Une vidéo montrant des écoliers ontariens qui interprètent un chant traditionnel musulman suscite de nombreux commentaires. Elle a été interprétée à l’École secondaire publique De La Salle à Ottawa le 3 décembre, enregistrée par un parent et mise en ligne sur YouTube le 11 décembre avec le titre « Bienvenue au Canada aux réfugiés syriens ».
Ce chant, vieux de plusieurs siècles, serait celui qu’entendit Mahomet « lorsqu’il trouva refuge à Médine ».
Rappelons que la Syrie est un État multiconfessionnel en partie chrétien et druze. Comment devrait se sentir un réfugié chrétien syrien accueilli par un chant musulman ?
Voici la traduction du premier couplet du chant (nachîd) :
Selon Souhail Ftouh, avocat au barreau de Tunis, et délégué de l’organisation « Avocats Sans Frontières » pour la Tunisie, le contexte de ce chant est très particulier :
On apprend par ailleurs qu’il s’agit d’une adaptation de la chanson traditionnelle et que la nachîd a été arrangée par la compositrice canadienne Laura Hawley. « La chanson a été rebaptisée Alhamdoulillah » (Dieu merci en arabe), a déclaré le directeur de la chorale Robert Filion. La chorale l’a interprétée lors d’un festival appelé « Les Choralies à De La Salle ».
Filion a déclaré que la chanson était sa tentative de valoriser la diversité culturelle et l’inclusion et qu’elle n’avait pas été prévue à l’origine pour les réfugiés syriens. En quoi un chant musulman est-il « inclusif » pour les Syriens chrétiens ? Comment expliquer un chant religieux musulman à l'école quand on bannit la dimension religieuse de Noël parce que cela ne serait pas assez inclusif ? (Voir aussi l'abandon de la crèche sous le sapin à l'Hôpital d'Ottawa suite à des plaintes de « membres de communautés culturelles » non précisées).
Ce chant, vieux de plusieurs siècles, serait celui qu’entendit Mahomet « lorsqu’il trouva refuge à Médine ».
Rappelons que la Syrie est un État multiconfessionnel en partie chrétien et druze. Comment devrait se sentir un réfugié chrétien syrien accueilli par un chant musulman ?
Voici la traduction du premier couplet du chant (nachîd) :
La pleine lune s’est levée, de la colline des adieux.
La gratitude s’impose à nous,
Aussi longtemps qu’un prédicateur appellera à Dieu.
Ô toi qui a été envoyé parmi nous !
Tu es venu avec un commandement auquel nous obéirons.
Tu es venu et tu as fait honneur à notre cité.
Sois le bienvenu ! Ô toi le meilleur des prédicateurs !
Selon Souhail Ftouh, avocat au barreau de Tunis, et délégué de l’organisation « Avocats Sans Frontières » pour la Tunisie, le contexte de ce chant est très particulier :
Le choix de ce chant islamique n’est pas innocent.
[...]
Le fait que « Tala `el-badrou`alaynâa » (la pleine lune s’est levée) a été chanté en arabe par des enfants canadiens autochtones démontre que cette initiative a été minutieusement préparée en profitant de l’ignorance des organisateurs occidentaux de la symbolique de ce chant, qui s’inscrit dans le contexte spécifique des débuts de l’Islam.
Dans le texte qui accompagne la vidéo sur YouTube, il est prétendu que ce chant avait accueilli Mahomet comme réfugié à Yathrib (future Médine).
Le 23 juin 622, à Aqaba, sur les bords de la mer Rouge, les représentants de Yathrib (une ville préislamique à 400 kilomètres au nord de La Mecque) signent avec Mahomet un pacte officiel de soumission et acceptent d’accueillir les disciples mecquois, au total 70 personnes. Peu après, le prophète s’installe à Médine en compagnie de son compagnon de guerre Abou Bakr, pour fonder les bases du premier État islamique de l’histoire.
À la suite de l’installation du prophète, Yathrib prend le nom de Medinat an-Nabi (« la ville du Prophète ») — Médine en français. Mahomet aménage, sans attendre, un lieu de prière ou mosquée (en arabe masjid) en son centre.
Depuis une décision du premier calife, Omar, l’année de l’Hégire marque le début officiel de l’islam, la nouvelle religion dont Mahomet a jeté les bases. Le nom de cette religion et celui de ses fidèles viennent d’une expression arabe qui signifie : « soumission à Dieu ».
[...]
Il n’y a donc, en principe, aucune similitude entre l’arrivée des réfugiés syriens au Canada et l’arrivée d’un conquérant pour établir un Califat et une nouvelle religion à Médine.
Le choix de ce chant historique n’a aucune raison d’être dans le contexte canadien. Mais pour les auditeurs musulmans, en tout cas, ce chant évoque indiscutablement la soumission de celui qui accueille.
On apprend par ailleurs qu’il s’agit d’une adaptation de la chanson traditionnelle et que la nachîd a été arrangée par la compositrice canadienne Laura Hawley. « La chanson a été rebaptisée Alhamdoulillah » (Dieu merci en arabe), a déclaré le directeur de la chorale Robert Filion. La chorale l’a interprétée lors d’un festival appelé « Les Choralies à De La Salle ».
Filion a déclaré que la chanson était sa tentative de valoriser la diversité culturelle et l’inclusion et qu’elle n’avait pas été prévue à l’origine pour les réfugiés syriens. En quoi un chant musulman est-il « inclusif » pour les Syriens chrétiens ? Comment expliquer un chant religieux musulman à l'école quand on bannit la dimension religieuse de Noël parce que cela ne serait pas assez inclusif ? (Voir aussi l'abandon de la crèche sous le sapin à l'Hôpital d'Ottawa suite à des plaintes de « membres de communautés culturelles » non précisées).