dimanche 17 juillet 2022

Grande école de danse britannique supprime le ballet de son concours, car trop cisgenré et trop empreint d'« idées européennes blanches »

Le ballet a été retiré des auditions d’admission dans une grande école de danse, car le personnel affirme qu’il est enraciné dans les « idées européennes blanches ».

La Northern School of Contemporary Dance (NSCD), qui se veut une « institution progressiste », a revu la forme d’art « élitiste » dans le cadre d’une dynamique de diversité qui a vu l’introduction de nouvelles politiques relatives au genre et à la race.

Le ballet a été abandonné en tant qu’exigence pour les auditions d’entrée à l’école en raison de sa « nature controversée », le personnel enseignant expliquant que le mode de danse traditionnel s’accompagne du bagage des « idées européennes blanches ».

Cette forme d’art séculaire était considérée comme un obstacle à l’inclusion en raison de la charge financière exclusive de suivre des cours, ainsi qu’en raison de son idéalisation de certaines formes corporelles européennes et de la distribution des rôles selon les sexes.

« Décoloniser le programme d’étude »

Les changements interviennent après que le conservatoire a entrepris des travaux pour « décoloniser le programme » et prendre conseil auprès des lobbies LGBT.

Le NSCD, basé à Leeds, a déclaré : « Nous examinons le contenu et avons supprimé le ballet de notre journée d’audition en raison de sa nature potentiellement controversée. »

Francesca McCarthy, responsable des études de premier cycle au conservatoire, a expliqué au Telegraph : « C’est essentiellement une forme élitiste. En règle générale, les jeunes doivent payer pour suivre des cours de ballet et pour un grand nombre d’étudiants potentiels, ils n’ont pas eu accès au ballet. »

« C’est une forme très spécifique qui est construite autour d’idées européennes blanches particulières et de formes corporelles qui sont souvent aliénantes pour les jeunes qui ne correspondent pas à cet idéal esthétique. »

« Il y a des problèmes liés au corps, à l’argent, au langage et au vocabulaire du mouvement. »

Un problème de vocabulaire

La question du vocabulaire repose sur la terminologie traditionnelle du ballet — qui a conduit à des distinctions de genre telles que « ballerine » pour les femmes et « danseur » pour les hommes — et l’utilisation quotidienne de « les hommes et les femmes » ou « les filles et les garçons » dans les cours de danse.

La distribution des rôles selon les sexes, les danseuses se spécialisant dans les pointes et les hommes effectuant habituellement des sauts et des levés, a également été citée comme un problème, et le NSCD cherche à devenir plus inclusif en s’attaquant à ces distinctions.

Mme McCarthy a déclaré : « Le ballet a des racines fortement sexuées en termes de vocabulaire du mouvement. »

« La majorité de notre personnel de ballet a été formé à une époque où les divisions dans l’enseignement du ballet étaient claires et où les hommes levaient les femmes. Au fil du temps, nous avons adopté “mesdames et messieurs”, mais cela reste problématique quant à l’inclusion de danseurs non binaires et trans.

Mme McCarthy a déclaré que le NSCD a encouragé le personnel à utiliser des termes non sexistes tels que “les danseurs/les gens/tout le monde  », et également à « essayer d’intégrer leur utilisation de pronoms adaptés afin de ne pas faire d’hypothèses sur l’identité d’un danseur ».

Le NSCD espère que la suppression du ballet comme une nécessité pour les auditions d’entrée et la modification de la façon dont cette forme d’art est enseignée pendant les cours — le ballet faisant toujours partie du programme — rendra l’école plus inclusive et augmentera la diversité du corps étudiant.

Accéléré par les émeutes et manifestations BLM

Les changements interviennent après un processus de trois ans qui a commencé en 2019 avec le personnel entreprenant un « développement professionnel » pour en savoir plus sur les « préjugés inconscients », et qui a été accéléré à la suite des manifestations de Black Lives Matter en 2020, ce qui a conduit à se concentrer sur la « décolonisation du programme scolaire ». 

Le NSCD a également créé plusieurs sociétés étudiantes en 2020, dont un groupe LGBTQ+ qui a ensuite offert des conseils sur « les pronoms et les implications des vocabulaires de mouvement genrés notamment dans les cours de ballet ».

L’école est l’une des écoles membres du Conservatoire de danse et de théâtre, qui a mis en place des plans pour abandonner les vêtements de danse traditionnels et moulants tels que les justaucorps afin d’être plus inclusive envers les personnes transgenres.

Source : Daily Telegraph


Le 17 juillet 1761 — la Nouvelle-France a 14 % d'habitants de moins qu'en 1759

Le 17 juillet 1761, dix mois après la capitulation de Montréal, le commandant James Murray envoie à William Pitt, ministre de la Guerre britannique, un relevé de la situation du pays conquis, et il constate que, depuis 1759, il y a au Canada dix mille habitants de moins [1]. Dix mille habitants de moins sur un total qui ne peut pas avoir dépassé de beaucoup soixante-dix mille, c’est là, pour la Nouvelle-France, le prix de la défaite et de l’invasion.

La Place-Royale de Québec est presque entièrement détruite par les Anglais. De l’église Notre-Dame-des-Victoires, il ne reste que les murs calcinés, comme en témoigne une gravure (ci-dessus) de l’officier de marine Richard Short réalisée en 1761.
 
Devant l’ennemi les Canadiens n’ont point accoutumé de se ménager. Au début de la guerre, ils sont seuls à composer les partis qui disputent aux Anglais les marches de l’Ohio. Ce sont eux qui, avec Beaujeu, remportent la belle victoire de la Manongahéla [2] (près de Pittsburgh actuel) ; eux encore qui, avec Villiers, vengent Jumonville et reprennent le fort Duquesne (Pittsburgh actuel) [3]. Ils ont une part beaucoup moindre à la journée de Carillon où la milice n’est représentée que par un détachement de deux cent cinquante hommes [4]. Au siège de Québec, tout le monde prend part à la résistance, même les écoliers, même les séminaristes [5]. À la bataille d’Abraham, les milices forment les deux ailes de l’armée de Montcalm [6]

L’armée de Braddock tombant dans l’embuscade tendue par les Français et de leurs alliés amérindiens à la bataille de la Monongahéla.

Mais c’est surtout dans les deux dernières campagnes que Lévis a recours à la milice, cette milice où toute la population mâle de la colonie, de seize à soixante ans, est enrégimentée [7]. Il verse un certain nombre d’habitants dans ses bataillons de réguliers qui ne peuvent plus se recruter autrement [8]; et quand, en plein hiver, il reprend l’offensive contre l’envahisseur, il emmène tout ce qui est mobilisable dans les districts des Trois-Rivières et de Montréal. De soldats et de miliciens il y a, à Sainte-Foy, à peu de chose près, le même nombre [9]. La dernière victoire française sur la terre canadienne coûte aux milices du Canada cinquante-et-un tués et cent quatre-vingt-dix blessés [10].

Déjà décimé par la guerre et par la maladie, ce malheureux peuple a enfin à subir l’invasion. Les Anglais ont entrepris de décourager la résistance par la dévastation systématique. Dès son entrée dans le fleuve, Wolfe se fait la main sur Gaspé et Montlouis. Parvenu devant Québec il adresse aux habitants, le 27 juin 1759, une proclamation qui se termine sur des menaces terribles. Malheur aux Canadiens s’ils persistent à prendre part « à une dispute qui ne regarde que les deux couronnes [11]. » Le bombardement de Québec commence. Il dure soixante-huit jours. Lorsque Ramezay capitule, la Haute-Ville est à demi détruite, la Basse-Ville l’est tout à fait [12]

Principales batailles de la guerre de Sept Ans (qui commença plus tôt en Amérique du Nord qu’en Europe où elle débuta en 1756)

Le retour offensif de Lévis en 1760 achève la ruine de la petite capitale. Battu à Sainte-Foy, Murray incendie les faubourgs de Saint-Roch et de la Potasse [13]. Les campagnes n’ont pas été épargnées davantage. Exaspéré par l’échec que Montcalm lui inflige à Montmorency, Wolfe livre tout le pays à ses soldats. Ils brûlent toutes les paroisses de l’ile d’Orléans, toutes celles de la côte nord depuis l’Ange-Gardien jusqu’à la baie Saint-Paul, toutes celles de la côte sud depuis L’Islet jusqu’à la Rivière-Ouelle [14]. Le plus souvent l’incendie éclaire le massacre. Les rangers, sorte de coureurs de bois que commande le major Rogers, tiennent à honneur de rapporter des chevelures françaises [15]. Un officier américain se signale par sa fureur sanguinaire : c’est le capitaine Montgomery, un futur lieutenant de Washington. Les Canadiens se vengeront plus tard de l’égorgeur de Saint-Joachim [16].

Murray ne fait pas la guerre plus humainement que Wolfe. Lui aussi, il refuse aux Canadiens le droit de défendre leur patrie [17]. Il prétend réduire Lévis aux débris du détachement de la marine et des sept bataillons de réguliers. Toutes les fois qu’il trouve une maison abandonnée de son propriétaire, c’est-à-dire dont le propriétaire sert à son rang de milicien, il la détruit [18]. Par ses ordres lord Rollo, qui a déjà passé au feu l’île Saint-Jean, renouvelle son exploit à Sorel [19]. Cette guerre sans pitié se prolonge quinze mois sur le sol de la Nouvelle-France. Wolfe paraît à l’entrée du Saint-Laurent le 11 juin 1759, Lévis traite le 8 septembre 1760. Ce que fut le lendemain de cette invasion de barbares on le devine ; la famine et l’hiver achèvent l’œuvre de mort.

Extrait de la colonisation de la Nouvelle France, huitième partie, La guerre de Sept Ans.

Voir aussi  

Histoire — Le 8 juillet 1758 eut lieu la victoire de Fort Carillon

Québec — La communauté anglophone a demandé de modifier le programme d’Histoire pour le rendre plus canadien et divers 

Dix février 1763 — Signature du traité de Paris 

Histoire — Pas de célébration pour le 350e anniversaire de d’Iberville

Préconisé par le rapport Durham, l’Acte d’Union voté en juillet 1840 par le parlement britannique prend effet le 10 février 1841.