dimanche 21 février 2010

Éducation « anti-homophobe » en Ontario  : les parents n'auraient-ils plus de droits ?

La conseil scolaire du district de Hamilton-Wentworth (CSDHW) en Ontario est assez fier de sa nouvelle politique anti-discriminatoire qui comprend un volet au sujet de l'« orientation sexuelle ».

En août 2009, le nouveau directeur pédagogique du CSDHW, John Malloy, déclarait qu'« il ne s'agissait pas d'enseigner quelque chose qui irait à l'encontre de ce que les gens croient. »

Toutefois, les élèves dans le district d'Hamilton (Ontario) ne pourront s'absenter des classes où, selon certains parents, on fera la promotion de l'homosexualité comme d'un mode de vie acceptable. C'est ce que révèle le Hamilton Mountain News. Un document que s'est procuré un journaliste local indique aux professeurs comment répondre aux parents qui s'opposeraient à ce programme.

À la fin janvier, le CSDHW a tenu une séance de formation pour les enseignants où l'on a distribué une feuille qui indiquait « les réponses brèves » à fournir aux parents qui s'opposeraient au programme anti-homophobe du conseil scolaire. Le document a été produit par des organismes partisans : le Groupe d'action LBGTQ de la Fédération des enseignants de la Colombie-britannique et Gay and Lesbian educators of BC.

Le journaliste du Hamilton Mountain News, Mark Cripps, a publié cette feuille sur le site de son journal. Cripps remarque que cette feuille « indique en gros que les parents n'ont aucun droit quand il s'agit d'éduquer leurs enfants au CSDHW ».

En outre, note Cripps, « Le conseil précise qu'aucun enfant ne pourrait s'absenter de la classe quand on y discutera de sujets reliés à l'homosexualité. »

Ce conseil a mis en place cette politique « antidiscriminatoire » comme l'exige la nouvelle Stratégie ontarienne d'équité et d'éducation inclusive lancée l'année passée. Cette stratégie impose notamment à tous les conseils scolaires, qu'ils soient publics ou catholiques, de mettre sur pied un programme pour lutter contre « l'homophobie ».

Si des parents venaient à dire que ce programme « s'opposent à nos droits en tant que parents d'enseigner nos propres valeurs familiales », le conseil recommande aux enseignants de répondre :

— « En tant qu'enseignants nous n'approuvons pas le fait que des enfants soient enlevés de nos classes quand nous parlons des peuples autochtones, des gens de couleurs, des personnes invalides ou encore des gays et des lesbiennes. »

— « Vous pouvez enseigner à votre enfant vos propres valeurs à la maison. Les écoles publiques enseignent à tous le respect de la diversité et la valorisation de tous. »

— « Il ne s'agit pas ici de droits parentaux. Les enfants ont le droit à une éducation inclusive dénuée de toute discrimination. »

Comme le signale Jim Enos, président du Hamilton-Wentworth Family Action Council (HWFAC), « le conseil dit en substance aux parents que les écoles ont préséance sur les parents en matière d'éducation. » « C'est faux, insiste-t-il, nous sommes les premiers éducateurs de nos enfants. [Les écoles] ne sont qu'une extension des parents, et non l'inverse. »

Si les parents s'opposent aux programmes qui valorisent l'homosexualité en disant qu'il s'agit de « recrutement ou d'éducation sexuelle », le conseil scolaire recommande aux enseignants de répondre que les élèves au secondaire ont besoin de « renseignements précis au sujet des différents types de relation et pratiques sexuelles sans risque. »

Si les parents insistent que leurs enfants sont trop jeunes pour étudier ce sujet, l'enseignant doit répondre que le travail d'un professeur consiste à « fournir de manière rigoureuse, l'information la plus à jour à chaque enfant, y compris les vôtres ».

Selon Jim Enos, forcer des enfants à participer à des cours d'« anti-homophobie » est « de l'endoctrinement ». Le conseil scolaire a beau prétendre qu'il fournit de « information exacte :», selon Jim Enos, il s'agit « d'endoctrinement, car il ne fournit que des renseignements positifs et ne présentent pas le revers de la médaille au sujet [de l'homosexualité]. »

Le journaliste Mark Cripps précise que, bien qu'il ne pense pas que l'homosexualité soit un pêché, il se voit troublé par un conseil qui ignore les parents qui sont de cette opinion. « Le conseil croit-il que les convictions religieuses n'ont aucune importance dans ses écoles ? » se demande le journaliste. « Le conseil prétend-il vraiment que les parents n'ont pas de droits quant à l'éducation de leurs enfants ? »

« Que les dogmes de certaines religions soient corrects ou non, il ne me semble pas qu'aller à leur encontre soit très inclusif » de conclure Mark Cripps.


Mise à jour dimanche 21 février 2010

Entretemps, l'association Parents for Democracy in Education a publié un document de 12 pages qui répond point par point aux réponses rapides préparées pour les professeurs.









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