Dans son livre La fatale perversion du système scolaire français, Yves Morel s’intéresse particulièrement à la décentralisation de l’institution scolaire italienne intervenue en 1997. II revient sur ce sujet dans la présente tribune libre pour montrer en quoi cette « décentralisation scolaire », désormais mise en place, contribue à l’amélioration de la qualité des écoles italiennes.
L’Italie a opéré une très importante réforme politique, administrative et pédagogique de son système d’enseignement par la loi 59 du 15 mars 1997. Il s’agit d’une décentralisation audacieuse de l’institution scolaire. L’État italien conserve des attributions importantes : cadrage des plans d’études, définition du contenu des examens et diplômes, évaluation du système éducatif, responsabilité de la formation continue des maîtres. Mais les régions ont charge du cadrage des plans d’études personnalisées, du contenu et de la garantie des examens et certifications de fin de troisième et de quatrième années, du financement des activités pédagogiques, et, pour l’enseignement professionnel seulement, du recrutement et de la formation des enseignants et chefs d’établissements. Donc, une répartition judicieuse entre l’État et les régions sur les plans administratif et budgétaire, qui constitue une nouveauté relativement à l’ancienne centralisation.
En revanche, l’enseignement lui-même et les méthodes éducatives et pédagogiques relèvent désormais, et il s’agit là de l’innovation la plus radicale de cette réforme de 1997, de la responsabilité des seules régions. Désormais, la loi définit uniquement les compétences que les élèves doivent acquérir au cours de chaque cycle de leur scolarité ; les établissements ont l’entière responsabilité des programmes et des méthodes d’enseignement.
Les établissements (les scuola elementare primaires et les scuola media, équivalents de nos collèges) assurent chacun 1 000 heures annuelles d’enseignement par classe : 800 pour les enseignements généraux à caractère « national », pourrait-on dire, et 200 pour les enseignements portant sur des sujets d’ordre régional.
Trois dispositifs assurent la cohérence du système éducatif. Il s’agit d’assurer une liaison satisfaisante entre les établissements, les familles et les pouvoirs régionaux et locaux, et, ainsi, de garantir l’adéquation de l’autonomie des écoles avec l’intérêt de leurs usagers et de la collectivité. Ces dispositifs sont le projet éducatif d’établissement (PEI), le plan de l’offre de formation (POF) et le plan d’études personnalisé (PSP). Ce dernier est élaboré à partir du PEI et suivant les objectifs éducationnels (lesquels ont remplacé les programmes nationaux du ministère), les besoins de la région et les exigences personnelles de chaque élève. Les établissements travaillent en liaison étroite avec les collectivités territoriales, les associations familiales, sociales, économiques et culturelles et les entreprises. Ils reçoivent l’aide intellectuelle, documentaire, technique de bureaux scolaires régionaux et de divers établissements publics nationaux, tels l’Institut national pour l’évaluation du système d’instruction (INVALSI) et l’Institut national de la documentation pour l’innovation et la recherche éducative (INDIRE).
Le système éducatif italien public a donc été donc décentralisé, depuis la loi du 15 mars 1997, et non pas libéralisé au sens économique du terme, non pas privatisé. Il se caractérise en vérité par une collaboration permanente et équilibrée entre l’État, les régions et les établissements et entre les intérêts les plus personnels des élèves et les besoins locaux, régionaux et nationaux.
Il existe aujourd’hui, en Italie, un consensus autour de cette réforme. La classe politique, les intellectuels, les enseignants de tous niveaux, les parents, estiment qu’elle a « désenkysté » le système éducatif de sa routine, qu’elle a mis fin à sa sclérose et à sa décrépitude et qu’elle lui a donné une dynamique, et même, carrément, une vie nouvelle. Tous les établissements ont dû innover et se montrer constamment soucieux de s’améliorer, selon une universitaire italienne, et l’Italie rejoint aujourd’hui le groupe des pays développés les plus efficaces en matière d’enseignement.
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L’Italie a opéré une très importante réforme politique, administrative et pédagogique de son système d’enseignement par la loi 59 du 15 mars 1997. Il s’agit d’une décentralisation audacieuse de l’institution scolaire. L’État italien conserve des attributions importantes : cadrage des plans d’études, définition du contenu des examens et diplômes, évaluation du système éducatif, responsabilité de la formation continue des maîtres. Mais les régions ont charge du cadrage des plans d’études personnalisées, du contenu et de la garantie des examens et certifications de fin de troisième et de quatrième années, du financement des activités pédagogiques, et, pour l’enseignement professionnel seulement, du recrutement et de la formation des enseignants et chefs d’établissements. Donc, une répartition judicieuse entre l’État et les régions sur les plans administratif et budgétaire, qui constitue une nouveauté relativement à l’ancienne centralisation.
En revanche, l’enseignement lui-même et les méthodes éducatives et pédagogiques relèvent désormais, et il s’agit là de l’innovation la plus radicale de cette réforme de 1997, de la responsabilité des seules régions. Désormais, la loi définit uniquement les compétences que les élèves doivent acquérir au cours de chaque cycle de leur scolarité ; les établissements ont l’entière responsabilité des programmes et des méthodes d’enseignement.
Les établissements (les scuola elementare primaires et les scuola media, équivalents de nos collèges) assurent chacun 1 000 heures annuelles d’enseignement par classe : 800 pour les enseignements généraux à caractère « national », pourrait-on dire, et 200 pour les enseignements portant sur des sujets d’ordre régional.
Trois dispositifs assurent la cohérence du système éducatif. Il s’agit d’assurer une liaison satisfaisante entre les établissements, les familles et les pouvoirs régionaux et locaux, et, ainsi, de garantir l’adéquation de l’autonomie des écoles avec l’intérêt de leurs usagers et de la collectivité. Ces dispositifs sont le projet éducatif d’établissement (PEI), le plan de l’offre de formation (POF) et le plan d’études personnalisé (PSP). Ce dernier est élaboré à partir du PEI et suivant les objectifs éducationnels (lesquels ont remplacé les programmes nationaux du ministère), les besoins de la région et les exigences personnelles de chaque élève. Les établissements travaillent en liaison étroite avec les collectivités territoriales, les associations familiales, sociales, économiques et culturelles et les entreprises. Ils reçoivent l’aide intellectuelle, documentaire, technique de bureaux scolaires régionaux et de divers établissements publics nationaux, tels l’Institut national pour l’évaluation du système d’instruction (INVALSI) et l’Institut national de la documentation pour l’innovation et la recherche éducative (INDIRE).
Le système éducatif italien public a donc été donc décentralisé, depuis la loi du 15 mars 1997, et non pas libéralisé au sens économique du terme, non pas privatisé. Il se caractérise en vérité par une collaboration permanente et équilibrée entre l’État, les régions et les établissements et entre les intérêts les plus personnels des élèves et les besoins locaux, régionaux et nationaux.
Il existe aujourd’hui, en Italie, un consensus autour de cette réforme. La classe politique, les intellectuels, les enseignants de tous niveaux, les parents, estiment qu’elle a « désenkysté » le système éducatif de sa routine, qu’elle a mis fin à sa sclérose et à sa décrépitude et qu’elle lui a donné une dynamique, et même, carrément, une vie nouvelle. Tous les établissements ont dû innover et se montrer constamment soucieux de s’améliorer, selon une universitaire italienne, et l’Italie rejoint aujourd’hui le groupe des pays développés les plus efficaces en matière d’enseignement.
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