lundi 5 décembre 2022

Regain du nombre de monarques au Mexique

Chaque année, les papillons monarques migrateurs parcourent jusqu’à 3 000 km depuis le Québec et l’Est de l’Amérique du Nord pour passer l’hiver dans les forêts du centre et de l’ouest du Mexique.

Les fins de semaine hivernales amènent des centaines de visiteurs dans la Sierra Chincua, un sanctuaire idyllique pour les monarques dans l’État occidental de Michoacán, à environ trois heures de route de Mexico.

La Sierra Chincua est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO s’étendant sur quelque 56 000 hectares.

« Le tourisme aide à conserver la forêt, c’est ainsi que nous soutenons nos familles », a déclaré Juan Vidal, l’un des trois douzaines de gardes du parc qui patrouillent dans la forêt et travaillent comme guides.

Les papillons monarques virevoltent dans le sanctuaire de papillons de la Sierra Chincua à Angangeo, dans l’État du Michoacán, au Mexique. 3 décembre 2022

 Aujourd’hui, Vidal, 54 ans, dit qu’il y a moins de monarques que lorsqu’il est arrivé enfant.

La population de monarques migrateurs a chuté entre 22 % et 72 % au cours de la dernière décennie, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui a déclaré l’espèce en voie de disparition en juillet.

Certains scientifiques attribuent cette chute au changement climatique, aux pesticides et à l’exploitation forestière illégale pour le déclin de la population.

La présence des monarques dans les États où ils passent l’hiver, le Michoacán et l’État voisin de Mexico, s’étendait sur 18 hectares au milieu des années 1990. Mais l’hiver dernier, la superficie était tombée à seulement 3 hectares.

La migration de l’année dernière, cependant, a offert une lueur d’espoir pour l’avenir du monarque. Leur présence au Mexique a en fait augmenté de plus d’un tiers par rapport à 2020.

Luis Martinez, l’un des rangers de Sierra Chincua, s’attend à une nouvelle amélioration cette année. « Nous avons plus de papillons cette année, plus sont arrivés ici parce que la colonie est plus grande », a-t-il déclaré.

Source : Reuters


« Il suffit de mentir pour régler la situation du français au Québec »

Un texte de Mathieu Bock-Côté : 

Selon tous les indicateurs, le français régresse au Québec. À Montréal, mais aussi à Laval, nouveau territoire conquis par le multiculturalisme et l’anglais. Il n’est plus possible de nier cet effondrement.

À moins de mentir.

Alors que font les jovialistes, ceux qui depuis 25 ans, ont multiplié les contorsions sémantiques et statistiques pour nous expliquer que le français se portait bien ?

Ils proposent de changer la définition de ce qu’est un francophone, tout simplement. Il suffit désormais de nommer la maladie bonne santé pour être guéri.

Francophone ?

Le mot « francophone » ne désignera plus quelqu’un de langue maternelle française, non plus qu’une personne parlant principalement français à la maison, ni même quelqu’un utilisant principalement le français au travail.

Non !

Il suffirait désormais de parler le français, ou plus exactement, de prétendre qu’on le parle, pour être classé parmi les francophones. On pourra ainsi gonfler les statistiques de francophones au Québec par la magie du trucage des chiffres.

Dès lors, plus de problème !

On pourrait donc vivre dans un Québec où les francophones « à l’ancienne » ne seraient plus que 50 %, ou 40 %, que cela ne les dérangerait pas, pour peu que tous soient capables d’interagir minimalement en français.

On pourrait vivre dans un Québec où seulement un tiers de la population parlerait français à la maison qu’il ne faudrait pas non plus s’inquiéter.

Qui contestera cette définition se fera accuser d’intolérance.

Manipulation

Le français, dans cette perspective, n’est plus l’expression de l’identité d’un peuple, mais un instrument de communication accessoire.

Reconnaissons que la manipulation du vocabulaire domine notre époque.

Il suffit ainsi, on l’a vu en France l’été dernier, qu’une femme, grâce à la théorie du genre, s’identifie désormais comme homme et tombe « enceint » pour qu’on dire qu’un homme peut accoucher.

Alors il suffira qu’un anglophone dise « bonjour-hi » pour qu’on en fasse un francophone. Il suffisait d’y penser. 

Sur le même sujet : 

Le Premier Ministre du Québec François Legault (censément nationaliste) veut-il vraiment sauver le français ?

Protection du français : la CAQ est un gouvernement de pleutres, dit Gilles Proulx. Autres sujets abordés : le français au Québec, Hydro-Québec et le vrai chef du gouvernement, Fitzgibbon, en faveur de l’imposition de la simplicité énergétique involontaire à l’européenne.

5 décembre 1749 : décès de Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye

Pierre Gaultier de Varennes, seigneur de la Vérendrye (né le 17 novembre 1685 à Trois-Rivières, décédé le 5 décembre 1749 à Montréal) est un explorateur de la Nouvelle-France. Avec ses fils, il effectue de multiples expéditions dans le nord-ouest du continent américain. Pionnier de l’exploration française en Amérique du Nord, il est à l’origine d’un important réseau de forts et de postes de traite (notamment au Manitoba) et noue des relations diplomatiques avec de multiples tribus autochtones. 

Pierre de la Vérendrye au Lac des Bois (frontière Manitoba et Ontario)

 

À un âge où d’autres savourent la retraite, il va explorer l’Ouest canadien et faire construire huit forts ou postes de traite entre le lac Supérieur et l’actuel Manitoba. Deux de ses fils sont les premiers Français à avoir vu et décrit le versant est des montagnes Rocheuses.

Le 9 avril 1742, Louis-Joseph et François quittent le fort La Reine avec la mission d’aller aussi loin que possible vers l’ouest. Le 1er janvier 1743, ils avaient remonté le Haut Missouri jusqu’à la rivière Yellowstone. Un écran de pierre leur barrait la route et la vue sur l’Ouest. Ils étaient au pied des montagnes Rocheuses.

En 1743, Pierre Gaultier de La Vérendrye quitte l’Ouest, sans savoir qu’il n’y reviendra plus. Peu après son retour, il démissionne : la France n’accorde aucune importance aux découvertes effectuées par son clan. Ni à ce qu’elles ont rapporté.

Beauharnois, qui l’avait toujours soutenu, adoucit ses jours en lui attribuant, en 1744, quelques fonctions honorifiques. Cinq ans plus tard, le gouverneur avait si bien plaidé la cause de l’explorateur que le roi reconnaissait la valeur de ses découvertes en lui confiant la direction des postes de l’Ouest et en lui octroyant la Croix de Saint-Louis, la distinction la plus prestigieuse de l’époque.

Pierre Gaultier de La Vérendrye préparait une expédition sur la rivière Saskatchewan quand il est décédé, à Montréal, le 5 décembre 1749. Ses fils n’ont en rien profité de ce qu’ils avaient accompli. « l’envie est encore icy plus qu’ailleurs une passion à la mode dont il n’est pas possible de se garantir, écrivit Louis-Joseph à Maurepas, en 1750.


Dénomination de la brioche de Saint-Nicolas

La Saint-Nicolas est une fête chrétienne, qui met en scène Nicolas de Myre (qu’on appelle plus généralement saint Nicolas), et son méchant compagnon, le Père Fouettard (Zwarte Piet [Pierrot le Noir] en néerlandais). Dans l’est de l’Europe, la Saint-Nicolas est surtout fêtée dans les pays à tradition essentiellement orthodoxe (Chypre, Grèce, Russie, etc.) et dans les pays de tradition (partiellement) catholique se rattachant historiquement ou géographiquement à l’Empire germanique (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse, etc.). En France, les régions où l’on célèbre la Saint-Nicolas les plus souvent mentionnées comprennent le Grand Est, les Hauts-de-France et l’ex-Franche-Comté.

Les données collectées dans le cadre des enquêtes conduites dans le cadre du programme de recherche Français de nos Régions a permis d’établir précisément la vitalité et l’aire d’extension du phénomène dans la francophonie d’Europe.

La carte ci-dessous a été établie sur la base des réponses de plus de 11 500 internautes ayant déclaré avoir passé la plus grande partie de leur vie en Belgique, en France ou en Suisse ; et à qui l’on a présenté l’instruction suivante « Le 6 décembre de l’an, c’est la Saint-Nicolas. Faites-vous quelque chose de spécial (distribution de cadeaux ou friandises aux enfants, p. ex.) pour célébrer cet événement ? ». Nous avons calculé le pourcentage de réponses positives pour chaque arrondissement de Belgique, de France et de district en Suisse, et fait varier leur couleur en fonction de la valeur des pourcentages (plus la couleur est froide, plus le pourcentage de participants ayant indiqué célébrer la Saint-Nicolas est bas ; inversement, plus la couleur est chaude, plus le pourcentage de participants ayant déclaré fêter l’événement est important). 

 

Pourcentage de francophones ayant déclaré fêter la Saint-Nicolas le 6 décembre, d’après les enquêtes Français de nos Régions (échelle : 0/100 %). Les symboles carrés donnent la position des centres urbains d’arrondissements en France et en Belgique, de districts en Suisse.

À la Saint-Nicolas et jusqu’à l’épiphanie, les boulangers en activité dans les régions où l’on fête Nicolas de Myre fabriquent de petites pâtisseries briochées en forme de petits bonshommes dans l’est (du Luxembourg à la Suisse romande, en passant par la Lorraine, l’Alsace et la Franche-Comté).

Dans le nord de la francophonie d’Europe, de la Wallonie au Nord–Pas-de-Calais, ces petits pains prennent la forme de petits Jésus emmaillotés.

Ces viennoiseries, vendues natures, au sucre, aux raisins secs ou aux pépites de chocolat, changent non seulement de forme, mais également de nom en fonction des régions où elles sont commercialisées.

Les dénominations de la « brioche » de Saint-Nicolas dans la francophonie d’Europe d’après les enquêtes Français de nos Régions.

Dans l’est de la France, la fracture la plus évidente sépare le Haut-Rhin (männala) de la région englobant le Bas-Rhin et la Moselle (männele) : à l’origine, c’est un même mot alsacien signifiant littéralement « petit homme » (où Männ — : « homme », — le : suffixe diminutif), dont la prononciation diffère. Toujours au rayon des emprunts aux parlers germaniques, signalons la forme grittibänz sporadiquement utilisée dans les cantons de l’arc jurassien romand (où Benz est le diminutif du prénom « Benoît », naguère synonyme en suisse-alémanique du mot « homme » ; Gritte, « fourche » et par extension « jambes écartées » dans ces mêmes dialectes) ; ainsi que boxemännchen, employé dans le Grand-Duché du Luxembourg et emprunté au parler local sans avoir été adapté (où box — = « pantalon », — männ — [= « homme » et — chen = « joli, mignon », soit « petit bonhomme en pantalon »].

Un certain nombre de variantes n’appellent pas de remarques particulières, puisque le choix du mot s’explique en raison de l’aspect de la viennoiserie.

C’est notamment le cas à Liège, comme en Suisse romande, des formes bonhomme et bonhomme de/en pâte, mais aussi de la forme jean-bonhomme [rappelons que le prénom Jean était le prénom le plus couramment donné à des hommes jusque dans les années 50] que l’on rencontre en Haute-Saône, dans le nord du Doubs et dans le Territoire-de-Belfort. Le tour Petit Saint-Nicolas en Lorraine fait référence au caractère miniature de la viennoiserie [on dit aussi parfois qu’il ferait référence aux enfants de Saint-Nicolas]. Quant au composé pain de jésus qui survit sporadiquement sur la frange occidentale de la Lorraine [départements de la Marne et de l’Aube, essentiellement], il s’explique par la ressemblance entre la viennoiserie et l’enfant vedette de la crèche.

Ailleurs, les liens entre forme de la viennoiserie et choix de dénomination sont moins transparents.

C’est notamment le cas dans les Vosges, où il faut savoir que le mot coualé, emprunté aux parlers locaux signifie « tordu ». Dans le Nord–Pas-de-Calais et le Hainaut belge, le mot coquille est employé par analogie avec l’enveloppe dans laquelle le petit Jésus est emmailloté.

La Wallonie est divisée entre les partisans du cougnou [aire dialectale wallonne, à l’est] et les partisans de la cougnole [aire dialectale picarde, à l’ouest]. Comme les variantes cugnole et quéniole, en usage de l’autre côté de la frontière [de même que la forme quénieu attestée naguère en Champagne ne semble désormais plus en usage], cougnou et cougnole continuent un type wallon/picard cougn, à rapprocher du français coin. Comme le rappelle Michel Francard dans l’une de ses chroniques, ces dénominations remontent toutes à la forme originelle de la pâtisserie. Avant d’avoir l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui [pain de forme oblongue composé de deux boules], les cougnous et autres cougnoles avaient la forme d’un losange, c’est-à-dire d’un double coin.

Source : Le français de nos régions