samedi 10 octobre 2009

Ministre veut imposer et pas dialoguer sur le fond

Michel Hébert, dans le Journal de Québec, parle du fait qu'une ministre veut imposer le multiculturalisme et refuse de dialoguer sur le fond. On connaît cela depuis quelques années dans le domaine de l'éducation, mais cette fois c'est pour la fonction publique :
La question posée jeudi par la députée adéquiste Sylvie Roy était simple comme bonjour: « Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait qu’un homme puisse exiger d'être servi par un homme à la SAAQ ? C'est simple, ça. Répondez-moi ! »

Mais, comme le PQ avant elle, Mme Roy n’a pas obtenu une réponse claire de Yolande James. En fait, la jeune ministre de l’Immigration fait comme Jean Charest et refuse de débattre du fond des choses. Même quand elles sont simples.

Le gouvernement devrait pourtant dire si oui ou non, il est acceptable qu’au comptoir d’une société d’état, un homme puisse refuser d’être servi par une femme pour des motifs religieux. C’est normal ou ça ne l’est pas, au XXIe siècle ?

[...]

À bout d’arguments, Mme James a laissé tomber : « Tout ce qui est déraisonnable reste déraisonnable. On ne fait aucun compromis en ce qui concerne l’égalité entre les hommes et les femmes »…. La Société de l’assurance automobile du Québec n’a donc fait aucun compromis ! Comment se fait-il alors que les Québécois, à commencer par Denise Bombardier, pensent tous le contraire?

Le Syndicat de la fonction publique, tout comme le Conseil du statut de la femme du Québec, croient aussi que nous sommes confrontés à une brèche dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.

La présidente du SFPQ, Lucie Martineau, et celle du CSF, Christiane Pelchat, ont pris des positions courageuses car il aurait été plus facile pour elles de faire des bulles comme Mme James.

Autre chose à retenir : en poussant cette dernière au front, M. Charest espère éviter les questions identitaires et limiter le débat public autour du projet de loi 16 « favorisant l’action de l’Administration à l’égard de la diversité culturelle ». Ceux qui auront des reproches à faire seront immédiatement soupçonnés de racisme.

La balle aux technocrates

Vague à souhait, ce projet de loi compte moins de vingt articles mais exigera des fonctionnaires des « mesures pour accroître l’ouverture de la société à la diversité culturelle ». Le gouvernement se fie donc aux technocrates pour déterminer ces mesures, le public, lui, sera judicieusement tenu à l’écart.

Ce projet de loi assure aussi un bel avenir au Conseil des relations interculturelles du Québec, un des nombreux ovnis du périmètre comptable québécois, dont le mandat sera d’accumuler des preuves de discrimination dans tous les champs de compétence gouvernementaux.

Sous l’œil vigilant des templiers du Conseil du trésor, un «plan d’action en matière de gestion de la diversité culturelle» sera imposé dans tous les ministères et les organismes publics du Québec. Des centaines d’entités administratives se mettront en mode « diversité ».

Le gouvernement libéral fait donc le choix du multiculturalisme affirmatif. C’est une valeur canadienne à laquelle souscrit personnellement M. Charest, estime la chef du PQ, Pauline Marois. Yolande James préfère évoquer le « vivre-ensemble », le bon voisinage multiethnique et gentil comme tout.

Le Québec, a-t-elle dit l’autre jour, a fait « le choix de l’immigration ». Mais avons-nous troqué notre identité nationale historique pour une équivalence cosmopolite ? Pas sûr ! Dans le numéro d’octobre de l’Action nationale, Mathieu Bock-Côté présente les choses ainsi : « La conversion des sociétés occidentales au multiculturalisme est une conversion forcée, pilotée par une technocratie militante qui a détourné les institutions publiques de leur fonction protectrice pour les mettre au service d’une politique thérapeutique censée reprogrammer l’identité des collectivités selon le modèle de l’égalitarisme identitaire ». Différents mais tous pareils, devrait proclamer le gouvernement Charest.

Au Québec, la force du mouvement nationaliste a ralenti le cours des choses et la technocratie québécoise accuse une sorte de « retard multiculturel ». La loi 16 servira à rattraper ce retard. Le gouvernement ne le dit pas ainsi, mais c’est bien de cela qu’il s’agit: le multiculturalisme s’imposera d’abord dans l’administration de l’état [M. Hébert oublie l'école] et son incrustation sera faite ensuite partout ailleurs. L’essayiste et philosophe québécois, Carl Bergeron (L’Intelligence conséquente), affirme que, depuis la crise des accommodements de 2007, la technocratie québécoise cherche à « imposer sa doctrine comme nouvelle référence morale ». Avec l’aide du gouvernement libéral, elle y parviendra peut-être...
Notons que le PQ est mal placé pour faire la leçon, il a approuvé le virage multiculturaliste dans l'enseignement avec l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse. Il n'est venu que tardivement à résipiscence sur le cours d'histoire qu'il dit désormais vouloir changer s'il revenait au pouvoir. Le PQ ne veut surtout pas parler de natalité (il a imposé les mesures non universelles destinées aux mères qui retournent travailler plutôt que des allocations universelles) ni d'une politique d'immigration plus responsable alors que plusieurs instituts importants, comme l'Institut Fraser, répètent que l'immigration n'est pas une panacée à la crise démographique et que globalement la politique d'immigration massive (le Canada a la plus forte au monde par tête d'habitant) nuit au pays.






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