samedi 31 juillet 2021

Libéraux de Trudeau veulent davantage censurer le discours qui leur déplaît sur internet

Le gouvernement Trudeau entend obliger les réseaux sociaux à retirer en 24 heures tout contenu illégal de leurs plateformes ainsi qu’à en déclarer certains aux autorités. Le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, a promis jeudi une loi à l’avant-garde des pratiques mondiales en matière d’encadrement du Web, mais veut d’abord consulter le public.

« La population canadienne en a un peu marre de voir ce discours haineux prendre de plus en plus de place. […] La population nous demande d’agir », affirme M. Guilbeault en entrevue au Devoir.

Des fonctionnaires de son ministère ont présenté jeudi matin aux journalistes le plan du gouvernement pour tordre le bras aux réseaux sociaux qui ne prennent pas au sérieux la propagation de contenu indésirable de cinq catégories déjà illégales : les discours haineux [à la définition tout à fait subjective : la légitime rage de l’un sera le discours haineux de l’autre], l’exploitation sexuelle des enfants, le partage non consensuel d’images intimes, l’incitation à la violence et le contenu terroriste. [On notera le procédé habituel : mêler des infractions de tout type et dont la réprobation est universelle — l’exploitation sexuelle des enfants, le partage d’images intimes contre son gré, la diffamation — pour faire condamner dans le lot des infractions idéologiques afin de faire taire les adversaires les plus virulents des libéraux.]

Selon la proposition, il incomberait aux plateformes de modérer leur contenu et de faciliter le signalement du contenu illégal par les usagers, ce qui n’est pas obligatoire à l’heure actuelle. Celles qui refuseraient de le faire s’exposeraient à de lourdes amendes : 10 millions de dollars ou 3 % de leurs revenus mondiaux, selon le montant le plus élevé. En dernier recours, la Cour fédérale pourrait imposer le blocage de plateformes fautives au Canada.

[…] Le gouvernement Trudeau prévoit de créer une Commission de la sécurité numérique du Canada, tout comme un Conseil de recours en matière numérique, un genre de tribunal en ligne où les citoyens pourraient demander des comptes aux plateformes. Le Canada serait le premier pays à disposer d’un tel mécanisme.

[Ce projet des libéraux fédéraux, manifestement inspiré par l’appel de Christchurch, est fort semblable à la loi Avia, qualifiée de « néosoviétique » par Mathieu Bock-Coté et invalidée par le Conseil constitutionnel français. Voyons si Bock-Côté osera condamner dans les mêmes termes le projet des libéraux canadiens…] 

 […]

Steven Guilbeault promet que ces changements seront inclus dans une nouvelle loi qui doit être déposée cet automne, et qui sera complémentaire au projet de loi C-36 dévoilé à la toute dernière journée de séance du Parlement, le 23 juin dernier. Ce texte offre notamment une définition du contenu haineux comme un discours qui « exprime de la détestation à l’égard d’un individu ou d’un groupe d’individus ou qui manifeste de la diffamation à leur égard ». [La diffamation est déjà punie, reste donc la détestation, on ne pourra donc plus détester des gens et exprimer son dégoût envers ces gens ? Y compris contre les fascistes et les racistes ?]

Source

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Inscription aux universités américaines — Quel patriarcat blanc ?

Quelle domination blanche ?

Le taux d’inscription à l’université américaine pour les Hispaniques de 18 à 24 ans était plus élevé en 2019 (36 %) qu’en 2010 (32 %). Le taux d’inscription à l’université pour leurs homologues amérindiens/indigènes de l’Alaska était plus faible en 2019 (24 %) qu’en 2010 (41 %). Il n’y avait aucune différence mesurable entre les taux d’inscription à l’université entre 2010 et 2019 pour ceux qui étaient blancs (41 % en 2019), noirs, asiatiques, insulaires du Pacifique et de deux races ou plus.

 

Quel patriarcat blanc ?

En 2019, les taux d’inscription à l’université américaine pour les hommes de 18 à 24 ans (37 %) et les femmes (44 %) n’étaient pas sensiblement différents des taux correspondants en 2010. Cependant, chez les hommes, les taux d’inscription au collège étaient plus élevés en 2019 qu’en 2010 pour ceux qui étaient hispaniques (33 contre 28 %) et plus bas en 2019 qu’en 2010 pour ceux qui étaient blancs (37 contre 41 %).

Source : https://nces.ed.gov/programs/coe/indicator/cpb


France — Stress de la concentration urbaine, « élèves difficiles », le désir d'exode des instituteurs

La tendance n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée. À peine les jeunes professeurs des écoles ont-ils réussi le concours en Île-de-France qu’ils demandent à la quitter. Selon les statistiques du ministère de l’Éducation nationale français, il y avait, en 2020, 56 fois plus de demandes de sortie du département de Seine–Saint-Denis [département à forte présence immigrée] que d’entrées… À l’inverse, dans les Hautes-Alpes, on comptabilise 76 fois plus de candidats à l’installation qu’au départ.

En bleu foncé, les départements les plus demandés, en rouge foncé les moins demandés

Sur la carte de France, trois départements se détachent : les Hautes-Alpes, les Pyrénées-Atlantiques et le Finistère. Là-bas, on se bouscule : dans les Pyrénées-Atlantiques, par exemple, on comptabilisait, en 2020, 995 demandes d’entrées pour 16 départs ! « Il y a aussi un mouvement plus sociologique, comme l’exode vers le littoral, que toute profession connaît, accentué par la pandémie, précise Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire nationale du syndicat des enseignants de l’Unsa en charge des questions de carrières. Mais on note une patience moindre : on a envie de fuir le stress de la concentration urbaine et des élèves difficiles. »

Conséquence logique, les départements les moins bien cotés sont bien moins regardants sur les moyennes obtenues au concours. Les académies [grosses commissions scolaires] franciliennes ont ainsi des taux d’admission très élevés. En 2021, le seuil d’admissibilité au concours externe de recrutement de professeurs des écoles était de 57,75 sur 80 à Rennes, tandis que le seuil d’admission, la note du dernier admis, était 167,13 (sur 240). Dans l’académie de Créteil, il suffisait d’obtenir 22,05 pour être admissible, et 71,96 (toujours sur 240) pour être admis…

Pour l’académie de Versailles, le taux de réussite est de plus de 80 %. « En gros, les profs les plus pourris vont aux moins bons élèves, soupire Pierre Favre, Vice-président du Syndicat national des écoles (SNE). Cette loi de l’offre et de la demande est telle que, dès qu’on entre dans l’académie de Créteil, on sait qu’on y sera assigné à résidence. On aura beau exciper d’une dépression ou d’une grand-mère malade, ça ne marchera pas avant d’avoir une très grande ancienneté. C’est un système intrinsèquement pervers, instable et volontiers immoral. »

Extraits du Figaro