mercredi 30 avril 2014

« Avoir droit » ou « être obligé » ?

Nouveau reportage hier d'Émilie Dubreuil à Radio-Canada sur les juifs hassidiques, une de ses spécialités depuis des années.

Argument contre les méchants juifs ultra-orthodoxes qui ne suivent pas le programme unique du Monopole de l'Éducation : les élèves du Québec « ont droit au service de l'éducation préscolaire et aux services d'enseignement primaire et secondaire prévus » dans la Loi sur l'instruction publique (c'est son article 1).

Il semblait bien que dans le reportage de Mme Dubreuil qu'il ne s'agissait plus d'un droit, mais d'une obligation. Ce qui est bien sûr le cas en réalité : tous les enfants doivent suivre le programme et la pédagogie imposés par le Monopole de l'éducation.

Ce n'est pas sans rappeler l'épisode de l'éthique et culture religieuse que le Québec « offrait » aux élèves alors qu'il l'imposait. (Voir ce collège qui « offre » le programme ECR).

Source

Parlez-vous le français socialiste ?

Sélection novlangue de la semaine (en construction)

Sélection novlangue de la semaine (2)

Novlangue au Monopole : le mot athée désormais tabou

Ne dites plus... parlez pédagogiste...

Lexique du Plateau

Novlangue — OQLF prescrit « action positive » plutôt que « discrimination positive »

 



†  Cette journaliste aime bien interroger les religieux conservateurs, voir cette relation d'une rencontre où l'on apprend que Radio-Canada a coupé à la diffusion les parties où Mme Dubreuil avait « freaké ».

Lors d'une manifestation contre le programme ECR, selon plusieurs témoins, Mme Dubreuil avait posé plusieurs questions étranges à une très jeune fille, questions coupées lors de la diffusion du reportage où l'on voit bien la petite fille répondre. Parmi les questions de la journaliste spécialisée dans les religieux réfractaires on trouvait celle-ci : « Est-ce que tu pries à Dieu contre le cours d'ECR ? » Un avocat qui avait vu la reporter à l'œuvre avait prévenu sur place Émilie Dubreuil de procéder avec une grande prudence lors de la diffusion de propos de très jeunes enfants.

Évangéliques : L’école, lieu de transmission de quelle sagesse?

Trois évangéliques débattent de l'école, de l'éducation, de l'instruction et de la « neutralité » dans ces domaines.

« Quel modèle d’éducation vous semble idéal ? Avez-vous une philosophie de l’éducation ? Y a-t-il une différence entre l’école séculière et l’école chrétienne au niveau de l’apprentissage ? Le point de vue qui vous sera présenté dans l’émission d’aujourd’hui risque d’être assez différent de celui qui reflète les valeurs séculières de l’État. Notre désir est de favoriser votre réflexion par rapport à l’éducation; en particulier si vous avez des enfants. Nous espérons que cette discussion vous permettra de constater l’importance du sujet que nous allons traiter.

Mes invités pour cette émission sont le pasteur Bernard Westerveld de l’église réformée St-Marc à Québec et le pasteur-conférencier Luc Bussière qui est président de l’Association des établissements scolaires protestants évangéliques en francophonie.

Source »




[Pour les gens pressés, nous recommandons l'écoute à partir de la 15e minute. Rappelons cependant que la liberté scolaire est bien moindre au Québec qu'en France pour les écoles non subventionnées : pas de programme imposé en France juste un tronc de connaissances de base, pas de pédagogie imposée : l'affaire Loyola y est inconcevable, pas de grandes limitations à l'embauche des enseignants (pas de diplôme en enseignement par exemple)]

Autres liens audio : audio mp3 | iTunes | iPhone | Android | RSS

Voici quelques liens pour en apprendre plus sur M. Bussière ainsi que sur différentes établissements scolaires mentionnés du Québec :
Site personnel de M. Bussière
Établissement Daniel (France)
École chrétienne Emmanuel (Montréal)
École chrétienne l’Eau-Vive (Québec)
École chrétienne La Source (Sherbrooke) 
 

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Des cours de « médium » au cégep


Le cégep Montmorency à Laval proposait cet hiver des cours d'« éveil à la médiumnité » et de « compréhension de l'énergie universelle » offerts par une conférencière dirigeant ses clients vers des médiums qui communiquent «avec les personnes décédées» et « avec les animaux ».

Les quatre cours figuraient dans l'offre officielle du Collège Montmorency, à Laval, jusqu'à ce que La Presse communique avec l'établissement. Dans les heures qui ont suivi, l'institution a procédé à leur annulation et à leur retrait du site internet.

Plus de détails.

Que de progrès depuis l'abolition de l'affreux et rétrograde cours classique...




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Apocalypse, la 1re Guerre mondiale sur TV 5 Québec Canada

TV5 Québec Canada, après les télévisions francophones européennes, diffusera en mai Apocalypse, la 1re Guerre mondiale sur TV5. Les deux premiers épisodes de la série seront diffusés le lundi 5 mai, à 21 h et 22 h. Les épisodes seront diffusés tous les lundis soir du mois de mai à 21 h et en rediffusion les jeudis à 19 h. La qualité pédagogique de cette série, à notre sens, est bien réelle, mais nous pensons qu'il faut la suppléer par quelques explications de « texte ».

Les images rassemblées sont réelles bien que, pour des raisons techniques à l’époque, les images de bataille soient quasiment toujours posées après les faits. Il aura fallu trois années de travail minutieux pour réunir, restaurer, assembler, sonoriser tous ces précieux documents. La colorisation aurait nécessité 47 semaines à elle seule. Pour notre part, nous avons apprécié cette légère colorisation qui fera sans doute mieux accepter ce documentaire par le grand public. Certaines images de « gueules cassées » peuvent être difficiles à supporter. L'enfer en couleurs pastel.

L'œuvre est divisée en cinq étapes intitulées Furie, Peur, Enfer, Rage et Délivrance, les chapitres d'une histoire racontée par une voix douce dans sa forme, mais directive sur le fond, du cinéaste et comédien Mathieu Kassovitz, sur une musique du Québécois Christian Clermont. Le documentaire aborde également, bien que de façon succincte, le point de vue québécois (la conscription) et canadien (la crête de Vimy) de la guerre.

Sur le front de l’Est, la Russie envahit en 1914 la Prusse orientale :
des milliers de civils allemands fuient alors vers l’ouest de l’Allemagne.
Sur le plan visuel, il s'agit de documents visuels extrêmement intéressants, sans doute inédits, des images rarement vues comme celles qui montrent l'offensive turque dans le Caucase où l'on voit un chien qui déterre et mange un cadavre. Ou bien celles, assez étonnantes, du reporter américain Wilbur Durborough qui a obtenu l’autorisation de filmer les Allemands sur le front de l’Est en 1915.

On a bien, dans le premier épisode, cette impression d'une ­Europe insouciante, ceci pendant le printemps et l'été 1914, même dans les premières semaines après l'attentat de Sarajevo. Puis, c'est l'engrenage[1], l'ultimatum à la Serbie, le déclenchement de la guerre, les mouvements des combats, tout cela est restitué de façon claire et pédagogique.

Les commentaires sont pourtant parfois très orientés. Certaines phrases ressortent de vieux mythes de gauche, des lieux communs risibles sur un plan historique. Globalement, on a l'impression que c'est la caste dirigeante : les rois, les généraux et les patrons qui ont déclenché la guerre, et que les peuples sont les victimes sacrificielles de ce système. Il s'agit d'une vision marxiste classique, quasiment léniniste et même jaurésienne. Jaurès est d'ailleurs favorablement cité. Il est absurde de dire que les patrons français voulaient la guerre pour faire taire les ouvriers. C'est de la propagande de la CGT, le syndicat communiste, de 1920 !



La série insiste beaucoup tout au long des cinq épisodes sur les « empires », les faisant passer pour plus bellicistes que les républiques, alors qu'il n'y avait pas plus revancharde que la France (l'Alsace-Lorraine à reconquérir) et plus prêt à négocier la paix que l'empire austro-hongrois alors que les empires centraux n'étaient pas encore acculés à cette position.

La guerre ­résulte d'une multiplicité de facteurs, dont le jeu des alliances. Ce sont les nations qui ont préparé cela. Les peuples n'ont pas seulement subi, ils ont aussi été acteurs dans ce jeu-là. Le patriotisme a été fortement intériorisé aussi bien en France qu'en Allemagne. Tout le courant pacifiste à gauche s'efface dans une Union sacrée quand la guerre se déclenche. Le film ­évoque cela, mais de façon trop elliptique.




Au moment de la bataille de la Marne, en septembre 1914, Mathieu Kassovitz lit : « Le nombre inouï de morts n'arrête pas les grands chefs. » Qu'auraient-ils dû faire ? Arrêter la bataille et laisser les Allemands envahir toute la France ? Autre phrase étonnante : « Étran­gement l'im­mensité du carnage ne décourage pas le patriotisme des combattants. » Ce qui signifie que les auteurs trouvent étrange le fait que les soldats soient patriotes. Dans le dernier épisode, le commentaire irait même plus loin, il parlera du fait qu'on ait trop masqué la contrainte nécessaire exercée sur les soldats pour les faire combattre, le tout souligné par une musique dramatique et le visage apeurant de « gueules cassées ».

Il y a là un fort a priori idéologique. Ailleurs, à propos de la bataille de Tannenberg, les auteurs affirment : « Les Russes qui sont écrasés par le tsarisme et la religion. » Là encore, le commentaire est orienté : le tsarisme et la religion avaient-il plus abruti le peuple russe que la laïcité et la république le peuple français ? Les réalisateurs s'étonnent que Poincaré aille rendre visite au tsar Nicolas II parce que ce dernier serait un autocrate, c'est négliger la logique d'alliance entre la France et la Russie pour prendre en tenaille l'Allemagne que la France ne pouvait plus affronter seule étant donné son désavantage démographique. La France qui fut longtemps le pays d'Europe le plus peuplé avait connu une très faible croissance de sa population après la Révolution de 1789 alors que les autres pays, dont l'Allemagne, connurent une explosion démographique.

Les auteurs se raccrochent sans cesse à leur vision pacifiste un peu simplette, avec ces paroles prononcées dans le dernier épisode : « Toutes les guerres sont inutiles. » Voilà, c'est tout !

On regrettera que les téléspectateurs ne soient pas avertis qu'on leur présente (voir ci-dessous) des plans du film Verdun, vision d’histoire (1928), une fiction aux apparences de documentaire tournée en 1928 par Léon Poirier, comme s'il s'agissait d'images véridiques prises sur le fait. On notera dans la même séquence l'étrange prononciation anglaise (crown prince) qu'adopte Mathieu Kassovitz quand il parle du Kronprinz allemand. Il le répètera plusieurs fois.


Apocalypse, extrait 3, Verdun Extraits du film Verdun, vision d'histoire, une fiction aux apparences de documentaire tournée en 1928, présentés comme des images documentaires dans Apocalypse

Dans leur commentaire lu par le comédien Mathieu Kassovitz, les réalisateurs font preuve d’une certaine naïveté, au mieux. Ainsi, au sujet des monuments aux morts, ils remarquent : « Jamais rien n’est représenté de ce qu’il y avait derrière ces combattants, la contrainte et la répression. Malgré l’hécatombe, ces monuments veulent toujours convaincre qu’il est juste de tuer et de se faire tuer pour la patrie. »

Jamais de surcroît ne font-ils état du brassage des classes sociales au sein des tranchées, de la réconciliation de l'État laïc avec ces prêtres exemplaires dans les tranchées. Après la guerre 1914-1918, ayant reconnu la valeur de ces religieux au front et l'utilité de la religion dans ce genre de crise, on assistera d'ailleurs à un regain de liberté pour les écoles confessionnelles en France.

Apocalypse, la 1re Guerre mondiale est une série pédagogique, remarquable sur de nombreux aspects techniques, plaisante et utile à regarder, mais sans nuance dans ses commentaires, avec un certain parti pris idéologique désuet de lutte des classes, antireligieux et empreint d'un pacifisme simplet.




[1] Cet engrenage inéluctable est, toutefois, remis en cause dans certains ouvrages comme Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870, 1914, 1939) de Nicolas Saudray.


Voir aussi

Histoire — 1914. Une tragédie européenne

Un peu d'endoctrinement syndicalo-socialiste avec votre ECR ?

mardi 29 avril 2014

Sans discrimination positive, le poids des minorités diminue dans les universités américaines

La Cour suprême des États-Unis a récemment validé une loi du Michigan interdisant la discrimination positive dans l’enseignement supérieur. La Cour suprême des États confirmait ainsi la décision des citoyens du Michigan lors d’un référendum en 2006 qui interdit l’utilisation de la race comme critère d’admission dans les universités publiques de l’État.

C’est un coup porté aux mesures héritées du mouvement pour les droits civiques des années 1960. Sans discrimination positive, le poids des minorités diminue dans les universités américaines.

Depuis quelques années, huit États avaient interdit la discrimination raciale positive dans la sélection des étudiants. C’est le cas du Texas depuis 1997, de la Californie (1998) ou de la Floride (2001).

Les établissements les plus sélectifs de ces États ont connu une chute sensible du nombre d’étudiants noirs et hispaniques. À l’université du Michigan à Ann Arbor, le nombre de Noirs a baissé de 33 % depuis 2006, alors que les inscriptions augmentaient de 10 %.

En 1991, la Californie comptait 36 % d’Hispaniques en âge d’entrer à l’université, et cette minorité représentait 23 % des effectifs de l’université de Berkeley. Vingt ans plus tard, et alors que la communauté avait grossi (49 % de la population en âge d’entrer à l’université est désormais hispaniques), le campus de Berkeley n’en comptait plus que 11 %. Soit une chute de 38 points. Entre ces deux dates, un fait : en 1998, l’État a interdit toute discrimination positive dans les procédures d’admission universitaires.

Chiffres pour les Hispaniques à Berkeley (Californie)

Ces chiffres sont publiés, lundi 28 avril 2014, par le site du New York Times, qui présente vingt graphiques consacrés à l’évolution de la présence des minorités dans plusieurs prestigieuses universités publiques états-uniennes depuis 1990. Point commun de tous ces lieux de savoir, ils sont situés dans cinq des huit États où l’appartenance à une minorité ne fait plus partie des critères d’admission dans l’enseignement supérieur public.

Chiffres pour les noirs à Berkeley (Californie)

Autre exemple illustrant les effets négatifs de l’abandon de la discrimination positive, la proportion de Noirs inscrits à l’université de Californie, à Los Angeles, est passée de 8 % en 1997 — soit l’année juste avant l’interdiction dans cet État — à 2 % en 2011, alors que la population noire n’y a pas diminué entre ces deux dates.

La situation dans les universités en Floride, par contre, ne s’est pas détériorée pour les minorités. Le nombre des étudiants hispaniques y était, en 1990, de 4 % pour une population de 14 % en âge d’aller à l’université. En 2011, ce nombre avait grimpé jusqu’à 18 % alors que les Hispaniques représentent désormais 27 % des jeunes en âge à s’inscrire à l’université.

Huit États ont suspendu la discrimination positive

Le Michigan a voté en 2006 l’interdiction de la discrimination positive à l’entrée à l’université. Conséquence : la part des Noirs parmi les inscrits en première année dans la principale université est passée de 7 % à 5 %, et cela même alors que les jeunes Noirs de 19 ans étaient plus nombreux dans l’État.

Dans d’autres États cités par le New York Times, la différence entre la période qui précède et celle qui suit la fin de la discrimination positive n’est pas aussi flagrante. À l’université d’État de Washington, par exemple, l’interdiction votée en 1999 n’a pas empêché la part des étudiants hispaniques de continuer de croître, même si celle des Noirs a dans l’ensemble stagné.

Historique de la discrimination positive devant les tribunaux

La décision de la Cour suprême américaine interdisant la discrimination positive constitue un tournant. La plus haute juridiction du pays a jugé conforme à la Constitution cette loi qui interdit la prise en considération de la race ou du sexe pour les admissions à l’université. Dans une décision, rendue par six juges contre deux, un neuvième s’étant récusé, elle a renversé un arrêt d’une cour d’appel qui avait invalidé un article de la Constitution de l’État, estimant que les électeurs avaient parfaitement le droit de changer leur Constitution pour interdire à leurs universités une telle discrimination positive en faveur des minorités.

Après avoir fixé l’an dernier des limites à l’usage des quotas raciaux à l’Université du Texas, la Cour suprême confirme cette fois l’interdiction par la loi de toute préférence raciale à l’admission des universités de l’État. Cet amendement à la constitution de l’État interdit aux universités publiques, aux écoles et aux recruteurs pour emplois publics de « discriminer ou d’accorder un traitement préférentiel à tout individu ou groupe en fonction de la race, du sexe, de la couleur de peau, de l’ethnie ou de l’origine ». Le Michigan était soutenu devant la Cour suprême par les États de l’Arizona, de l’Alabama, Géorgie, Oklahoma et Virginie occidentale. Les médias progressistes américains n’ont pas hésité à parler du retour de la ségrégation sudiste et de la revanche de George Wallace, ancien gouverneur de l’Alabama.

Le concept de discrimination positive est né de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960. Toutefois, les quotas ethniques furent remis en cause dès 1978 par une décision de la Cour suprême, l’arrêt Bakke, qui ordonnait aux universités de promouvoir la diversité, mais sans la chiffrer de façon formelle. Ces dernières années, huit états avaient interdit la discrimination positive pour les procédures d’admission universitaires. C’était le cas du Texas depuis 1997, de la Californie (1998) ou de la Floride (2001)

Sources : New York Times (y compris graphiques traduits), Cour suprême des États-Unis, Le Monde.

Voir aussi

Discrimination positive : victoire partielle d’une étudiante blanche américaine

L’affirmative action au crible des discours néoconservateurs noirs (pdf, 12 pages)

Brésil — discrimination raciale et en faveur des diplômés des écoles publiques dans les universités

France — Discrimination positive dans les grandes écoles

Université contre la discrimination à l’encontre des handicapés mentaux...

Éthique — la discrimination est-elle un droit ?

Novlangue — OQLF prescrit « action positive » plutôt que « discrimination positive »

Québec — 60 % de la fonction publique est féminine, l’État se féminise et se « diversifie »

Recension de Economic Facts and Fallacies de Thomas Sowell





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Diplômés d'une université chrétienne ne pourront pratiquer le droit en Ontario et en Nouvelle-Écosse

L'Université Trinity Western en Colombie-Britannique dénonce la décision des barreaux ontarien et néo-écossais de rejeter ou restreindre l'accréditation de sa future faculté de droit. Rejet qui n'est pas motivé par des raisons liées aux manques de connaissances du droit par ses futurs diplômés, mais à cause de la conduite chrétienne qu'on leur demande d'observer pendant leurs études sur le campus.

L'établissement privé chrétien affirme que ces prises de position de ces barreaux ne respectent pas la liberté de religion.

« Nous sommes très déçus », a déclaré par voie de communiqué son président Bob Kuhn. « Ces décisions auront un impact sur tous les Canadiens et tous les croyants. Elles envoient le message qu'il est impossible d'avoir des valeurs religieuses tout en participant pleinement à la société. »

L'Université Trinity Western fait signer à ses 3600 étudiants et membres du personnel un code de conduite qui les empêche d'avoir des relations sexuelles « qui violent le caractère sacré du mariage entre un homme et une femme. » Cet engagement exige également que les enseignants, le personnel administratif et les étudiants s'abstiennent de commérer, de calomnier, de mentir, de tricher, de voler, de se saouler ou de s'adonner à la pornographie.

Les opposants disent que cette politique est discriminatoire envers les homosexuels et que le Canada ne peut tolérer une école de droit qui impose de la sorte des croyances chrétiennes traditionnelles. Durant la discussion avant le vote du Barreau ontarien, des membres du Conseil de direction du barreau ont déclaré que ce code de conduite était « odieux ». Seul l'aspect hétérosexuel du mariage semble avoir attiré les foudres des critiques, personne ne semble s'être offusqué du manque de liberté des hétérosexuels qui aimeraient forniquer ou s'enivrer sur place.

Dans un vote de 28 contre 21, le Barreau du Haut-Canada s'est prononcé contre l'attestation, ce qui signifie que les futurs diplômés en droit de l'université chrétienne de Colombie-Britannique ne pourront pas pratiquer en Ontario.

L'établissement étudie maintenant la possibilité de recours en justice, selon son président.

L'université ira tout de même de l'avant avec son projet de créer la seule faculté de droit au Canada dont les membres doivent s'engager à respecter son identité chrétienne, a indiqué M. Kuhn. En effet, plus tôt ce mois, le Barreau de la Colombie-Britannique a approuvé le projet d'école de droit de la UTW par un vote de 20 à 6.

Le Barreau de la Nouvelle-Écosse a décidé vendredi d'accorder une attestation conditionnelle à l'établissement qui envisage d'ouvrir sa faculté de droit en 2016. L'organisation n'acceptera les stagiaires diplômés de l'université que si elle renonce à ses principes et modifie son code de conduite.

En 2001, la Cour suprême du Canada a confirmé le droit de Trinity Western de fonctionner comme une université chrétienne selon ses valeurs chrétiennes, statuant que les politiques basées sur la foi de l'école ne doivent en aucun cas être interprétées comme un obstacle à l'accréditation. Huit des neuf juges du plus haut tribunal avaient déclaré que « [e]n tenant compte des préceptes religieux de l’UTW au lieu de l’incidence réelle de ces croyances sur le milieu scolaire, le BCCT [Collège des enseignants de la Colombie-Britannique] s’est fondé sur des considérations non pertinentes. Il a donc agi inéquitablement. » Le Collège des enseignants de la Colombie-Britannique n'avait eu à l'époque d'autre choix que d'approuver le programme de formation des enseignants de l'UTW.

Petite hypocrisie habituelle

Malgré sa décision à l'encontre des diplômés de l'UTW, le Barreau ontarien a déclaré qu'il « reconnaît les valeurs consacrées de la Charte canadienne des droits et libertés et le Code des droits de l'Ontario, y compris le droit à l'égalité et le droit à la liberté de religion, et la nature fondamentale de ces droits dans notre démocratie ».

Il ne manquait plus que le petit laïus sur le respect de la « diversité », entendre ici trouver l'homosexualité aussi normale et respectable que l'hétérosexualité et imposer ce point de vue à ceux qui ne l'acceptent pas.

Cette déclaration de principe en faveur de la liberté d'expression et de religion qui accompagne les décisions qui la bafouent n'est pas sans rappeler le scandale qui a suivi le limogeage de Brendan Eich. Brendan Eich est l'inventeur de Javascript, confondateur et directeur général de Mozilla qui développe le fureteur (navigateur internet) Firefox. Mozilla avait annoncé la « démission » de son directeur général parce qu'il avait soutenu financièrement une référendum contre le mariage homosexuel en Californie en 2008. Activité licite, le référendum ayant d'ailleurs approuvé avant qu'un juge unique renverse la décision. Rappelons qu'à l'époque le président Obama soutenait également (du moins officiellement) cette même définition traditionnelle du mariage. Le scandale chez Mozilla avait commencé à la suite d'une fuite (bien opportune) sur le fait que Brendan Eich avait fait un don à cette cause, don qui est théoriquement anonyme. Mais, selon Mark Steyn, l'administration fiscale américaine (IRS) a divulgué cette information à des groupes pro-LGBT.

Le président de Mozilla, Mitchell Baker, avait ensuite publié l'habituelle justification controuvée qui sonne creux : « Mozilla croit à la fois en l'égalité et la liberté d'expression. L'égalité est nécessaire à tout discours significatif. Et on a besoin de liberté d'expression pour lutter pour l'égalité. Défendre les deux en même temps peut être difficile. »

Passons sur le fait qu'il n'est pas évident que la stricte égalité s'applique en la matière : les mineurs sont exclus du mariage, les frères et sœurs ne peuvent pas non plus se marier, la polygamie demeure interdite, les époux de même sexe le sont par la nature du mariage si l'on considère que son objectif est d'abord la reproduction (rien n'empêche par ailleurs les personnes de s'aimer sans se marier).

Pour ce qui est de la liberté d'expression, les progressistes sont prêts à concéder que celle-ci est un droit, mais il ne s'agit pour eux que d'un droit parmi d'autres, un droit parmi une gamme de droits concurrents comme « l'égalité » et « la diversité ». Mais voilà il faut « établir un équilibre » parmi ces droits. Et cet « équilibre » signifie que vous ne pouvez pratiquer le droit en Ontario ou que vous êtes limogé si vous ne récitez pas le nouveau prêt-à-penser ou si vous êtes un apostat de la pensée collective progressiste.

Il est loin le temps où les progressistes considéraient la liberté d'expression comme primordiale. Cela s'appliquait quand ils ne tenaient pas les médias et les universités, ils n'étaient encore que des rebelles, des marginaux. La liberté d'expression leur était nécessaire. Maintenant qu'ils forment l'« élite » de notre société, la liberté d'expression ne saurait plus être tolérée pour exprimer des pensées impures, haineuses ou rétrogrades. Qui décide quelles sont ces pensées impies ? Il semble bien que ce soit cette même « élite » progressiste, juge et partie.

Voir aussi

Le « mariage gay » et la logique libertarienne new-yorkaise

 



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lundi 28 avril 2014

« L’anglais exclusif en 6e année : une improvisation irresponsable »

Lettre ouverte du 25 mars dernier de Charles Castonguay, professeur retraité de mathématiques à l’Université d’Ottawa.

« Quelle est la meilleure façon d’enseigner l’anglais au Québec ? Nous semblons incapables de nous appuyer sur des données objectives pour trancher la question. Le discours populiste occupe le haut du pavé et l’envolée idéologique tient lieu de raisonnement.

Quel est, par exemple, l’âge optimal pour commencer l’anglais ? Fort du préjugé populaire en faveur de l’apprentissage précoce d’une deuxième langue et sur la foi de quelques « projets pilotes », le gouvernement Bourassa du début des années 1970 a voulu faire commencer l’anglais dès la 1re année. Il tombait mal. À l’époque, une expérience britannique d’envergure concluait qu’à un nombre égal d’heures d’apprentissage, il valait mieux retarder l’enseignement d’une deuxième langue jusqu’à un âge où l’enfant est le plus en mesure d’en profiter.

On est arrivé à ce résultat en Angleterre en suivant un protocole rigoureux. Des dizaines de milliers de sujets expérimentaux ont commencé le français au début du primaire. À la fin du secondaire, on a comparé leur maîtrise du français à celle de dizaines de milliers de sujets témoins qui l’avaient commencé trois ans plus tard, tout en ayant accumulé autant d’heures de français que les sujets expérimentaux.

Des recherches réalisées dans d’autres pays ont abouti au même constat. La commission Larose a par conséquent recommandé en 2001 de ne commencer l’anglais qu’à la fin du primaire, en l’enseignant de façon concentrée au dernier cycle ainsi qu’au secondaire.

Qu’importe. Attentif au seul préjugé populaire, Jean Charest a jugé que le fruit était mûr. En arrivant au pouvoir en 2003, il impose l’anglais en 1re année partout.

En fin de mandat, il refait le coup. Il décrète en 2011 l’enseignement « intensif » de l’anglais en 6e année dans toutes les écoles.

L’expression est trompeuse. Il s’agit de l’enseignement exclusif de l’anglais — à l’exclusion de toutes les autres matières ! — durant la totalité de la seconde moitié de la dernière année du primaire.

Comme d’habitude, le décret ne s’appuie que sur des « projets pilotes » menés par-ci par-là. Toujours avec le même succès, à en croire la Société pour la promotion de l’enseignement de l’anglais au Québec (SPEAQ), un lobby financé par Patrimoine canadien.

Le gouvernement Marois n’a pas mis fin à cette improvisation. Tout au plus a-t-il ralenti la cadence en renvoyant au conseil d’établissement de chaque école la décision de mettre le plan Charest en œuvre ou non. Sur quoi pourra-t-on fonder cette décision ?

Le gouvernement Marois a aussi confié à l’ENAP le soin d’évaluer l’enseignement exclusif de l’anglais en 6e année. Sur quoi l’ENAP s’appuiera-t-elle ?

Une évaluation adéquate comparerait le niveau atteint en anglais, en français et en mathématiques à la fin du secondaire par des sujets expérimentaux passés par l’anglais exclusif en 6e, avec le niveau atteint par des sujets témoins qui auraient bénéficié d’une augmentation identique mais plus étalée du nombre d’heures d’anglais au dernier cycle du primaire et au secondaire.

Comme celle réalisée en Angleterre, une telle évaluation ne se fait pas en criant lapin. Le rapport de l’ENAP ne pourra donc pas être concluant. Or, le temps presse. S’il devient premier ministre, Philippe Couillard s’est engagé à relancer l’anglais exclusif en 6e.

Cet engagement est-il responsable ? L’électeur est réduit à en juger avec les moyens du bord, soit les données du recensement.

La SPEAQ assure qu’après être passé par l’anglais exclusif, « l’élève s’exprime avec aisance et utilise un vocabulaire et des expressions variés dans une multitude de situations ». Quasiment tous devraient donc pouvoir soutenir une conversation en anglais, c’est-à-dire être bilingues selon le recensement. [Un Québec entièrement bilingue est-ce là la seule mesure de succès, de prospérité ?]

Comme exemple de réussite, la SPEAQ cite à répétition le projet pilote d’anglais « intensif » mené dans la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean. La CSLSJ s’est appliquée à répandre cette méthode dans ses écoles primaires dès 2005. Le recensement de 2011 devrait par conséquent révéler un niveau élevé de bilinguisme parmi ses écoliers.

Pas du tout. Il n’a compté que 10 % de bilingues parmi les enfants francophones âgés de 10 à 14 ans dans la CSLSJ.

Peut-être est-ce mieux qu’ailleurs ? Non plus. Dans les trois autres commissions scolaires du Saguenay–Lac-Saint-Jean, où l’enseignement « intensif » de l’anglais était moins répandu, le taux correspondant se situait entre 7 et 11 %. Aucune différence significative avec la CSLSJ.

Le niveau était-il encore plus médiocre auparavant ? Pas davantage. En 2006, le taux de bilinguisme était de 9 % parmi les 10-14 ans dans la CSLSJ. Aucune évolution significative, donc.

Le site de Statistique Canada remonte jusqu’au recensement de 2001 pour les agglomérations urbaines. Celle d’Alma regroupe 63 % de la population de la CSLSJ. Le taux de bilinguisme des 10-14 ans y était de 13 % en 2001, 10 % en 2006 et 11 % en 2011.

En définitive, l’anglais spécialement intensif dans la CSLSJ depuis 2005 n’a rien donné de plus que son enseignement plus habituel offert auparavant ou dans les trois commissions scolaires avoisinantes.

La SPEAQ nous assure encore que « les élèves ayant suivi un cours intensif au primaire ont maintenu un niveau élevé de compétence fonctionnelle en anglais [au secondaire] et tiennent à [le] maintenir en lisant, en regardant la télévision, en cherchant des occasions de parler en anglais, en naviguant sur Internet, et ce, tout en anglais ». [En s'assimilant donc à l'anglosphère ?] Or sur le territoire de la CSLSJ, 29 % des 15-19 ans étaient bilingues en 2011, comparativement à un taux variant entre 28 et 30 % dans les trois commissions scolaires avoisinantes. Le taux dans la CSLSJ était de 28 % en 2006.

Rien ne fait ressortir non plus du rang le degré de bilinguisme en 2011 des jeunes francophones du Saguenay–Lac-Saint-Jean et, en particulier, de la CSLSJ, par comparaison avec les taux correspondants en 2011 dans les autres régions administratives à population très fortement francophone. Bref, une surdose d’anglais au dernier cycle du primaire ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau, sans effet durable. [Mais quel effet sur la maîtrise des autres matières qui ne sont plus enseignées comme le français ?]

L’efficacité tant vantée de l’anglais «nbsp;intensif » serait-elle une fumisterie ? Les données de recensement indiquent que oui. Certes, elles ne permettent pas d’évaluer l’effet d’un arrêt de l’enseignement des mathématiques et du français, par exemple, à la fin du primaire, sur le degré d’aisance des élèves dans ces matières l’automne suivant, en arrivant au secondaire. Mais de toute évidence, cet effet ne saurait être positif. »

Voir aussi

Priorité du nouveau ministre Bolduc : renforcer l'immersion en anglais et la médicamentisation ?

« Mensonges et manipulations politiciennes du ministre Bolduc »

Québec — L’anglais intensif à toute vapeur

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Écoles lavalloises — vague d'immigration, pauvreté et tensions raciales

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Le Québec, champion du RitalinMC.

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La déséducation




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L'écart de salaire entre diplômés du secondaire et de l'université diminue

Aller à l'école avec pour gagner plus peut constituer une erreur stratégique, selon une étude de Statistique Canada sur l'écart entre les revenus des jeunes diplômés.

L'étude démontre que les diplômés du secondaire ont rétréci l'écart de salaire horaire qui les sépare des diplômés universitaires. Du moins, c'est le cas pour les cohortes étudiées, soit celles des années 2000-2002 à 2010-2012 au Canada. Cette étude ne prend pas en compte le coût d'obtention du diplôme universitaire (endettement et manque à gagner par rapport aux jeunes qui commencent à travailler dès la fin du secondaire).

Les jeunes diplômés du secondaire, âgés de 20 à 34 ans, ont haussé leur salaire horaire pour le faire passer de 68 % à 75 % de celui gagné par leurs congénères détenteurs d'un baccalauréat.

Les femmes du même âge ont également rétréci cet écart, faisant passer leur salaire horaire de 64 % à 68 % de celui d'une détentrice d'un baccalauréat du même âge au cours de la période.

L'essor du secteur pétrolier des années 2000 et l'augmentation marquée du nombre relatif de titulaires d'un baccalauréat sont notamment responsables du rétrécissement de cet écart dans la rémunération horaire en dépit de l'écart de scolarisation.



L'expansion pétrolière et son impact sur la croissance économique seraient ainsi responsables du cinquième de ce rétrécissement d'écart du salaire horaire entre les deux groupes, selon l'étude. L'embellie de l'industrie pétrolière a davantage fait augmenter la demande pour des travailleurs plus faiblement scolarisés.

Le nombre de jeunes femmes titulaires d'un baccalauréat a augmenté de 42 % pendant que le nombre de titulaires d'un diplôme de niveau secondaire augmentait de 5 %.

Chez les hommes, le nombre de bacheliers a augmenté de 30 % au cours de la même période pendant que le nombre de diplômés du secondaire augmentait de 16 %.

L'étude précise que la forte augmentation de bachelières est responsable de 40 % de la réduction de l'écart des salaires chez les femmes, alors que l'augmentation de ce nombre de diplômés n'a eu que peu d'effet sur la variation de l'écart salarial du côté masculin.


En revanche, la différence des taux d'emploi à temps plein s'est accentuée. La proportion des jeunes bachelières occupant un emploi à temps plein est demeurée autour de 63 % au cours de la période, alors que ce taux est passé de 49 % à 44 % pour les diplômées du secondaire.

Chez les hommes, le taux d'occupation d'un emploi à temps plein est passé de 68 % à 61 % pour les diplômés du secondaire pendant qu'il passait de 72 % à 68 % pour les bacheliers.

L'étude « Salaires et taux d'emploi à temps plein des jeunes titulaires d'un diplôme d'études secondaires et des jeunes titulaires d'un baccalauréat, 1997 à 2012 », s'appuie sur les données de l'Enquête sur la population active des jeunes hommes et femmes de 20 à 34 ans de 1997 à 2012.

Résumé

Trois grandes constatations se dégagent de l’étude.

Premièrement, alors que la hausse des prix mondiaux du pétrole qui a eu lieu pendant la plupart des années 2000 a eu tendance à réduire l’avantage salarial lié aux études chez les jeunes hommes ainsi que chez les jeunes femmes, l’effet des autres facteurs déterminants variait selon le sexe. Les augmentations du salaire minimum réel et de l’offre relative de titulaires d’un baccalauréat ont joué un rôle important pour les jeunes femmes, mais pas pour leurs homologues masculins. Les variations du taux de syndicalisation et de l’importance relative de l’emploi temporaire ont eu une incidence sur l’avantage salarial lié aux études chez les jeunes hommes, mais non chez les jeunes femmes.

Deuxièmement, les variations du salaire minimum réel semblent avoir eu un effet double chez les jeunes femmes. Alors que la hausse du salaire minimum réel était associée à une diminution des écarts salariaux entre les niveaux de scolarité, elle était également associée à un accroissement des différences de taux d’emploi rémunéré à temps plein. Ce résultat met en relief le fait que les changements institutionnels pourraient avoir un effet différentiel sur les résultats des travailleurs, c’est-à-dire qu’ils pourraient modifier la structure de la rémunération et de l’emploi de façons différentes.

Troisièmement, la diminution des écarts salariaux entre les jeunes titulaires d’un baccalauréat et ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires occupant un emploi à temps plein a été compensée par un accroissement des différences de taux d’emploi rémunéré à temps plein entre ces deux groupes. Par conséquent, les différences entre les gains hebdomadaires moyens non conditionnels ou la rémunération annuelle moyenne des jeunes titulaires d’un baccalauréat et de ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires ne présentaient aucune tendance durant la période de référence de l’étude. Cette constatation est importante, car elle enrichit le débat sur l’inégalité des gains entre les titulaires d’un baccalauréat et ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires. Elle montre que, même si l’inégalité de la rémunération annuelle entre les deux groupes ne présentait aucune tendance durant les années 2000, l’inégalité des salaires horaires (ou des salaires hebdomadaires) entre les deux groupes s’est amenuisée en raison de plusieurs facteurs, dont les fluctuations du prix du pétrole, la hausse du salaire minimum réel et les effets de l’offre relative de main-d’œuvre. En résumé, après s’être accentuées de 1980 à 2000, les différences de prix de la main-d’œuvre selon le niveau de scolarité ont effectivement diminué chez les jeunes travailleurs au cours des années 2000.

Voir aussi

Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

Les attentes salariales des étudiants canadiens sont irréalistes

Pourquoi l'université coûte tellement cher aux États-Unis

La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?

Mark Steyn et l'université américaine

Recension de Economic Facts and Fallacies de Thomas Sowell

États-Unis — Diplômés et surendettés





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vendredi 25 avril 2014

Priorité du nouveau ministre : renforcer l'immersion en anglais et la médicamentisation ?

Yves Bolduc, nouveau ministre de l'Éducation du Parti libéral du Québec (PLQ), compte aussi « ranimer » le dossier des cours d'anglais intensifs (uniquement) en sixième année du primaire.

Dans un entretien avec Le Soleil, le ministre a déclaré « On est absolument pour. L'orientation, c'est que tous les étudiants de sixième année puissent avoir accès à l'anglais intensif. » Cette « offre » se fera sans doute — comme si souvent au Québec — en rendant la matière à la mode obligatoire :  « Probablement que ça va être ça », avant de préciser qu'il n'a pas encore en main toutes les informations pour prendre une décision définitive.

Pour justifier cette imposition, M. Bolduc dit n'avoir rencontré aucun parent qui voudrait que ses enfants ne connaissent pas l'anglais. Petite remarque démagogique : qui dit que les besoins sont pareils partout ? Faut-il imposer l'anglais à l'école à Montréal pour que les écoliers se débrouillent en anglais ? Quel niveau d'anglais faut-il que les écoliers atteignent ? Des linguistes affirment qu'à même dose d'anglais, l'apprendre au secondaire est plus efficace pourquoi alors l'imposer au primaire à la place des matières de base ? (Déjà que l'emploi du temps est grugé par le cours idéologique cher aux mêmes libéraux d'éthique et de culture religieuse...)

Entretemps, le niveau de lecture en français des écoliers québécois francophones a fortement baissé récemment. Voir ici et ici.

Le ministre compte également s'attaquer au décrochage scolaire durant son prochain mandat. Il croit qu'une piste de solution repose dans la collaboration avec les autres ministères. Par exemple, il estime que si l'on diagnostique un trouble de déficit de l'attention chez un enfant et qu'on le médicamente, l'effet se fera sentir à l'école. Rappelons que, plusieurs mettent en doute la réalité de cette épidémie de trouble de l'attention, que les jeunes écoliers québécois sont déjà parmi les plus « médicamentés » et que ce traitement n'a pas prouvé son efficacité. (Voir ci-dessous.)

Voir aussi

« L’anglais exclusif en 6e année : une improvisation irresponsable »

Recul du français comme langue de travail au Québec et à Montréal

Lecture — la catastrophe québécoise

La langue de travail au Québec - Le bilinguisme prend le pas sur le français

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La déséducation





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jeudi 17 avril 2014

Malaise de l'Occident — Vers une révolution conservatrice ?


Présentation de l'éditeur

L'état de crise générale qui règne aujourd'hui dans la société française, comme l'a révélé, entre autres, l'ampleur sans précédent de la « Manif pour tous », menace aujourd'hui l'universalité même de notre modèle sociopolitique national. Depuis que les trois notions qui fondent nos « valeurs républicaines » - liberté, égalité, fraternité - ont été détournées de leur sens véritable. La « liberté », devenue illimitée, consacre un sujet dominé par son seul ego, l'« égalité" est désormais synonyme d'une abolition de toute différence, fût-elle biologique, et la « fraternité » se réduit à des promiscuités imposées. D'une promesse d'élévation citoyenne passant par l'accession de tous à l'autonomie, les principes des Lumières semblent bien conduire aujourd'hui à la négation même de ce qui définit notre humanité. Comment pareille grandeur humaniste a-t-elle pu dégénérer, en moins de trois siècles, en humanitarisme hygiénique de base ? Ne faut-il pas chercher dans l'échec métapolitique du libéralisme mondialisé la réponse à cette question, qui dépasse de loin la banale scission gauche/droite ? Paul-François Paoli passe au crible les mensonges et les contradictions criantes de la « religion laïque » en convoquant tour à tour dans le débat saint Augustin, Nietzsche, Raymond Boudon ou encore Pierre Manent.

Critique du Figaro

La déroute des socialistes aux municipales illustre en profondeur un changement d’époque. Quels que soient les thèmes abordés, les Français, dans leur majorité, ne pensent plus selon les concepts qui ont fait les succès de la gauche. Une tendance que confirme Paul-François Paoli, essayiste et chroniqueur au Figaro littéraire. Poussant loin la généalogie intellectuelle, l’auteur remonte jusqu’à la Révolution française et à son rêve de régénération de l’humanité, ambition qui, selon Paoli, porte deux cents ans plus tard des fruits mortifères. Liberté ? Devenue un absolu, cette idée dissout le bien commun en autorisant l’individu qui s’en prévaut à ne faire que ce qui lui plaît. Égalité ? Le concept s’est transformé en machine de guerre assignée à la chasse aux différences, y compris celles, anthropologiques, qui distinguent l’homme de la femme. Fraternité ? Qu’en est-il quand le recul du lien national au profit des communautarismes aboutit à édifier des murs entre les hommes qui vivent sur le même territoire ? Dans sa conclusion, prenant le contrepied du relativisme et de la « théologie des droits de l’homme », Paoli plaide pour la nécessité des normes, des frontières et des distinctions, ajoutant que la tradition catholique « paraît la mieux armée pour résister aux mirages subversifs de la postmodernité ». Appelant de ses vœux une « révolution conservatrice », il achève de bousculer le politiquement correct, ce qui confère à cet ouvrage bien sérieux son caractère jubilatoire.


Malaise de l'Occident : Vers une révolution conservatrice ?
par Paul-François Paoli
publié chez Pierre-Guillaume de Roux Éditions
le 20 mars 2014
à Paris,
303 pages.
ISBN-13: 978-2363710840





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mercredi 16 avril 2014

Pauline Marois, la famille et la déconfessionnalisation des écoles

Pauline Marois en des temps plus glorieux
Concert d'éloges aujourd'hui sur la radio et la télévision d'État au sujet de Pauline Marois. On aurait cru assister à de longs éloges funèbres, rien que des points positifs, aucune critique.

Selon la SRC (radio), Mme Marois a beaucoup fait  « pour la famille ». Il vaudrait mieux dire qu’elle a fait beaucoup pour étendre l’influence de l’État dans la sphère familiale : son réseau de garderies extrêmement coûteux vise d’abord à ce que les femmes n’élèvent pas elles-mêmes leurs enfants en bas âge, mais les confient à des tiers payés et surveillés par l’État, pendant que les femmes travaillent à l’extérieur du foyer. Ces garderies n’ont pas eu globalement de vertus positives sur l’instruction des tout-petits, sur leur comportement, ni probablement sur la démographie (voir les liens ci-dessous). Pour certaines familles de la classe moyenne supérieure qui voulaient trouver des places de garderie à bon marché, cette politique a été bénéfique puisqu'elles sont fortement subventionnées par l'ensemble des contribuables. Mais cela s’est accompagné d’un manque de liberté, d'un manque de choix de modèles de gardes (il faut passer par ces garderies homologuées) et une absence inique d’aide pour les familles qui veulent élever elles-mêmes leurs enfants en bas âge. En quoi ces garderies Marois ont-elles donc été positives « pour la famille » québécoise moyenne ? On aurait pu donner l'argent aux parents et leur laisser le choix de garde de leurs enfants. Mais cela n'était sans doute pas assez dirigiste.

Le décrochage scolaire pour Pauline Marois en 1996
Pour ce qui est de la déconfes­sion­na­li­sation du réseau scolaire, nous ne reviendrons pas ici sur les pro­messes reniées de Mme  Marois : les écoles individuelles pourraient rester confessionnelles seules les commissions seraient linguistiques, le cours de religion demeurerait (voir lien ci-dessous), etc.

Nous avons trouvé comique quand Louise Harel a déclaré au micro du 15-18 (radio) à 16 h 46 que la décon­fession­na­lisation a été une très bonne chose, surtout à Montréal, pour y intégrer les enfants d'im­migrants. Le journaliste amorphe de la SRC n’a pas réagi.

Mais cette affirmation résiste-t-elle à l’épreuve des faits ? En quoi une école publique laïciste en français intègre-t-elle mieux les immigrés qu’une école publique catholique ou protestante en français ? Rappelons que les immigrés sont souvent plus religieux que les Québécois de souche... Faut-il rappeler que, dans les pays où des écoles religieuses sont totalement subventionnées, comme la France ou la Belgique, les immigrants s’y inscrivent en masse et la préfèrent à l'école publique « laïque ». Certaines écoles « catholiques » en France ont ainsi 90 % d’élèves musulmans… Pourquoi ? Parce qu’on y respecte plus la religion, la morale traditionnelle, la discipline, parce qu’on n’en a pas évacué Dieu, parce qu’on n'y enseigne pas la théorie du genre, etc.

Voir aussi

Étude sur les garderies qui se paieraient d'elles-mêmes : la multiplication des pains.

« Le Québec, leader en matière de petite enfance ».

Étude Fortin, Godbout sur les garderies : « étude loufoque », système injuste, Ottawa premier gagnant

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire

Pauline Marois embobine Guy A. Lepage sur le dossier des CPE

Comment Pauline Marois modifie une constitution... et une charte

Selon les secteurs géographiques, les écoles privées catholiques peuvent accueillir jusqu’à 90% de musulmans.

Québec — La popularité des écoles privées et plus particulièrement catholiques augmente.

En Belgique, les élèves musulmans aiment l'école catholique.




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Démographie et déflation


Le chroniqueur financier Marc Fiorentino revient sur les liens entre la démographie.

J'ai toujours été passionné par l'impact de la démographie sur les cycles économiques. Le timing de la crise de 2008 est troublant: c'était le point de basculement des baby boomers vers le papy boom. Et aujourd'hui une des causes de la tendance à la déflation est le vieillissement de la population. Le cas du Japon est une illustration spectaculaire.

Le très vieux Japon

Si le Japon se débat avec la déflation depuis si longtemps c’est aussi du fait de sa population. Pour la troisième année consécutive, la population Japonaise a baissé. 127 millions d’habitants. Avec un taux de natalité et de fertilité parmi les plus faibles du monde. Pour la première fois de son histoire, les seniors de plus de 65 ans ont dépassé le quart de la population ; la population en âge de travailler est au plus bas depuis 32 ans, et il y autant de seniors de plus de 75 ans que de jeunes de moins de 14 ans.

Le reste du monde développe vieillit aussi 

La situation au Japon est certes très spécifique notamment du fait de l’absence d’immigration. Mais les pays développés subissent à des degrés différents une accélération du vieillissement de la population. C’est même le cas en Chine. Et c’est un des facteurs d’explication du cycle de croissance molle dans lequel nous sommes entrés. La déflation pourrait venir du vieillissement de la population.
Voir aussi

Chute record de la population japonaise en 2012


Japon — Les vieux priés de mourir, et vite !

Japon — les adultes consomment désormais plus de couches que les bébés

Japon — malaise démographique





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France — école catholique scrutée par l'État parce qu'elle enseigne la doctrine catholique ?

L'État français a décidé de passer à l'offensive dans ce que l'on nomme « l'affaire du lycée Gerson ».

Le groupe scolaire Gerson sera donc soumis à une inspection, réclamée par le ministre de l'Éducation nationale, le socialiste Benoît Hamon.

Selon le ministère socialiste, l'inspection devra aussi déterminer « dans quelle mesure ce qui relève de l'éducation nationale dans le respect du contrat souscrit avec l'État [...] est respecté ».

Une polémique, suscitée par la mairie socialiste de Paris, agite le lycée catholique sous contrat Gerson, du XVIe arrondissement de Paris. Des enseignants, des élèves et leurs parents s'inquiètent du contenu des enseignements catholiques de ce lycée. En cause, des interventions de l'association Alliance Vita (pro-vie), aux séances de catéchèse, au cours desquelles la position de l'Église catholique de l'avortement est clairement enseignée, à savoir qu'il s'agit d'un meurtre.

Pour l'Alliance Vita, « on dirait que certains souhaitent que le sujet de l’interruption volontaire de grossesse reste tabou. Pourtant, le sujet de l’avortement est un vrai sujet de société qui mérite d’être abordé auprès des jeunes. La prévention de l’IVG des mineures est une préoccupation nationale qui a donné lieu à plusieurs rapports ministériels et parlementaires ces dernières années. Alliance VITA aborde cette réalité sans stigmatiser personne, à partir de son expérience d’écoute et d’accompagnement des femmes et des couples. »

La mairie socialiste de Paris s'en est émue et a publié un communiqué réclamant une inspection de ce lycée trop catholique :

« Le lycée reconnaît avoir fait intervenir sans contrôle, auprès de jeunes élèves, l’association Alliance Vita, proche du mouvement Opus Dei [horresco referens]. Les propos contre la contraception et l’avortement qui auraient été proférés hier par cette association au sein du Lycée ont manifestement pour but de manipuler les consciences des jeunes élèves.

Nous dénonçons fermement ces propos qui soumettent les élèves parisiens à une guerre idéologique d’un autre temps. [...] La Mairie de Paris demeure vigilante quant au respect du droit de chaque adolescente et adolescent d’être informé sur sa sexualité et les moyens de contraception existants, au moyen d’informations validées par les professionnels.

Nous demandons aujourd’hui au Rectorat de diligenter une enquête administrative au sein de ce lycée privé sous contrat, soumis au respect des devoirs et règles républicains, et faire toute la lumière sur les évènements du lundi 14 avril. »

La promotion de l'avortement et de la contraception, gratuits et obligatoires, un « devoir républicain » ?

Aucune plainte des parents ou des enseignants n'est parvenue aux autorités, le ministère réagit sur dénonciation dans la presse et la mairie socialiste de Paris : « Nous n’avons eu aucune remontée des parents ou des professeurs. L’information selon laquelle des familles auraient été heurtées par certains propos nous est parvenue via la presse », dit-on au rectorat de Paris.

Entretemps, l’association Alliance Vita porte plainte pour diffamation :
« Deux membres de l’association ont été accusées anonymement de propos outranciers qu’elles n’ont jamais tenus. Ces termes sont étrangers non seulement au vocabulaire de VITA mais aussi à son état d’esprit et à son approche des questions liées à la vie. VITA dénonce donc fermement le mensonge, et le procédé lâche visant à salir son image et à jeter le discrédit sur son travail ; elle va porter plainte pour diffamation. Les accusations anonymes sont inquiétantes et inacceptables, et VITA souhaite que la lumière soit faite sur ces propos calomnieux. »





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L’essor de l’école privée pour les pauvres en Inde

Un cercle de réflexions, l’India Institute, vient de publier une étude portant sur la scolarisation des enfants dans la région du Bihar, une étude de ce type à l’échelle d’un pays aussi peuplé que l’Inde étant sans doute très difficile à réaliser.

L’étude démontre que l’État n’a pas la moindre idée du nombre d’écoles privées actives sur son territoire. Il en dénombrait 350 alors qu’il y en avait 1 574 ! Ce sont des écoles privées à prix modique (low cost private schools) qui prennent en charge essentiellement des classes moyennes et des populations pauvres. L’étude a prouvé que 68 % des parents préfèrent envoyer leurs enfants dans une école privée non subventionnée plutôt qu’à l’école publique pourtant intégralement soutenue par l’État et ouvrant droit à bien des avantages comme un uniforme, la cantine gratuite (parfois une chose dangereuse), un diplôme reconnu et la facilité de réintégrer l'école publique si les revenus de la famille venaient à baisser. Cette situation peut donc surprendre.

Colère des Indiens après l'empoisonnement d'écoliers à l'école publique (Bihar)

L’étude montre que la raison du succès du privé tient au plus faible taux d’absentéisme des professeurs (10 % contre 36 % dans les écoles publiques) et aux plus faibles effectifs (21-26 élèves contre 42 par classe dans le public). Aux tests (et en particulier au test annuel ASER), les écoles privées ont de meilleurs résultats que les écoles publiques.

Face au nombre croissant d’écoles privées, l’État a décidé de faire fermer, par la Loi sur le droit à l’éducation (Right to Education Act), les écoles privées non agréées sous prétexte qu’elles violeraient la législation sur les minima salariaux des professeurs et la taille des terrains de sport… Cette étude affirme qu’il serait immoral de faire fermer les écoles privées, tant que l’État ne peut pas garantir un service public de qualité, car ce serait pénaliser les pauvres.

Pour les auteurs de cette étude réalisée avec l’aide de l’Université de Manchester, la qualité de ces écoles privées non subventionnées vient de leur exposition à la compétition des autres écoles qui les pousse à l’excellence. Inversement, la dégradation de la qualité de l’école publique est née de l’absence de lien entre le paiement du professeur et son implication dans son travail. L’absentéisme des fonctionnaires de l’enseignement n’est pas du tout sanctionné.

Pour sortir l’école publique de l’impasse, l’institut recommande d’instaurer un test national et d’autoriser les écoles privées si les résultats de leurs élèves aux tests sont satisfaisants et que les normes de sécurité minimales sont respectées. Pour eux, la bonne nouvelle, c’est l’implication des parents pauvres dans l’éducation de leurs enfants qui est prouvée par l’essor des écoles privées dans les quartiers pauvres. Elle mérite d’être encouragée, et non pénalisée dans le cadre de leur objectif national de « l’éducation pour tous ».

Consulter le rapport : The Private School Revolution in Bihar, Findings from a survey in Patna urban




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Georges Leroux dans un film dénonçant la « violence policière »

Georges Leroux, un des pères du cours d'Éthique et de culture religieuse (ECR), a participé à un petit documentaire qui dénonce la « violence policière », L'Étau.


Georges Leroux commence à parler à partir de 5:15 min.

L'Étau raconte d'abord la manifestation (déclarée illégale) contre la brutalité policière [organisée par le COBP – Collectif opposé à la brutalité policière] du 15 mars 2014 alors que plus de 450 personnes ont été arrêtées avant même que le cortège ne se mette en marche. Puis, il est question de la répression policière de façon plus large et plus spécifiquement depuis 2012, du traitement médiatique qui, « par son silence, la cautionne ainsi que du contexte social et politique actuel ».

Voir aussi

George Leroux : L’État doit viser à déstabiliser les systèmes absolutistes de croyance des parents.

« Georges Leroux est mon gourou », déclare le directeur de la fédération des écoles privées au sujet d'ECR.

Georges Leroux – le pluraliste jacobin (1 sur 2).

Georges Leroux – le pluraliste messianique (2 sur 2).





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Orthographe rectifiée en français acceptée au primaire par le Ministère de l'Éducation

Dans les écoles du Québec, l’orthographe d’au moins 3000 mots fréquents doit être acquise à la fin du primaire. Le monopole de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) offre maintenant aux enseignantes et aux enseignants une liste de référence.

Dans cette liste, la nouvelle orthographe est donnée avec la mention « OR » (orthographe rectifiée) pour chaque mot touché.

Par exemple, on trouve dans la liste du ministère :
apparaître / apparaitreOR

asseoir / assoirOR

brûlure / brulureOR

événement / évènementOR

L’orthographe rectifiée est donc acceptée par le ministère (MELS).

En effet, vous constaterez que l’orthographe traditionnelle et l’orthographe moderne sont placées sur un pied d’égalité dans la liste. Il s’agit de deux variantes permises pour un même mot, comme déjà on avait clé / clef, ou encore cuillère / cuiller.


Présentation de la liste orthographique du MELS :
https://www7.mels.gouv.qc.ca/DC/liste_orthographique/index.php.


Liste complète en ligne :
 https://www7.mels.gouv.qc.ca/DC/liste_orthographique/index.php?page=ensemble


Interface Web avec possibilité de tris :
http://www.franqus.ca/MELS/liste_orthographique/outil_de_recherche/

Accès à la version PDF :
http://www.mels.gouv.qc.ca/references/publications/resultats-de-la-recherche/detail/article/liste-orthographique-a-lusage-des-enseignantes-et-des-enseignants/




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vendredi 11 avril 2014

(Rediff) « Le Club des Cinq » caviardé car trop politiquement incorrect et à la langue trop compliquée

Celeborn, « un professeur pas toujours à l'heure », analyse sur son carnet le pays des merveilles dans lequel il est tombé. Cette semaine, le blogueur nous montre comment les nouvelles éditions du « Club des cinq », ces fameux romans policiers pour enfants et ados, sont d'abord réécrites dans un français moins compliqué pour les nouvelles générations, et ensuite, expurgées de tout politiquement incorrect. Un billet très révélateur de notre époque. 

Je ne sais si, comme moi, vous fûtes bercés durant votre enfance par Claude, Mick, François, Annie et Dagobert. Je dois dire que je garde du Club des 5 d'Enid Blyton un excellent souvenir : des aventures extraordinaires, des personnages attachants auxquels on s'identifiait facilement, un super-chien presque humain dans ses réactions… Bref, le Club des 5 fut une vraie étape de mon enfance.

Or donc j'ai un jour entendu qu'il y avait quelque chose de pourri au royaume de la Bibliothèque rose. Je ne parle pas ici de la présentation « marketing » de la collection affreuse, ni même des horribles illustrations de couverture qui ont remplacé les beaux dessins d'époque (qui ont d'ailleurs disparu des pages intérieures, alors qu'ils y rythmaient auparavant l'intrigue)… je parle de la traduction. « Traduction revue », me dit mon édition contemporaine. Et pour cause ! Traduction massacrée serait en fait le terme le plus approprié. Je vous propose donc un petit comparatif entre la traduction originale et celle que l'on peut trouver aujourd'hui dans les librairies, avant d'essayer de tirer de tout cela quelques enseignements. Je m'appuie pour ce faire sur le titre Le Club des Cinq et les saltimbanques, renommé depuis Le Club des Cinq et le Cirque de l'Étoile. À lire pour savoir quoi acheter à notre enfant, petite nièce, arrière-cousin, fils des voisins...
 
I- Oui, oui, tout a changé ! (comparaison d'ensemble)
 
À commencer par le titre, donc, qui évacue le mot « saltimbanque », probablement jugé pas assez politiquement correct (vous verrez, l'accusation n'est pas gratuite). Rien à voir avec une volonté de se rapprocher du titre anglais, au passage.
 
1) Il est une fois

Modification la plus radicale : le récit n'est plus au passé simple, mais bien au présent !

Claude soupira → Claude soupire
 
2) On n'est pas des nous !

Le niveau de langue des personnages a singulièrement baissé. Tous les « nous » sont devenus des « on », et le vocabulaire est sacrément appauvri !

Donc, nous n'irons pas à Kernach cet été, conclut François. Qu'allons-nous faire, alors ? → Dans ce cas, c'est très clair : on n'ira pas à Kernach cet été, conclut François. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?

Oui, c'est une bonne idée ! → Mais oui, c'est un projet génial !