lundi 4 janvier 2016

Les écoles Montessori séduisent de plus en plus de célébrités


Le prince George (ci-contre) fera sa rentrée des classes dans quelques jours dans une école Montessori. Un label d’établissements scolaires qui attire de plus en plus d’enfants de vedettes, de politiques ou de décideurs.

À 2 ans et demi, le prince George fera sa rentrée dans quelques jours dans un jardin d’enfants Montessori à Norfolk comme l’annonçait Kensington Palace le 18 décembre dernier. Une annonce qui devrait renforcer encore un peu plus la vogue de cette méthode d’enseignement dans les milieux huppés. La Bilingual Montessori School of Paris, sur les bas-côtés de l’Église américaine, située quai d’Orsay, accueille des enfants de vedettes ou d’hommes d’affaires qui n’hésitent pas à débourser 12 000 euros pour une année de primaire. On a entendu Jean-Marie Messier se féliciter que ses enfants puissent bénéficier alternativement de cette même pédagogie en France et aux États-Unis. Les fondateurs de Google, d’Amazon et de Wikipédia ont aussi fréquenté des écoles Montessori…

« Finalement, une école privée traditionnelle lui a mieux convenu »

Argument souvent mis en avant par ces structures, elles s’annoncent « bilingues », voire pour certaines « trilingues » ! Le plus souvent, c’est l’un des deux intervenants de la classe qui parle en anglais aux enfants. « La plasticité des enfants est, à cet âge, étonnante », argumente la directrice d’une école Montessori dans le IXe arrondissement de Paris, Héloïse Wirth, qui accueille 178 enfants de 3 ans à 12 ans. En ce début d’année, elle compte déjà 100 demandes pour les 25 places de maternelle pour la rentrée prochaine malgré 6500 euros l’année.

Son MBA décroché à Yale en impose aux parents. Elle compte 40 % d’enfants binationaux, de cadres supérieurs, médecins, avocats, professeurs d’université, de classes préparatoires. Mère d’un enfant resté deux ans dans une école Montessori, Marie se souvient d’une scène « surréaliste où l’institutrice pouvait décider sur un coup de tête d’emmener le surlendemain des enfants de CP voir Van Gogh à Amsterdam. On nous disait : “Ça va vous coûter 500 euros.” Tous les parents applaudissaient ». Elle décrit beaucoup de parents avec des enfants uniques, des « gens avec beaucoup d’argent » et une « minorité qui se saigne ».

5000 euros l’année à l’école Montessori d’Évry

Avec quelque 200 écoles d’inspiration Montessori, la France reste loin derrière les États-Unis qui en comptent plus de 5000. Elles se concentrent pour l’essentiel en région parisienne même si on en compte aussi beaucoup dans le sud-est. À Évry (Essonne), Muriel Bouchon accueille 54 enfants pour 5000 euros l’année. « C’est l’une des moins chères de la région », précise-t-elle. « La philosophie Montessori, c’est que chacun doit apprendre à son rythme. Lorsqu’un enfant sait lire à 4 ans, les parents sont émerveillés, mais lorsqu’à 6 ans, il ne sait toujours pas lire en décembre comme le petit copain de l’école publique, c’est la panique… », observe-t-elle.

Anne-Claire a testé cette pédagogie à Cannes (Alpes-Maritimes) : « Ma fille adorait. Timide, elle y a trouvé le goût de l’apprentissage, la joie », dit-elle. Maxime, lui, garde un souvenir plus circonspect : « L’école nous a coûté une fortune sans résultats probants. C’est séduisant sur le papier, mais je pense que ça marche avec des enfants assez autonomes naturellement. Mon fils avait besoin d’être cadré. À force d’aller à son rythme, il en est sorti sans savoir ses tables de multiplication, sa grammaire. Finalement, une école privée traditionnelle lui a mieux convenu. »


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