samedi 16 janvier 2021

L'école rurale a un avenir fou

L’État ferme chaque année des écoles de village par centaines. Pas rentables ! Pas aux normes ! Silence : on tue au nom de la rationalité budgétaire.

Pourtant, ces écoles sont l’archétype de l’école française, dont le modèle a été inventé précisément pour l’école de la France... rurale. Cette école, composée d’une classe unique multi-niveaux vivant au rythme des travaux des champs, avec son maître d’école qui suit ses enfants pendant toute leur scolarité, après avoir instruit leurs propres parents avant eux... Rien à voir avec l’éducation hors-sol et anonyme des grands bahuts de cités [immigrées] !

Cette école rurale est aimée. Elle reste humaine à une époque qui l’est de moins en moins. Avec quelle tendresse ne pense-t-on pas au film « Être et avoir », qui montre l’exceptionnelle relation entre les treize élèves de l'école primaire du petit village auvergnat de Saint-Etienne-sur-Usson, âgés de 3 à 10 ans, enseignés dans leur classe unique par leur instituteur, Georges Lopez.

La bonne nouvelle, c’est que cette école rurale a un avenir, et même un avenir fou !


Contrairement aux préjugés, elle est même économique, à condition d'être gérée comme on gère une école libre ; elle permet le maintien décomplexé de méthodes traditionnelles, associées à ce qui fonctionne dans le numérique. Elle permet par sa petite taille de nourrir les enfants avec des produits sains ; elle favorise l’ancrage dans l’économie et la culture locales, ainsi que les interactions avec les hommes et les femmes du pays. Ici, l’innovation peut fonctionner en circuit court !

C’est pour cela que la Fondation Kairos organise un séminaire-action le 27 janvier prochain sur ce thème, où des élus et créateurs d’écoles de la ruralité partageront leurs bonnes pratiques, pour aider d’autres maires et entrepreneurs de l’intérêt général à faire vivre ou à ressusciter l’école de leur village !

Anne Coffinier, présidente de Créer son école - Educ'France


Maisonneuve, à l'école du « vivre ensemble » - Documentaire français

Le cégep de Maisonneuve à Montréal, dont plus de la moitié des étudiants sont issus de l'immigration, doit composer avec les défis du vivre-ensemble. En ce moment délicat du passage à l'âge adulte, c'est la vie ensemble, malgré tout, que nous avons filmée pendant toute une année. Réalisé par Nicolas Wadimoff et Emmanuelle Walter.

« Le collège Maisonneuve est un véritable laboratoire de ce vivre-ensemble. Et pourtant, rompant le fil d'une longue et belle histoire d'éducation progressiste, une dizaine d'étudiants tentaient en 2015 de rejoindre l'État islamique en Syrie. Un événement que personne n'avait vu venir. Depuis le collège a pris de bonnes résolutions. »

Lien vers la vidéo (si elle n'apparaît pas ci-dessus)

Débat entre Mathieu Bock-Côté et  Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Éducation nationale de la France sur ce documentaire




Voir aussi

Montréal — Des profs du collège de Maisonneuve se censurent (2018)

La « radicalisation » à Maisonneuve : la faute aux méchants préjugés et aux médias qui risquent de renforcer la « radicalisation » (2016)

Novlangue : « implanter des mesures d’appui au vivre ensemble »

Étude — Plus on est « progressiste », plus idéaliserait-on ou nierait-on la réalité ?

L’effacement du réel

Étude — Baisse de « solidarité » corrélée à l’augmentation du nombre d’étrangers
 

Belgique — Les signes religieux autorisés dans toutes les hautes écoles de la fédération (WBE)

Le réseau de l’enseignement en Belgique francophone peut se diviser en trois grands réseaux :

  • celui organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, connu sous le sigle de WBE (Wallonie-Bruxelles Enseignement),
  • l’enseignement officiel (organisé à un niveau inférieur : provinces, villes ou communes),
  • l’enseignement libre (catholique ou non, organisé par des associations).

Le Soir de ce samedi nous apprend que tous les établissements d’enseignement supérieur WBE (environ 20 000 étudiants) mais aussi de promotion sociale (environ 30 000 étudiants) vont autoriser les « signes convictionnels » dont le voile. Cinq hautes écoles (hors universités), cinq écoles supérieures des arts et 29 établissements de promotion sociale sont ainsi concernés. Ce changement interviendra pour la prochaine rentrée scolaire.

Manifestation pro-foulard à Bruxelles en juillet 2020 (remarquez la seule pancarte : en anglais)

Cette décision d’autoriser les signes religieux, dont le port du voile, (sauf exceptions, par exemple quand la sécurité pourrait être menacée ou pour des raisons d’hygiène) a été prise par le conseil d’administration de WBE qui compte des représentants de toutes les formations politiques. « J’ai été surpris », a souligné Julien Nicaise, « un consensus a très vite pu être trouvé, ainsi qu’avec l’ensemble des directions avec lesquelles nous nous sommes bien sûr concertés. »

Le foulard est déjà autorisé dans la plupart des établissements d’enseignement supérieur du réseau catholique. Côté réseau officiel (provinces, villes et commune), le même choix figurait aussi dans l’accord de majorité de la Région bruxelloise. Pas plus tard que cet été, le ministre -Président Rudi Vervoort (parti socialiste) a confirmé que ce changement serait appliqué dans toutes les écoles de promotion sociale organisées par la Cocof (la Commission communautaire française) et à l’Esac (l’École supérieure des arts du cirque). Par contre, cette option n’est pas suivie partout dans le reste du réseau officiel.

Conséquence du profond changement démographique que connaît la Belgique ?

Manifestants rassemblés sous la bannière « #HijabisFightBack Protest » à Bruxelles en juillet 2020

  

Voir aussi

Changement démographique en Belgique — Bruxelles musulmane dès 2030 ? (article de 2010)

Démographie : Le gouvernement bruxellois lève en partie l’interdiction du port de signes religieux dans l’enseignement (article de 2019)

Seul un quart des habitants de Bruxelles sont des Belges d’origine belge, ils sont encore 66 % en Wallonie, mais ils sont vieillissants (article de 2021 portant sur la population au 1er janvier 2020) 

Belgique — Près de la moitié des enfants à l'école primaire communale sont musulmans (2011)

En Belgique, les élèves musulmans aiment l'école catholique (2012)