mercredi 28 avril 2021

France — 1978, quand la gauche socialiste et chrétienne a fait échouer le rapatriement de centaines de milliers d'immigrés

Dans De la laïcité en France (Grasset, 2021), Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, rappelle un épisode qui le concerne directement. En 1978, Giscard et Barre décident de suspendre le regroupement familial et négocient un accord avec le gouvernement algérien de retour de plusieurs centaines de milliers de travailleurs algériens. Comme le note Weil, «la gauche et les églises se mobilisèrent contre ce projet de même que les gaullistes et les chrétiens-démocrates, et ils le firent échouer».  
 
À la même époque, le Conseil d’État (encore lui) rejeta par le célèbre arrêt Gisti, la suspension du regroupement familial.

La vaccination ethno-raciale existe en Ontario... et au Québec comme aux États-Unis

Matthieu Bock-Coté s’insurge ce matin que la vaccination raciale existe en Ontario :

[…] En début de semaine, on apprenait qu’à Hamilton, en Ontario, une stratégie vaccinale fondée sur des critères raciaux a été mise en place dans certains quartiers.

Pour la justifier, on explique que les « populations racisées », comme on dit, sont davantage victimes de la pandémie.

Solution : Hamilton vaccinera en accordant une priorité vaccinale aux « racisés ». Vous avez la couleur de peau priorisée par la bureaucratie diversitaire ? Vous aurez droit à votre dose. Vous n’avez pas la bonne. Attendez. Entre les voisins, on triera.

Qu’on se comprenne bien : il ne s’agit pas seulement de constater qu’en certains quartiers, la pandémie frappe plus fort et qu’on décide donc d’en faire une zone de vaccination prioritaire — quartiers par ailleurs composés de communautés minoritaires qui, pour diverses raisons, sont davantage frappées par la crise. Une telle mesure est absolument légitime.

Il s’agit de dire qu’en ces quartiers, la priorité vaccinale sera accordée selon la couleur de la peau. En gros, en ces quartiers, on triera entre les voisins à partir de ce critère. Ce sont les nouvelles lois raciales des années 2020. Elles se veulent toutefois progressistes.

Imagine-t-on une meilleure manière de créer des tensions raciales, et d’illustrer que dans le pays du multiculturalisme radical, une forme de discrimination ethnique inversée s’opère ?

On aura beau nous expliquer par de beaux grands mots savants et des théories tarabiscotées que le racisme antiblanc est une impossibilité logique, c’est pourtant devant cela que nous nous retrouvons.

En prétendant corriger au Canada des injustices à l’américaine, on en vient à créer de la ségrégation ontarienne.

Je suis convaincu que l’immense majorité des personnes issues des communautés ethniques elles-mêmes jugent inacceptable une telle décision. […]

Il semble avoir échappé au chroniqueur et essayiste que la vaccination ethnique (raciale) existe aussi au Québec :

Les autochtones de 18 ans et plus habitant Montréal pourront se faire vacciner contre la COVID-19 à partir de vendredi, alors que les membres de la communauté inuite peuvent y avoir accès depuis lundi.

Des sites de vaccinations leur seront exclusivement dédiés afin d’offrir un espace sécuritaire et adapté aux besoins culturels des membres des communautés autochtones de la région de Montréal et pour pouvoir rejoindre les aînés.

Les services sont destinés exclusivement à la population autochtone et aux membres de leur famille. De plus, dans le but d’assurer la même couverture vaccinale que celle déjà offerte à plusieurs autres communautés autochtones de la province, la vaccination sera accessible aux adultes de 18 ans et plus et leur famille, pour limiter les déplacements interrégionaux.

Les travailleurs ayant un lien d’emploi avec une organisation du Nunavik, les personnes ayant une présence sur le territoire prévu de 4 mois ou plus dans l’année et les travailleurs cycliques (construction, mine, Hydro-Québec) peu importe la durée de leur présence sur le territoire peuvent également être vaccinés depuis lundi.

Entre-temps, dans la Métropole (au sud de la frontière), notre président américain s’est félicité de la vaccination raciale : « J’ai dit dès le début que nous allions combattre ce virus avec équité — équité pour tous. C’est un fait, si je ne me trompe pas, il y a plus d’aînés latino-américains et afro-américains qui ont été vaccinés en pourcentage que d’aînés blancs. Ces chiffres sont également un signe de progrès sur ce front. ».

Ce qui est quand même déroutant. Biden répète son mot fétiche « équité ». Mais nous pensions que « équité » signifiait arriver au même résultat (égalité des résultats, plutôt qu’égalités des chances) ? Si cela est vrai, pourquoi Joe Biden se vente-t-il de différents résultats dans la vaccination et l’appelait-il cela l’« équité ». Le mot équité aurait-il un autre sens ? Tout simplement discrimination raciale ?

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CDC recommande que les «travailleurs essentiels» soient vaccinés avant les plus de 65 ans, même si cela entraînera davantage de décès. Parce que, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, il serait immoral (contraire à l’éthique) d’accorder la priorité aux personnes âgées sachant qu’elles ne sont pas assez diversifiées sur le plan racial (comprendre trop blanches).

Colombie-Britannique: trois parents pour un enfant

En Colombie-Britannique, une juge vient d’ordonner que « les trois membres d’une “triade” polyamoureuse » soient enregistrés comme parents d’un petit garçon de deux et demi. Contre l’avis du procureur général. 

Mais pour la juge, Sandra Wilkinson, la loi provinciale sur la filiation présentait une « lacune » qui empêchait jusque-là Olivia d’être mère légale d’un enfant qu’elle « considère » comme son fils.

Olivia vit avec Bill et Eliza depuis 2016. En 2018, Eliza a donné naissance à Clarke, dont Bill est le père biologique. Clarke ayant été conçu naturellement, Eliza et Bill ont été reconnus automatiquement comme ses parents sur son certificat de naissance, mais Olivia voudrait aussi être « parent à part entière ». Si Clarke avait été conçu par procréation assistée, Olivia, Bill et Eliza « auraient pu conclure un accord pour que tous soient déclarés parents en vertu d’un article différent de la loi sur le droit de la famille ». Pour la juge, il s’agirait donc d’un oubli : « le législateur n’a pas prévu la possibilité qu’un enfant puisse être conçu par voie sexuelle et avoir plus de deux parents », déclare-t-elle.

Dans un précédent en 2018, un tribunal de Terre-Neuve-et-Labrador avait autorisé trois membres d’une relation polyamoureuse à être enregistrés comme parents d’un bébé. Toutefois dans ce cas la relation impliquait une femme et deux hommes, et « on ne savait pas lequel des hommes était le père biologique ».

Source : CBC, la décision

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Splendide Nouveau monde : trio homo parvient à faire inscrire trois pères sur certificat de naissance