samedi 29 décembre 2012

Aux États-Unis comme au Canada, plus on est croyant plus on est généreux

Un tout récent sondage Gallup, publié le jour de Noël, indique que 77 % des Américains se disent chrétiens (52 % protestants, 23 % catholiques et 2 % mormons).

Bill Donohue, président de la Catholic League, a fait paraître récemment  un communiqué commentant le dernier rapport de The Chronicle of Philanthropy, un bimensuel qui traite de tout ce qui toute à la charité aux États-Unis.

Selon le rapport de The Chronicle of Philanthropy sur les dons charitables aux États-Unis : « Comment l’Amérique donne ». Il est sorti en août dernier. Sa découverte principale c’est que plus une ville ou un État est religieux, plus ils sont généreux. A contrario, plus une région est sécularisée, plus pingres sont ses habitants. Les États les plus généreux sont l’Utah et l’Idaho, les deux comportant un grand nombre d’habitants mormons. Des États de la Ceinture biblique[1] figurent dans la liste des dix premiers. Pour ce qui est des villes, Salt Lake City (Utah) et Memphis (Tennessee) sont au coude à coude. Les États les moins généreux, qui occupent les six dernières places sur la liste, sont le Connecticut, le Rhode Island, le Massachusetts, le Vermont, le Maine et le Nouveau Hampshire. Les deux villes les plus radines sont Boston (Massachusetts) et Providence (Rhode Island). Ces données sont cohérentes avec d’autres études. Cela suggère que la croissance des « sans religion » – ceux qui ne sont rattachés à aucune religion – pourrait constituer un passif social pour notre nation. Cela indique aussi que ceux qui vivent dans les régions que l'on prétend les plus progressistes du pays, sont précisément ceux qui en font le moins individuellement pour lutter contre la pauvreté et aider leurs concitoyens : ils semblent préférer que l'impôt mettent aussi les autres à contribution et que l'État intervienne.

Il en va de même au Canada, plus on est croyant plus on donne de l'argent et du temps et pas uniquement aux activités et organismes religieux.

 Rappel d'un de nos billets de 2010 à ce sujet :


L'été dernier, Statistiques Canada a publié une longue enquête sur le don, le bénévolat et la participation.
Alors que moins de 20 % des Canadiens vont fréquemment à l'église, ces personnes pratiquantes sont nettement plus enclines à faire des dons à des organismes de bienfaisance et sans but lucratif et à faire des dons nettement plus importants à des organismes religieux et non religieux que ceux qui ne vont pas régulièrement à l'église.

En effet, alors que le montant moyen des dons faits par les personnes actives sur le plan religieux était de 1 038 $ en 2007, il n'était que 295 $ pour ceux qui n’avaient pas assisté à des réunions ou services religieux chaque semaine. C'est au Québec que le don moyen est le plus faible : 219 $ par rapport à une moyenne de 437 $ au Canada alors que l'Alberta donne le plus en moyenne par habitant de 15 ans et plus : 596 $.

Les personnes qui assistent aux services religieux chaque semaine sont également beaucoup plus susceptibles que les autres de faire du bénévolat (66 % et 43 %, respectivement). C’est au Québec que ce taux est le plus faible (37 %). De même, les bénévoles caractérisés par une pratique religieuse hebdomadaire tendent à consacrer un plus grand nombre d’heures au bénévolat (232 heures comparativement à 142 heures). Les personnes caractérisées par une pratique religieuse hebdomadaire représentent 17 % des Canadiens, mais sont à l’origine de 35 % de toutes les heures de bénévolat en 2007. Elles fournissent 85 % de toutes les heures de bénévolat consacrées à des organismes religieux et 23 % des heures consacrées à des organismes non religieux.


[1] Alabama, Arkansas, les deux Carolines (Nord et Sud), Géorgie, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Oklahoma, Tennessee, Texas, et une partie de la Floride, de l’Illinois, de l’Indiana, de l’Ohio, de la Pennsylvanie, de la Virginie et de la Virginie Occidentale.




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L'impôt sur les riches censuré en France parce qu'individuel... l'impôt sur le revenu québécois le serait-il aussi ?

Le Conseil Constitutionnel français a infligé samedi un camouflet au président socialiste François Hollande en annulant la taxation à 75 % pour les plus riches contribuables, la mesure la plus emblématique et contestée de son gouvernement.

Le Conseil a estimé que la taxe de 75 % sur les revenus supérieurs à 1 million d'euros prévue pour deux ans et contenue dans le budget 2013, méconnaissait le principe d'égalité des charges.

Elle est en effet « assise sur les revenus de chaque personne physique » alors que l'impôt sur le revenu est prélevé « par foyer ».

Concrètement, explique-t-on au Conseil, avec cette taxation, un ménage, dont chaque membre percevrait un revenu de 900 000 euros, se trouverait exempté, tandis qu'un autre, dont un seul membre gagnerait 1,2 million d'euros et l'autre rien, devrait l'acquitter, ce qui constituerait à l'évidence une « rupture d'égalité au regard de la faculté contributive ».

Notons que l'imposition par personne physique au Québec (plutôt que par ménage comme en France) serait donc « censurée pour méconnaissance de l'égalité devant les charges publiques ». En effet au Québec, si une mère (père) reste au foyer pour s'occuper de ses enfants et aider ainsi son mari (femme) en lui permettant de travailler plus et de gagner plus d'argent, ce ménage sera plus taxé qu'un ménage ayant les mêmes revenus mais où les revenus sont partagés entre les deux conjoints... Pourquoi ?

Notons que cette mesure socialiste est très critiquée : elle est ressentie comme confiscatoire, comme née d'un ressentiment improductif et elle rapporte très peu (si elle n'encourage pas plus d'exilés fiscaux et donc en fait ne diminue les rentrées fiscales).





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vendredi 28 décembre 2012

Les chrétiens et les juifs dans l'Occident musulman


La coexistence pacifique des trois communautés musulmane, chrétienne et juive (les gens du Livre pour les musulmans) en El-Andalous est une vision de l'histoire coutumière des promoteurs du « vivre-ensemble » et des livres scolaires occidentaux. Ce n'est pas nécessairement sans arrière-pensées politiques dans un Québec et une Europe comptant des minorités musulmanes croissantes.

Que disent les historiens et les textes musulmans ?

Bernard Lewis

« Le mythe de l’innocence de l’islam en matière de racisme est une création occidentale, au service d’un but occidental. Ce n’était pas la première fois qu’un islam mythique et idéalisé fournissait les verges destinées à châtier les défauts de l’Occident. Au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières avaient loué l’islam pour son absence de dogmes et de mystères, l’absence de prêtres et d’inquisiteurs, ou autres persécuteurs, lui reconnaissant ainsi de réelles qualités, mais les exagérant pour en faire un outil polémique contre les Églises et le clergé chrétien. Au début du XIXe siècle, les juifs d’Europe occidentale, émancipés récemment mais encore imparfaitement, en appelèrent à un âge d’or de légende en Espagne musulmane, âge de tolérance et d’acceptation complète dans une harmonieuse symbiose. »

(Bernard Lewis, Race et esclavage au Proche-Orient, p. 393)


« Ce n’est que depuis peu de temps que chrétiens et musulmans déclarent rechercher la tolérance et combattre l’intolérance. Pendant la plus grande partie de leur histoire, ces deux civilisations n’ont pas considéré la tolérance comme une valeur, ni l’intolérance comme un objet de réprobation. Jusqu’à une époque relativement moderne, l’Europe chrétienne ne prisait ni ne pratiquait elle-même la tolérance, et son absence chez les autres ne la scandalisait pas particulièrement. Ce dont elle accusait l’islam, ce n’était pas d’imposer sa doctrine par la force – pratique tenue pour normale et naturelle – mais de répandre des doctrines fausses. De même, du côté musulman, les protestations de tolérance, devenues courantes aujourd’hui dans la bouche des apologistes musulmans et plus encore dans celle des apologistes de l’islam, représentent, elles aussi, un phénomène nouveau et d’origine non islamique. Ce n’est que tout récemment que certains défenseurs de l’Islam ont commencé à soutenir que leur société avait toujours accordé une égalité de statut aux non-musulmans vivant en son sein. Une telle affirmation n’est reprise par aucun des porte-parole de l’islam intégriste, et l’histoire démontre qu’ils ont raison. »

 (Bernard Lewis. Juifs en terre d’Islam, pp. 452-453)


« Inhérente au système, institutionnalisée dans le droit et la pratique, la discrimination représente une donnée permanente et nécessaire de la société musulmane. En revanche, la persécution, c’est-à-dire la répression violente et systématique, fut rare et atypique. »

(Bernard Lewis. Juifs en terre d’Islam, p. 456)

[Il faut se rappeler que pendant longtemps les musulmans seront minoritaires tant au Levant, en Égypte qu'en Espagne, ils n'avaient pas intérêt à massacrer leur main-d'oeuvre, mais à lentement les assimiler.  En 1099, soit lors de la prise de Jérusalem par Godefroy de Bouillon, la majorité des habitants de Palestine et de Syrie étaient encore vraisemblablement chrétiens.]


« L’islam a souvent été décrit comme une religion égalitaire ; à bien des titres, elle l’est effectivement.

[…]

Globalement, la mobilité sociale était bien plus grande en Islam que dans l’Europe chrétienne ou l’Inde hindouiste. Toutefois, cette égalité des chances et de statut comportait des limites de taille. N’étaient membres à part entière de la société que les hommes, libres et musulmans. Ceux à qui l’une de ces trois qualités faisait défaut – c’est-à-dire les femmes, les esclaves et les mécréants – n’étaient pas des égaux. Ces trois inégalités fondamentales – entre maître et esclave, homme et femme, croyant et incroyant – n’étaient pas seulement un fait admis, elles étaient inscrites dans la Loi divine qui en fixait aussi les modalités. »
(Bernard Lewis. Juifs en terre d’Islam, pp. 456-457)


« Les musulmans ont-ils le droit de vivre sous un gouvernement chrétien ou bien doivent-ils émigrer ? La réponse est sans équivoque : ils doivent partir, hommes, femmes et enfants, tous sans exception. Ce gouvernement est tolérant ? Leur départ n’en est que plus urgent, car le danger d’apostasie est plus grand. […] « Mieux vaut la tyrannie de l’Islam que la justice des chrétiens. »

(id., p. 470)

« Il n’est pas permis à un musulman de masser un juif ou un chrétien, de ramasser ses ordures, ni de nettoyer ses latrines. Ce genre de métier convient mieux au juif et au chrétien, car ce sont des êtres vils. Un musulman ne soignera pas l’animal d’un juif ou d’un chrétien, ni lui servira de muletier, ni lui tiendra l’étrier. S’il s’avère qu’un musulman le fait, il convient de le dénoncer sans retard. »

 (id., p. 485)

Le livre des fatwas occidentales

Faute de documents, l’histoire sociale et économique de l’Islam médiéval est obscure. Il arrive néanmoins que cette pénombre soit percée de rais de lumière. C’est le cas pour l’Occident musulman grâce à une pléiade d’éminents juristes dont les nombreuses consultations fourmillent de précieuses realia introuvables ailleurs. Ainsi en est-il du Kitâb al-Mi’yâr al-mugrib wa-l-gami’ al-mu’rib ’an fatawa ahl Ifriqiya wa-l-Andalus wa-l-Magrib faisant l’objet de cette première analyse thématique. Cet énorme corpus de consultations juridiques rendues par les juristes de l’Occident musulman médiéval compilé par al-Wansarîsî (v. 1430-1508), contribue à faire connaître mieux le monde musulman. De cet ensemble de 12 volumes de l’édition lithographiée à Fès (fin XIXe siècle), dont une réédition récente a été effectuée, l'auteur a retenu 2144 fatwas offrant quelque intérêt historique. Elles ont été analysées aussi succinctement que possible et classées sous le nom des muftis qui les ont rendues. Elles sont donc presque toutes datables à un demi-siècle près pour ce qui est du lieu, une certaine circonspection est de rigueur, sauf indication explicite, car les jurisconsultes se sont souvent déplacés au cours de leur existence et les plus célèbres sont interrogés de près ou de loin.

L’ouvrage de Vincent Lagardère, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge, présente ces 2144 fatwas – non commentées – issues du Kitâb al-Mi’yâr, corpus de consultations juridiques rendues par les juristes de l’Occident musulman médiéval compilé par le juriste maghrébin al-Wansarîsî. Constituées de deux parties (la question et la réponse), certaines de ces fatwas permettent d’appréhender les rapports entre les différentes communautés religieuses.

jeudi 27 décembre 2012

Après les drogues et le SIDA, le tabou des violences dans les couples homosexuels

Selon Slate.fr, site que personne ne pourra soupçonner d’« homophobie », « la violence conjugale est un véritable problème chez les homosexuels ».

Sujet tabou (il ne faudrait pas « réactiver les clichés », hein, même si ceux-ci n’en sont pas), il faut chercher dans les notules d'une étude de Statistique Canada qui indique par exemple qu’en 2004, 15 % des homosexuels ont été victimes de violences « conjugales » contre 7 % des « hétéros »… À quand une campagne gouvernementale dans les médias contre ces couples violents et peu stables.

Des chiffres corroborés par ce questionnaire du site communautaire Yagg dont 84 % des participants ont déclaré être lesbiennes : 18 % d’entre eux auraient subi des violences conjugales… Les drogues , le SIDA, les violences entre adultes, drôle d’environnement pour accueillir des enfants, drôle de comportement sexuel à banaliser dans les écoles !


Voir aussi

Sondages : Les États-Uniens surestiment grandement le nombre d'homosexuels

Étude révèle que les enfants vivant avec des homosexuels accusent un retard scolaire

Autre étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels (Étude de Mark Regnerus)

mardi 25 décembre 2012

L'université Stanford nomme un aumônier auprès des athées

L'aumônier John Figdor a un doctorat en théologie de l'Université Harvard. Il conseille ceux qui en ont besoin et visite les malades. Il travaille également avec des étudiants de Stanford dans le cadre du Bureau de la vie religieuse.

Oui, mais, voilà, cet aumônier est un athée.

« Les gens sont décontenancés quand je le leur dis » de déclarer John Figdor. « Mais les étudiants athées, agnostiques et 'humanistes' connaissent les mêmes difficultés que les étudiants religieux: la maladie, le deuil dans la famille, ils se posent des questions sur le sens de la vie, etc. - et je voudrais qu'il ait un sympathique non-théiste à qui parler. »

Jeremy Jimenez (à gauche) et l'aumônier John Figdor écoutent le conférencier Dave Fitzgerald
 lors de son allocution intitulée « Le Guide des Fêtes du païen » à Stanford le 3 décembre 2012.

Source

Voir aussi

La laïcité, une nouvelle religion ? (Vincent Peillon, ministre français de l'Éducation)

C'est officiel : l'écologisme est une religion (congé religieux accordé par juge à un écologiste athée)





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samedi 22 décembre 2012

Le massacre à l'école primaire Sandy Hook dans le Connecticut

Nous publions ci-dessous des extraits d'un entretien avec Xavier Raufer, spécialiste en criminalité, en terrorisme et en insécurité urbaine. Cette tuerie est un incident tragique et nous nous associons à la douleur des familles. Un massacre des innocents en décembre...

— La récente tuerie dans l’école primaire de Newtown relance le débat sur le contrôle des armes à feu. La disponibilité de ces armes, notamment des armes de guerre, explique-t-elle ces épisodes meurtriers ?

Xavier Raufer  — La dernière tuerie en date n’a « relancé le débat sur le contrôle des armes à feu » que dans les médias et, de façon factice, chez des politiciens américains incapables de résoudre ce problème. À ce propos, il est inquiétant que sans exception, les grands médias d’« information », quotidiens, radios, télés, énoncent ensemble, au même instant et sans nulle nuance, précisément la même idée, formant ainsi une vaste Pravda collective.

— Même si certains médias le manipulent, le problème existe…

XR — Oui, et pas seulement aux États-Unis ! Mais pour les médias c’est toujours la même rengaine : les tueries entre gangsters à Marseille ? Les Kalachnikov ! On n’en sort pas. Les massacres de masse aux États-Unis : les armes ! Rien d’autre. Or les armes ne tuent jamais – une kalachnikov posée sur la table prend juste la poussière – ce sont ceux qui en usent : gangsters à Marseille, bombes humaines aux États-Unis, qui posent problème. Mais non : la fascination médiatique pour la quincaillerie est absolue.

[On lira avec intérêt sur ce sujet le livre de John R. Lott Jr., More Guns, Less Crime: Understanding Crime and Gun Control Laws, Third Edition (Studies in Law and Economics).]

—   Des lois plus restrictives voire la « prohibition » des armes à feu ne feraient-elles pas baisser le nombre de tueries aux États-Unis ?

XR — Dans l’affaire des massacres de masse aux États-Unis, le paramètre des armes n’est ni l’explication, ni la solution. Que les médias d’information s’interrogent : pourquoi n’y a-t-il absolument aucun massacre de masse au Brésil et au Mexique, qui comptent vingt fois plus d’armes incontrôlées que les Etats-Unis ? Un autre phénomène devrait nous interroger : des massacres dans des écoles surviennent parfois en Chine – mais sans armes à feu, plutôt avec des explosifs ou des armes blanches.

[Le taux d'homicide aux États-Unis en 2011 était de 4,8 homicides pour 100.000 habitants, il était de 10,2 en 1980. Ce taux a commencé à augmenter dans les années 60 et à décliner avec les années 90, il semble correspondre à l'influence des baby-boomers dans la population. Le taux de possession d'armes à feu n'a pas baissé entretemps aux États-Unis. Le taux d'homicide au Canada était de 1,74 en 2011 (il était de 2,61 en 1980) et de 4,24 pour le Manitoba.]

—  Certes, mais la disponibilité des armes à feu n’augmente-t-elle pas la gravité des autres crimes ?

XR —  Bien sûr. Dans West Side Story, les bandes s’expliquent à coups de couteaux. Que ce soit désormais à l’arme de guerre ne fait aucun bien aux statistiques criminelles.

—  Si ce n’est pas la disponibilité des armes, quel est donc le facteur déterminant dans les tueries de masse aux Etats-Unis ?

XR —  Ce qui provoque ces massacres aux Etats-Unis ne tient pas à l’accessibilité des armes – qui est à l’évidence, un facteur aggravant – mais à l’essence de la société américaine en général, au psychisme de quelques individus en particulier. Esquissons une comparaison avec un drame psycho-social français : l’alcoolisme. Ce phénomène est très profondément enraciné, terriblement long et difficile à réduire. Pour autant, l’alcoolisme est-il réductible à la seule accessibilité de l’alcool ? Vous avez vu, les États-Unis et la prohibition ? Voilà ce qu’il faut méditer, au lieu de s’hypnotiser sur des outils homicides.


—  L’existence de bombes humaines désocialisées comme Adam Lanza, le tueur de Newtown, est-elle un phénomène spécifiquement américain ?

XR —  Là est le sujet. Pratiqué par des solitaires frustrés ou enragés, éduqués mais coupés de la société, le massacre de masse peut s’appuyer sur un prétexte idéologique ou millénariste. Certains vont aussi prendre pour objet phobique une école, des minorités, etc.

Mais l’origine psychologique n’est pas garantie : parfois, la biologie s’en mêle. Le premier massacre de masse moderne – 15 morts, 32 blessés – est perpétré en août 1966 à l’Université d’Austin (Texas) par Charles Whitman, 25 ans. Abattu par la police, Whitman évoque dans son testament d’étranges élans homicides. Son autopsie révèle une grosse tumeur dans un secteur cérébral régulant l’agressivité.

À ce jour, ces massacres de masse prennent l’ampleur d’un phénomène de société dans des pays riches marqués par un « protestantisme sociologique » provoquant un conformisme et une bienséance insupportables. Toute expression forte ou dissidente y fait horreur. Toute négativité en est bannie : les églises n’y montrent plus le Christ crucifié – odieuse vision d’une incorrecte torture. Exemple : l’Amérique blanche suburbaine du Colorado où, en 1999, deux élèves du lycée Columbine abattent 13 de leurs condisciples et en blessent 32, avant de se suicider. Désormais, Newtown.


—  Une société trop policée est donc criminogène ?

XR — Évidemment ! L’être humain n’est pas un robot. L’homme jeune est aventureux, souvent outrancier de propos ou d’actes (“il faut bien que jeunesse se passe”…). Etouffez-le dans le politically correct et la bienséance gnan-gnan – vous aurez inévitablement 999 moutons bêlants – et une bombe humaine. Tout ça est su depuis des siècles – Pascal : “Qui veut faire l’ange, fait la bête” – mais plus présent dans la culture catholique que protestante – sans doute l’une des origines profondes de toute l’affaire.



[Débat animé à la chaîne CNN sur le sujet (le présentateur Piers Morgan est Britannique)]

[...]

—  Outre Atlantique, les faits divers, la télévision et le cinéma semblent illustrer une certaine obsession américaine pour le meurtre. Comme l’expliquez-vous&nbsp?

XR — L’acte fondateur des Etats-Unis, c’est la Guerre de sécession. Or, loin des superbes batailles bien rangées, des charges de cavalerie du général Lee, ce fut à 90 % une atroce guerre de voisinage, terriblement sanglante et durable. Songez qu’elle s’achève en 1865 et qu’en 1882 encore, le soldat sudiste Jesse James braque toujours des banques, explicitement au nom de la cause perdue (sudiste) !

Avant cette guerre, il n’y avait que peu d’armes aux États-Unis. Le nécessaire pour les ours, les pumas – ou les Indiens. Que vos lecteurs anglophones lisent les deux fascinants livres mentionnés ci-après, ils seront édifiés1. Ces massacres ont donc pour origine un séculaire traumatisme originel. L’arme à feu, la mort, sont enfouis au plus profond de la psyché américaine. Réduire ce drame à une simple affaire de quincaillerie est quand même désolant.

[Le président américain Obama a confié à son vice-président Joe Biden une mission sur la réglementation des armes à feu, il devra mettre en avant des recommandations d'ici le mois prochain. Biden a toujours été pour une réglementation plus stricte des armes à feu. Nous sommes d'accord avec Biden que l'intervenant qui appelle son fusil son  « bébé » dans la vidéo ci-dessus a des priorités étranges.]


Source




[1] Daniel E. Sutherland, « A savage conflict », UNC Press NC, USA 2009 et T.J. Stiles, « Jesse James, last rebel of the Civil War », Vintage, NY, USA, 2007







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Camil Samson sur la dette, la pression fiscale et la déconfessionalisation de l'école


Camil Samson du Ralliement créditiste, pendant la campagne électorale de  1970, se plaignait d'impôts et de taxes s'élevant à 30 % des revenus !

Camil Samson et l'école déconfessionalisée

Camil Samson, « l'homme du peuple » et fondateur du Ralliement créditiste du Québec en janvier 1970, s'est éteint mardi soir, à l'âge de 77 ans.





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Les évêques québécois appuient le collège Loyola dans sa poursuite contre le Monopole de l'Éducation

Lettre de Mgr Fournier, président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec pour le Comité exécutif de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.

En 2008, le Collège Loyola a demandé d’être exempté de donner le cours obligatoire d’Éthique et Culture religieuse parce qu’il offrait déjà un cours équivalent dans le cadre de son programme éducatif catholique. La ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport a refusé d’accorder cette exemption, estimant que le programme de Loyola n’est pas équivalent au cours d’Éthique et Culture religieuse  du fait qu’il est donné dans une perspective confessionnelle. Le Collège a contesté la décision de la ministre en Cour supérieure et le juge Gérard Dugré lui a donné gain de cause en juin 2010.

En tant qu’évêques catholiques du Québec, nous avons accueilli avec satisfaction ce jugement de la Cour supérieure. C’est pourquoi nous avons déclaré :
« Le développement d’un tel programme par Loyola fait valoir  le point de vue que la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun — les deux grandes finalités du cours d’Éthique et Culture religieuse — ne sont pas menacées quand on y est initié dans un cadre confessionnel sérieux. Connaissance de soi et respect de l’autre vont de pair et nul n’est mieux préparé à accueillir la différence en matière de foi et de croyances que celui ou celle qui a appris à trouver dans sa propre identité spirituelle et religieuse les fondements de l’accueil, du respect et du dialogue. » 
— Extrait du communiqué du 28 juin 2010 de l’AECQ
Mais le 4 décembre dernier, la Cour d’appel a renversé le jugement Dugré, estimant que la ministre a agi dans les limites de son pouvoir discrétionnaire et que sa décision était raisonnable, et ne pouvait donc pas être invalidée par la Cour supérieure.

Pour notre part, nous croyons que la ministre aurait dû utiliser son pouvoir discrétionnaire pour reconnaître la valeur de l’approche adoptée par le Collège Loyola dans son programme.

En outre, convient-il d’exiger du Collège qu’il mette le caractère confessionnel de son projet éducatif entre parenthèses pour quelques périodes par mois ? D’autant plus qu’il est prêt à donner à ses étudiants toute la formation pertinente concernant le pluralisme religieux et les grandes religions présentes au Québec, tel que le demande le ministère de l’Éducation.

La Cour suprême du Canada a déclaré en février dernier que  le programme d’Éthique et Culture religieuse ne porte pas atteinte à la Charte des droits et libertés. Mais au-delà des principes, il y a les conditions concrètes d’application et ce que vivent réellement les enfants et leurs parents, ainsi que les enseignants. Il faut faire l’impossible pour que tous se sentent reconnus dans leur différence et respectés dans leurs droits et dans leur conscience. Une société comme la nôtre, ouverte au pluralisme et à des modulations pertinentes, ne peut s’y soustraire.

+  Pierre-André Fournier
    Archevêque de Rimouski
    Président de l’Assemblée des
    évêques catholiques du Québec
    pour le Comité exécutif de l’AECQ
    21 décembre 2012






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mercredi 19 décembre 2012

Les femmes mariées moins sujettes à la dépression et à la violence conjugale

Selon une étude ontarienne, les femmes mariées échapperaient plus facilement à la violence conjugale, la toxicomanie et la dépression post-partum.

A l’hôpital Saint-Michel de Toronto au Canada, le docteur Marcelo Urquia a voulu connaître les avantages et les risques des différentes sortes de relations affectives après la naissance d’un enfant. Les chercheurs ont donc utilisé les données du ministère de la Santé portant sur 6375 femmes qui ont donné naissance à un seul bébé. Les questions posées à ces jeunes mères quelques mois après leur accouchement portaient sur leur statut marital, l’expérience de violence conjugale physique ou sexuelle durant les deux dernières années, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’usage de drogue au cours de la grossesse.

Il en ressort que 10,6 % des femmes mariées connaissaient des soucis de violence conjugale ou avaient été confrontés à la drogue ou à la dépression. Mais, chez les femmes qui n’ont pas prononcé les vœux sacrés du mariage, ce chiffre grimpait à 20 %, et jusqu’à 35 % chez les célibataires. Et pire encore, ce mal toucherait 67 % de celles qui ont subi une séparation ou un divorce juste avant la naissance de l’enfant.

« Ce qui est nouveau dans cette étude est que, pour la première fois, nous avons examiné la durée de la cohabitation hors mariage et ont a trouvé que plus la cohabitation est courte, moins les femmes sont susceptibles de souffrir de violence conjugale, de toxicomanie ou de dépression post-partum lors de la période de conception, de la grossesse et de l’accouchement », a indiqué vendredi le professeur Marcelo Urquia sur le site internet de l'université.

« Nous n'avons pas noté cette particularité chez les femmes mariées, qui ont connu moins de problèmes psychosociaux quelle que soit la durée de leur vie commune avec leur conjoint. » Parce que plus d'enfants naissent de parents non mariés, le professeur Urquia a voulu approfondir les risques et les avantages associés aux différents types de couples.

On peut tout de même faire une remarque sur les conclusions de cette étude. On ne sait pas si le mariage est une cause ou un effet collatéral. En lisant les résultats, on aurait tendance à penser que le mariage résout les problèmes psychosociaux. Mais on pourrait très bien prendre le problème dans un sens inverse et se demander si le mariage n’était pas qu’un indicateur. On peut imaginer que les gens se marient plus volontiers s’il n’y a pas de problèmes psychosociaux. Mais, que le mariage soit la cause ou l'indicateur, pourquoi faudrait-il continuer à valoriser socialement et fiscalement la maternité pour les couples non mariés, alors que l'on sait que les mères de ces enfants sont plus sujettes à des problèmes psychosociaux...?

L'étude :

Marital Status, Duration of Cohabitation, and Psychosocial Well-Being Among Childbearing Women: A Canadian Nationwide Survey. Journal of Public Health.

Voir nos autres billets sur la santé.






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Belgique — l’écart entre élèves autochtones et allochtones reste criant

PISA est une enquête comparative internationale de grande envergure portant sur les compétences scolaires d’élèves âgés de quinze ans en mathématiques, sciences et lecture. Elle a lieu tous les trois ans.

Les professeurs Dirk Jacobs et Andrea Rea de l’institut de recherche GERME (ULB) ont analysé les résultats des élèves issus de l’immigration. En ce qui concerne la Belgique, les résultats de PISA 2009 apportent, par rapport aux éditions précédentes, quelques lueurs d’espoir. L’écart entre élèves autochtones et élèves issus de l’immigration s’est quelque peu réduit, grâce aux progrès réalisés par les élèves issus de l’immigration (les élèves immigrés « primo-arrivants » notamment).


Les performances scolaires des élèves issus de l’immigration dans l’enseignement technique et professionnel, surtout du côté francophone, sont toutefois encore nettement moins bonnes que celles des enfants autochtones.

(SE = ET, erreur-type. Plus l'échantillon est petit, plus l'erreur-type augmente. Ces diagrammes sont extraits de l'étude de l'ULB où, apparemment, l'on affectionne des abréviations absconses.)
Ce n’est un secret pour personne que le système scolaire belge se caractérise par une ségrégation très importante, tant du côté néerlandophone que du côté francophone. A la ségrégation liée à la classe sociale à laquelle appartiennent les parents s’ajoute de plus en plus une ségrégation ethnique liée à l’origine nationale des parents. Ce dernier phénomène est surtout le résultat d’un processus de désertion de certaines écoles urbaines par les élèves « belgo-belges ».


Pour les auteurs, la ségrégation scolaire, socioéconomique et ethnique dans l’enseignement (et les caractéristiques des différents corps enseignants qui y sont liées) constitue l’un des éléments clés de la problématique de l’inégalité des chances en Belgique.

Malgré la politique d’inscription imposant de fortes contraintes de mixité sociale aux parents belges qui visent à garantir l’égalité des chances selon ses promoteurs, la ségrégation demeure important. Pour forcer l’hétérogénéité sociale et ethnique, les auteurs recommandent avant tout d'effacer les barrières entre enseignement général et enseignement qualifiant (professionnel) car c'est par là que les populations se divisent : les élèves immigrés et issus de l'immigration étant orientés vers le secteur professionnel à la fin du primaire étant donné leurs faibles résultats.

Les sociologues de l'Université libre de Bruxelles en appellent en conclusion à de nombreux efforts pour intégrer cette immigration dont ils se félicitent par ailleurs : « Des efforts parallèles et complémentaires, tant au niveau des pratiques pédagogiques, des mentalités des acteurs du terrain (et des parents!) qu’au niveau des investissements financiers et humains sont nécessaires pour améliorer la qualité de notre système d’enseignement dans sa globalité. »

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Un carnet pour choisir des livres pour les enfants

Le carnet Chouette un livre vous présente régulièrement des ouvrages destinés aux enfants et adolescents. En cette période de fêtes, nous vous recommandons ce blogue pour vous guider dans vos emplettes.

Ci-dessous, la recension d’un livre sur la Nativité.
 « C’est l’ange Gabriel qui lui annonça son arrivée, un matin de printemps. «Tu mettras au monde un fils, que tu nommeras Jésus, dit-il. Il sera grand et on l’appellera Fils de Dieu.» Dans des mots très simples empruntés aux évangiles selon saint Luc et saint Matthieu, l’auteur raconte le cycle de la Nativité, de l’Annonciation à la fuite en Égypte. Le livre est superbement illustré de fresques de Giotto (1267-1337), principalement celles qui ornent la chapelle des Scrovegni à Padoue. Jusqu’à cette menotte potelée, serrant, en toute confiance, l’index de sa mère. Un gros plan d’une extrême émotion.


Comme l’éditeur est généreux, vous pouvez feuilleter le livre avant de le commander ou de vous le faire offrir.

Dès 5 ans

Géraldine Elschner, La Nativité, illustrée par les fresques de Giotto, Minédition, 2011, 28 p., 14,20 € »





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« Joyeux Noël ! » pas « Joyeux décembre » M. Orwell !



Les marchands ont peur de Noël. Ils pensent faire plaisir en souhaitant de « Joyeux Bonheurs », des « Joyeuse Paix », des « Joyeux décembre », des « Joyeuses fêtes de fin d'année » ou des « Joyeux replis répétés sur votre panse repue et replète ».


Le Joyeux Bonheurs du Centre Eaton de Montréal

Alors répétons qu'ici — nous ne vivons pas dans un monde déraciné honteux de son passé et de sa tradition — c'est : Joyeux Noël ! Joyeux Noël ! Joyeux Noël !

lundi 17 décembre 2012

Le conservatisme au Québec, la défense de la vraie nature humaine

Récente entrevue radio de Jean Renaud, directeur de la publication de la revue Égards à l'émission Arrêts sur médias (Radio Chalom) :




Autre lien




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Un club d'étudiants sadomasochistes à Harvard

À 10 000 lieues de l'image du rat de bibliothèque, des étudiants de la très prestigieuse université américaine de Harvard viennent d'y créer un club un peu spécial, dédié au sadomasochisme. Le groupe, baptisé « Munch », détonne à côté d'autres clubs approuvés à la fin novembre par le comité de la vie étudiante de l'établissement du Massachusetts, comme le club des mathématiciens ou celui des férus de bandes dessinées. « Munch » désigne aux États-Unis des groupes de discussions « sado-maso », qui existent à travers tout le pays. Ce club d'un nouveau genre sur le campus de l'université la plus prestigieuse des États-Unis — où se sont rencontrés Michelle et Barack Obama — promet de s'attaquer aux stéréotypes concernant le sadomasochisme en offrant des « connaissances précises sur les sexualités alternatives », écrit-il sur le site des étudiants d'Harvard.

À cette fin, le Munch de Harvard compte organiser des projections de films et des discussions, ainsi qu'offrir un « espace où les étudiants adultes peuvent rencontrer leurs pairs ». Mais l'association prétend vouloir rester un simple espace de rencontres, et non se transformer en lieu de débauche. Sont ainsi interdits les « contacts sexuels de quelque nature que ce soit » lors des événements organisés officiellement, est-il indiqué sur les statuts de l'association. Les fondateurs de ce Munch ont fait valoir qu'il était temps que leur passion jusque-là inavouable puisse avoir pignon sur rue, tout comme c'est le cas de « groupes consacrés à l'abstinence ». 


Plus de détails (en anglais)




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L'école catholique, cette brebis galeuse

Lettre ouverture envoyée au Devoir jeudi passée, non publiée à ce jour.

Par Richard Bastien

Au début de décembre, la Cour d’appel du Québec a rendu un important jugement sur le cours d’Éthique et culture religieuse (ÉCR) que le ministère de l’Éducation oblige toutes les écoles à offrir depuis quatre ans.

Le jugement met en cause Loyola High School, une école catholique ayant sollicité du ministère de l’Éducation une exemption de l’obligation d’inclure le cours ÉCR dans son enseignement au motif qu’elle offre déjà un cours sur les différentes religions et philosophies morales, dont l’objectif est le même que celui du cours ÉCR, à cette différence près qu’il est donné selon une perspective catholique. Le ministère a refusé d’accéder à cette demande, arguant que compte tenu de la pédagogie proprement catholique de Loyola, son cours ne pouvait être considéré comme équivalent à celui d’ÉCR.

Loyola soutient que cette décision porte atteinte à sa liberté religieuse puisqu’on lui impose d’enseigner en faisant fi de la foi catholique. Bien que souscrivant à l’objectif d’un enseignement impartial et objectif sur les religions et l’éthique, Loyola affirme qu’on ne saurait la forcer à ignorer sa mission et ses valeurs, soit son identité même. Prendre sa foi au sérieux, c’est justement apprendre à voir la réalité en fonction de ce que l’on croit, la foi projetant son propre éclairage sur les choses.

En 2010, dans une cause l’opposant au ministère de l’Éducation, l’école Loyola a obtenu de la Cour supérieure du Québec un jugement reconnaissant son droit de substituer au cours ÉCR son propre programme de culture religieuse. Dans son jugement, la Cour supérieure a même soutenu que l’obligation que lui imposait le ministère de l’Éducation d'offrir un enseignement contraire à sa pédagogie catholique était d’inspiration « totalitaire ». Toutefois, la Cour d’appel vient d’infirmer ce jugement en reconnaissant à l’État le droit de contraindre une école catholique à offrir un enseignement même si celui-ci est incompatible avec sa pédagogie.

Comme le souligne sur son site Web Doug Farrow, professeur à l’Université McGill et témoin expert au procès, les deux jugements contradictoires soulèvent plusieurs questions, mais il y en a au moins deux qui sont fondamentales du point de vue de la liberté de religion.

La première est de savoir si le ministère de l’Éducation et la Cour d’appel sont justifiés de prétendre qu’il y a incompatibilité entre la volonté de Loyola de maintenir une pédagogie catholique dans son enseignement sur les religions et l’éthique, d’une part, et d’autre part, sa fidélité proclamée aux deux objectifs du cours ÉCR, à savoir « la reconnaissance des autres et la poursuite du bien commun  » ? Si la réponse à cette question est positive, ce n’est pas seulement le cours sur les religions et l’éthique de Loyola qui devient inacceptable, mais tout enseignement catholique sur quelque sujet que ce soit. Pourquoi en effet l’État reconnaîtrait-il officiellement un enseignement qui met en doute « la reconnaissance des autres » et refuse de coopérer à « la poursuite du bien commun » ?

La deuxième question est plus importante encore : l’État peut-il obliger une école confessionnelle à faire abstraction de son identité et de ses croyances et à se conformer au diktat du ministère de l’Éducation pour certaines activités pédagogiques ? Et si tel est le cas, quelles en sont les répercussions concernant le respect de la liberté de religion ?

Sans doute y a-t-il des circonstances particulières où l’État est appelé à obtenir des accommodements d’une confession religieuse pour faciliter la poursuite du bien commun. En temps de guerre, par exemple, il pourrait demander que les soldats soient exemptés de certaines obligations religieuses. Mais ce n’est pas de cela qu'il s'agit. Ce que la Cour d’appel exige, c’est que Loyola fasse quelque chose que la conscience catholique réprouve, à savoir enseigner que toutes les religions se valent, y compris l’islam qui n’admet pas de séparation entre l’Église et l’État et considère la femme comme inférieure à l’homme, ou l’hindouisme qui établit des castes, ou le bouddhisme qui est foncièrement athée.

Ce qui est contraire à la liberté religieuse, ce n’est pas que le cours ÉCR oblige les enseignants à exposer des cultures religieuses et des idées morales de manière juste et objective – une exigence parfaitement raisonnable en soi –, mais qu’il les oblige à adopter une attitude de complète neutralité à l’égard de son contenu. Dans le cas d’une école catholique, une telle exigence est manifestement absurde. Pour respecter cette exigence, un enseignant à qui un élève demanderait dans le cadre du cours ECR si l’islam ou le bouddhisme est aussi vrai ou légitime que le catholicisme serait en effet tenu de dire qu’il ne peut pas répondre à la question. Puis, quelques heures plus tard, dans le cadre d’un cours sur la foi chrétienne, il expliquerait au même élève que le seul vrai Dieu est celui des chrétiens. Bref, l’exigence de neutralité imposée à des enseignants catholiques les oblige à une sorte de schizophrénie religieuse et morale.

En accédant à cette exigence de neutralité, Loyola se trouverait à violer sa conscience et à reconnaître le droit de l’État de se poser en juge de cette conscience, ce qu’elle ne peut en l’occurrence faire sans trahir sa fidélité à l’Église catholique.


Richard Bastien est directeur de la Ligue catholique des droits de l’homme pour la Région de la capitale nationale et collaborateur de la revue Égards.






(Nous doutons que Le Devoir publie cette lettre, il a toujours été partial dans ce dossier,
un de ses chroniqueurs pense même que l'instruction à la maison serait « antidémocratique »
et que « l'école n'est pas au service des parents ».
Certains nationalistes le trouvent « confus »
et les opposants à la réforme scolaire ne sont pas plus tendres avec lui).

samedi 15 décembre 2012

Le petit Anatole déboussolé après que la maîtresse explique ce qu'est une famille





À l'école, la maîtresse a expliqué comment on fait les bébés. Anatole sait bien que pour faire un bébé, il faut un papa et une maman. Mais la maîtresse, elle a expliqué à la classe des choses vraiment bizarres. Alors Anatole, il ne comprend plus rien. Mais c'est sans doute parce qu'il n'est qu'un enfant...




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vendredi 14 décembre 2012

State: Loyola’s teachers have to pretend that the Catholic school was equally open to the idea that Jesus was a complete fraud

By Father Raymond J. de Souza

Perhaps the timing was Providential, if one is still permitted to say that at a Quebec high school. I came here to Loyola high school in Montreal to give a lecture on faith in our common life, only one day after the Quebec government had won an appellate court victory that, in effect, said there was not much room for faith at Loyola, unless the teachers here pretended it wasn’t true. Comforting the afflicted is one of the traditional tasks of both priests and journalists, so I was happy to be on hand.

My colleague Barbara Kay detailed the facts of the case yesterday in this space on Wednesday, indicating her agreement with the lower court judge that it is “totalitarian” to compel a private Jesuit high school to teach that, as between Christianity and say, witchcraft, there can be no considered judgment as to which view is to be proposed.

When Quebec secularized its schools more than a decade ago, it was decided to teach students about the realm of the spirit in a new course called Ethical and Religious Culture (ERC). The ERC curriculum requires teachers to maintain strict neutrality between all creeds, whether they appear on the extensive list in the curriculum or they are other perspectives the students might themselves introduce to the class. So the teacher would instruct the students that Christians believe that Jesus is divine, but that Muslims do not.

Happy to do so, Loyola said, noting that it already had been teaching world religions for some time. But, the Catholic school asked the ministry of the education, could we also teach that while Buddhists do not recognize Jesus as being divine, we do, being Catholics? The ministry said no, that Loyola’s teachers would have to pretend that the Catholic school was equally open to the idea that Jesus was a complete fraud rather than the sovereign Lord of all creation.

Loyola preferred neither to pretend nor to deny its faith, and went to court, arguing that the ERC mandate was not only a violation of religious liberty in principle, but practically absurd. Loyola won at the superior court, but has now lost at the appellate level. A Supreme Court appeal may be launched.

This is not an argument of public provision. Loyola is a private school. And, in any case, the ERC applies even to homeschoolers. Consider that: a Muslim mother who homeschools her children in order to better teach them the Islamic way of life would also have to teach them that being Muslim is no better than being an atheist.

Pope Benedict XVI sent his inaugural tweets yesterday. I half hoped he might send one to us: “Canada, good luck with the dictatorship of relativism!” For Joseph Ratzinger warned us about this on the day before he was elected pope, in an address to the college of cardinals:

“Today, having a clear faith based on the Creed of the Church is often labelled as fundamentalism. Whereas relativism, that is, letting oneself be ‘tossed here and there, carried about by every wind of doctrine’, seems the only attitude that can cope with modern times. We are building a dictatorship of relativism that does not recognize anything as definitive.”

When we hear about dictatorship in Canada, our initial response is to be skeptical. Surely not here! But what else to call a state mandate that dictates that Catholic schools — and every single religious believer in Quebec of any creed — must teach relativism pure and simple, namely that between two contradictory positions, both are equally true or equally false, or to put it more directly, equally nothing.

Loyola had its Christmas decorations up when I visited. I spoke in front of a large Christmas tree and nativity scene. Tonight, they are having their Christmas concert and, yes, they call it a “Christmas” concert. The poster features the Magi from the east. What are the teachers to say about all this if ERC is imposed upon them? That the Magi were not wise men but on a fool’s errand?

The Quebec government seems to believe religion is like the playful Santa Claus in the Loyola foyer, a mere seasonal decoration that few will miss. But the nativity scene in the heart of the school is not a decoration — it is a statement of faith. It won’t do to profess the faith in the centre of the school only to deny it in the classroom.

The Magi were searching for Jesus. They had to deal with King Herod. Today, those seeking for Jesus have instead the Quebec ministry of education and the appellate court. Be of good courage, Loyola!

See also:

Our Loyola file (French and English)

Our ethics file (English, most entries relate to ECR)




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Les plus religieux hériteront-ils de la Terre ?

Les nouveaux athées comme Dawkins et Hitchens ont convaincu de nombreux intellectuels occidentaux que l’athéisme — ou sa version plus douce la « laïcité » agnostique — représente le sens de l’Histoire. Mais la plupart des gens ne lisent pas les livres de ces auteurs avant de décider d'être religieux. Ils héritent plutôt leur foi de leurs parents. Pour Eric Kaufmann, un professeur de l'Université de Birkbeck de Londres, ce que personne ne semble avoir remarqué c'est que loin de diminuer, la proportion de croyants dans le monde augmente. D'ailleurs, plus ils sont religieux, plus ils ont d’enfants. Pour le professeur londonien, l'effet cumulatif de l’immigration en provenance de pays religieux et la fécondité des croyants inversera le processus de sécularisation en Occident. Non seulement la religion finira par triompher de l’irréligion, mais ce sont les croyants les plus convaincus qui ont les plus grandes familles. L’effet de cette différence dans la natalité des groupes en présence aura plus d’effet en Occident que dans le Tiers-Monde puisque celui-ci est plus généralement homogène et religieux. C’est là la thèse du dernier livre d’Eric Kaufmann au titre quelque peu provocateur : Les Religieux hériteront-ils de la Terre ? (Shall the Religious Inherit the Earth?)

Contraction démographique à venir

Le monde connaît un changement démographique sans précédent. L'Europe montre la voie, mais l'Asie de l'Est vieillit plus rapidement que celle-ci et pourrait bientôt être plus vieille, alors que d'autres régions du monde — en particulier l'Inde, l'Asie du Sud et l’Amérique latine — empruntent le même chemin. Ces bouleversements sont imputables à une prospérité croissante, à l’éducation des femmes (enfin une certaine éducation), à l'urbanisation et à la régulation des naissances.

Le taux de fécondité en Occident — c'est-à-dire le nombre moyen d'enfants qu’une femme a durant sa vie — est inférieur au seuil de remplacement depuis près de quarante ans. La seule exception importante est les États-Unis. En conséquence, la population autochtone a commencé à baisser en termes absolus – un déclin qui va s’accélérer dans les années à venir. L’indice de fécondité mondiale devrait passer sous le taux de remplacement vers 2040. La population mondiale, elle, commencerait à diminuer quelques décennies plus tard, de plus en plus rapidement. Seuls les États-Unis maintiennent encore une natalité saine, mais celle-ci s’explique par une fécondité importante des Latinos et le fait que les États-Unis sont encore une société religieuse quand on la compare à l’Europe ou au Québec.

L'importance numérique de l'Occident laïque dans le monde est en plein déclin. Alors que 35 % de la population mondiale en 1900 étaient d'origine européenne (en Europe, en Russie, en Amérique), la population de l'Occident (qui comprend désormais de nombreux immigrés) ne représente plus que 17 % de la population mondiale. Elle devrait atteindre 10 % vers 2050.

Eric Kaufmann cite l’anthropologue Scott Atran qui rappelle qu’aucune civilisation n’a survécu sans une certaine forme de religion pendant plus de deux générations. Ceux qui prédisent que la religion disparaîtra vaincue par les Lumières qu’ils incarnent (bien sûr) devraient se pencher sur les faits. En chiffres bruts, le monde devient plus religieux de par l'effondrement démographique relatif de l'Occident. Qui aurait également cru il y a soixante ans alors que les juifs ultra-orthodoxes disparaissaient virtuellement en Europe où ils étaient les plus nombreux qu’ils deviendraient si importants en Israël et même ailleurs en Occident ?

jeudi 13 décembre 2012

Tommy Schnurmacher on Loyola High school

The Tommy Schnurmacher Show (Montreal English Talk Radio) on the 7th of December about the Court of appeal's ruling forcing Loyola High School, a Catholic private high school,  to teach ethics and religion from a secular perspective!

Listen:  

Alternate link: http://www.radioego.com/ego/listen/12567

A listener says that if parents don't want their children to be taught the controversial Ethics and religious culture course, they just need to send their children to a completely private school, receiving no subsidies. This is incorrect. All pupils in Quebec (except those of the Kativik School Board) have to attend ERC classes during ten years, in all public schools, in all private schools and even, theoretically, those home-schooled.





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Étude révèle que les enfants vivant avec des homosexuels accusent un retard scolaire

Contrairement à une étude antérieure qui avait trouvé peu de différences entre les enfants vivant avec des homosexuels et ceux vivant dans des familles hétérosexuelles, un nouveau rapport révèle que les enfants de « parents homosexuels » sont 35 pour cent moins susceptibles de connaître un parcours scolaire normal que ceux qui vivent avec leurs parents biologiques mariés.

Se fondant sur le plus grand échantillon à ce jour pour une telle étude, cette nouvelle recherche de la part de trois économistes soulève à nouveau l’impact que peuvent avoir les lois permettant le mariage et l’adoption par des homosexuels sur le bien-être des enfants.

L'étude, menée par le Dr Douglas Allen, de l'Université Simon Fraser, a jeté un regard neuf sur des données qui avaient déjà été analysées par un sociologue de Stanford, le Dr Michael Rosenfeld.

La nouvelle étude affirme que : « les enfants de couples de même sexe sont nettement moins susceptibles d’avoir un parcours scolaire normal : 35% moins de chances que les enfants de parents hétérosexuels mariés, 23 % moins de chances que les enfants de mères célibataires et 15 % moins de chances que les enfants de parents en union libre ».

L'étude se penche sur un travail universitaire similaire, celui de Rosenfeld, qui avait affirmé, a contrario, qu’il n’existait aucune différence entre les enfants habitants avec des adultes de même sexe et ceux vivant au sein de familles traditionnelles. Les trois auteurs affirment que cette étude filtrait l'échantillon des enfants pour obtenir ces  résultats.

« L'étude précédente qui affirmait qu’aucune différence n’existait entre les enfants de parents de même sexe et les autres enfants est grevée de nombreuses faiblesses importantes », a déclaré le coauteur Douglas Allen, professeur d'économie à l'Université Simon Fraser en Colombie-Britannique. Cette étude, « excluait les enfants qui n'avaient pas de lien biologique avec le chef du ménage et les enfants qui n’avaient pas habité au même endroit pendant cinq ans. De la sorte, plus de la moitié des observations avaient été éliminées. Lorsque nous avons considéré tous ces enfants éliminés dans notre analyse, tout en considérant ces facteurs et en les pondérant, nous avons constaté que les enfants de parents de même sexe sont moins susceptibles de progresser de manière normale à l'école. »

Le professeur Allen
Rosenfeld avait exclu 700.000 ménages de son analyse. Selon Allen, ces 700.000 ménages écartés comprenaient la majorité des ménages de même sexe présents dans l'ensemble des données de départ. Le professeur Allen a précisé qu’« Il se trouve que vous êtes beaucoup plus susceptible de vivre dans un ménage de même sexe et ne pas vivre dans cette maison pendant les cinq dernières années, car ces couples ont tendance à se briser assez vite. » « Alors, quand il écarte 700.000 observations, il exclut la plupart des ménages homosexuels, ce qui explique pourquoi il n'a pas pu observer d’effet », a déclaré le professeur Allen.

L’étude d'Allen vient d'être publiée dans la revue « Demography ».


Voir aussi

Les filles aux parents lesbiennes sont 45% moins susceptibles d'obtenir un diplôme d'enseignement secondaire

Autre étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels (Étude de Mark Regnerus)

Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté

École québécoise : l'homoparentalité expliquée aux enfants du primaire par l'État

Sondages : Les États-Uniens surestiment grandement le nombre d'homosexuels

Deux lesbiennes « trahies » par le père homosexuel qui veut voir son fils après un mariage de complaisance

Lutte à « l'hétérosexisme » : manque de modestie constitutionnelle du gouvernement québécois





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Quebec’s position smacks of totalitarianism. The Court of Appeal ruling should not, and hopefully will not stand.

All must be accorded absolute respect, according to a draconian mandate from Quebec's education junta.


By Barbara Kay.

Until 2008, the curriculum of Montreal’s (private) Catholic Loyola High School included a course called “Morals and World Religions” (MWR). MWR taught students the basic history and tenets of other major religions from the Catholic perspective, which is presumably what the students’ parents were paying for.

Paul Donovan, principal of Loyola High School
in Montreal. Photo: G. Hughes for National Post
In 2008, however, Quebec introduced a province-wide program called Ethics and Religious Culture (ERC) running throughout elementary school, and all but one high school year. Every Quebec student — even the homeschooled — is obligated to take this state-composed program. And teachers, whatever their beliefs or religious affiliation, must teach it.

The ERC’s mandate is to introduce students to Quebec’s diversity of religions and cultures with “absolute respect for every religious position.” As a short perusal of ERC’s culturally relativistic texts makes clear, Wicca, Raëlism, aboriginal animism or even a student’s own invented religion are all accorded equal spiritual standing with Christianity. This is an untenable intellectual perspective, and obviously one that stands in opposition to Catholic teachings. Yet no child may be exempted on grounds that the ERC might negatively impact confidence in his own religion.

Loyola sought an institutional exemption, arguing that the school taught the same substantive knowledge as ERC in their MWR course. The ministry denied the request. Loyola pursued a legal challenge on Charter grounds of religious freedom. At trial, the Quebec attorney general contended that the Charter applies to individuals; religious corporations, such as a Jesuit school, he argued, are not entitled to freedom of religion.

The presiding lower court judge, Justice Dugré, disagreed with Quebec’s position. He ruled that the forced replacement of MRW would undermine Loyola’s own sense of identity and religious character, even stating that Quebec’s supersession of ERC over Loyola’s teaching commitments was “totalitarian in nature.”

But Quebec’s Court of Appeal then overturned the lower court’s ruling. Unless resolved otherwise by the Supreme Court, it means that a government can compel a faith community to jettison its driving beliefs in order to promote the state’s secular religion of multiculturalism; or indeed, in the future, to compel promotion of any other theory or belief the state may wish to substitute for a faith community’s convictions.

If the “Catholic perspective” mocked or refuted other routes to spiritual fulfilment, the Court of Appeal decision would be correct. On the contrary, though, the Catholic understanding of faith is far richer and more respectful of religion than that presented in the ERC, which comes at the subject from a secular perspective, and essentially ignores the whole concept of “faith” altogether.

To Quebec’s education ministry, religion is a cultural preference, not a deeply held core belief. For Catholics, on the other hand, everyone who is a Catholic or a member of another religious faith —or even atheistic — is respected as a spiritual pilgrim on a profound journey in pursuit of truth.

In view of its raison d’être, Loyola finds itself caught between the proverbial rock and hard place. As Douglas Farrow, professor of Christian Thought at McGill University and an expert witness in the case, put it to me: “Were the Loyola community to accede to this demand, it would not only be violating its conscience, but also allowing that the Court stands above its conscience … This it cannot do and remain Catholic in any meaningful sense.”

The stated objective of the ERC program is to “cultivate the recognition of others and pursuit of the common good.” Must the “recognition of others” preclude a special attachment to one’s own heritage?

As for “pursuit of the common good,” it was a religion, not a state, after all, that gave all of mankind the Golden Rule to “do unto others as you would be done by.” Surely that is the pursuit of the common good par excellence. The onus should therefore be on Quebec to prove Loyola’s MWR was failing to meet objectives that were already Catholic objectives before they were Quebec’s objectives.

The replacement of the Catholicism-friendly MWR with the Catholicism-banalizing ERC is not, as the Court of Appeal claims, the imposition of a pedagogical curriculum like any other. It is the abrogation of the Charter provision for freedom of religion, and sets a disquieting precedent for other faith-based corporations. The lower-court justice was correct: Quebec’s position smacks of totalitarianism. The Court of Appeal ruling should not, and hopefully will not stand.




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