mercredi 11 mai 2011

Le Devoir :« Nouveau coup porté au cours Éthique et culture religieuse »

Article en une du Devoir de ce mercredi 11 mai 2011 titré « Nouveau coup porté au cours Éthique et culture religieuse ». En voici quelques extraits avec commentaire.

« Le cours Éthique et culture religieuse (ÉCR) fait la promotion de valeurs pluralistes [Note du carnet: le terme est ambigu, mais c'est celui utilisé par Georges Leroux] et n'est donc pas neutre, suggère une nouvelle analyse, cette fois d'un point de vue philosophique, proposée par Alexandra Malenfant-Veilleux, qui vient de terminer un mémoire de maîtrise sur le sujet à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Tel qu'il a été conçu, le cours ÉCR devrait même être entièrement remanié ou rendu optionnel, croit l'étudiante [Note du carnet: elle est désormais diplômée et enseignante] en précisant qu'elle ne s'est pas attardée à la façon dont était donné le cours dans les écoles, mais bien à ses fondements théoriques. Adoptant une position nuancée mais qui tend nettement vers le camp des nationalistes, Mme Malenfant-Veilleux conclut que l'enseignement de l'histoire québécoise, y compris ses dimensions culturelle et religieuse, doit avoir préséance sur un enseignement qui ferait la promotion des valeurs pluralistes, comme c'est le cas, selon elle, dans le cours d'éthique et de culture religieuse.

« Il n'est pas mauvais de faire la promotion de la diversité, de la tolérance et de la discussion, mais étant donné notre situation de minorité nationale au Canada et en Amérique du Nord, on devrait d'abord favoriser la promotion de notre histoire québécoise et de notre culture particulière », a-t-elle expliqué hier au Devoir, en marge d'une conférence qu'elle a prononcée au congrès de l'Acfas. Elle ajoute que c'est une condition sine qua non pour que le peuple québécois dure dans le temps. Pour elle, le principe du pluralisme sur lequel est fondé le cours ÉCR, et duquel découleraient l'interculturalisme et le multiculturalisme, est un ensemble cohérent et bien ficelé de principes moraux au même titre que l'humanisme ou le catholicisme. Conclusion ? Il ne peut donc pas être neutre. « En quoi le pluralisme normatif en tant que principe fondamental primerait les autres doctrines séculières ou religieuses qui sont enseignées dans le cadre du cours Éthique et culture religieuse ? » fait remarquer l'enseignante de philosophie au collège Laflèche.

[...]

Mme Malenfant-Veilleux se range ainsi davantage du côté du jugement favorable au collège Loyola, qui revendiquait le droit de donner le cours ÉCR selon une perspective catholique. Selon elle, comme le cours est fondé sur un principe qui n'est pas neutre, toutes les postures pour l'enseigner se valent.

[...]

Et bien qu'elle précise ne pas être une spécialiste de l'éducation, Mme Malenfant-Veilleux admet critiquer par la bande la réforme et son approche par compétence. « Le fait que le cours soit axé sur l'acquisition d'attitudes et de comportements est typique de la réforme, a-t-elle avancé. Si on avait été dans l'ancien système, on aurait transmis des connaissances factuelles et l'objectif n'aurait pas été d'en discuter en classe et de demander aux élèves ce qu'ils en pensent. On aurait dit “voici Mahomet” et c'est tout. » [Note du carnet : c'est également un reproche fait par un des intervenants au procès qui aura lieu devant la Cour suprême la semaine prochaine.]

Dans son projet de maîtrise, Alexandra Malenfant-Veilleux s'est attelée à la tâche d'analyser les arguments des deux camps, les « pro » et les « contre ». Mais dans cette dernière catégorie, les tenants de l'abolition ne rejettent pas le cours pour les mêmes raisons et l'étudiante les a regroupés dans trois catégories distinctes, soit les nationalistes, les laïques, représentés par le Mouvement laïque québécois, et les parents et les institutions privées, représentés par la Coalition pour la liberté en éducation (qui soutient notamment le combat en Cour suprême de la citoyenne de Drummondville Suzanne Lavallée). « C'est un débat idéologique entre nationalistes et pluralistes », a-t-elle avancé,

[Note du carnet: c'est un peu court, les parents croyants qui s'opposent à ce programme par crainte du relativisme qu'ils y perçoivent ne le font pas pour des raisons « nationalistes », mais en raison d'un autre universalisme que le pluralisme normatif.]

en disant croire qu'une réconciliation des deux positions n'est pas impossible. « Mais d'un côté comme de l'autre, on a coupé la communication.

[Ce n'est pas exact, la CLÉ a demandé à rencontrer les ministres de l'éducation à plusieurs reprises depuis plusieurs années, celles-ci ont toujours refusé de le faire. Mme Courchesne prétextant même à la télévision des poursuites judiciaires pour ne plus vouloir même parler à la CLÉ — partie distincte des parents qui poursuivait leur commission scolaire — les désignant sous le vocable de « ces gens-là ». Le seul moyen de dialoguer que le Collège Loyola et les parents de la CLÉ ait trouvé a été de convoquer les avocats du MELS devant les prétoires du pays.]

C'est comme si les positions étaient tellement opposées qu'il était impossible de les concilier. »




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Une juge force des parents à socialiser leurs enfants dans une garderie d'État

Une juge de la Chambre de la jeunesse du Québec a récemment ordonné à une famille catholique d'envoyer leurs deux plus jeunes enfants dans un centre de la petite enfance pour, selon ses dires, « les socialiser ».

Le père et la mère s’occupaient eux-mêmes de leurs quatre enfants âgés de trois, cinq, sept et neuf ans, et ils faisaient l’école à la maison aux deux plus âgés. Un premier jugement rendu en 2010 a forcé les parents à envoyer leurs enfants de sept et neuf ans dans une école gouvernementale.

La décision judiciaire obligeant les parents à envoyer les plus jeunes enfants dans un centre la petite enfance supervisé par l'État a été rendue en mars 2011. Elle est actuellement contestée devant la Cour supérieure du Québec.

La décision fait suite à un procès de quatre jours tenu en novembre 2010. La famille catholique vit au Sud-Ouest du Québec. La famille est soutenue, mais non représentée, par la Home School Legal Defense Association (HSLDA). Le président de la branche canadienne de la HSLDA, Paul Faris a indiqué que la juge Bernier avait refusé d'entendre le témoin expert des parents et avait écarté le témoignage du médecin de famille qui soutenait entièrement les décisions médicales de la famille. Dans son jugement, la juge Bernier a affirmé que le témoignage du docteur de famille manquait d'objectivité, était empreint de partialité et biaisé par sa relation avec les parents. (Voir le paragraphe 96 du jugement, pour plus de précisions.)

Mais, selon M. Faris, la juge a donné beaucoup trop de poids aux experts gouvernementaux qui « auraient indiqué que les troubles d'audition d'un des enfants "indiquaient" qu'on ne pouvait faire confiance aux parents et que tous leurs enfants devaient donc être inscrits dans des écoles publiques ».

Dans son jugement, la juge Bernier a qualifié ainsi l'enseignement prodigué par la mère : il « favorise les exercices à répétition et l’acquisition uniquement de connaissances et ne répond pas aux critères du Ministère de l’éducation qui favorise l’apprentissage de compétences. Le matériel d’enseignement est désuet. Il est clair la mère n’est pas au courant du programme du ministère de l’Éducation, ni des démarches pédagogiques préconisées par l’école et qu’elle ne peut donc pas donner un enseignement équivalent, tel que le veut la Loi. »


"This word socialization is used to mean nothing and everything. It's a catch-all phrase to silence people. Is there any record of abuse or maltreatment by the parents ? "


Home-school advocate Michael Coren has choice words for a Quebec judge who ordered two kids into state-run daycare.


Forced daycare, socialism or socialization?

Tout en se disant préoccupée par les retards d’apprentissage chez un des enfants qui a des problèmes d’audition, la juge Nicole Bernier a indiqué dans son jugement que les enfants avaient surtout besoin de « socialisation », en dehors du milieu familial.

Concernant les parents catholiques, la juge a déclaré qu’ils « se sont isolés avec leurs enfants avec une conception très limitée de ce qui constitue l'éducation d'un enfant, voulant les protéger d’un environnement extérieur qu’ils perçoivent comme mauvais. Ils ont privé leurs enfants d’une bonne éducation. »

« À la maison, je m'ennuie ! À la garderie, je m'amuse ! »
Affiche soviétique des années 30
Le médecin de famille a témoigné en faveur des parents, en déclarant que les enfants étaient tous en bonne santé et qu’on prenait bien soin d’eux.

« Nous constatons un réel mouvement contre la liberté de l'éducation au Québec», a déclaré le président de la section canadienne de la HSLDA, Paul Faris. Tous les parents devraient être préoccupés par ce sujet. »

« J'ai été choqué de voir cela au Canada. Je me serais attendu à quelque chose de semblable dans des pays comme la Suède ou l’Allemagne, alors que leurs lois sur l’éducation remontent au Troisième Reich », a déclaré le directeur des relations internationales de la HSLDA, Michael Donnely.

L’organisation basée en Virginie a représenté une famille allemande menacée d’emprisonnement pour avoir choisi de faire l’éducation de leurs enfants à la maison plutôt qu’à l’école. Cette famille a fui son pays et a obtenu l’asile politique aux États-Unis l’an dernier.


Source :

Jugement de la chambre de la jeunesse, caviardé pour la protection de l'identité des enfants.


Voir aussi 

« Le système de garderie universel en Suède forme des enfants moins instruits »

Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

« Les chiens du gouvernement québécois vont surveiller la religion dans les garderies »




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