jeudi 30 août 2007

Les élèves apprendraient mieux sans ordinateur

Extrait d'un article un peu hérétique du Daily Telegraph de 2005, déterré par un bulletin reçu par courriel.
« Moins les élèves utilisent les ordinateurs à l'école et à la maison, mieux ils réussissent les tests internationaux de lecture, rédaction et mathématiques, indique aujourd’hui la plus grande étude réalisée sur ce sujet.

Celle-ci soulève des interrogations quant à la décision du gouvernement, annoncée par Gordon Brown la semaine dernière, de dépenser encore 1,5 milliard de livres (3,2 milliards de dollars canadiens) pour des ordinateurs dans les écoles, en plus des 2 500 000 000 £ déjà dépensés (5,3 milliards de dollars).

M. Brown a déclaré : « L'enseignement et la révolution éducative ne sont font plus à l’aide de tableaux noirs et de craie, mais avec des ordinateurs et des tableaux blancs électroniques. »

Toutefois, l'étude publiée par la Société royale d’économie indique que « Malgré les nombreuses affirmations de politiciens et de fournisseurs de logiciels, il n’existe pas de preuve à ce stade que l’utilisation d'ordinateurs à l'école améliore considérablement l’apprentissage des élèves dans les matières de base comme les mathématiques ou la lecture. » Au contraire, plus les élèves utilisent l’ordinateur, plus leurs résultats dans ces domaines sont mauvais, ont indiqué Thomas Fuchs et Ludger Wossmann de l'université de Munich. Leur rapport souligne également que le fait de pouvoir se servir d’un ordinateur au travail – une des justifications pour consacrer tant de temps à l’enseignement de l’informatique – n’avait pas plus d’impact sur la probabilité de trouver un emploi ou sur le niveau des salaires que le fait de pouvoir se servir d’un téléphone ou d’un crayon.

Les chercheurs ont analysé les résultats et le profil socioéconomique des familles de 100 000 élèves de 15 ans dans 31 pays qui avaient participé à l'étude PISA (Programme international sur le suivi des acquis des élèves) de l’an 2000 menée par l’OCDE. À la satisfaction du gouvernement britannique et de beaucoup d’autres, PISA avait conclu que, plus les élèves utilisaient un ordinateur, plus leurs résultats étaient bons. PISA suggérait même que ceux qui avaient plus d’un ordinateur chez eux avaient un an d’avance sur ceux qui n’en avaient aucun.

L’étude de la Société royale d’économie décrit cette conclusion comme « hautement trompeuse » car l’accès à un ordinateur à la maison est lié à d’autres caractéristiques socioéconomiques, tout comme la présence d’ordinateurs à l’école est fortement corrélée à l’accès à d’autres ressources.

Après l’élimination de ces influences, la corrélation entre l’utilisation d’un ordinateur et les résultats en mathématiques et en lecture se réduit à zéro, ce qui démontre comment « des interprétations hardies peuvent mener à des conclusions visiblement fausses ».

Plus les élèves avaient accès à des ordinateurs à la maison, plus leurs résultats étaient bas, en partie parce qu’ils étaient détournés de leurs devoirs.

Les élèves font moins bien dans les écoles généreusement équipées d’ordinateurs, apparemment parce que l'instruction informatisée a remplacé des formes plus efficaces d'enseignement. »
Malheureusement, cet article ne précise pas ce que faisaient ces adolescents avec les ordinateurs mis à leur disposition, ni — si les logiciels en question étaient didactiques — quelle méthode d'enseignement ces logiciels avaient adoptée.

Personnellement, nous avons de l’expérience avec des enfants éduqués à la maison qui n’ont accès qu'à un ordinateur dépourvu d'accès internet et qui ne peut servir, pendant la journée, qu’à visionner des logiciels et des DVD éducatifs d'accompagnement (comme Planète maths) et nous n’avons eu qu’à nous féliciter de ces aides à l'enseignement.