de preuves], et seulement 15 % ne sont pas d’accord ;
  • 39 % des Canadiens et 55 % des Américains pensent que « les peuples autochtones vivaient en paix et en harmonie avant la colonisation européenne » de leur pays ;
  • Les attitudes des francophones sont généralement très similaires à celles des anglophones sur les questions de guerre culturelle ;
  • Les francophones sont moins enclins que les anglophones à défendre des personnages historiques anglo-canadiens tels que Macdonald ou Egerton Ryerson et sont moins préoccupés par les menaces à la liberté d’expression ou par le politiquement correct ;
  • Les francophones sont plus sceptiques que les anglophones à l’égard de l’idéologie du genre et des politiques d’équité et de diversité tenant compte de la couleur ;
  • Les Canadiens font trois fois plus confiance aux journalistes que les Britanniques et plus de 50 % plus que les Américains ;
  • Lorsqu'on montre aux Canadiens des graphiques qui permettent de trancher dans la complexité, ils deviennent plus anti-wokes. Ceux qui ont seulement lu une description textuelle de «Kayla» Lemieux autorisé à enseigner avec des prothèses mammaires de taille 9 s'y sont opposés à 43 % contre 38 %, alors que cette oppose monte à 75 % contre 11 % parmi ceux qui ont vu cette image.

  • Ces résultats suggèrent que les partis conservateurs peuvent obtenir un soutien électoral en défendant les figures et symboles historiques et en s’opposant aux politiques transactivistes. Il est conseillé aux partis de gauche d’esquiver ou de désamorcer ces questions, car elles peuvent s’avérer coûteuses sur le plan électoral ; et
  • Les résultats indiquent que la formation à la diversité, telle qu’elle est pratiquée actuellement, doit être réformée ou supprimée dans les organisations, car elle accroît l’anxiété des employés et favorise des croyances litigieuses.

jeudi 15 février 2024

Les écoles doivent privilégier le papier et le crayon


La lecture à l’écran est nuisible alors que la prise de notes au clavier n’apporte aucun avantage, selon un rapport de l’INSPQ.

Les écoles doivent mettre la pédale douce sur l’utilisation du numérique en classe : la lecture à l’écran est nuisible alors que la prise de notes au clavier n’apporte aucun avantage, conclut un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dévoilé jeudi.

« C’est clair qu’il faut favoriser et encourager la lecture papier et la prise de notes manuscrites » à l’école, affirme Tania Tremblay, conseillère scientifique à l’INSPQ.

Elle est l’auteure de la toute première synthèse québécoise qui permet de documenter les effets des écrans sur l’apprentissage des jeunes à l’école, réalisée à partir d’une vaste revue de littérature qui tient compte des résultats de plus de 170 recherches publiées entre 2017 et 2022.

Il s’agit d’enjeux abordés dans une perspective de santé publique puisque la réussite scolaire est associée à la santé et au bien-être à l’âge adulte, explique Mme Tremblay.

Lecture : le papier loin devant l’écran

Les constats relatifs à la lecture à l’écran sont sans appel : la majorité des études révèlent que « la lecture numérique entraîne une diminution de la compréhension de texte par rapport à la lecture papier », peut-on lire.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène, selon Mme Tremblay. À l’écran, les lecteurs ont souvent tendance à lire « en diagonale », c’est-à-dire de façon plus superficielle.

La lecture virtuelle exige « beaucoup plus d’efforts cognitifs » pour se repérer dans un texte comparativement au papier, où les pages servent de repères visuels fixes.

Finalement, toucher les pages du bout des doigts aide aussi à l’apprentissage. « Le fait de tourner les pages, d’avoir des sensations tactiles aide à la mémorisation et à l’encodage de l’information », explique la conseillère scientifique.

Aucun avantage à la prise de note au clavier

Les données scientifiques indiquent par ailleurs que « la prise de notes numériques n’apporte pas de valeur ajoutée à l’apprentissage ».

Au contraire, la rédaction de notes à la main permettrait de mieux retenir l’information grâce aux mouvements de la main effectués pour former les lettres.

Les élèves qui prennent des notes à la main ont plus tendance à faire une synthèse du contenu, plutôt qu’un verbatim, ce qui aide à l’apprentissage.

À la lumière de ces deux constats, le milieu scolaire est invité à « reconsidérer l’usage d’appareils numériques pour lire et prendre des notes », afin d’améliorer les compétences des élèves en littératie, qui sont à la base de la réussite scolaire, peut-on lire.

Ce constat ne concerne toutefois pas les élèves qui ont recours à des logiciels d’aide à la lecture et à l’écriture en raison de troubles d’apprentissage, tient à préciser Mme Tremblay.

Multitâche : attention, danger !


Cette revue de littérature permet aussi de s’attaquer à une vision « très véhiculée » dans le milieu de l’éducation, qui porte à croire que plus les jeunes sont habitués à travailler avec des appareils numériques, plus ils développent leurs habiletés à travailler en mode multitâche, ajoute Mme Tremblay.

Or sa recension démontre plutôt que le mode multitâche en classe « nuit à l’apprentissage », puisqu’il affecte la mémorisation et la compréhension. D’autres études ont aussi montré que plus le mode multitâche est présent en classe, moins les résultats scolaires sont élevés.

Cette synthèse permet aussi de conclure, sans surprise, que les cellulaires sont une réelle source de distraction en classe, même lorsque l’appareil est posé à l’envers sur le bureau. Sa simple présence perturbe le cerveau des élèves.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a d’ailleurs banni officiellement les cellulaires en classe depuis le 1er janvier.

Les signaux d’avertissements concernant l’utilisation des écrans en classe se multiplient depuis quelques mois.

Dans un rapport publié cet été, l’UNESCO a affirmé qu’il y a « peu de données solides sur la valeur ajoutée que les technologies numériques apportent à l’éducation », tout en mettant en garde contre les « effets néfastes » des écrans en classe, comme les problèmes de concentration et les sources de distraction.

mercredi 14 février 2024

Transition de genre : un père perd la garde de son fils de 8 ans

Dennis Hannon affirme que son fils a été soumis à une procédure accélérée de blocage de la puberté pendant plusieurs années, alors qu’il s’est finalement senti à l’aise dans son corps de garçon.

 

Dennis Hannon, un père new-yorkais de 32 ans, a perdu la garde de son fils de 8 ans après avoir voulu empêcher sa « transition de genre » et la prise de bloqueurs de puberté.


Une « illusion qu’ [elle] a tenté d’imposer à notre fils »

Informaticien à Buffalo dans le Nord de l’État de New York, l’homme affirme que son ex-femme a « poussé » leur enfant vers une transition, alors que le petit garçon n’était pas perturbé par le fait d’être un garçon.

Selon ses dires, en 2017, deux ans après leur séparation, elle a commencé à habiller son fils avec des vêtements de fille. Il s’agissait d’une « illusion qu’[elle] a tenté d’imposer à notre fils » considère le père de famille. « À trois ans, comment peut-il s’identifier comme une fille ? Il ne m’a jamais rien montré du tout » déplore-t-il.

Dennis Hannon voyait son fils deux fois par semaine et un week-end sur deux, tandis que son ex-femme avait la garde le reste du temps. Avec son père, l’enfant était « un garçon qui s’appelait Matthew [1] ». Alors que, « lorsqu’il était avec sa mère, c’était en fait une fille qui s’appelait Ruby », explique le père de famille.

« La réponse qu’elle voulait entendre »

Selon les documents judiciaires, en 2019, la maman a amené Matthew chez un praticien favorable aux « soins d’affirmation du genre ». Elle a alors sollicité des bloqueurs de puberté pour arrêter la production d’hormones masculines de son fils (cf. Bloqueurs de puberté : un effet souvent négatif sur la santé mentale des adolescents).

Par la suite, la mère de famille a également adressé Matthew à un pédiatre qui, après un entretien téléphonique de 45 minutes avec elle, a déclaré que l’enfant semblait continuer à souffrir de « dysphorie de genre ». Le praticien a donc « recommandé l’administration de bloqueurs de puberté » indique Dennis Hannon (cf. Transition de genre chez une mineure : des médecins poursuivis).

Elle a cherché à tout prix des thérapeutes lui apportant « la réponse qu’elle voulait entendre » pour obtenir la « transition sociale » et finalement la « transition médicale » de notre enfant, explique le père de famille (cf. « La transition de genre est devenue incontrôlable » : l’alerte d’une psychiatre « pionnière » dans ce domaine).

Personne n’a remis en question le récit de la mère ni s’est demandé si l’enfant souffrait réellement de « dysphorie de genre », estime-t-il. « Parce qu’elle disait qu’il était confus quant à son sexe, cela devait être vrai », dénonce le père de famille.

Aucun diagnostic officiel de « dysphorie de genre »

Dennis Hannon n’a découvert ces éléments qu’en 2020, lorsqu’il a porté plainte contre son ex-femme pour ce qui s’était passé jusque là.

Un an avant, M. Hannon avait reçu une lettre de l’école maternelle de son fils adressée au « parent ou tuteur de Ruby Rose Hannon », et utilisant le pronom « elle ». « J’ai pensé qu’ils avaient envoyé la lettre à la mauvaise adresse », explique-t-il.

C’est finalement grâce à cette lettre que le père de famille a découvert la « transition » de son fils. « J’ai été le dernier à être informé » alors qu’il prenait « des bloqueurs de puberté » s’offusque-t-il.

Bien qu’aucun « diagnostic officiel de dysphorie de genre » n’ait jamais été posé par les professionnels de santé, en 2020, le tribunal a ordonné au père de famille d’emmener son fils voir un thérapeute spécialisé dans les questions de genre.

Il y est allé pendant un an et demi. « Si je refusais, ils disaient que j’interférais avec un traitement médical essentiel et qu’ils m’enlèveraient la garde », déplore Dennis Hannon. Lorsque le père a finalement décidé de mettre fin aux consultations, le thérapeute l’a signalé au tribunal.

« C’est un véritable cauchemar »


Désormais, M. Hannon a perdu la garde de son fils. Il n’a plus qu’un droit de visite, et ne le voit que quelques heures par semaine. En outre, le père de famille n’a plus son mot à dire dans les décisions médicales concernant l’enfant. « C’est un véritable cauchemar » déplore-t-il, « cela a complètement détruit ma vie ».

Dennis Hannon voudrait récupérer la garde de son fils, mais il dit ne pas avoir les moyens de payer la procédure d’appel.

De façon semblable, une famille du Montana a perdu la garde de sa fille de 14 ans après avoir refusé qu’elle devienne un garçon (cf. Genre : une jeune fille du Montana retirée à sa famille).

Les services de protection de l’enfance (CPS) se sont présentés au domicile de la famille à Glasgow et ont ensuite décidé que leur fille, qui souffrait de troubles mentaux, avait besoin d’une « transition » pour « aller mieux ». Elle a donc été placée dans un établissement où elle a été autorisée à vivre sous l’apparence d’un garçon.

« C’est quelque chose avec lequel il va devoir vivre »

Depuis la décision du tribunal, l’enfant est redevenu « un petit garçon normal ». À l’âge de neuf ans, Matthew « ne s’identifie plus à une fille », et ne s’habille plus comme tel.

« Mon fils est un petit garçon ordinaire, il s’appelle Matthew », explique Dennis Hannon. « Sa mère essaie toujours de l’influencer en utilisant les pronoms féminins, et elle l’appelle toujours B, qui est le diminutif de Ruby », poursuit-il toutefois.

« C’est quelque chose avec lequel il va devoir vivre », déplore le père de famille. « C’est terrible » (cf. Les mineurs face au changement de sexe : des violences inédites contre les enfants).

À l’école, la situation est très difficile. En effet, alors qu’une année, il était une fille nommée Ruby, portant des robes et du maquillage, l’année suivante, il était un garçon appelé Matthew. Les enfants l’interrogent : « Tu n’étais pas une fille ? »

150 000 $

Au cours de ces sept années, la procédure judiciaire a coûté 150 000 dollars à M. Hannon.

« J’ai dépensé chaque sou de ma retraite », a-t-il déclaré. Il a également été condamné à payer les frais d’avocat de son ex-femme.

M. Hannon a déclaré qu’il voulait absolument récupérer la garde de son fils, mais qu’il n’avait pas les moyens de payer la procédure d’appel.

Quant à l’effet sur Matthew, « il a été terrible », a déclaré M. Hannon.
 
[1] Les noms ont été modifiés.
Source : Daily Mail, via Généthique

Voir aussi
 
 
 
 
 

Surdiagnostics de dysphorie de genre chez des enfants : 35 psychologues démissionnent Fonctionnaires contre père : qui décide si un enfant mineur peut subir une thérapie de transition de genre ? 
 
Père : ma fille de 14 ans a été détruite par des hormones de transition imposées par un tribunal

Trans — Médecins inquiets que des enfants s’exposent à des « dégâts à long terme » en raison de groupes de pression et de parents agressifs

Endocrinologues mettent en garde contre le traitement hormonal de la dysphorie sexuelle chez l’enfant 

Zemmour : Arrêter la puberté des enfants est criminel et le ministre de l’Éducation adoube cela ! (vidéos) 

La justice britannique recommande l’arrêt des transitions de genre avant 16 ans

mardi 13 février 2024

Canada — De plus en plus d'étudiants étrangers vivent dans la pauvreté

Des étudiants étrangers font la queue devant une tente d’un organisme de bienfaisance afin de recevoir des denrées à Ottawa, en Ontario.

Selon les dirigeants de plusieurs organisations du genre qui tentent d’aider les étudiants qui vivent en situation de pauvreté, le logement est le problème le plus criant, surtout dans les grands centres.

« Le logement dans le Grand Toronto, c’est comme le Far West », affirme la présidente de la College Student Alliance, Azi Afousi à la CBC.

De plus, depuis le 1er janvier 2024, les étudiants étrangers ne sont de nouveau plus autorisés à travailler plus de 20 heures par semaine. Depuis le 15 novembre 2022, les étudiants étrangers du pays pouvaient travailler à l’extérieur de leur campus au-delà de la limite de 20 heures par semaine. Cette initiative du gouvernement fédéral avait eu pour objectif de contrer la fameuse pénurie de main-d’œuvre.

Cette situation signifie que certains étudiants doivent même utiliser les services d’organismes caritatifs pour se nourrir, ajoutent M. Singh et Mme Afousi.

Les étudiants étrangers originaires de l’Inde ont contribué à eux seuls à hauteur de deux milliards de dollars aux revenus de fonctionnement des établissements postsecondaires de l’Ontario l’année dernière. Le gouvernement provincial, lui, a donné environ 1,8 milliard de dollars de financement à ces mêmes établissements, selon un rapport publié en septembre 2023 par le cabinet-conseil Higher Education Strategy Associates.

M. Singh affirme que son organisme reçoit environ cinq appels par jour d’étudiants étrangers établis à Brampton, en Ontario, et qui peinent à se loger, à se nourrir ou même à se vêtir adéquatement. Il ajoute que son organisme en recevait environ cinq par semaine l’an dernier.

Selon un rapport de la vérificatrice générale de l’Ontario publié en décembre 2021, dans les 24 collèges publics de la province, 68 % des revenus des droits de scolarité proviennent d’étudiants étrangers. Le Collège Northern de Timmins, dans le Nord de l’Ontario, est arrivé en tête de liste avec des droits de scolarité d’étudiants étrangers qui ont représenté 92 % des revenus de scolarité en 2021.

M. Singh affirme que la situation est particulièrement grave à Brampton, une ville qui compte 35 établissements d’enseignement supérieur agréés et qui attire chaque année des dizaines de milliers d’étudiants étrangers. Depuis juin dernier, Khalsa Aid a livré plus de 5000 sacs d’épicerie remplis de denrées non périssables à des étudiants étrangers, ajoute-t-il.

M. Singh reproche au gouvernement fédéral d’avoir accueilli un nombre record d’étudiants étrangers – 800 000 en 2022, puis 900 000 en 2023 — sans s’assurer qu’il y avait suffisamment de logements.

Selon Julie Lafortune, porte-parole d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), « il est clair que le nombre d’étudiants qui arrivent au Canada est devenu insoutenable. »

Dans un communiqué de presse publié en janvier, l’Ontario a indiqué qu’il exigera désormais de tous les collèges et de toutes les universités qu’ils garantissent des possibilités de logement aux nouveaux étudiants étrangers.

Voir aussi

Les « demandeurs d’asile » de plus en plus nombreux à recourir à l’aide sociale au Québec

Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec a reçu plus de demandes d’aide financière de dernier recours au début de 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. Une augmentation de 30,5 % attribuable surtout à l’arrivée de demandeurs d’asile. La tendance observée l’an dernier, soit une hausse record du nombre d’assistés sociaux, semble se poursuivre. Cette augmentation du nombre de ménages prestataires de l’aide sociale, d’environ 11 %, est la plus élevée enregistrée en 25 ans. La moyenne mensuelle de prestataires demandeurs d’asile, quant à elle, a plus que doublé d’une année à l’autre, passant de 19 455 adultes en 2022 à un peu plus de 40 000 en 2023.

lundi 12 février 2024

Paris — 7 établissements scolaires catholiques sous contrat pourraient être transformés en logements sociaux

Voici venue la «guerre scolaire urbaine» alerte Anne Coffinier !

À Paris, sept établissements d’enseignement privés se retrouvent piégés par le plan local d’urbanisme de la mairie.

Le nouveau PLU (plan local d’urbanisme) de la Ville de Paris a prévu de contraindre près de 2000 bâtiments à se transformer à terme, en tout ou partie, en logements sociaux. Techniquement, ces parcelles sont classées en « emplacements réservés » ; on dit ainsi pudiquement qu’elles sont « pastillées » par le PLU. Des établissements publics sont visés, tels que le CROUS de Mabillon, mais aussi des immeubles de bureaux, des immeubles de logement et même – et c’est l’objet de cet article – des établissements d’enseignement privés sous contrat.


Manœuvres immobilières

Les propriétaires institutionnels de bureau ont conduit un lobbying actif et se sont vivement défendus dans les médias. Ils menacent d’utiliser massivement leur droit de « délaissement » pour forcer la Mairie de Paris à reculer. Concrètement, ils prévoient de demander à la Mairie de racheter leur bâtiment et, si elle ne l’avait pas fait dans le délai imparti d’un an, le bâtiment en question serait dépastillé, donc libéré de ses obligations quant aux logements sociaux.

La manœuvre est habile : la Mairie de Paris, déjà lourdement endettée, n’aura pas les moyens financiers d’acheter des centaines de parcelles à Paris, a fortiori dans un contexte également compliqué pour les bailleurs sociaux.

Sept écoles piégées !

Et voilà qu’on découvre qu’au moins sept établissements privés catholiques scolaires sous contrat sont pastillés  dans la capitale ! Ces derniers ne pourront ni construire, ni mener une restructuration lourde, ni réaliser une extension, ni surélever un bâtiment, ni réaliser un changement de destination sans devoir créer des habitations dont une partie de logements sociaux pouvant aller jusqu’à 100% de la surface d’habitation créée. Autrement dit, cela signifie que ces derniers seront privés de la possibilité de réaliser tout type de travaux de grande ampleur. Leur développement sera donc gelé.

Mais de quels établissements s’agit-il ? Le collège Saint-Jean Gabriel dans le 4è arrondissement, l’école Saint-Eloi, le collège Sainte-Clotilde et le lycée Saint-Michel de Picpus dans le 12è, mais aussi les groupes scolaires Saint-Vincent de Paul et de Notre-Dame de France dans le 13è arrondissement ainsi que le lycée Saint-Michel des Batignolles dans le 17è. Curieux coup du sort, qui vient dans le contexte de l’annonce de la suspension des subventions de la Ville de Paris à l’école Stanislas, en contradiction avec la loi.

Les écoles pastillées viennent donc d’être invitées par la Direction diocésaine de Paris à protester par écrit, dans le cadre de l’enquête publique ouverte jusqu’au 29 février. En plus de cette étape nécessaire, les établissements catholiques concernés et les parents d’élèves ont évidemment intérêt à faire connaître fortement leur opposition, à l’instar de ce qu’ont fait les foncières et autres propriétaires institutionnels de bureaux, sans quoi  ils seront immolés par « notre Drame de Paris », Anne Hidalgo.

Le pas de vague n’est pas possible

En politique, le « pas de vagues » n’est pas une option. En religion, non plus d’ailleurs, mais c’est un autre sujet.

Une fois le PLU adopté, restera la possibilité de l’attaquer au tribunal administratif pour illégalité. N’est-ce pas en effet un détournement de procédure que de classer tant de parcelles en emplacement réservé, alors que la Mairie de Paris sait bien qu’elle est incapable de les racheter lorsque les propriétaires feront valoir en nombre leur droit de délaissement ?

Cet usage offensif du dispositif de pastillage est de la politique. Anne Hidalgo fait même preuve d’innovation en inventant une nouvelle dimension à la guerre scolaire qui se joue maintenant… dans la rue ! Voici en effet venue la « guerre scolaire urbaine ».  Comme c’est technique, la Maire de Paris a pu avancer sans être repérée.

Il est quand même inouï que les écoles visées n’aient été prévenues que le 6 février. Au Conseil de Paris, personne n’a identifié cette attaque contre les établissements catholiques sous contrat lorsque le PLU a été examiné. Il faut dire que les parcelles sont nommées uniquement par les numéros de rue et que la loi ne prévoit pas d’obligation pour les mairies de prévenir les propriétaires concernés. Là encore, seuls les initiés pourront agir et sauver la valeur marchande et la liberté d’utilisation de leur propriété. Drôle de conception de la transparence politique et du respect des droits des citoyens, dont pas moins de 40% des enfants sont scolarisés dans les établissements sous contrat parisiens…


Source

Tentative d’incendie criminel dans une église de Regina (vidéo)

Des images de surveillance montrent un suspect tentant d'incendier une église dans le centre-ville de Regina plus tôt cette semaine.

James Hentges, prêtre de la paroisse du Saint-Sacrement de Regina, a partagé la vidéo de l'incident du 9 février sur les médias sociaux samedi.

La vidéo, d'une durée de 48 secondes, montre un individu masqué en train de verser le contenu d'un jerrycan près de l'entrée du bureau de l'église, située au 2049, rue Scarth, dans le centre-ville de Regina.

Après plusieurs tentatives infructueuses, le suspect finit par allumer le contenu du bidon, ce qui provoque des flammes qui envahissent rapidement l'entrée.

La vidéo se termine alors que le suspect s'éloigne de l'incendie et fuit la scène à pied.

Dans son message sur les médias sociaux, le père Hentges a demandé à toute personne ayant des renseignements sur l'incident de communiquer avec la police de Regina ou avec Échec au crime.

Selon le site Web de l'église. La messe de dimanche a été annulée en raison de l'incendie et du nettoyage qui en découle.

La police de Regina a d'abord signalé que l'incendie faisait l'objet d'une enquête vendredi après-midi.

Les pompiers ont été appelés à la paroisse du Saint-Sacrement vers 3 h 40 le 9 février pour un incendie signalé, selon un communiqué de presse.

À leur arrivée, les équipes ont constaté que la porte arrière de la paroisse était en feu et ont pu rapidement éteindre les flammes.

Les enquêteurs ont été appelés et ont déterminé que l'incendie était d'origine criminelle et ont contacté la police.

Dimanche après-midi, le service de police de Regina (RPS) n'avait pas encore fait le point sur l'enquête.

Lien connexe

96 églises au Canada ont été vandalisées, incendiées ou profanées depuis l'annonce de la découverte apparente de tombes près d'un pensionnat à Kamloops, en Colombie-Britannique. Timide réaction du PM Trudeau qui organisa alors un sommet sur l'islamophobie.

61 % des Québécois veulent moins d'immigrants, 56 % des Canadiens

Liens connexes

Sondage Abacus — Proposer la réduction de l'immigration serait politiquement rentable au Canada (août 2023)

67% des Canadiens considèrent que les cibles d'immigration sont trop élevées (novembre 2023, Abacus)

Sondages sur l’immigration au Canada (2011) [250 000 immigrants à l’époque seulement, 50 % pour réduire ce nombre]

Sondage : une majorité de Canadiens veulent moins de « réfugiés » et Un Canadien sur deux pense que les cibles en immigration sont trop hautes, 75 % qu’elle entraîne une demande excessive des services (sondage Léger mi-2022) 

Fissures dans le consensus pro-immigration au Canada anglais (Sondage Nanos, août 2023) 

dimanche 11 février 2024

Italie — Lutte contre l'immigration illégale

Voir aussi   

Italie — Le gouvernement Meloni pourrait accueillir 500 000 immigrants légaux cette année (m à j)