Tania Longpré raconte sa journée lors d’une formation à l’« éducation inclusive » donnée par la Commission scolaire de Montréal (vos taxes à l’œuvre) :
« Hier, à la Commission scolaire de Montréal, tous les enseignants, dont je suis, étaient en formation sur “l’éducation inclusive” dont le sujet était “Enseigner et intervenir en milieu plurilingue et pluriethnique”. Vivant dans nos réalités — plus de 80 % des écoles de la Commission scolaire de Montréal ont une population de plus de 50 % d’allophones — c’est une formation nécessaire. Ce qui m’a le plus surprise, c’est qu’on n’y a pratiquement pas parlé de culture commune, mais de culture morcelée. On veut conscientiser les enseignants et les amener à sensibiliser les enfants à toutes les différences, mais pas à la société qu’ils joignent. Comme si on passait outre l’existence de la société d’accueil à ceux que nous sommes justement supposés accueillir, comme si l’important n’était que la culture de l’Autre, alors que la communication interculturelle, c’est justement de favoriser l’échange entre le nouvel arrivant et sa société d’accueil. Pour cela, il ne faut pas tenter d’éloigner le Québec du processus, sinon, l’échange interculturel est inexistant. L’objectif, c’est n’est pas d’ignorer le Québec actuel et d’en “bâtir un nouveau”, comme si ce dernier était périmé, c’est de favoriser le vivre ensemble au sein d’une nation existante, même si pour certains, elle semble pratiquement de trop
Dans la formation d’hier, la vidéo, diffusée à l’ensemble des enseignants de la CSDM, y allait de diverses suggestions.
Aux touts petits, on suggérait “de se dessiner avec un ami différent de soi” en mettant justement l’accent sur sa différence visible — qui n’est que stéréotype ! — alors que chaque être humain est différent et unique. Même si un enfant asiatique se dessine avec un autre enfant asiatique, ils sont foncièrement différents ! Le fait de diviser les gens par “différences” me semble l’inverse de l’inclusion, c’est un exemple de division qui me heurte que de reléguer les ressemblances aux stéréotypes ou aux races. Comme si on me disait qu’une autre femme blanche n’était pas différente de moi tout simplement parce que nous avons la même couleur de peau. C’est ridicule.
On suggérait aussi aux enseignants de mathématiques d’apprendre aux jeunes à compter en inuktitut. C’est une belle idée, mais entre temps, pourrions-nous nous concentrer sur les vecteurs communs du plurilinguisme et du pluriethniste, soit la vie commune qu’ils auront ici ? Mettre l’accent sur le français par exemple, qui n’est pas toujours adéquatement maîtrisé ? Hier, on disait pratiquement que le monolinguisme à l’école était dépassé. »
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