vendredi 9 décembre 2011

Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l'anglais intensif de manière « brutale »

On se rappellera que les résultats des élèves québécois en lecture sont très médiocres. Heureusement qu'on ne teste pas leur écriture disent les mauvaises langues.

Voici maintenant que les enseignants se plaignent de la décision du Parti libéral, parti soutenu par de nombreux anglophones, d'imposer plus d'anglais aux écoles francophones.


Dans une lettre à l'attention de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, et obtenue par Le Soleil, les enseignants de l'école primaire Marguerite-d'Youville, à Cap-Rouge, accusent Québec d'improviser une implantation «brutale, rapide et unilatérale» de l'anglais intensif.

«Les gens ne se rendent pas compte à quel point ça chamboule l'enseignement en sixième année», dit Ghislaine Taillon, l'auteure de la lettre qu'elle a écrite en son nom et en celui de tous ses collègues enseignants de l'école Marguerite-d'Youville.

La lettre critique la décision prise au début de l'année par le premier ministre Jean Charest d'obliger tous les élèves de 6e année des écoles francophones à consacrer la moitié de leur année scolaire à l'anglais. Elle remet notamment en cause la pertinence de l'anglais intensif pour les élèves en difficulté, qui auront aussi la moitié moins de temps pour apprendre les autres matières, dont le français.

Les enseignants rappellent que «la qualité du français est déjà critiquée», qu'on leur dit que «nos enfants ne savent pas écrire leur langue maternelle» et demandent : «À quand le français intensif?»

La lettre souligne également que les enseignants de 6e année «ont déjà beaucoup à faire pour couvrir tout le programme en un an» et qu'ils devront être responsables de deux classes au lieu d'une pour combler la perte de la moitié de leur charge de travail au profit de l'anglais.

«Comprenons-nous bien, écrit Mme Taillon dans la lettre. Nous sommes des enseignants qui sont aussi des parents et nous ne sommes pas contre l'apprentissage de l'anglais, mais pas n'importe comment et à n'importe quel prix.»

Obligatoire d'ici 2015-2016


«Ce qui est un peu difficile présentement, c'est que les enseignants, de façon très légitime, posent des questions [à savoir] comment on va travailler dans un contexte où on a des élèves en difficulté dans nos groupes et qu'ils doivent quand même suivre le programme d'anglais intensif, dit M. Saint-Pierre, directeur des services éducatifs de la commission scolaire des Découvreurs, à Québec. Et ces questions-là, on a peu ou pas de réponses» de la part du ministère de l'Éducation.


Alain Saint-Pierre explique que depuis que le premier ministre Charest a annoncé l'implantation de l'anglais intensif, les commissions scolaires jouent davantage le rôle d'exécutant. «On est depuis quelque temps déjà sur le mode "comment on va le faire", plus que "pourquoi on va le faire", puisque c'est une demande [un diktat] ministérielle.»




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