mardi 28 mai 2024

Partialité — La famille hétérosexuelle est-elle fasciste ?

Marion Maréchal était interrogée par Sonia Devillers au micro de la radio d'État (radio Paris) sur sa conception de la famille qui lui rappelle celle du Maréchal Pétain. Oui, oui, le plus sérieusement du monde.

« Excusez-moi, mais les enfants sont toujours faits par des hommes et des femmes, je suis désolé c’est fasciste pour vous, la nature est fasciste… »


Marion Maréchal revient sur cet échange et ce qui a été dit par la suite.

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Du 19 au 23 février 2024, l'institut libéral Thomas More a passé au crible 587 intervenants dans les programmes de trois chaînes et trois stations du service public : France 2, France 5, France Info TV, France Info Radio, France Culture et France Inter. Il les a classés selon leur sensibilité politique, soit qu'ils représentaient un parti, soit par les idées qu'ils exprimaient. Le résultat est édifiant : 50 % des intervenants n'affichaient pas d'orientation idéologique décelable, mais sur les 50 % restants, la moitié entrait dans la catégorie « gauches », 21 % étaient de sensibilité macroniste et 4 % seulement tenaient un discours pouvant être considéré comme de droite. (Suite ici


 



Sonia Devillers dans ses œuvres partiales, il y a six ans déjà (sa syntaxe était déjà branlante : « Fiez-vous-vous à Russia Today ? » plutôt que « Vous fiez-vous etc. ») : 

28 mai 1754 — assassinat du parlementaire de Jumonville et rôle de George Washington

Joseph Coulon de Villiers de Jumonville, enseigne dans les troupes de la Marine, né le 8 septembre 1718 dans la seigneurie de Verchères en Nouvelle-France, fils de Nicolas-Antoine Coulon de Villiers et d’Angélique Jarret de Verchères, décédé le 28 mai 1754 près de l’actuelle Jumonville, en Pennsylvanie.

Joseph Coulon de Villiers de Jumonville et ses cinq frères étaient tous officiers dans les troupes de la Marine. La carrière militaire de Joseph fut à peu près sans histoire jusqu’au 28 mai 1754 lorsqu’il fut assassiné.

Forts français dans l’Oyo et forts anglais (Fort Cumberland et le petit fortin Necessity)

La guerre de Succession d’Autriche était à peine terminée en Europe, en 1748, qu’un conflit éclata en Amérique du Nord au sujet de la vallée de l’Ohio. Les trafiquants de fourrures des colonies anglaises s’étaient infiltrés dans la région et les Virginiens qui spéculaient sur les terres revendiquaient ce territoire. La France contesta ces prétentions, chassa les commerçants américains et, en 1753, entreprit la construction d’une série de forts qu’elle échelonna depuis le sud du lac Érié jusqu’à la rivière Ohio.

Le gouverneur de la Virginie délégua un officier de la milice coloniale, George Washington, pour aller intimer aux Français l’ordre d’évacuer le territoire. On lui opposa une fin de non-recevoir polie, mais ferme. Les Français construisirent ensuite le fort Duquesne à l’endroit où se trouve maintenant Pittsburgh au confluent de La Malengueulée et de l’Ohio (Oyo) pour les Français (les rivières Monongahela et Allegheny pour les Anglais).

Ce fort leur assurait la suprématie militaire sur la région. Au printemps de 1754, Washington fut envoyé de nouveau dans l’Ohio avec des troupes de la milice coloniale afin d’affirmer la souveraineté britannique par la force, si nécessaire, nonobstant le fait que la paix régnait entre la France et l’Angleterre.

Maquette du Fort Duquesne

Le commandant du fort Duquesne, Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur, avait reçu l’ordre strict d’éviter la guerre avec les Américains, mais de défendre ses positions en cas d’attaque. Mis au courant de l’approche d’un détachement américain qu’on disait considérable, il envoya Jumonville, le 23 mai 1754, avec quelque 30 hommes, reconnaître si Washington avait réellement envahi le territoire que la France réclamait pour sien. Si tel était le cas, il devait en avertir le fort, puis sommer formellement Washington de se retirer. Son petit détachement était en fait une ambassade, semblable à celle de Washington envoyée au-devant de Jacques Legardeur de Saint-Pierre, l’année précédente, et il ne posta pas de sentinelles autour de son campement.

Au lever du jour, le 28, George Washington et 40 hommes fondirent sur le camp français établi près de l’endroit où s’élève maintenant Jumonville, en Pennsylvanie. Certains des hommes dormaient encore, d’autres préparaient le déjeuner. Sans avertissement préalable, Washington donna l’ordre de tirer. Les Canadiens qui réussirent à échapper à la rafale se jetèrent sur leurs armes, mais ils furent rapidement réduits à l’impuissance. Les Français soutinrent que Jumonville fut abattu pendant qu’il signifiait sa mise en demeure officielle. Dix Canadiens furent tués, un fut blessé et les autres, à l’exception d’un, faits prisonniers. Washington et ses hommes se retirèrent abandonnant aux loups les cadavres de leurs victimes. Un détachement de 500 Canadiens des troupes régulières et de la milice furent envoyés pour venger l’attaque et chasser les Américains : Louis Coulon de Villiers, frère de Jumonville, en avait le commandement.

Le 3 juillet, les Français s’emparent de Fort Necessity et obligent Washington à négocier un retrait sous les armes.

Il signe alors des aveux par lesquels il s’accuse d’être l’assassin de l’officier français. Il est alors remis en liberté.

Washington nia plus tard les faits en arguant ne pas comprendre le français, langue dans laquelle est rédigé le texte, par ailleurs portant sur plusieurs sujets. Il affirma que la traduction du Néerlandais qui ne parlait bien ni l’anglais ni le français qu’on lui donna pour qualifier l’acte était « death of » (« mort de ») ou « killing » (« tuerie »), mais pas « assassination » (« assassinat »). Une copie du document figure au musée de Fort Necessity National Battlefield, en Pennsylvanie. Washington a donc pu consulter le texte et le mot assassinat est transparent pour un anglophone qui connaît le terme « assassination ».

Acte de capitulation du fortin Necessity signé par Washington

L’affaire fit du bruit jusqu’en Europe, où la guerre s’emballa en même temps que l’arrivée de la nouvelle. Le meurtre de Joseph de Jumonville fit scandale en France. Voltaire, pourtant anglophile, s’indigna : « Je ne suis plus Anglais depuis que les Anglais sont pirates sur mer et assassinent nos officiers en Nouvelle-France ». En Angleterre, le politicien et écrivain Horace Walpole dépeint laconiquement l’affaire : « Ce coup de feu tiré par un jeune Virginien dans les forêts d’Amérique a mis le monde en feu ».

Copie au propre des articles de capitulation du fortin Necessity (la première mention à « assassin » encadrée).

La réputation de Washington en fut ternie.