lundi 28 mai 2012

France — les carences de l'offre scolaire publique




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Parti conservateur du Québec pour l'abolition du cours ECR, les bons scolaires et une allocation de garderie universelle

Le Parti conservateur du Québec (PCQ), le petit parti récemment rené de ses cendres qui regroupe des orphelins de l'ADQ qui ne se reconnaissent pas dans les positions de la CAQ, se réunissait ce samedi et dimanche en congrès à Drummondville. Pour une école libre y a envoyé un observateur.

On retrouvera ci-dessous les résolutions adoptées en plénière qui touchent à l'enseignement, la famille ou la culture.

Le fractionnement du revenu familial

Le PCQ s’engage à accorder à tous les couples qui ont au moins un enfant la possibilité de fractionner leur revenu, en attribuant jusqu’à la moitié de ce revenu (avec un plafond d'attribution de 50.000 $) à leur conjoint, lorsque l’équilibre budgétaire sera atteint.

Pour les rédacteurs de ce carnet, il s'agit d'une bonne nouvelle, même si nous pensons que la clause « lorsque l'équilibre sera atteint » pourra  permettre de reporter pendant longtemps cette mesure familiale.

Notons qu'une portion des congressistes voulait qu'on enlevât le « au moins un enfant »... Étrange conception de la famille. On sent qu'une fraction des participants sont des « libertariens » pour qui l'État n'a pas à encourager la naissance d'enfants. Toutefois ces mêmes libertariens ne semblent pas réclamer très haut la fin du système de retraites par répartition ou de santé mutualisé payé dans la pratique par les enfants des autres.

Création d'une allocation universelle de garde d'enfants

Le PCQ remettra directement aux parents une allocation universelle de garde d’enfants, qui sera financée en éliminant les subventions directes aux garderies tant publiques que privées.

Cette mesure nous paraît plus juste par son caractère universel que le système actuel. Les garderies dites à 7 $ ne profitent pas à tous les parents, elles aident principalement les parents des classes moyenne et supérieure. Cette proposition favorise le libre choix. Cette privatisation de fait du réseau des garderies éliminera des inefficacités structurelles (les garderies publiques coûtent déjà plus cher que les privées aux contribuables). Elle réduira aussi des occasions de corruption (les politiciens ne décideront plus de l'attribution des places) ou de moyens de pression par des gardiennes aujourd'hui largement fonctionnarisées.

Bons d'éducation

Un gouvernement conservateur québécois établirait un système de libre choix de l’institution d’enseignement par la remise de bons d’éducation directement aux parents ou à l’étudiant le cas échéant.

C'est une bonne résolution, mais elle était encore meilleure dans sa forme originelle qui parlait de « libre choix de l'école ». La nouvelle formulation inclut les universités. Or ce carnet ne pense pas que l'État (par l'entremise de ces bons d'éducation) doive payer les études universitaires de tous les candidats à ces études, d'autant plus quand on parle de valoriser ces études et de responsabiliser les étudiants dans leurs choix. Cette absence de chèque éducatif universitaire n'exclut pas dans notre esprit d'aider les candidats méritants par des prêts et bourses.

Notons aussi que ces bons d'éducation excluent tout soutien financier aux parents éducateurs à la maison.

Enfin, les chèques scolaires c'est bien. Il existe d'ailleurs d'autres systèmes comme une réduction des impôts et l'élimination de la taxe scolaire pour les parents, les crédits d'impôt à ceux qui financent les écoles privées. Mais tous ces mécanismes sont de peu d'intérêt si les écoles sont toutes soumises au même programme scolaire, aux mêmes méthodes pédagogiques, le tout imposé par le Monopole de l'Éducation du Québec. Il faut donc que les bons d'éducation soient accompagnés d'un assouplissement dans le programme obligatoire, or si ceci n'est pas clairement indiqué, on peut craindre — c'est que démontre les exemples notamment de la Suède — un durcissement dans la surveillance des écoles qui recevront ces chèques. « Pensez donc ! c'est l'argent du gouvernement. On en distribuera plus qu'avant, on ne peut le distribuer à des écoles qui ne seraient pas de qualité, n'appliquerait pas à le programme obligatoire à la lettre, pas question qu'un sou serve à financer des cours ou des activités non approuvés, etc. » Rappelons que, dans le sondage qu'avait fait faire la CLÉ à la fin février 2012, non seulement 63 % des parents québécois se déclaraient en faveur des chèques scolaires, mais la majorité des Québécois (54 %) se disaient aussi pour plus de liberté au niveau des programmes scolaires.


Abolir le cours ECR

Le PCQ s'engage à abolir le cours ECR, autant au secondaire qu’au primaire. Rappelons que la CAQ dans son congrès avait, pour sa part, décidé d'abolir le cours ECR au primaire uniquement. Selon nos informations, le PQ pour n'aurait pas répondu aux demandes de la CLÉ de clarifier sa position quant à ce cours controversé.

Commissions scolaires

Une proposition portant sur le transfert des activités des commissions scolaires aux municipalités régionales de comté (à la campagne) ou aux villes (selon leur population) a été rejetée, non pas quant au principe accepté par les congressistes, mais sur la formulation exacte de la résolution et plus particulièrement sur la nécessité ou non d'élire un commissaire scolaire par MRC ou ville. Commissaire qui pourrait avoir un rôle similaire à l'échevin de l'éducation dans les communes belges ou néerlandaises.

Abolition du système collégial

Le PCQ s’engage à adopter le système collégial en vigueur au Canada anglais et aux États-Unis : ajouter une 6e année au secondaire et une première année à l’université. L’enseignement professionnel serait confié à des écoles spécialisées.

Cette mesure nous paraît secondaire, elle pourrait inutilement rebuter certaines personnes (pourquoi s'aligner sur les Anglais ?) Si la liberté pédagogique était enfin assurée et le monopole étatique des diplômes brisé, les cégeps deviendraient dans les faits optionnels. Ce carnet n'aurait rien contre le fait que certains survivent. En réalité, on peut déjà rester dans son école secondaire et s'inscrire à une université québécoise sans passer par un cégep québécois distinct  : on peut s'inscrire à Stanislas ou à Marie de France qui optent pour le programme français de France et avoir son DEC en douze ans, les deux dernières années du lycée français étant décrétées équivalentes aux deux années de cégep. Il suffirait d'étendre ce système (parmi d'autres).

Les universités anglophones du Québec modulent le nombre d'années d'études pour le baccalauréat (licence en France) selon l'origine des étudiants : 4 ans pour les élèves venant du reste du Canada (120 crédits), 3 ans pour les étudiants sortis d'un cégep (90 crédits), il en va de même pour les détenteurs d'un baccalauréat français (DEC québécois) sortis de Stanislas ou de Marie-de-France, d'un baccalauréat international ou d'un abitur de l'école allemande de Montréal Alexander von Humboldt. Il faut saluer cette souplesse.

Immigration et intégration

Le PCQ mettra fin à l’inversion du devoir d’intégration, et adoptera une Charte des valeurs démocratiques propres au patrimoine historique et culturel du Québec.


Voir aussi

Ruée des étudiants vers les collèges privés





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