mercredi 14 août 2024

Dernières nouvelles de l'Angleterre par Mark Steyn (m. à j. condamnations)

La dernière agression au couteau d’une fillette anglaise — âgée de onze ans — a été rapportée principalement parce que la figure héroïque qui s’est interposée pour désarmer le « coutelier » (une expression récente, mais désormais habituelle à Fleet Street) était un courageux musulman du nom d’Abdoullah.

La police sur la scène du crime (Leicester Square à Londres)

Tant mieux pour lui, même si le message sous-jacent, peu subtil, des reportages était le suivant : « Vous avez pigé, bande d’islamophobes ? Nous avons besoin d’immigrés pour faire le travail que les Britanniques ne veulent pas faire — comme sauver la petite fille des coups de couteau assénés par d’autres immigrés que nous avons laissés entrer. » La prochaine fois que vous commanderez un macchiato décaféiné et qu’une agression à l’arme blanche se produira, vous feriez mieux d’espérer qu’il y ait un Abdallah à l’esprit civique sur place, car il n’y a assurément rien qui ressemble à un Londonien parmi les baristas et les vendeurs du West End.

Il s’avère que le coupable est un certain « Ioan Pintaru » sans domicile fixe. Avec ce nom, son domicile a dû être fixé à un moment donné en Roumanie ou dans les environs. Mais c’est ce qu’il y a de bien avec toute cette « diversité » dynamique : les indigènes sont ramenés à la portion congrue. Héros mahométan, méchant balkanique : aucun Anglo-Celte n’a besoin d’être associé à cette histoire de la nouvelle Cité sans voiles — sauf la victime, bien sûr.

À la réflexion, on ne peut même pas l’affirmer avec certitude : le pauvre enfant pourrait être tadjik ou bhoutanais. Londres a désormais atteint les sommets exquis et raréfiés de la diversité, où l’on trouve de tout, sauf des Londoniens.

Quelque part dans Le Prisonnier de Windsor, je cite la célèbre phrase de Metternich selon laquelle les Balkans commencent dans la Landstraße. [Une rue de Vienne. Au XIXe siècle, c’était le point de départ des routes menant vers la Hongrie et les Balkans].

Dans la grande ville mondiale de Sadiq Khan, les Balkans et le dar al-Islam commencent dès Leicester Square.  Cela semble être une manœuvre judicieuse.

Mais ce qui m’a le plus frappé, plus que le héros de la fête, c’est que des petites filles et leurs mères peuvent désormais être poignardées en plein jour au cœur de la ville touristique de Londres. Ce n’est pas la même chose que de rentrer chez soi tard le soir dans une rue sombre d’un quartier malfamé.
Leicester Square est l’une des adresses les plus célèbres au monde.
Elle figure dans les chansons :

Goodbye, Piccadilly!
Adieu, Leicester Square !
La route est très longue jusqu’à Tipperary…


En fait, elle n’est plus aussi longue que naguère. Le comté de Tipperary compte aujourd’hui plusieurs mosquées et centres culturels islamiques. Le contraste établi dans la chanson entre la grande métropole et la petite ville des grands-parents de l’auteur ne s’applique donc plus : il faut s’éloigner beaucoup plus de Leicester Square pour se libérer de la « diversité ».

280 « demandeurs d'asile » implantés sous la protection de la police irlandaise dans un petit village de 200 âmes dans le comté de Tipperary.


Sur GB News, Matt Goodwin a déclaré que les Blancs britanniques de souche deviendraient une minorité de la population d’ici 2070 :

J’aurai quitté ce bas monde depuis longtemps d’ici là, mais je parierais que le Rubicon sera franchi bien avant 2070. 

Dire simplement à haute voix ce que l’on pense tout bas :  « La population britannique blanche a diminué de 600 000 personnes, tandis que la population minoritaire a augmenté de 1,2 million.
Alors oui, les gars, nous gagnons. »

Il faudrait être extrêmement optimiste pour parier que la Grande-Bretagne a encore quarante-six ans devant elle.

Cela devrait faire les grands titres — le suicide des nations qui ont construit le monde moderne. Comme je l’ai dit à Steve Paikin à la télévision canadienne il y a plus de quinze ans, c’est la plus grande histoire de notre temps : si vous êtes écrivain, pourquoi ne voudriez-vous pas écrire sur ce sujet ? On me demandait souvent d’étoffer les scripts de comédies musicales remises au goût du jour, ce que j’aimais bien, surtout si on le compare à la rédaction d’articles sur des écolières poignardées. Mais il n’y aura plus de comédies musicales dans le West End de demain, ni de Noël Coward, ni de rock classique, ni de mille autres choses. Parce que les nouveaux Londoniens ne les aiment pas. Parce que lorsqu’on perd son avenir, on perd aussi son passé. Alors, autant écrire sur la plus grande histoire de notre temps, celle qui déterminera les autres que nous pourrons écrire.

Pourtant, seize ans après mon observation à M. Paikin, les autorités préfèrent toujours que « la plus grande histoire de notre temps » ne soit pas racontée. Il y a une semaine, j’écrivais :

Starmer n’est pas, comme on l’a suggéré, simplement « insensible à ce qui se passe ». Il profite de l’occasion, comme Washington l’a fait pour le 6 — Janvier [les condamnations sévères des émeutiers] et comme Justin l’a fait pour les camionneurs canadiens [gel de leurs comptes bancaires sans procès ni décision judiciaire].
Vous savez ce que cela a donné pour les mamies respectueuses de la loi lors de leur premier voyage dans la capitale américaine, ou pour les donateurs des Prairies qui avaient déboursé 50 dollars par carte de crédit pour le convoi d’Ottawa. Et vous savez à quel point les protestations publiques [du camp conservateur] ont été étouffées dans les deux pays depuis lors. Les pleins pouvoirs du « système d’espionnage » britannique — l’État panoptique fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 — sont sur le point de s’abattre sur les masses méprisées. Parce que le 6 — Janvier concernait une élection douteuse et que les camionneurs protestaient contre les confinements et les mandats de vaccination, mais qu’un retour en arrière contre l’immigration de masse constitue une menace pour le fondement absolument inviolable de la politique de l’uniparti [voter pour la droite ou la gauche, vous votez toujours pour le même parti qui met en œuvre les mêmes politiques, l’uniparti.]
Et c’est ce qui s’est produit une semaine plus tard. Brendan O’Neill :
Je crains que la justice ne se transforme en une sorte de vengeance. Qu’il ne s’agisse pas seulement de la loi et de l’ordre, mais aussi d’une sorte de vengeance centriste contre les classes inférieures. Ai-je tort ?
Il cite quelques exemples :
Stacey Vint, de Middlesbrough, a été condamnée à 20 mois de prison pour avoir poussé une poubelle à roulettes sur une rangée de policiers anti-émeutes avant de se retrouver à plat ventre sur le sol. C’est une idiote, c’est clair. C’est peut-être aussi une vilaine personne, je ne sais pas. Mais près de deux ans de prison pour une tentative ratée d’attaque avec une poubelle contre des policiers lourdement armés ? Admettez-le, c’est un peu fort.
Ou que dire du couple homosexuel de Hartlepool, dont le principal crime, pour autant que je sache, a été de « danser et de gesticuler devant une rangée de policiers » ? Ils se sont également débattus lors de leur arrestation. Ils ont tous deux été condamnés à 26 mois de prison. Ne revenons pas sur le débat de la « police à deux vitesses », dont nous avons tous été abreuvés, mais il est bon de rappeler que l’homme au couteau qui a terrorisé le personnel d’un supermarché cachère à Golders Green en janvier, en exigeant de connaître leur opinion sur « Israël et la Palestine », a été condamné à une peine avec sursis.
Le Royaume-Uni, comme je le dis toujours, est le pays où tout est régi par la police, sauf le crime. À Scotland Yard et dans les autres services de police britanniques, les condamnations pour viols et vols signalés sont à des niveaux statistiquement indétectables. En revanche, les troupes de Starmer savent traquer les crimes de pensée avec une efficacité impitoyable. Le couple homo de Hartlepool est un exemple instructif de la hiérarchie émergente des groupes identitaires. Ils revenaient du bingo, peut-être un peu trop éméchés, lorsqu’ils sont tombés sur une « émeute » d’extrême droite :
C’est à ce moment-là qu’il a perçu un « brouillard rouge » et qu’il est intervenu pour défendre Mailen. Il a été filmé en train d’agiter un doigt en direction des policiers et de leur crier : « Je paie votre salaire ».

Il a également refusé de reculer et un chien policier a été lancé sur lui, l’animal s’est accroché à sa fesse et a failli lui arracher son short, ce qui, selon Mme Masters, [procureur de la Couronne], « a eu pour effet de disperser la foule ».
Et ne croyez pas qu’il faille danser en caleçon et commettre le crime de crier « Je paie votre salaire ». Le simple fait d’être un spectateur léthargique suffit amplement. De Belfast :
Vous vous verrez refuser la libération sous caution même si vous n’avez fait que regarder les émeutes depuis le bord de la rue, prévient un juge.

[Mise à jour, l'Obs fournit des statistiques et d'autres exemples de condamnations draconiennes :

Une cinquantaine de mineurs ont été inculpés. Mais tous les âges sont concernés : un homme de 69 ans a été accusé de vandalisme à Liverpool. Afin d’enrayer la violence, le gouvernement a promis une réponse judiciaire ferme et rapide et les forces de l’ordre ont procédé à plus de 1 000 arrestations et plus de 500 inculpations.

Impliquant enfants, adolescents et personnes âgées, les comparutions et les condamnations qui suivent désormais dans les tribunaux révèlent les profils très variés des émeutiers, que le Premier ministre Keir Starmer a qualifiés de « bande de voyous ».

Près de 70 peines ont été prononcées, quasiment toutes de prison ferme : 26 mois pour un homme qui avait jeté un aspirateur à travers une fenêtre, trois ans pour un autre qui s’était emparé de la matraque d’un policier, etc.

Elles laissent entrevoir des problèmes profonds affectant les populations défavorisées du Royaume-Uni, au-delà de la responsabilité des groupuscules d’extrême droite mis en cause par la police, tel la Ligue de défense anglaise [inexistante depuis une bonne décennie selon son fondateur Tommy Robinson réfugié à l'étranger], un mouvement islamophobe créé par des hooligans.

Dans la petite salle du tribunal de Basingstoke, une adolescente de 13 ans tient la main de sa mère au moment de plaider coupable : elle fait partie des centaines d’émeutiers traduits en justice pour les violences racistes et islamophobes qui ont secoué le Royaume-Uni.

La collégienne, vêtue d’un pull couleur crème et d’un short cycliste, apprend par la voix du procureur qu’elle risque la prison pour avoir donné des coups de poing et de pied sur la porte d’un hôtel accueillant des demandeurs d’asile le 31 juillet dans la ville voisine d’Aldershot, dans le sud de l’Angleterre. […]

La famille de Kieron Gatenby, 19 ans, a éclaté en sanglots au tribunal au moment de sa condamnation à 16 mois de détention dans un établissement pour jeunes délinquants, après avoir été filmé en train de jeter un oeuf au cours des émeutes à Hartlepool (nord-est). Son avocat a affirmé que le jeune homme n’avait jamais exprimé d’idées racistes mais qu’il avait « été entraîné dans une vague de folie ».
]

Ils vous apprennent une leçon : entrez gentiment dans la nuit euro-arabe [allusion en anglais aux mille et une nuits], sinon…

Ce faisant, ils s’assurent que de nombreuses autres écolières poignardées se retrouveront sur le bûcher funéraire de la Grande-Bretagne.

Sur cette question, les politiciens, les policiers et les juges ont manqué à leur devoir envers la population. Si la protestation pacifique (« regarder les émeutes depuis le bord de la rue ») n’est pas autorisée, il ne reste plus que l’autre type de protestation.


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