lundi 11 décembre 2017

Russie. Le mariage au secours d’une nation frappée par la dénatalité

Au moment où la crise démographique frappe à nouveau gravement la Russie, certains experts plaident pour des mesures d’ordre moral comme la promotion des valeurs familiales traditionnelles, afin d’enrayer l’inflation de divorces. Notons, toutefois, que le taux de natalité des Russes est supérieur à celui des Québécois.

Le ministre du Développement économique, Maxime Orechkine, a récemment déclaré que la situation démographique de la Russie était une des plus problématiques du monde, notamment sur le plan des pronostics économiques. Le gouvernement doit en effet reconnaître que l’immigration des ex-Républiques soviétiques n’est plus en mesure de compenser la lente décroissance de la population. Dans les prochaines années, le pays pourrait perdre environ 800 000 personnes en âge de travailler par an selon les scénarios les plus pessimistes.

Selon l’agence fédérale de statistiques Rosstat, entre janvier et juillet 2017, la perte naturelle de population de 114 400 personnes était huit fois plus importante que pour la même période en 2016 quand elle avait atteint 13 700. La baisse de la force de travail et l’augmentation du nombre des retraités sont la conséquence de cet état de fait.

Pendant que les économistes planchent sur les moyens de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre à l’aide des nouvelles technologies, les sociologues proposent de mettre l’accent sur la natalité en renforçant l’institution du mariage. Institution qui, il faut bien le dire, bat de l’aile de façon inquiétante dans notre pays.

Selon Rosstat, sur 1 000 mariages en 2016, 895 divorces ont été enregistrés. Or, une forte natalité, dont la nécessité a été soulignée pour faire face aux gouffres démographiques du XXe siècle, est impossible sans une cellule familiale solide selon Vzgliad (« Regard »).

Pour Vzglaid, La « règle d’or » den démographie est une augmentation stable, mais faible, de la population avec un pourcentage élevé de citoyens aptes et instruits [et bien intégrés].

Sans une forte institution du mariage, cela n’est pas possible. À ce jour, la politique familiale en Russie vise principalement à aider les familles pauvres, plutôt que de renforcer la famille en tant que telle. Pendant ce temps, les fondations du mariage ont été minées dans les années Eltsine (1990-2000), sans jamais avoir été rétablies, tout en adoptant un certain nombre de pratiques occidentales, où l’institution du mariage a évolué quelque peu différemment.

Voir aussi

Baisse continue du nombre de naissances au Québec (m-à-j, décembre 2017)

Russie — généreuse prime à la naissance, allocation mensuelle et hypothèque moins chère pour les familles