vendredi 1 février 2019

France — le député Xavier Breton dénonce l’éducation affective et sexuelle à l’école

Lors d’une séance de la commission des affaires culturelles à l’Assemblée nationale, le 29 janvier, le député Les Républicains  (centre-droit) Xavier Breton a défendu un amendement au projet de loi « sur l’école de la confiance » (mais où vont-ils chercher ces titres ?) défendu par l’exécutif du président Macron (parlant de confiance, la cote de confiance de Macron s’établissait à 23 % en décembre).

Xavier Breton demande (vidéo ci-dessous) à ce que l’éducation affective et sexuelle soit exclue de l’enseignement moral et civique. Il ajoute se méfier de l’ingérence de l’État dans la vie des familles, par exemple avec l’interdiction des fessées, votée en novembre par un parlement qui paraît déconnecté des préoccupations des citoyens.

Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Ce principe figure dans tous les textes de droits nationaux ou internationaux.

Réaffirmer ce principe suppose que l’école n’empiète pas sur le droit des parents. En matière d’éducation affective et sexuelle, qui touche aux convictions les plus intimes, l’intervention de l’État n’est pas légitime. Comme l’expliquait en son temps Jules Ferry dans sa lettre aux instituteurs : « vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille […]. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. »

Il s’agit dans cet amendement de tirer toutes les conséquences de ce principe et d’exclure l’éducation affective et sexuelle de l’enseignement moral et civique.

Face à une opposition quasi générale (le parti de Macron a une large majorité dans ces commissions) qui invoquait de manière prévisible de « recrudescence des agressions sexuelles diverses », Xavier Breton a rétorqué :
« À cet argument, je pourrais répondre que quand il n’y avait pas d’éducation affective et sexuelle à l’école, il y avait beaucoup moins d’atteintes sexuelles... Moi, je m’interrogerais sur la recrudescence ». « Ce n’est pas en s’emparant des questions affectives et sexuelles uniquement sous l’angle de la technique et sous une vision sombre des relations entre les hommes et les femmes qu’on va donner un sens du respect réciproque. »




Peu après le micro de Xavier Breton sera coupé.

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Les programmes anti-intimidation font-ils plus de torts que de bien ?

Texte d’Israël « Izzy » Kalman, MSc. M. Kalman est un psychologue scolaire agréé au niveau national aux États-Unis et l’un des principaux défenseurs de la psychoéducation. Il est le créateur et le directeur de Bullies to Buddies, Inc. (De tyrans à copains), auteur principal du programme Be Strong Resilience, auteur du carnet Psychology Today, Resilience to Bullying qui se consacre aux problèmes liés au mouvement anti-harcèlement et sur les solutions de rechange à ce mouvement anti-harcèlement tel que pratiqué aujourd’hui.

La meilleure façon de caractériser les programmes anti-intimidation actuels est de les comparer aux méthodes de police et de l’application de la Loi : les comportements négatifs sont comme des délits qu’il ne faut pas tolérer. Ces programmes anti-intimidation considèrent la vie en société comme un amalgame de tyrans pervers seuls responsables, de victimes innocentes qui ne portent aucune responsabilité et de passants qui permettent activement ou passivement l’intimidation.

En rendant les établissements scolaires légalement responsables de l’intimidation subie par les étudiants, il les incite à se transformer en institutions policières qui surveillent et enregistrent toutes les interactions des enfants, les privant de la liberté de dire ou de faire quoi que ce soit qui pourrait fâcher ou vexer l’un d’entre eux. Il transforme les éducateurs, les psychologues scolaires, les conseillers et les travailleurs sociaux en agents de sécurité, détectives, juges et censeurs.

Cette approche disciplinaire a été conçue par le professeur de recherche en psychologie norvégien Dan Olweus dans les années 1970 en réponse à une série de suicides d’adolescents intimidés. Le programme de prévention de l’intimidation Olweus (PPIO) a connu un succès mondial, il sert aujourd’hui d’étalon.

Tous les spécialistes qui se sont par la suite intéressés à l’intimidation se sont inspirés de son travail, ont diffusé sa doctrine sous forme d’Évangile et ont fondé leurs propres programmes contre l’intimidation en se basant sur celui de Olweus. En outre, ils ont réussi à faire adopter des lois qui obligent les écoles à mettre en œuvre l’approche d’Olweus en matière de harcèlement. Ainsi, tout le domaine de l’intimidation est une pyramide inversée basée sur les idées d’une seule personne.

Mais voilà, cette méthode ne marche pas très bien

Le problème est que le paradigme « policier » ne fonctionne pas très bien. L’étude la plus complète sur le PPIO, menée il y a quelques années en Pennsylvanie, a révélé une réduction de seulement 12 % du nombre d’enfants qui se plaignent d’avoir été victimes d’intimidation au moins deux fois par mois dans les écoles qui l’appliquent correctement depuis deux ans. C’est un taux d’échec de 88 % !

Toutes les méta-analyses de recherches sur les lois et les programmes anti-intimidation ont montré qu’ils produisaient rarement plus d’une réduction mineure de l’intimidation et aboutissaient souvent à une augmentation. Bizarrement, les chercheurs en intimidation ne recommandent jamais d’abandonner ces programmes et politiques inefficaces, mais simplement de les intensifier.

Le paradigme « policier » échoue, car il abandonne les principes bien établis de la psychologie et de la philosophie pour les remplacer par ce que la psychologie du comportement cognitif reconnaît comme des croyances irrationnelles. Nous devons comprendre que la grande majorité des brimades sont verbales et relationnelles : insultes, rumeurs, gestes, exclusion sociale et messages méchants dans le cyberespace. Bien que ces actes soient négatifs, ils constituent des caractéristiques inévitables de la vie sociale.

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Même les adultes s’y adonnent régulièrement. Mais l’éducation anti-intimidation enseigne aux enfants qu’ils ont droit à une vie sans intimidation, que les mots peuvent les marquer à jamais, qu’ils sont trop faibles pour gérer l’intimidation par eux-mêmes et que tout le monde — enseignants, parents, policiers, autres étudiants — doit les protéger. Ces programmes enseignent également qu’ils doivent informer les autorités scolaires lorsqu’ils sont victimes ou témoins d’intimidation, car ils peuvent faire cesser l’intimidation.

Ces croyances irrationnelles favorisent la vulnérabilité, l’impuissance et l’esprit de victime. Après qu’on leur a inculqué que les mots sont plus destructeurs que des bâtons ou des cailloux, les enfants sont en fait plus facilement contrariés par des insultes, ce qui encourage l’intimidation et les emprisonne dans un cycle sans fin.

Pire encore, lorsqu’elles impliquent les autorités scolaires, les hostilités s’intensifient immédiatement, chaque partie affirmant avec passion qu’elle est innocente et l’autre coupable. Les informateurs gagnent généralement la réputation de balance, de cafteur ou de mouchard, une peine de mort sociale. C’est presque toujours après la mise en œuvre de politiques anti-intimidation par l’école que l’intimidation verbale se transforme en violences physiques graves.

Il existe une autre façon de faire

Il existe une meilleure façon de lutter contre l’intimidation. C’est un paradigme psychoéducatif. Cette méthode se base sur la compréhension du fait que les humains ne sont ni des anges divins ni des ordinateurs qui peuvent être programmés pour ne faire que le bien. Nous sommes des êtres dont la nature fondamentale n’est pas toujours agréable et elle ne peut pas être éliminée par décret. Pour résoudre les problèmes, nous devons travailler dans le respect des lois de la nature et non pas les ignorer.

Il est remarquablement facile d’arrêter de se faire persécuter quand on sait comment s’y prendre.

La psychologie nous apprend que les gens sont les plus dangereux non pas lorsqu’ils sont dans la peau d’intimidateurs, mais quand ils se sentent victimes. Cela confirme l’ancienne sagesse selon laquelle les humains sont des hypocrites, capables de voir la paille dans les yeux d’autrui sans voir la poutre dans le leur. C’est la raison pour laquelle le mouvement anti-intimidation est si populaire : tout le monde pense que l’intimidateur c’est l’autre.

L’approche psychoéducative consiste à enseigner aux enfants la dynamique des relations interpersonnelles et la façon de désamorcer l’hostilité par eux-mêmes. Il est remarquablement facile d’arrêter de se faire persécuter quand on sait comment s’y prendre. C’est beaucoup plus facile que d’apprendre les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul, ce qui prend des mois ou des années d’enseignement. Un conseiller bien formé, quelques leçons courtes dans les salles de classe et une politique de discipline scolaire rationnelle suffisent à réduire considérablement l’intimidation.

En un mot, la raison pour laquelle les enfants sont victimes d’intimidation (c’est-à-dire qu’un ou plusieurs autres enfants le harcèlent sans relâche) c’est qu’ils se fâchent quand ils se font harceler. Les victimes d’intimidation récurrente se fâchent et ceux qui ne se fâchent pas ne sont pas des victimes à répétition.

La tâche consiste donc à apprendre aux enfants à gérer l’hostilité sans se fâcher. Les enfants ne doivent apprendre que trois principes de base pour cesser d’être victimisés : 1. Pour vaincre l’intimidation, il faut rester calme. 2. Quand nous nous énervons, c’est nous que cela énerve. 3. Il est beaucoup plus facile de ne pas s’énerver une fois que l’on comprend c’est en notre pouvoir.

Transformer la négativité en positivité

Des instructions plus complètes rappellent que la règle d’or est un outil puissant pour notre bien propre, pour vaincre activement les harceleurs et transformer la négativité en positivité. Ce n’est pas du jovialisme, de l’optimisme béat. C’est de la psychologie à l’œuvre.

Si nous voulons vraiment protéger les enfants de l’intimidation, nous devons leur apprendre à ne pas être victimes.

Par exemple, supposons qu’un enfant se fasse traiter d’« idiot ». La réponse pourrait être : « Eh bien, je pense que tu es intelligent. » Si on l’insulte et on l’appelle « gros tas de lard », il peut répondre : « C’est super que tu sois mince. » Confronté à des ragots et des médisances, plutôt que de les contrer dans le détail, l’enfant pourra dire : « Tu y crois vraiment ? » Si celui qui fait courir la rumeur dit : « Oui », la réponse gagnante est : « Tu peux y croire, si tu le veux. » S’ils disent « non », la réponse sera « bien ».

De toute façon, la cible gagne. L’agression physique est potentiellement plus dangereuse et peut nécessiter l’intervention d’un adulte, bien que les enfants puissent souvent la désamorcer par eux-mêmes, en fonction de la situation.

La vie regorge de défis relationnels parmi lesquels l’intimidation. Les enfants méritent d’apprendre à les gérer. Lorsqu’ils ne demandent plus à tous les autres de les protéger et de résoudre leurs problèmes relationnels, leur assurance, leur force de caractère et leur popularité s’accroissent.

La guerre contre l’intimidation est un oxymore. Si nous voulons vraiment protéger les enfants de l’intimidation, nous devons leur apprendre à ne pas être victimes. C’est une guerre qu’ils peuvent gagner.


Source : The Federalist

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