lundi 4 juillet 2022

Humour pour le 4 juillet

Paul Revere, né d’un père Huguenot nommé Rivoire, fut un patriote de la révolution américaine. Dans la nuit du 18 au 19 avril 1775, quelques heures avant les batailles de Lexington et Concord, Revere a effectué sa célèbre « Chevauchée de minuit ». William Dawes et lui avaient été chargés par le Dr Joseph Warren de chevaucher de Boston à Lexington pour avertir John Hancock et Samuel Adams des mouvements de l’armée britannique qui avait commencé à marcher de Boston à Lexington. La chevauchée nocturne a consisté en 80 km de ravins, d’ornières et de plantes grimpantes. Revere est arrivé à Lexington aux alentours d’une heure du matin.

On notera que, déjà à l’époque, Twitter respectait la réglementation des autorités en place contre la propagation de mauvaises nouvelles. Twitter ajouta donc automatiquement un lien vers des informations de source autorisée sur l’importance des impôts britanniques pour le bon fonctionnement des colonies.

Les cosmonautes russes ont-il revêtu des combinaisons de vol aux « couleurs de l'Ukraine » en signe de solidarité ?

Il y a un peu plus de 3 mois, toute la presse de grand chemin occidentale avait répandu l’idée que les cosmonautes russes s’étaient vêtus dans les couleurs de l’Ukraine. Voir ci-dessous l’article du Guardian. Les explications des cosmonautes (ils ont déjà porté ces couleurs, ce sont celles de leur université technique, voir ci-dessous) étaient minimisées. The Guardian les faisant apparaître pour timides et peu convaincantes.


En ce 4 juillet, le même Guardian publie cette photo représentant les mêmes cosmonautes avec le drapeau de la région de Lougansk dont les troupes de Kiev ont été complètement chassées ces derniers jours après la chute de Lissitchansk. Cette fois le Guardian se demande comment ce drapeau serait parvenu dans la station orbitale et précise qu’aucun des astronautes des autres nationalités dans la station internationale n’a commenté cette photo. Le doute semble toujours aller dans le même sens : les explications russes sont peu crédibles, les interprétations pro-OTAN sont facilement publiées.


 

Billet du 19 mars 2022

Le Times de Londres, quotidien de référence, affirme que « Trois cosmonautes russes sont arrivés à la Station spatiale internationale la nuit dernière revêtus de combinaisons de vol aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien, dans ce qui semblait être une déclaration audacieuse contre la guerre. »


Les vaccins à ARNm Covid sont-ils sûrs ?

Pour faire suite à  Covid-19 — A-t-on donné le mauvais type de vaccins ? (m à j, autre étude) 

Un résumé de Martin Kulldorff, chercheur principal au Brownstone Institute, épidémiologiste et biostatisticien spécialisé dans les épidémies de maladies infectieuses et la sécurité des vaccins. Il est le développeur des logiciels Free SaTScan, TreeScan et RSequential. Plus récemment, il a été professeur à la Harvard Medical School pendant dix ans.

Une nouvelle étude scientifique intitulée « Événements indésirables graves d’intérêt spécial après la vaccination par ARNm dans des essais randomisés » fournit les meilleures preuves à ce jour concernant la sécurité des vaccins ARNm contre la covid. Pour la plupart des vaccins couramment utilisés, les avantages l’emportent de loin sur les risques, mais ce n’est peut-être pas le cas pour les vaccins contre la covid à ARNm, selon cette étude de Joseph Fraiman et ses collègues. Cela dépend de votre âge et de vos antécédents médicaux. 

Entretemps au Canada (fédéral)

« Nous ne serons jamais complètement vaccinés contre la Covid-19. »

Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a déclaré que les Canadiens devaient être « à jour » quant à leur vaccination anti-Covid, ce qu'il décrit comme être inoculé tous les neuf mois contre la Covid.

Il n'existe toujours au fédéral qu'une unique solution (les traitements précoces au déclenchement de la maladie n'existent pas apparemment) imposable à tous (peu importe l'âge, la pré-infection à la covid ou l'état de santé). Rien sur la prévention : perdez du poids, faites de l'excercice, faites le plein de vitamine D (en été, au soleil !)

(La vidéo du ministre a été diffusée le 30 juin 2022)

L’essai clinique contrôlé randomisé est l’étalon-or des preuves scientifiques. Lorsque les autorités de réglementation ont approuvé les vaccins à ARNm Pfizer et Moderna pour une utilisation d’urgence en décembre 2020, deux essais randomisés ont montré que les vaccins réduisaient l’infection symptomatique de covid de plus de 90 % au cours des premiers mois après la deuxième dose.

Pfizer et Moderna n’ont pas conçu les essais pour évaluer l’efficacité à long terme ou d’autres résultats les plus importants comme la prévention d’hospitalisation, de décès ou de transmission de la maladie.

Les essais randomisés ont recueilli des données sur les événements indésirables, y compris la présence de symptômes bénins (tels que la fièvre) et des événements plus graves nécessitant une hospitalisation ou entraînant la mort. La plupart des vaccins engendrent des réactions indésirables bénignes chez certaines personnes, et il y avait beaucoup plus de réactions indésirables après les vaccins à ARNm par rapport au placebo.

C’est fâcheux, mais pas nécessairement un problème grave. Nous nous soucions des conséquences graves pour la santé. La question clé est donc de savoir si l’efficacité du vaccin l’emporte sur les risques d’effets indésirables graves.

L’étude Fraiman utilise les données des mêmes essais randomisés parrainés par Pfizer et Moderna et présentés à la FDA pour l’approbation de leur vaccin respectif, mais avec deux innovations qui fournissent des informations supplémentaires.

Premièrement, l’étude regroupe les données des deux vaccins à ARNm pour augmenter la taille de l’échantillon, ce qui diminue la taille des intervalles de confiance et l’incertitude concernant les effets indésirables estimés.

Deuxièmement, l’étude se concentre uniquement sur les événements indésirables graves vraisemblablement dus aux vaccins. Les événements indésirables graves tels que les blessures par balle, le suicide, les morsures d’animaux, les fractures du pied et les blessures au dos sont peu susceptibles d’être dus à un vaccin, et le cancer est peu susceptible d’être dû à un vaccin dans les quelques mois suivants la vaccination. En supprimant ce bruit aléatoire, la capacité (puissance statistique) à détecter les véritables problèmes augmente. S’il n’y a pas de risque excessif, des intervalles de confiance plus petits renforcent la confiance dans l’innocuité des vaccins.

La classification des événements indésirables dans les deux groupes n’est pas une tâche banale, mais Fraiman et coll. ont fait un excellent travail pour éviter les biais. Ils s’appuient sur les définitions prédéfinies par la Brighton Collaboration des événements indésirables d’intérêt particulier (EIIP). Fondée en 2000, la Brighton Collaboration bénéficie deux décennies d’expérience dans l’utilisation d’une approche scientifique rigoureuse pour définir les résultats cliniques des études sur la sécurité des vaccins.

De plus, Fraiman et ses collègues ont utilisé un processus aveugle pour classer les événements cliniques comme des EIIP. Cette classification se faisait à l’insu des arbitres qui ne savaient pas si la personne atteinte d’événements indésirables avait reçu un vaccin ou le placebo. Par conséquent, toute critique en invoquant ce qu’on appelle le piratage de la valeur p est injustifiée. [Ce biais consiste à manipuler les données jusqu’à l’obtention du résultat souhaité, même sans mauvaises intentions. Ainsi, un changement minime de méthode lors de l’analyse des données peut faire monter le taux de faux positifs d’une étude à 60 %.]

Alors, quels sont les résultats ? Il y avait 139 EIIP parmi les 33 986 personnes vaccinées, une pour 244 personnes. Cela peut sembler mauvais, mais ces chiffres ne signifient rien sans comparaison avec un groupe témoin. Il y avait 97 EIIP parmi les 33 951 personnes qui ont reçu un placebo. La combinaison de ces chiffres signifie 12,5 EIIP induits par le vaccin pour 10 000 personnes vaccinées, avec un intervalle de confiance à 95 % de 2,1 à 22,9 pour 10 000 personnes. Pour le dire différemment, il y a un EIIP supplémentaire pour 800 personnes vaccinées (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 437-4762).

C’est très élevé pour un vaccin. Aucun autre vaccin sur le marché ne s’en rapproche.

Les chiffres pour les vaccins Pfizer et Moderna sont respectivement de 10 et 15 événements supplémentaires pour 10 000 personnes, de sorte que les deux vaccins ont contribué à la découverte. Les chiffres sont suffisamment similaires pour que nous ne puissions pas affirmer avec certitude que l’un est plus sûr que l’autre. La plupart des EIIP en excès étaient des troubles de la coagulation. Pour le vaccin Pfizer, il y avait aussi un excès d’EIIP cardiovasculaires.

Bien que ces résultats en matière de sécurité soient préoccupants, nous ne devons pas oublier l’autre côté de l’équation. Malheureusement, l’étude ne calcule pas d’estimations composites qui incluaient également la réduction des infections graves à la covid, mais nous avons de telles estimations pour la mortalité.

La Dre Christine Benn et ses collègues ont calculé une estimation combinée de l’effet de la vaccination sur la mortalité toutes causes confondues en utilisant les mêmes données d’essais randomisés que Fraiman et coll. Ils n’ont pas trouvé de réduction de la mortalité pour les vaccins à ARNm (risque relatif 1,03, IC à 95 % : 0,63-1,71).

Une limite importante des études de Fraiman et de Benn est qu’elles ne distinguent pas les effets indésirables selon l’âge, les comorbidités ou les antécédents médicaux. Ce n’est pas leur faute. Pfizer et Moderna n’ont pas publié ces informations, les chercheurs extérieurs n’y ont donc pas accès.

Nous savons que les bénéfices du vaccin ne sont pas également répartis entre les personnes puisque la mortalité covid est plus de mille fois plus élevée chez les personnes âgées. Ainsi, les calculs de risques-bénéfices doivent être faits séparément pour différents groupes : avec et sans infection covid antérieure, par âge, et pour les deux premières doses par rapport aux rappels.

  • Les personnes guéries de Covid ont une immunité naturelle qui est plus forte que l’immunité induite par le vaccin. Ainsi, le bénéfice de la vaccination est — au mieux — minime. Si le risque d’effets indésirables est le même que dans les essais randomisés, il existe une balance bénéfice/risque négative. Pourquoi obligeons-nous les personnes de ce groupe à se faire vacciner ? C’est à la fois contraire à l’éthique et préjudiciable à la santé publique
  • Alors que tout le monde peut être infecté, les enfants ont un risque infime de mortalité par covid. Les données d’innocuité issues des essais sur les enfants sont très limitées. Si le risque d’effets indésirables est le même que pour les adultes, les désavantages l’emportent sur les bénéfices. Les enfants ne devraient pas recevoir ces vaccins. 
  • Les personnes âgées de plus de 70 ans ont un risque de mortalité par covid beaucoup plus élevé que la population de l’étude Fraiman. Si leur risque de réaction indésirable est le même, les avantages l’emportent sur les inconvénients. Ainsi, les personnes âgées qui n’ont jamais eu de covid et qui ne sont pas encore vaccinées peuvent bénéficier de ces vaccins. Cependant, nous ne savons pas s’ils sont meilleurs que les vaccins Johnson & Johnson et Astra-Zeneca.
     
  • Il n’est pas clair d’après les données des essais cliniques si les avantages l’emportent sur les risques pour les adultes en âge de travailler qui n’ont pas été vaccinés et qui n’ont pas déjà eu de covid. Cela est vrai à la fois historiquement, pour les variantes covid originales, et actuellement pour les plus récentes. 
  • L’étude Fraiman analyse les données après les première et deuxième doses. Les risques et les avantages peuvent différer pour les injections de rappel, mais aucun essai randomisé n’a correctement évalué le compromis entre risques et avantages.

Ces résultats ne concernent que les vaccins ARNm Pfizer et Moderna. Fraiman et coll. n’ont pas analysé les données sur les vaccins à vecteur adénoviral commercialisés par Johnson & Johnson et Astra-Zeneca. Benn et coll. ont constaté qu’ils réduisaient la mortalité toutes causes confondues (RR = 0,37, IC à 95 % : 0,19-0,70), mais personne n’a utilisé les données des essais pour analyser les EIIP pour ces vaccins.

De manière critique, les études Fraiman et Benn n’ont porté que sur quelques mois après la deuxième dose, car Pfizer et Moderna ont malheureusement mis fin à leurs essais randomisés quelques mois après avoir reçu l’autorisation d’utilisation d’urgence. Bien sûr, un bénéfice à plus long terme peut fournir une base pour tolérer des différences de risque-bénéfice négatives ou neutres à court terme. Cependant, cela est peu probable puisque nous savons par des études observationnelles que l’efficacité du vaccin à ARNm se détériore quelques mois après la deuxième dose.

Il peut également y avoir des réactions indésirables à long terme liées au vaccin que nous ne connaissons pas pour l’instant. Les essais randomisés s’étant terminés tôt, nous devons examiner les données d’observation pour répondre à cette question. Les données accessibles au public du système de notification des événements indésirables liés aux vaccins (VAERS) sont de faible qualité, avec à la fois une sous-déclaration et une surdéclaration. Les meilleures données d’observation proviennent des CDC Vaccine Safety Datalink (VSD) et du Biologics and Effectiveness Safety System (BEST) de la FDA, mais seuls des rapports limités de ces systèmes ont été publiés.

Fraiman et ses collègues ont produit les meilleures preuves à ce jour concernant la sécurité globale des vaccins à ARNm. Les résultats sont préoccupants. Il est de la responsabilité des fabricants et de la FDA de s’assurer que les avantages l’emportent sur les inconvénients. Ils n’ont pas réussi à le faire.