mardi 30 avril 2019

Eschyle interdit, Finkielkraut insulté: sectarisme à l’université

Faut-il s’habituer à de telles scènes ? Après avoir été chassé de Nuit debout, puis agressé en marge d’une manifestation des « gilets jaunes », c’est désormais en plein Saint-Germain-des-Prés, dans l’une des écoles les plus prestigieuses de France, que le philosophe Alain Finkielkraut a été pris à partie. Une poignée d’étudiants « antifas » du groupuscule Sciences Po en lutte Institut Clément Méric (sic) ont voulu empêcher la tenue d’une conférence organisée à l’IEP de Paris par une association d’étudiants souverainistes de l’école, Critique de la souveraineté européenne, qui avait convié l’auteur de L’Identité malheureuse.

Ces fondamentalistes d’extrême gauche avaient appelé sur Facebook au « rassemblement contre la venue » d’un homme « dont les propos ouvertement racistes et sexistes sont aussi dangereux qu’intolérables ». « Il ne peut pas exister de dialogue lorsque des individus aussi profondément réactionnaire qu’Alain Finkielkraut, par leur propos et leurs idées, mettent nos vies et nos existences en danger », soutenaient ces activistes. Heureusement, la conférence eut bien lieu grâce à la détermination des organisateurs, et le soutien de l’administration de Sciences Po, qui, il faut le souligner, fut à la hauteur des enjeux de la liberté d’expression. Avec dignité, Finkielkraut exprima son désarroi : « Je suis fatigué, bouleversé, de ne pas pouvoir mettre le nez dehors sans que des gens veuillent me faire la peau. »

« Cela en dit long sur le climat dégradé de la vie intellectuelle française », a aussi constaté l’intellectuel. En effet, ce genre d’intimidations se multiplie : il y a un mois, une représentation de la pièce Les Suppliantes d’Eschyle, qui devait se tenir à la Sorbonne, a été annulée, sous la pression de « groupuscules antiracistes ». Motif : certains comédiens blancs se seraient rendus coupables de « blackface » en portant des masques noirs.

Répétition de la pièce d’Eschyle avec les masques

Cet inquiétant sectarisme intellectuel qui gangrène nos écoles est aussi le énième symptôme de l’américanisation de la vie universitaire française. Sur les campus américains, en effet, il est devenu banal de faire annuler la venue d’un conférencier jugé intolérable pour une minorité d’activistes, qui privatisent l’espace public au nom de la revendication du droit à un « safe space », un espace protégé de paroles estimées offensantes. Chaque année d’ailleurs, l’association conservatrice William F. Buckley Jr, à Yale, honore une figure publique qui a été « désinvitée » d’un campus. Hasard du calendrier, l’association recevait justement il y a deux jours son lauréat de l’année, qui n’était autre que l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger. À 95 ans, le diplomate a été réduit au silence par des étudiants de la New York University (NYU) qui l’ont traité de « nazi » et de criminel de guerre, lui qui a pourtant fui l’Allemagne hitlérienne pour échapper aux persécutions et a pourchassé des officiers de la Gestapo à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les étudiants lui reprochaient d’être le symbole de la « domination blanche notamment, », par dans son la implication, guerre du Vietnam.

Voilà qu’on traite des juifs de nazis, et qu’on prétend chasser le décrété « intolérant » au nom de la tolérance. « Je leur ai dit : “Les fascistes, c’est vous ; les années 1930, c’est vous ; les autodafés de livres, c’est vous” », a réagi vivement Alain Finkielkraut mardi soir. Dans les années 1960, c’était les commandos d’extrême droite qui intervenaient pendant la pièce de Genet Les Paravents, à l’Odéon. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le GUD qui perturbe pièces de théâtre et conférences. D’ailleurs, l’ancien trotskiste Edwy Plenel lui-même eut les honneurs de l’amphithéâtre principal de Sciences Po l’an dernier, sans qu’aucune protestation, et c’est normal, n’ait eu lieu. Il faut se rendre à l’évidence : ce n’est plus désormais l’extrême droite qui menace la liberté d’expression sur les campus, mais l’extrême gauche [qui continue de le faire comme par le passé].

Cet incroyable renversement de la liberté d’expression a été magistralement analysé par Mathieu Bock-Côté dans son dernier livre, L’Empire du politiquement correct (Éd. du Cerf). « Les sensibles et les offusqués réinventent à leur manière le blasphème en mettant en avant le droit de ne pas être offensés », souligne le sociologue québécois. La bataille qui a eu lieu mardi soir n’est qu’un épisode dans une guerre de longue haleine qui se mène au cœur de nos démocraties libérales. C’est l’honneur de la France de résister à ce nouvel empire et de défendre bec et ongles la liberté de penser, la faculté de débattre, et la possibilité d’une conversation qui fonde la vie civique.



Source : Eugénie Bastié


Maternelle : facture de quatre à neuf fois plus élevée par classe que celle estimée par François Legault

Il en coûtera de 500 000 $ à 1 million par classe pour agrandir des écoles de la grande région de Montréal et d’ailleurs dans le but d’offrir la maternelle 4 ans, promesse phare de la Coalition avenir Québec (CAQ). C’est une facture de quatre à neuf fois plus élevée que celle estimée par François Legault en campagne électorale.

En janvier, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a demandé aux commissions scolaires de lui envoyer des demandes d’ajout d’espace pour ouvrir de nouvelles classes de maternelle 4 ans. Cette opération est nécessaire parce que des commissions scolaires manquent d’espace et ne peuvent accueillir un grand nombre d’élèves supplémentaires dans les locaux actuels.

Des commissions scolaires ont soumis au ministre des modifications à des projets d’agrandissement ou de construction d’école qui avaient déjà été autorisés par le Ministère. Certaines lui ont envoyé également de nouveaux projets.

Québec refuse de divulguer le résultat de sa consultation. Il se contente de dire que les commissions scolaires ont fait jusqu’ici des demandes de financement représentant l’ajout de 467 classes. Rappelons qu’il faudrait des milliers de classes de plus pour réaliser la promesse de la CAQ.

Une recherche de La Presse sur les demandes d’ajout d’espace montre que la facture s’annonce élevée. Elle révèle également que le Premier ministre François Legault a largement sous-estimé le coût pour la construction de classes de maternelle 4 ans.

122 400 $


Coût moyen par nouvelle classe de maternelle 4 ans prévu par le Premier ministre François Legault en campagne électorale (pour la construction de 1250 classes)

Dans le cas de demandes d’ajout d’espace provenant de neuf commissions scolaires et concernant l’aménagement de 263 classes, les dépenses prévues s’élèvent à 240 millions. M. Legault disait en campagne électorale que construire 1250 classes allait coûter 153 millions.

Grande région de Montréal

À Montréal, la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPI) a proposé au ministre Roberge d’agrandir des écoles afin d’ouvrir 46 classes. Coût de l’opération : 44 millions.

Les 46 classes ne seraient toutefois pas suffisantes pour répondre à la commande du gouvernement, celle d’offrir la maternelle 4 ans à tous d’ici à la rentrée de 2023. La CSPI estime qu’il faudrait 150 classes de plus. La solution ? Construire de nouvelles écoles et revoir la répartition sur le territoire des classes de tous les niveaux en tenant compte des établissements déjà existants. La CSPI chiffre à environ 25 millions le coût d’une nouvelle école de 20 classes.

La construction de nouveaux établissements est de toute façon inévitable à la CSPI, maternelle 4 ans ou pas. Elle a besoin également de 156 classes supplémentaires pour répondre à l’arrivée massive de nouveaux élèves de 5 ans et plus.

À Laval, la commission scolaire a demandé 80 millions de dollars pour ajouter une cinquantaine de classes de maternelle 4 ans à des projets d’agrandissement d’école déjà approuvés par le Ministère.

La présidente Louise Lortie explique que la construction de classes pour les 4 ans implique également l’aménagement de locaux supplémentaires au service de garde, voire l’ajout d’un gymnase ou d’autres installations lorsque le nombre d’élèves supplémentaires le commande. « On n’en a pas mis trop épais, et ce n’est pas parce qu’on veut que ça coûte cher. On a juste respecté les normes du ministère de l’Éducation », explique-t-elle.

La commission scolaire fait face elle aussi à une forte augmentation du nombre d’élèves, principalement à cause de la forte immigration (le nombre de naissances ne faisant que baisser au Québec depuis près de 10 ans) Des dizaines de salles de classe modulaires, préfabriquées, doivent être installées pour répondre à la demande, faute d’espace dans les écoles.

Rappelons que l’utilité de la maternelle à 4 ans ne fait pas l’unanimité parmi les partis politiques et les experts.

Source


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Cours d'éducation à la sexualité, débat à venir à Télé-Québec






Cours d’éducation à la sexualité du Monopole de l’Éducation du Québec

L’entrée en vigueur du nouveau programme québécois d’éducation à la sexualité crée de la résistance.

Depuis septembre 2018, une formation sur différents aspects de la sexualité et à la théorie du genre est imposée à près d’un million de jeunes des niveaux primaire et secondaire au Québec. Une fois de plus aucune échappatoire... Le Premier ministre Legault (que certains prétendent conservateur) a brutalement fermé la porte à toute forme de contestation.

Pourtant, pour des groupes de parents inquiets et des organisations religieuses, la question n’est pas réglée. Ce programme d’éducation à la sexualité particulier doit-il être imposé à tous les élèves ?

Invités

• Jean-Yves Côté, avocat à l’Association des parents catholiques du Québec
• Martin Dubé, professeur en secondaire 5
• Israël Poulin, père de famille opposé au programme d’éducation à la sexualité
• Nesrine Bessaïh, présidente de la Fédération du Québec pour la planification des naissances
• Rébecca Thérien, mère de famille opposée au programme d’éducation à la sexualité chez les tout-petits
• Lili Boisvert, militante féministe qui fait aussi des capsules pour Télé-Québec, elle anime l’émission Sexplora, produite par Urbania.
• Julie Lemay, sexologue M.A. à la commission scolaire des Patriotes
• Célestine Uhde, élève de secondaire 5

Un peu d’amalgames bien orientés de la part des producteurs

Les producteurs insinuent sournoisement dans leur communiqué annonçant cette émission : « selon le ministère de la Santé, les cas d’infections transmises sexuellement ont augmenté depuis 2002, soit peu de temps après l’abolition du programme de formation personnelle et sociale. »

L’ennui c’est que les infections transmises sexuellement ont augmenté un peu partout en Occident ces dernières années sans qu’on y ait aboli les cours d’éducation sexuelle (voir liens ci-dessous). Voyons si la production de l’émission osera ressortir cet amalgame simpliste lors de la diffusion de l’émission.

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Éducation à la sexualité : « les craintes des parents sont légitimes » (Ce texte aurait mené à l’exclusion de la professeure Nadia El-Mabrouk d’un colloque syndical à cause de ses positions sur la laïcité et l’éducation à la sexualité.)

Le cours d’éducation sexuelle ontarien évite-t-il l’augmentation du nombre de maladies vénériennes ?




dimanche 28 avril 2019

« Progrès » : Des centaines d’adolescents se voient administrer des bloqueurs de puberté


À Londres, la clinique Tavistock and Portman NHS Trust propose un « Service de Développement de l’identité de genre ». Cinq médecins viennent de démissionner « en raison de désaccords par rapport aux traitements subis par des enfants présentés comme transgenres ». Lancé en 2010, ce programme d’expérimentation prévoit de bloquer la puberté d’enfants entre 10 et 16 ans, afin de « faciliter dans un second temps l’attribution de l’autre sexe, par voie hormonale ou chirurgicale ».

Mais, selon les médecins, « des enfants éprouvant des difficultés au niveau de leur sexualité sont erronément diagnostiqués comme transgenres », et ces expériences ne présentent pas de « résultats positifs », d’autant que « leur réversibilité fait débat, au niveau physique et psychologique ». Le pédiatre Russel Viner dénonce également ces expérimentations : « Si vous supprimez votre puberté pendant trois ans, les os ne se renforcent pas au moment où ils devraient, et on ne sait absolument pas ce que cela peut provoquer sur le développement du cerveau ».

En 2013, 800 adolescents s’étaient déjà vus prescrire des bloqueurs de pubertés par cette clinique, dont 230 avaient moins de 14 ans. En 2018, « ils arrivaient à 300 prescriptions par an, alors que la page Web du programme indique que “les preuves scientifiques de l’efficacité du traitement offert sont encore limitées” ». Cette pratique « est de plus en plus répandue dans les pays comme la Belgique, la France, les États-Unis, ou l’Italie où l’Agence du médicament a décrété le médicament entièrement remboursable par le Service de santé national, le 25 février dernier. »

Source : Institut Européen de Bioéthique 12/IV/2019

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De plus en plus d'inondations à cause des « changements climatiques », vraiment ?

L’affirmation « On sait qu’avec les changements climatiques, ces phénomènes-là [les inondations] vont s’accentuer dans le futur », a indiqué mardi le populaire matinalier Paul Arcand, au FM 98,5. Et il n’est pas le seul à le penser. Remarquons au passage que plus personne n’ose vraiment parler de « réchauffement climatique » alors que nous sortons d’un hiver très long et que nous vivons un début de printemps froid qui devrait encore durer au moins 15 jours (voir le graphique ci-dessous).




Ce temps froid n’a pas empêché France 2 de parler dans le reportage ci-dessous de températures élevées qui expliqueraient les inondations... France 2 qui dit bien que les intempéries touchent surtout le Québec parvient à ne laisser parler que des anglophones et à parler du « Barrage Bell Falls » plutôt que du Barrage de la Chute Bell ». France 2 exagère aussi quand elle prétend que tout l’est du pays est touché, même au Québec c’est grandement exagéré. Dès qu’on s’éloigne des rives des cours d’eau, il n’y a plus d’inondation et certaines rivières n’ont pas grossi plus que d’habitude ce printemps (voir la Yamaska, la rivière Noire, la Saint-François, etc.)





« Ces phénomènes d’inondation, il est clair que ça va devenir exponentiel [à cause du réchauffement planétaire] », a déclaré sur les ondes de QUB radio la mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, qui préside le Comité sur les changements climatiques de l’Union des municipalités du Québec.

La mairesse de Montréal n’a pas hésité à dire « On voit que l’effet des changements climatiques, les ravages, les impacts négatifs sont de plus en plus fréquents et de plus en plus forts. »



Radio-Canada titrait le week-end dernier que « les changements climatiques influencent [...] l’intensité des inondations ». Et même le Premier ministre fédéral Justin Trudeau a dit mercredi, lors d’une visite à des sinistrés de l’Outaouais, que ce genre de catastrophe naturelle allait arriver « de plus en plus souvent ».

Les faits

Il est vrai que l’on prévoit que le réchauffement climatique va rendre certains événements météo extrêmes plus fréquents, comme les épisodes de pluie intense — ce serait même déjà commencé. Il n’est donc pas déraisonnable de penser qu’au moins dans certaines régions du globe, les inondations surviendront plus souvent. C’est d’ailleurs le cas dans le nord-est des États-Unis, où l’on en compte plus qu’avant — mais il y a plusieurs autres secteurs du pays où c’est le contraire qui se passe, si bien que la tendance générale n’est pas claire.

Au Québec, cependant, « la crue principale, c’est celle du printemps », fait remarquer Dominique Paquin, climatologue au consortium de recherche Ouranos. Cela signifie que même si des inondations peuvent se produire en toute saison, le risque est nettement plus grand au printemps : dans les bases de données de Sécurité publique Canada, sur les 30 inondations dites « catastrophiques » répertoriées au Québec entre 1970 et 2014, plus de la moitié (17) sont survenues entre la fin de mars et le mois de mai.

Or dans les modèles climatiques et hydrologiques, il est loin d’être clair que ces crues deviendront de plus en plus fortes, indique Mme Paquin. En effet, si nos hivers se réchauffent, alors les épisodes de fonte deviendront plus fréquents de décembre à mars, et il restera moins de neige pour gonfler les rivières au printemps. Et c’est d’ailleurs, notamment, parce que le couvert neigeux était épais et n’avait pas fondu cet hiver que ces inondations ont eu lieu. 




D’ailleurs, à la suite des inondations de 2017, Ouranos avait publié un « questions-réponses » indiquant qu’« en moyenne, il n’est pas attendu dans le futur que les crues printanières deviennent plus importantes dans le sud du Québec notamment en raison d’une plus faible accumulation de neige durant l’hiver » qui s’explique par le réchauffement climatique (tant promis).

Ouranos a publié tout récemment une mise à jour de son « questions-réponses » pour tenir compte des dernières avancées scientifiques. « Pour les grands bassins versants comme celui par exemple de la rivière des Outaouais, le comportement à long terme, si l’on se projette dans 100 ans, est à la diminution des probabilités d’avoir des inondations », y lit-on. Il n’est pas impossible qu’à moyen terme, la baisse des crues printanières moyennes s’accompagne d’une hausse des crues extrêmes, mais ces résultats sont loin d’être certains.

Pour les bassins versants plus petits, cependant, on peut s’attendre à des risques d’inondation plus élevés parce que les épisodes de pluie intense seront plus fréquents. Il se peut tout de même que les crues moindres viennent contrebalancer cet effet.

Enfin, le Centre d’expertise hydrique du Québec — les spécialistes du débit des rivières au gouvernement — publie périodiquement un Atlas hydroclimatique du Québec méridional, dont la dernière version ne prévoit pas de tendance à la hausse pour les crues printanières (récurrence de 20 ans) dans le sud de la province. En fait, cinq rivières de l’extrême sud devraient voir une « diminution probable » de leurs crues d’ici 2050, et les autres seront stables. Une demi-douzaine d’autres connaîtront une « augmentation probable », mais elles sont toutes situées beaucoup plus au nord, au Lac-Saint-Jean et sur la Basse-Côte-Nord.

 
La rue Notre-Dame à Montréal en avril 1886


Cependant, ce même document prévoit des « augmentations probables » des « crues » d’été et d’automne pour le sud et l’est du Québec, puisque les précipitations extrêmes devraient augmenter. Rappelons toutefois que, comparés au printemps, les débits moyens sont beaucoup plus faibles pendant ces saisons.

Impact humain

On a parlé à juste titre du fait que plusieurs installations en zones inondables sont récentes. Au-delà de l’établissement humain en zone inondable, les pratiques d’aménagement du territoire peuvent être considérées comme des facteurs aggravants. Par exemple, l’imperméabilisation grandissante des sols consécutive à l’urbanisation et à certaines pratiques agricoles augmente le ruissellement de surface et limite l’infiltration de l’eau dans le sol alors que l’occupation des berges modifie leurs fonctions hydrologiques et écologiques. Pour l’éditorialiste Martin Croteau de la Presse, « après des crues sans précédent dans les années 70, le Québec s’est doté d’une loi qui devait empêcher la construction dans des zones inondables. Près d’un demi-siècle plus tard, on compte toujours plus de maisons aux abords des cours d’eau. Comment en sommes-nous arrivés là ? Selon les experts, c’est à cause de la gourmandise des villes et du laxisme du gouvernement. En effet, déplore un ancien ministre de l’Environnement, il suffit d’avoir “le bon numéro de téléphone” pour construire dans un secteur vulnérable. »

François Brissette, ingénieur hydrologue et professeur au Département de génie de la construction de l’École de technologie supérieure (ETS), rappelle au sujet de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, où une digue végétale, un talus qui retenait le lac des Deux Montagnes, a cédé : « J’ose imaginer que la majorité des gens qui sont inondés présentement à Sainte-Marthe-sur-le-Lac sont au courant qu’ils ont construit dans le lac. Il y a 60 ans, autour du lac des Deux montagnes, on trouvait des chalets d’été. La ville a pris de l’expansion et les gens ont construit. Qu’a fait la ville ? Elle a construit des digues, elle s’est enclavée pour se protéger des inondations. Et qu’est-ce qui arrive aujourd’hui ? On a un haut niveau, une digue a cédé et le lac reprend sa plaine d’inondation, où il n’y aurait jamais dû avoir de maisons. »

Notons qu'à l’échelle des États-Unis, les dégâts causés par des inondations par rapport au PIB ne font que baisser depuis des décennies :

Le Verdict

En bonne partie faux, si pas totalement faux. Dans le sud du Québec, le principal risque d’inondation est associé à la crue printanière, et les meilleures expertises disponibles prévoient que les changements climatiques ne devraient pas l’augmenter d'ici la fin du siècle — en tout cas, pas pour les grands bassins versants, qui verront même leur risque diminuer. Dans les bassins versants plus petits, cependant, le risque pourrait augmenter, mais les crues moindres viennent contrebalancer cet effet.
Rivière Chaudière - Inondation à Saint-Joseph de Beauce, 31 juillet 1917


Sources : Le Soleil, Ouranos, La Presse, Météomédia, BANQ.

Ingrid Riocreux, les pulsions totalitaires des médias




La seconde en France regroupe habituellement des élèves de 15 ou 16 ans.

L'ouvrage de Michel Legris mentionné par Ingrid Riocreux est Le Monde tel qu'il est, publié chez Plon en 1976. Voici Michel Legris à Apostrophes face au rédacteur en chef du Monde de 1969 à 1985, André Fontaine, qu'il critique.



Qui croire Le Monde ou Le Monde ?

Le « journal de référence » (et un des censeurs de Facebook) relate le même événement de manière « contrastée » :


« Si le Parti peut manipuler le passé […] et si tous les autres acceptent le Mensonge [… il] passe dans l’Histoire et devient Vérité. Qui contrôle le passé contrôle l’avenir et qui contrôle le présent contrôle le passé. » Orwell, 1984

Source : Olivier Berruyer

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Facebook et le ministère de la Vérité

Les journalistes de grands médias sont devenus prestataires de services pour Facebook...

Aucun de ces médias ne sont de droite ou conservateur.




À lire et écouter Ingrid Riocreux sur le psittacisme et langage formaté et au service du « bien » et non plus du vrai des médias.

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Il écrit qu’« aucun homme dans l’histoire n’a accouché. », Facebook le bloque pour propos « haineux»

Médias: la nouvelle Inquisition ?

Cours de rhétorique et de décryptage des médias à l'école

Les Marchands de nouvelles

« Les journalistes manipulent avec une parfaite bonne conscience »

« L’école doit être conservatrice » rappelle Barbara Lefebvre

L'enseignante et essayiste Barbara Lefebvre est l'invitée d'Éric Morillot dans Les Incorrectibles sur Sud Radio.

L'occasion de nous parler de l'école, des programmes scolaires, des élèves captifs, du progressisme, l'Islam, la laïcité, Macron, la France, la nationalité et l'identité française et l'Europe.

Pour elle, M. Blanquer le ministre de l'Éducation en France, a tenu à sa nomination un langage conservateur. mais il ne changera rien sur le fond. Il n'aura à la fin de son mandat qu'une seule réalisation concrète : avoir fait des classes de 24 élèves (ou de 12 dans les banlieues immigrées, sans grand effet), mais le nombre d'élèves par classe n'est pas le problème fondamental dans l'enseignement. Il est prisonnier du président Macron et de son administration, l'Éducation nationale.



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Philosophie — Conférence sur Condorcet et l'instruction publique

Très faible impact du dédoublement très coûteux des classes en « banlieues difficiles »

Histoire — Léon XIII crut apaiser l’anticléricalisme républicain par le ralliement, au nom d’un “réalisme” chimérique

L'encyclique Affari Vos de Léon XIII (écoles du Manitoba : il faut fuir à tout prix, comme très funestes, les écoles où toutes les croyances sont accueillies indifféremment et traitées de pair)

France – La guerre des manuels sous la IIIe République

Mythe — C’est grâce à la République que l’enseignement est devenu obligatoire, public et gratuit (mais le laïc obligatoire, c'est vrai)

Jules Ferry : « nous avons promis la neutralité religieuse, nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, non plus que la neutralité politique »

France — L’instruction gratuite et universelle ne date pas de Jules Ferry ni de la République

France — la « gratuité » de l’école laïque visait à assécher les écoles privées


samedi 27 avril 2019

Québec — Formation des enseignants en histoire

Extrait de la préface écrite en janvier 2019 par l’historien Gilles Laporte au livre La Mémoire qu’on vous a volée (de 1760 à nos jours) de Gilles Proulx.

Au moment d’écrire ces lignes, l’opinion s’émeut à propos d’une maison bicentenaire détruite à Chambly et ayant appartenu à un patriote de 1837. Pour l’expliquer, la ministre de la Culture ne trouve rien de mieux à répondre que « Quand tu as 5000 patriotes, tu ne peux pas classer 5000 maisons parce qu’il y a eu un patriote dedans. »

La ministre sait-elle seulement qu’il n’y a plus guère aujourd’hui qu’une centaine de maisons debout ayant appartenu à un patriote et que les seules vraiment protégées appartiennent à Parcs Canada [le fédéral] ?

Parmi ces forces à l’œuvre afin de miner notre rapport au passé québécois, je m’en tiendrai plus longuement à une seule que j’ai bien étudiée et qui joue un rôle crucial dans la transmission de la mémoire : l’enseignement de l’histoire dans nos écoles.

Soyons juste, depuis septembre 2017, les élèves québécois ont à nouveau droit à un véritable cours d’histoire axé sur les connaissances. L’histoire du Québec et du Canada est désormais vue chronologiquement sur deux années, en 3e et 4e secondaire. Ce redressement salutaire met fin à une des pires expériences pédagogiques jamais menées, qui a bien failli dégoûter toute une génération de son histoire.

Il s’agit donc d’un authentique succès qui laisse cependant en plan de nombreux problèmes dans 1'apprentissage de l’histoire à l’école. Le plus sérieux de ces problèmes concerne la formation des enseignants dans nos universités. Suivre deux ou trois cours d’histoire du Canada et être ensuite jugé apte à l’enseigner dans nos écoles, cela ne vous paraît-il pas absurde ? C’est pourtant la réalité au pays de Maria Chapdelaine.

Le programme actuel de formation des enseignants consiste en un baccalauréat [licence en Europe] de quatre années ou la moitié des cours sont consacrés à « apprendre à enseigner ». Au prix d’effrayantes redondances, le futur enseignant doit suivre quinze cours de « didactique », de « psychopédagogie », de « démocratie scolaire », d’« épistémologie » et autres « métacognitions ». Quant à la formation en histoire : tout au plus dix cours dont deux seulement sur l’histoire du Québec et du Canada.

J’ai moi-même enseigné l’histoire aux futurs enseignants. Chaque fois, j’étais pris du même vertige à la pensée qu’il s’agissait là du seul bagage de connaissances sur lequel ils allaient devoir compter.

Les enseignants actuels sont-ils préparés pour le virage des connaissances et pour transmettre le goût de l’histoire à nos jeunes ? De toute évidence non. Ce constat est d’ailleurs corroboré par les enseignants eux-mêmes.

Lors d’une enquête menée en 2017, la plupart des enseignants d’histoire interrogés ont confié avoir très peu appris durant leur formation universitaire, notamment dans les cours de didactique et de psychopédagogie. À l’inverse, quand on leur demande « Quels cours vous ont semblé manquer dans votre formation ? », les cours d’histoire arrivent en tête. L’impression qui s’en dégage est un climat de profonde morosité et de cynisme à l’égard de la formation reçue. Les enseignants se perçoivent désormais comme des techniciens à qui l’on demande de simplement gérer des classes, mais ni d’approfondir la matière ni de susciter la curiosité des élèves et encore moins de transmettre un héritage culturel commun. Aussi mal outillé, écrit Éric Bédard, « le maître qui se retrouve en classe devant ses élèves avec pour seul bagage ses quelques cours universitaires sur le passé québécois est donc condamné à suivre l’un des manuels approuvés par le ministère, rédigés le plus souvent par l’un des didacticiens spécialistes en pédagogie qui lui aura enseigné à l’université. »

Il y a pourtant quantité de bons candidats à l’enseignement : ceux notamment ayant complété un baccalauréat de trois ans en histoire. Mais malgré les demandes répétées, ces diplômés se voient forcés de reprendre à zéro dans le programme de quatre ans qui seul permet d’être initié aux mystères de l’approche socioconstructiviste et surtout d’assurer la mainmise des facultés de sciences de l’éducation sur la formation, quitte à alimenter le cynisme et même le décrochage d’enseignants démotivés.

La formation des maîtres et les réformes scolaires successives ont ainsi profondément transformé notre système d’éducation. Les connaissances n’ont plus grande importance : c’est le « cheminement » qui compte, comme si tout ce que l’on ne découvre pas soi-même n’avait aucune valeur « pédagogique ». Conséquence logique : la « mixité sociale » prévaut sur l’apprentissage. Plus question donc de regrouper les élèves par capacité d’apprentissage : chaque classe doit « refléter la société ». Il s’agit là d’une erreur fondamentale qui a bouleversé notre système d’éducation selon Émile Robichaud, car c’est l’école dans sa totalité qui devrait être un microcosme de la société et non chacune des classes. La classe est le lieu de l’apprentissage systématique : par conséquent, pour qu’un enseignement digne de ce nom soit possible, il faut que les élèves d’une même classe aient le même rythme d’apprentissage, sinon la classe perd son sens et les enseignants... font de la discipline.

Ironiquement, ces réformes successives visaient toutes à alléger l’enseignement afin de lutter contre le décrochage scolaire. Or, le taux de décrochage n’a pas bougé d’un poil et loin d’être allégé, l’enseignement se retrouve plutôt surchargé par des lubies pédagogiques et par de nouvelles missions confiées à l’école : citoyenneté, tolérance religieuse, sexualité ou éducation financière. La lubie pédagogique sans doute la plus tenace consiste à « initier l’élève à la méthode historique » par l’analyse de documents. Exit la connaissance des dates charnières, des grands personnages et des grands enjeux d’une époque, désormais c’est par l’analyse d’extraits de textes, d’illustrations d’époque ou de vidéos que le jeune « construit son rapport au passé et exerce sa citoyenneté [ ... ], son sens critique et sa créativité ».

L’analyse d’extraits d’une lettre de Marie de l’Incarnation ou d’une pièce au procès de Marie-Angélique suffit apparemment pour comprendre la « société en Nouvelle-France ». On mise ainsi sur les histoires particulières propices à monter en épingle des destins atypiques, mais qui annihilent l’impression que le jeune est l’héritier d’un parcours historique cohérent dans lequel il peut s’inscrire. En somme, il n’y a plus une histoire du peuple québécois, il n’y a plus que des récits de Québécois [Marie-Angélique était une esclave noire née au Portugal condamnée pour avoir incendié en 1734 un quartier important de Montréal : l’Hôtel-Dieu et 45 maisons]. Dans les faits, l’élève n’a alors ni l’érudition ni le recul nécessaires pour interpréter des documents et véritablement tirer profit de la « méthode historique ». Quant aux fameuses vertus « critiques » et « créatives », elles se résument le plus souvent pour l’élève à repérer dans un document ce que le prof souhaite entendre. Le résultat est au mieux une pure perte de temps.

Finalement, bien qu’il ait été revu dans le bon sens, le programme d’histoire actuel prescrit toujours la même épreuve uniforme certificative. Or cet « examen » ne sanctionne ni l’acquisition de connaissances ni le labeur accompli par l’élève durant l’année. Il consiste tout simplement... à analyser un document. Le jeune est donc convié à travailler sur un problème historique dont il n’a peut-être jamais entendu parler durant l’année ; à exercer son sens critique et sa créativité et, donc, en pratique, à repérer dans le document les mots-clés que l’examinateur souhaite voir apparaître.

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Histoire du Québec : multiculturalisme expiatoire, esclavage et colonisation américaine d'esprits incultes

Québec — Maurice Duplessis et l'éducation, témoignage


mercredi 24 avril 2019

Écologie — Les hommes ont-ils vraiment fait disparaître 60 % des animaux depuis 1970 ?

La chroniqueuse du Devoir, Josée Blanchette écrivait ce vendredi que « Des paléontologues nous informent que la plupart des mammifères et 40 % des insectes auront disparu dans 50 ans. » Elle ne cite pas de source. Mais ce genre de nouvelles circule depuis quelques mois à la suite d’un rapport du WWF, célèbre organisme écologiste.

Voici quelques manchettes sur le sujet tirées du seul site de Radio Canada en septembre et octobre 2018 .


Qu’en est-il ?

L’équipe à l’origine du rapport du WWF (le Living Planet Index) s’est appuyée sur des études antérieures dans lesquelles les chercheurs estimaient la taille de différentes populations animales, que ce soit par comptage direct, pièges photographiques, satellites ou par mesures indirectes comme la présence de nids ou de pistes. L’équipe a rassemblé de telles estimations pour 16 700 populations de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens et de poissons, sur 4 000 espèces.

Différence entre effectif, populations, espèce

Il est important de comprendre la différence entre population, effectif et espèce. Les populations dont on parle ici désignent des poches d’individus d’une espèce donnée vivant dans des zones géographiques distinctes.

Cette étude ne concerne que 6,4 % des quelque 63 000 espèces de vertébrés qui existeraient, elles excluent les plantes, les insectes, les vers, méduses et éponges, espèces nettement plus nombreuses.

Pour déterminer les résultats du groupe dans son ensemble, l’équipe a ajusté ses chiffres pour prendre en compte les biais éventuels dans ses données. Par exemple, les vertébrés en Europe ont fait l’objet de plus d’études que ceux d’Amérique du Sud et les créatures en voie de disparition telles que les éléphants ont été étudiés de plus près (et ont été plus faciles à dénombrer) que des animaux très communs comme les pigeons.

Taille de populations en moyenne

Le WWF a constaté qu’entre 1970 et 2014, la taille des populations de vertébrés avait diminué de 60 % en moyenne. Ce n’est absolument pas la même chose que de dire que les humains ont tué ou fait disparaître 60 % des animaux — une distinction que le supplément technique du rapport indique explicitement. « Il ne s’agit pas d’un recensement de toutes les espèces sauvages, mais de l’évolution de la taille des populations d’animaux sauvages », écrivent les auteurs.

Pour comprendre la différence, imaginez que vous avez trois populations d’animaux dans une région géographique particulière : 5 000 lions, 500 tigres et 50 ours. Quatre décennies plus tard, vous n’avez plus que 4 500 lions, 100 tigres et cinq ours. Ces trois populations ont diminué de 10 %, 80 % et 90 % respectivement, ce qui représente une baisse moyenne de 60 %. Mais l’effectif total d’animaux est passé de 5 550 à 4 605, soit une baisse de seulement 17 %. Quant à la disparition d’espèces animales dans ce scénario, elle est nulle.

De même, il est trompeur de dire que l’homme a « tué plus de la moitié des populations d’espèces sauvages de la planète » (Washington Post) ou que l’on puisse nous reprocher d’avoir « éliminé 60 % des espèces animales » (Quartz) ou que « la population mondiale d’espèces sauvages a diminué de 60 % entre 1970 et 2014 » (USA Today). Toutes ces choses pourraient bien être vraies (mais c’est douteux, voir ci-dessous), mais ces déclarations ne peuvent se justifier en s’appuyant sur le rapport Index Living Planet du WWF.

Calcul du taux d’extinction surestimé ?

Notons également que les études sur le taux d’extinction de populations et d’espèces se basent sur des calculs indirects eux aussi, à savoir le taux de disparition de l’habitat des espèces en question. Or cette méthode est critiquée, car elle aurait tendance à surestimer le taux d’extinction.

Comme le mentionnait la revue Nature :

Malgré son importance, l’estimation des taux d’extinction est encore très incertaine, car il n’existe pas de méthodes directes avérées ou de données fiables permettant de vérifier les extinctions. La méthode indirecte la plus largement utilisée consiste à estimer les taux d’extinction en inversant la courbe d’accumulation aires-espèces [plus l’aire est grande plus le nombre d’espèces est important] et en extrapolant [techniquement en rétropolant] le nombre d’espèces sur la base d’habitats plus petits. Les estimations des taux d’extinction basées sur cette méthode sont presque toujours beaucoup plus élevées que celles réellement observées. Cette divergence a donné naissance au concept de « dette d’extinction », qui fait référence aux espèces « dont l’extinction est prévue » en raison de la perte d’habitat et de la réduction de la taille de la population, mais non encore éteinte pendant une période transitoire. Nous montrons ici que la dette d’extinction telle que définie actuellement est en grande partie une anomalie statistique, un artéfact d’échantillonnage, dû à une différence non reconnue entre les problèmes d’échantillonnage sous-jacents lors de la construction d’une relation aire-espèce (SAR) et lors de la rétropolation de l’extinction d’espèces à la perte d’habitat. Le résultat mathématique clé est que la surface requise pour voir disparaître le dernier individu d’une espèce (l’extinction) est plus grande, presque toujours beaucoup plus grande, que la zone d’échantillonnage nécessaire pour trouver le premier individu d’une espèce, indépendamment de la répartition de l’espèce et de son échelle spatiale. Nous illustrons ces résultats à l’aide de données provenant d’un réseau mondial de grandes parcelles forestières cartographiées et un certain nombre d’espèces de passereaux dans la partie continentale des États-Unis. Nous montrons que la surestimation peut être supérieure à 160 %. Bien que nous concluions que les extinctions causées par la perte d’habitat nécessitent une perte d’habitat plus importante que ce que l’on pensait auparavant, nos résultats ne doivent pas conduire à de la complaisance par rapport à l’extinction de populations animales liée à la perte d’habitat, extinction qui constitue une menace réelle et croissante.

Dans un article similaire dans Ecology « Une étude empirique sur les raisons pourquoi la relation entre les espèces et leur habitat surestiment l’extinction des espèces », les auteurs se sont penchés sur la richesse aviaire totale, la richesse en oiseaux forestiers et la richesse en habitats ouverts (agricoles, urbanisés par l’homme) et l’ont comparé au couvert terrestre naturelle restant dans le sud de l’Ontario. La richesse aviaire (le nombre de populations) n’est pas maximale quand tout l’espace est couvert naturellement. En fait la richesse totale en espèces d’oiseaux culmine quand environ 50 % de la surface est constituée d’un couvert terrestre naturelle, certaines espèces « opportunistes » profitant de la présence des hommes pour s’établir.

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« Des coraux plus résistants à la chaleur » ou des études précédentes peu fiables et alarmistes ?

Comment la science se trompe.... Dans The Economist du 26 octobre, un dossier sur l’évolution du système mondial de recherche scientifique : « How science goes wrong ». On y apprend notamment qu’un nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions, quand il ne s’agit pas d’erreurs pures et simples.

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne


mardi 23 avril 2019

Instruction à la maison: le nouvel encadrement rigide du monopole de l'Éducation contesté

Une mère de famille de la Montérégie qui fait l’école à la maison à ses deux garçons aux besoins particuliers craint de devoir les retourner à l’école à cause du nouvel encadrement proposé par le ministre de l’Éducation.

Julie Hémond, de Saint-Rémi, enseigne à ses enfants à la maison depuis deux ans et demi.

Norbert Delisle, 8 ans, a un TDAH, et Fernand Delisle, 9 ans, un syndrome de Gilles de la Tourette.


Le rythme scolaire ne leur convenait pas et leurs parents ne voulaient pas « les abandonner dans le système », résume Julie Hémond.

Depuis qu’ils sont à la maison, ils apprennent à leur manière, font différents projets et des sorties éducatives. Un suivi de leur progression est effectué plus d’une fois dans l’année.

Or, avec les nouveaux encadrements proposés par le ministère de l’Éducation Jean-François Roberge, ils devront entre autres se soumettre à des examens ministériels à partir de la 4e année du primaire.

Axé sur les examens du seul ministère, pas d'équivalence


Leur mère craint malheureusement qu’à ce stade-ci, ils échouent aux examens du ministère et soient forcés de retourner à l’école. Elle prévoit donc les retourner à l’école pour leur éviter ce stress, si rien ne change.

Sans la nouvelle loi, Julie Hémond aurait engagé un professeur titulaire vers la fin du secondaire pour s’assurer qu’ils réussissent leurs examens ministériels de secondaire 4 et 5, pour avoir leur diplôme.

Mais de les forcer si tôt à passer des examens ministériels va contraindre la mère de famille à orienter leur apprentissage en fonction des examens.

Elle dit en exemple que ses enfants connaissent l’histoire de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, du contenu appris habituellement plus tard dans un parcours scolaire.

« On retourne à ce qui ne marchait pas. C’est comme offrir à mes enfants la même chose qu’à l’école. Je suis aussi bien de les retourner là-bas (à l’école) », résume Julie Hémond.

L’Association québécoise pour l’éducation à domicile tente aussi d’amener le ministre à changer d’idée. « Là, c’est de dire qu’il faut faire exactement ce qu’on fait à l’école, et ce n’est pas la meilleure chose pour chaque enfant, individuellement », déplore Noémi Berlus, directrice de l’Association.

Selon elle, d’autres parents qui font l’école à la maison, comme Mme Hémond, craignent de devoir retourner leurs enfants à l’école ou choisiront de déménager en Ontario, où les contraintes sont moindres.

« Faciliter le suivi » et l'imposition d'un unique programme comme solution bureaucratique

Au bureau du ministre de l’Éducation, on indique que le nouveau règlement « facilitera le suivi des apprentissages ainsi que son évaluation. La grande majorité des parents qui font l’éducation à domicile avec leurs enfants s’acquittent de ces tâches avec brio », écrit Francis Bouchard, attaché de presse du ministre.

Une période de 45 jours est en cours actuellement pour que les gens transmettent leur avis au ministre sur les modifications proposées.

Belgique — Moins de cours de morale et de religion catholique, le cours de religion islamique en plein essor

Les cours de religion islamique, protestante et orthodoxe sont quant à eux de plus en plus fréquentés.

Depuis septembre 2017, les élèves de primaire et de secondaire du réseau officiel de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont obligés de suivre une heure de cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté par semaine. Pour ne pas alourdir leur horaire, il a été décidé que les cours de religion, d’une part, ou de morale, d’autre part, passeraient de deux heures par semaine à une heure par semaine.

Il a aussi été décidé que les élèves qui souhaitaient ne plus suivre de cours de morale laïque ou de religion puissent remplacer ce cours par une heure supplémentaire d’éducation à la philosophie à la citoyenneté.

Selon une analyse de l’Orela (Observatoire des religions et de la laïcité), 12,2 % des parents d’élèves de primaire et 15,3 % des parents d’élèves de secondaire ont opté pour une seconde heure d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté (EPC) pour l’année 2018-2019. L’année précédente, ces pourcentages s’établissaient à 10,9 au niveau primaire et à 12,1 % en secondaire.

Depuis qu’il est possible d’opter pour deux heures de cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté, les cours de religion catholique et de morale non confessionnelle connaissent une baisse significative de leur fréquentation, tandis que les cours de religion islamique, protestante et orthodoxe continuent de voir leur fréquentation augmenter, note l’Observatoire.

C’est le cours de morale laïque qui est le plus fortement touché par cette diminution. Ce qui est assez logique puisque le cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté est lui aussi d’inspiration « laïque ».

En Communauté flamande et en Communauté germanophone, aucune réforme de ce type n’a encore été mise en œuvre.

mardi 16 avril 2019

Histoire — Notre-Dame de Paris et Paris à la fin des années 1890 (film rare)



« L’école n’est pas adaptée à nos enfants »

Des centaines de parents de partout au Québec ont manifesté lundi devant le bureau du ministre de l’Éducation, à Chambly, pour protester contre le resserrement prévu des règles encadrant l’école à la maison.

Ces parents revendiquent haut et fort le « droit à la diversité » en éducation. Ils veulent faire reconnaître leurs efforts pour éduquer leurs enfants à leur manière, sans nécessairement suivre le rythme du programme « mur à mur » imposé par le ministère de l’Éducation du Québec.



« L’école n’est pas adaptée à nos enfants », ont dit des parents. « Nos enfants ne sont pas faits pour l’école telle qu’on la connaît », ont nuancé d’autres parents. Ils ont raconté leur choix d’éduquer un enfant à la maison : élève surdoué qui s’ennuyait en classe, enfant en difficulté qui était triste à l’école ; dans d’autres cas, des parents tiennent tout simplement à transmettre une éducation sur mesure à leurs enfants.

Les parents rencontrés lundi par Le Devoir détiennent pour la plupart un diplôme universitaire. Un des deux parents occupe un emploi assez payant pour permettre à l’autre de rester à la maison. Aucun des parents rencontrés n’a dit faire l’école à la maison pour offrir un enseignement religieux.

« Toutes les écoles se ressemblent. L’humanité a des défis énormes à relever, y a-t-il une seule approche en éducation pour préparer nos enfants au monde de demain ? », dit Matthias Doucerain, qui a interrompu son doctorat en éducation à Harvard pour faire l’école à la maison à ses quatre enfants âgés de 8 ans et moins (sa fille de 15 ans fréquente l’école secondaire).

Des règles plus draconiennes

Le père de famille s’est déplacé à Chambly pour protester contre la décision du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, de resserrer les contrôles pour les parents qui font l’école à la maison. Les examens ministériels deviendront obligatoires. Le nombre de matières à enseigner augmentera. Et les agents de suivi du ministère de l’Éducation devront rencontrer les élèves à la maison pour s’assurer qu’ils ont bel et bien suivi le programme obligatoire.

Le but est de donner les moyens à l’État d’éviter que des enfants soient privés du droit à l’éducation jusqu’à l’âge de 16 ans, a expliqué le ministre Roberge le mois dernier. Il estime que des centaines d’enfants tombent dans les failles du système, hors de l’écran radar du ministère de l’Éducation.

Le Devoir a révélé le mois dernier des lacunes dans l’encadrement de l’école à la maison : des « rencontres » entre des parents et des agents de suivi du ministère de l’Éducation se font au téléphone. Des agents sont habitués à se faire raccrocher la ligne au nez. Des projets d’apprentissage soumis par des parents tiennent parfois en une page griffonnée à la main.

Les quelque 500 parents qui ont manifesté lundi, en tout cas, clament sans hésiter qu’ils offrent une éducation exceptionnelle à leurs enfants. Ils font valoir que les nouvelles règles annoncées par le ministre leur mettent des bâtons dans les roues sans aucune raison valable.

Contre les examens imposés sans équivalence

« Mon fils de six ans devrait être médicamenté s’il allait à l’école. Il fonctionne très bien sans médicament à la maison », dit Éveline Benoit, de Drummondville. Son fils a un diagnostic de douance hétérogène. Il apprend plus vite à la maison qu’à l’école.

Comme presque tous les parents interrogés, la mère refuse que son enfant suive les examens du ministère, qui sont une source de stress inutile, selon elle. Sans évoquer le contexte spécifique de l’école à la maison, le Conseil supérieur de l’éducation a remis en question les examens ministériels (et les bulletins chiffrés traditionnels) : les enseignants font du « bourrage de crâne » dans le seul but de faire réussir les élèves dans une course aux bonnes notes. Certains parents sont du même avis.

« Les examens du ministère ne mesurent pas la culture ou l’intelligence des enfants. Ils évaluent la capacité à se conformer au calendrier scolaire », dit un père de famille.

« On apprend les mêmes choses [que l’école] à nos enfants, mais pas nécessairement dans le même ordre que le programme du ministère. Le [moment] peut être mauvais avec les examens du ministère », dit une mère, se présentant comme Audrey, qui fait l’école à quatre de ses cinq enfants (le petit dernier a un an).

Le projet de loi 144, adopté l’an dernier par le gouvernement Couillard, avait déjà resserré l’encadrement de l’école à la maison, notent les parents. Les nouvelles règles proposées par le ministre violent carrément le droit des parents à éduquer leurs enfants comme ils l’entendent, selon eux.

« Avec le nouveau règlement, la maison devient carrément un local de l’école publique. Le ministre détruit l’esprit de l’école à la maison », dit Dominique Rousseau, qui est venu porter une boîte de matériel scolaire au bureau du ministre Roberge.

Le ministre est sorti pour discuter quelques minutes avec le père de famille. Il a aussi rencontré trois émissaires des manifestants. M. Rousseau dit souhaiter que le ministre revienne sur sa décision de resserrer les règles pour les parents qui font l’école à la maison.

lundi 15 avril 2019

Zemmour : « Les médias sont les curés d'aujourd'hui... et ils s'étonnent que les gens se détournent d'eux »




Notons que Zemmour a déjà dit par ailleurs que les juges sont en quelque sorte les archiprêtres de notre société progressiste : Depuis 1905, le crucifix a quitté les salles d’audience, mais la « prêtrise judiciaire » est restée.

Citations égrenées, paraphrasées par Zemmour au cours de cet entretien

En parlant de la Révolution française : « Jamais sans doute il n’exista de nation plus aisée à tromper, ni plus difficile à détromper, ni plus puissante pour tromper les autres. » (Joseph de Maistre)

Sur l’immigration : « À partir d’un certain nombre, la quantité devient une qualité » (traditionnellement attribuée à Engels, lui-même l’aurait pris à Hegel dans Science de la Logique)

Sur l’islam et le fait qu’il néantise l’autre : « Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une “néantisation” d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite. » (Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques)

Sur les immigrants et les difficultés d’intégration : « Tout est moral dans les individus, mais tout est physique dans les masses. […] Chacun est libre individuellement, parce qu’il n’a individuellement affaire qu’à lui même, ou à des forces égales aux siennes. Mais dès qu’il entre dans un ensemble, il cesse d’être libre. » (Benjamin Constant)

Il ne faut pas être croyant pour faire partie d’une civilisation religieuse : « La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. » (André Malraux)

Notre civilisation moderne : « Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles. » (G. K. Chesterton)

Rôle des Germains qui virilisent le christianisme médiéval, sans citation précise (Oswald Spengler, Déclin de l’Occident)

Sur la fausseté des valeurs modernes devenues folles qui menacent notre société : « À chaque fois qu’une théorie est en contradiction avec le salut d’une société, c’est que la théorie est fausse car la société est la valeur suprême. » (Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins)

« Ceux qui se sauveraient comme personnes privées se damnent parfois comme personnes publiques » (Richelieu) [Ainsi, le prince qui redoute de trancher et laisse les intérêts individuels ou ceux des groupes de pression se réguler par le simple jeu des rapports de forces sauverait peut-être son âme s’il était un simple particulier. Mais dès lors que l’intéressé appartient à l’élite dirigeante, il doit être pleinement « dans sa charge », gouverner fermement, sinon il est sûr de se damner.]

« Une politique ne doit pas être jugée à l’aune de ses victimes, mais à l’aune des maux qu’elle épargne » (Joseph de Maistre), maxime chère à de Gaulle

« Quand les hommes cesseront-ils de faire la guerre ? Quand les femmes cesseront d’aimer les vainqueurs. » (Martin van Creveld)

Au sujet de la France qui se fait coloniser : « Pour être colonisé, il faut être colonisable. » (Sedar Senghor)

« Tout cela finira par une partition » (François Hollande, Un Président ne devrait pas dire cela), Zemmour croit plutôt à la sécession qu'à la partition.



Canada — la légalisation du cannabis a accru le nombre de consommateurs

Six mois après la légalisation de la marijuana au Canada, les premières données et des entretiens avec des exploitants démontrent qu’un grand nombre de Canadiens se sont initiés à cette drogue douce. Près de 14 % des consommateurs de cannabis interrogés par Statistique Canada de mi-novembre à mi-décembre ont reconnu avoir fumé du cannabis pour la première fois au cours des trois mois précédents. Cette période se situe à cheval de la nouvelle loi fédérale légalisant ce produit, mais le pourcentage de nouveaux utilisateurs a nettement augmenté par rapport aux trimestres précédents, où ils oscillaient de 4,7 à 7,8 %.

L’agence a constaté que les nouveaux consommateurs couvraient tous les groupes d’âge. Cependant, chez les personnes âgées de 24 à 35 ans, la consommation a légèrement diminué au fur et à mesure que l’on s’avançait dans cette période, tandis qu’elle a augmenté dans toutes les catégories d’âge supérieures à 35 ans. La légalisation a attiré un tout nouveau segment de personnes qui préfèrent utiliser du cannabis légal et qui sont disposées à en payer davantage, a souligné Jennifer Lee, principale partenaire responsable de la gestion du secteur du cannabis pour le cabinet de conseil Deloitte.

« Le contrôle gouvernemental amène une toute nouvelle cohorte sur le marché. Ils auraient pu l’essayer sur le marché noir. Ils ont simplement choisi de ne pas le faire, car ils voulaient être certains qu’il s’agissait d’un produit sûr. » Apparemment, le fait que le produit était illégal et donc un frein à la consommation ne traverse pas l’esprit des experts ? Dès qu’il est légal, cela ne peut plus être si grave, si dangereux d’en consommer tant sur le plan de la santé que sur le plan judiciaire...


Mme Lee a ajouté que ses recherches avaient démontré que les personnes de plus de 55 ans étaient les plus attirées par ce marché, car elles avaient déjà consommé de la marijuana, il y a plusieurs années, et pouvaient se permettre de payer davantage pour de la drogue légale. Selon Cindi Phelps, qui dirige la boutique Tamarak Cannabis à Kimberley, en Colombie-Britannique, environ 15 à 20 % de ses clients renouent avec la marijuana après en avoir fumé pour la première fois, il y a plusieurs décennies ou n’en ont encore jamais consommé. « Ils élevaient leurs enfants, ils avaient leur famille.

Aujourd’hui, ils sont à la retraite et aimeraient bien essayer de nouveau, a-t-elle raconté. Comme c’est légal, ils ne craignent plus de se faire arrêter pour ça. » Les nouveaux consommateurs demandent souvent du cannabidiol, également appelé CBD, un extrait non psychoactif utilisé pour traiter la douleur et l’anxiété, a dit Mike Babins, propriétaire d’Evergreen Cannabis à Vancouver. « Ils viennent ici en disant qu’ils n’ont aucune envie de se défoncer et qu’ils veulent juste du CBD. On leur demande ce qui ne va pas avec le fait d’être défoncé. Sont-ils influencés par ces vieux films de propagande et croient-ils qu’ils vont se prendre pour des oiseaux et sauter par la fenêtre en voyant de jolies couleurs ? » Il semble que M. Babins confondent l'effet d'autres drogues et cela conseille des clients en toute légalité maintenant...!? Les clients de M. Babins lui ont dit qu’ils attendaient que la consommation de la marijuana devienne légale et qu’ils en avaient assez de boire trop d’alcool en soirée. « Ils boivent une bouteille de vin après le souper au lieu d’un verre de vin pendant le repas. Beaucoup disent mal réagir au stress. »

Source



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Le Canada va être « cool » : des psychiatres craignent l'impact de la légalisation du cannabis

La fumée de cannabis contient sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone (CO) que celle du tabac, selon un test d’un magazine français de consommateurs, qui calcule que « 3 joints = 1 paquet de cigarettes ».

Le mensuel 60 millions de consommateurs de l’Institut national de la consommation (INC), publié en avril 2006, s’est servi d’une machine à fumer pour faire ce test dont le but était de comparer les teneurs en nicotine, goudrons, monoxyde de carbone, benzène et toluène dans les fumées principales de joints de cannabis et de tabac.

dimanche 14 avril 2019

« Crois ou meurs ! », la Révolution française


« Crois ou meurs ! Voilà l’anathème que prononcent les esprits ardents au nom de la liberté ! »


Ainsi s’exprime le journaliste Jacques Mallet du Pan dans le Mercure de France du 16 octobre 1789, dès le début de la Révolution. Voilà qui s’inscrit en faux contre la thèse, solidement ancrée aujourd’hui, de deux révolutions : une bonne, celle des droits de l’homme, qui aurait dérapé pour aboutir à une mauvaise, celle de la Terreur.

Historien, ancien Directeur de recherche au C.N.R.S., Claude Quétel est spécialiste de l’histoire de l’enfermement et de la psychiatrie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont une Histoire de la folie (2012), une Histoire véritable de la Bastille (2013), ou encore le Larousse de la Seconde Guerre mondiale (2007) et Les femmes dans la guerre 1939-1945 (2006).

Et si la Révolution tout entière avait été un immense, un désolant gâchis, et ce dès les premiers jours ? Et si ce qui a été longtemps présenté comme le soulèvement de tout un peuple n’avait été qu’une folie meurtrière et inutile, une guerre civile dont l’enjeu mémoriel divise toujours les Français ?

Chaque grande nation, quel que soit son régime, déroule les hauts faits de son roman national. La Révolution française, tournant majeur de notre histoire, en est l’exemple le plus criant. « Crois ou meurs ! Voilà l’anathème que prononcent les esprits ardents au nom de la liberté ! » Ainsi s’indigne le journaliste Jacques Mallet du Pan dans le Mercure de France du 16 octobre 1789, tout au début de la Révolution.

Longtemps, celle-ci a été présentée et enseignée comme une histoire édifiante de bout en bout, retentissant de ses grandes dates, de ses grands hommes. Et puis le temps est venu de distinguer une bonne révolution, celle des droits de l’Homme, qui aurait « dérapé » pour aboutir à une mauvaise, celle de la Terreur. On en est encore là aujourd’hui, et l’on voit même des historiens de la Révolution relativiser la Terreur.

Eh bien voici l’heure de reprendre l’enquête en se demandant si ce ne fut pas la Révolution tout entière qui fut un immense, un désolant dérapage, et ce dès les premiers jours, dès les élections aux États généraux confisquées par l’intelligentsia, dès l’Assemblée Constituante, toujours considérée comme exemplaire, en proie à l’intimidation du public dans les tribunes ? Que fut-elle en réalité cette Révolution exemplaire, insoupçonnable ?

Ce livre n’a qu’une ambition, mais elle est grande : en faire le récit circonstancié, presque au jour le jour, en revisitant les événements, en décryptant le dessous des cartes, en se libérant de l’historiquement correct. Il s’adresse à tous ceux qui souhaitent qu’on leur raconte une autre histoire, la vraie.


Crois ou meurs !
Histoire incorrecte de la Révolution française
de Claude Quétel,
paru chez Tallandier,
à Paris,
le 28 mars 2019,
507 pages.
ISBN-13 : 979-1021025721

Mathieu Bock-Côté à Sud Radio



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L'empire du correctivisme politique

Une école de Barcelone retire 200 contes pour enfants considérés comme « toxiques »

L’école Tàber de Barcelone, qui relève de la Generalitat de Catalogne, a décidé de revoir le catalogue des livres pour enfants de sa bibliothèque. Après avoir analysé les livres destinés aux enfants de moins de six ans, l’école a décidé de se débarrasser de 200 titres considérés comme « toxiques » parce qu’ils reproduisaient des schémas sexistes, ce qui représente 30 % du fonds. Dans 60 % des cas, le problème est moins grave, alors que 10 % seulement ont été écrits qui respectent le « genre ». D’autres centres cherchent également à acquérir des livres plus « égalitaires ».



Saint Georges est le patron de l’Aragon, de Valence, des Baléares et de la Catalogne. La tradition veut que, chaque année le 23 avril, on offre une rose, et depuis les années 1920, un livre.

On approche de la Saint George [Sant Jordi en catalan], journée idéale quand les garderies et les écoles racontent sa légende ou quand les parents se mettront à la cherche d’une histoire pour leurs enfants. Un coup d’œil au vaste catalogue d’histoires sur ce héros qui terrassa le dragon révèle que la plupart des titres reprennent les stéréotypes selon lesquels le personnage masculin est le héros courageux qui doit sauver la princesse craintive. Mais, nous révèle El Païs (journal de gauche branchée), on commence pourtant à trouver sur le marché des titres « alternatifs » tels que Sainte Jordina (par Inès Macpherson, aux éditions La Galera) ou La révolte de Sainte Jordina (par Lyona et David Fernandez, aux éditions Amsterdam), où la jeune fille est l’héroïne et où, en passant, le dragon n’est pas obligé de mourir...




La légende de Sant Jordi fait partie des contes bannis de l’école Tàber, tout comme la Belle au bois dormant ou le Petit chaperon rouge, selon la télévision locale Betevé. Cependant, Anna Tutzó, l’une des mères de la commission chargée de réviser le catalogue, préfère ne pas donner la liste complète  des titres bannis, car elle considère qu’il est plus important de se concentrer sur le problème sous-jacent, qui dépasse les récits traditionnels. « En outre, ces livres ne représentent qu’une minorité, cela affecte également les livres pour apprendre l’alphabet, les couleurs ou les bonnes manières. La société évolue et est plus soucieuse de la question du genre, mais cela ne se voit pas dans les contes », a-t-elle déclaré.

Rappelons que le Québec a un Bureau d’approbation du matériel didactique dont une des fonctions est de lutter contre les stéréotypes sexuels. En voici les critères d’approbation socioculturels :
  • une juste représentation (25 p.100) des personnages des groupes minoritaires ;
  • des rapports égalitaires entre les personnages des deux sexes ;
  • une représentation diversifiée et non stéréotypée des caractéristiques personnelles ou sociales ;
  • une interaction des personnages de groupes minoritaires dans des situations de la vie courante ;
  • une rédaction non sexiste des textes.


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samedi 13 avril 2019

Les vieux Disney : les déconstructeurs progressistes sont des fanatiques

Billet de Mathieu Bock-Côté :

Quiconque s’intéresse au mouvement des idées à notre époque est obligé de constater que nous sommes les témoins, en même temps que les victimes, d’une grande purge culturelle, comme s’il fallait purifier notre existence et la délivrer du mal. Le monde intellectuel, ou plus exactement, ses élites intellectuelles et médiatiques sont engagées dans un grand mouvement de déconstruction culturelle et sociale qu’elles assimilent à la lutte contre les préjugés qui pollueraient notre culture et pousseraient à la reproduction de structures sociales inégalitaires en plus de contribuer à l’exclusion des minorités. Pour que le paradis diversitaire advienne, pour qu’un nouveau monde arraché à l’ancien puisse enfin naître, il faudrait aller jusqu’au bout de la déconstruction.

Cette logique folle se manifeste dans tous les domaines de l’existence, même les plus improbables. On a pu le constater encore une fois il y a une dizaine de jours dans la presse européenne qui rapportait la publication d’une étude universitaire britannique dénonçant... les dessins animés de Walt Disney ! Blanche neige, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion sont notamment ciblés. Sans surprise, on les accuse... de racisme !


Car y a-t-il une seule œuvre aujourd’hui qu’on ne trouve pas moyen d’accuser de racisme ? Ce terme dont la définition ne cesse de s’étendre ne veut à peu près plus rien dire. On accuse aussi ces films de sexisme, La Belle et la Bête, apparemment, poussant même... à la violence conjugale ! Les œuvres plus récentes de Disney, toutefois, feraient la promotion de bonnes valeurs et on pourrait les recommander aux enfants. Fiou ! En d’autres mots, il faudrait considérer ces œuvres comme autant d’instruments de propagande devant faire la promotion de la vision recommandée de la société, sans quoi on aura la tentation de les proscrire. Comment ne pas constater que les savants à l’origine de ces études sont en fait des idéologues militants ?


Ne nous contentons pas d’en rire. Ces idées progressent. Il s’agit chaque fois de purger tel ou tel pan de notre culture en l’accusant d’être contaminé par un passé honteux. Rien ne sera épargné. Nos déconstructeurs sont des fanatiques. Mais on aurait envie de demander aux idéologues qui veulent tout bruler du passé de nous laisser vivre et de cesser d’aborder le monde avec la perspective d’un enquêteur maniaque, toujours convaincu de dévoiler une chanson démoniaque derrière une berceuse, un agresseur derrière un homme qui complimente une femme et un raciste derrière celui qui aime son pays.



Note du carnet

Blanche-Neige, par exemple, renverrait à l’idée « qu’une femme seule ne peut jamais être heureuse, » explique au Sun Victoria Cann, professeur à l’université d’Est-Anglie et une des deux autrices de l’étude. Elle affirme que son seul rôle utile est de « cuisiner et nettoyer » pour des nains qui n’attireront jamais son attention. Siffler en travaillant, quelle idée saugrenue alors qu’on peut sauver la planète en faisant « grève » la mine grognonne.  « Les nains ont pourtant une personnalité et un travail. Mais comme ils ne sont pas grands et attractifs, Blanche-Neige ne les considère pas comme des amoureux potentiels. »




La nouvelle icône acceptable pour la jeunesse, plus sévère, moins riante et moins optimiste...


« La Belle et la Bête » s’attire également les foudres des chercheuses militantes. Pour elles, le film représente un cas classique du syndrome de Stockholm, lorsqu’un otage développe de la sympathie pour son geôlier. « L’histoire donne l’impression qu’une femme peut changer son partenaire violent si elle persévère suffisamment longtemps », poursuit Mme Cann. À la fin, la Bête se transforme en bel homme blanc aux cheveux blonds. Quelle horreur, un homme blanc nordique ! Pouah ! Cela donne l’impression que sa beauté l’empêche d’être en colère ou menaçant. »





Avertissement

La vidéo suivante pourrait grandement vexer, blesser, horripiler et, dans les cas les plus intenses, causer l’apoplexie chez les militantes féministes. Il s’agit d’une vision archaïque et patriarcale de l’amour d’une jeune fille qui s’abaisse à considérer l’homme aimé comme un prince. Vision rétrograde que nous ne saurions cautionner.