
Au bout de la période, un écart de huit points s'est creusé entre les fumeurs et les non-fumeurs, affirme Madeline H. Meier, psychologue à l'université Duke, en Caroline du Nord, et auteur principale de cette étude menée en collaboration avec le King's College, à Londres, et publiée dans les Actes de l'Académie américaine des sciences.
Le QI est stable à l'âge adulte
Or, « le QI est censé être stable » à mesure que l'on vieillit, dit-elle. Le QI des personnes n'ayant jamais fumé de cannabis a légèrement progressé, de quelques dixièmes de point. « On sait que le QI est un élément fort déterminant pour l'accès à l'université, pour le revenu gagné tout au long de la vie, pour l'accès à l'emploi, et la performance au travail », poursuit la chercheuse. « Quelqu'un qui perd huit points de QI durant son adolescence et à la vingtaine peut se retrouver désavantagé par rapport à ses pairs du même âge pour de nombreux aspects majeurs de la vie », et ce pendant de longues années, conclut-elle, soulignant que cette importante différence ne serait pas due à d'autres facteurs (éducation, alcool, autres drogues, etc.).

Les consommateurs de marijuana ont aussi montré de plus faibles capacités de mémoire, de concentration et de vivacité d'esprit, selon l'étude. Ceux qui avait ralenti leur consommation l'année d'avant leurs 38 ans, moment du second test, n'ont pas pour autant obtenu de meilleurs résultats.
Perturbation du « processus cérébral normal »
En revanche, les fumeurs qui ont commencé seulement à l'âge adulte ne souffraient pas d'un tel écart intellectuel avec les non-fumeurs. « L'adolescence est une période très sensible du développement du cerveau", indique Mme Meier. En utilisant des substances agissant directement sur le mental, les jeunes « peuvent perturber le processus cérébral normal », explique-t-elle.
L'étude n'évalue pas, par contre, les effets d'un arrêt ou d'un ralentissement de consommation plus tôt dans la vie, et ne précise pas non plus les quantités consommées.
Cancérigène
Rappelons que fumer du cannabis serait 20 fois plus dangereux pour la santé, à dose égale, que fumer du tabac, selon une étude néo-zélandaise publiée en janvier 2008 par le Journal Européen de Pneumologie (ERJ). D'après les auteurs de ces travaux réalisés auprès de 79 patients atteints d'un cancer des poumons, la fumée du cannabis serait deux fois plus concentrée en carcinogènes que celle du tabac. La « façon de fumer » serait également en cause : les joints sont généralement fumés sans filtre correct, et jusqu'au bout, ce qui augmente la quantité de fumée avalée.
Les chercheurs évoquent désormais une « épidémie » de cancers des poumons directement liés à la consommation de cannabis.
Dans le groupe étudié, le risque de cancer des poumons était multiplié par 5,7 chez ceux qui avaient fumé plus d'un joint par jour pendant dix ans, ou deux joints par jour pendant cinq ans. Les auteurs de l'étude estiment qu'un cancer des poumons sur vingt en Nouvelle-Zélande pourrait être directement lié au cannabis.
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