jeudi 7 juillet 2022

Université Laval suspend DEUX professeurs scientifiques pour leur désaccord avec la pensée dominante (de l'époque)

Ce n’est finalement pas un, mais bien deux professeurs de l’Université Laval (UL) qui ont été suspendus pour leurs propos contre les vaccins anti-COVID. Le Soleil a en effet appris qu’en plus du chercheur en biochimie Patrick Provost, le professeur de biologie Nicolas Derome est lui aussi l’objet d’une suspension de huit semaines sans salaire. Les deux ont été sanctionnés pour des raisons très similaires — avoir fait des présentations, à la fin de l’automne dernier, où ils soulevaient de forts doutes sur la vaccination des 5-11 ans contre la COVID-19. Dans les deux cas, les chercheurs contredisaient des consensus scientifiques sur plusieurs aspects de la vaccination : la majorité des comités d’experts mis sur pied par les autorités de santé publique en Occident, à l'exception notable de la Suède, ont conclu que les vaccins anti-COVID avaient plus d’avantages que d’inconvénients pour les enfants. Mais leur suspension soulève d’épineuses questions sur la liberté académique, qui se posent avec encore plus d’acuité maintenant que l’UL a sévi contre deux profs au lieu d’un seul.

[Mise à jour : Notons que le directeur du Conseil national de la santé du Danemark, Søren Brostrøm, a reconnu mercredi sur la chaîne danoise TV2 qu'« avec le recul, nous n'avons pas tiré grand-chose de la vaccination des enfants » et « nous comprenons mieux les choses et nous ne referions pas la même chose aujourd'hui ».]

«C’est une intervention complètement déplacée. Même si je pense qu’il [Patrick Provost] se trompe sur certains points, ce qu’il a dit, il a le droit de le dire. Il y a un virage autoritaire dans certaines universités», a dénoncé lundi (avant que le cas de M. Derome ne devienne public) le sociologue des sciences Yves Gingras, qui a siégé sur la Commission Cloutier au sujet de la liberté académique.


Billet originel du 27 juin 2022

Avant de voir Québecor retirer son dernier texte de tous ses médias, le professeur Patrick Provost (ci-contre) a été suspendu par l’Université Laval pour des propos tenus en décembre 2021 sur la vaccination des enfants. Entrevue avec le principal intéressé.

« Le consensus sur la Covid-19 est politique : il n’a jamais été scientifique ! », tranche le professeur Patrick Provost, qui a appris le 13 juin dernier qu’il avait été suspendu de son institution pour huit semaines et sans salaire. Attendant un moment plus opportun, il en a fait l’annonce la fin de semaine dernière.

Les faits qui lui sont reprochés par l’Université Laval : avoir critiqué le processus de vaccination des enfants contre la Covid-19 dans une conférence qui remonte au 7 décembre 2021. Son point de vue sur le sujet en résumé : les risques associés à la vaccination des plus petits sont plus grands que les bénéfices.

Conférence critiquée

La conférence était organisée par Réinfo Covid Québec, une organisation indépendante dont la mission est d’éclairer le public sur les enjeux qui touchent la récente pandémie et sa gestion. La crédibilité de l’organisation a été remise en cause par des médias comme Radio-Canada.

Pour justifier sa décision, l’Université Laval reproche entre autres à son professeur d’avoir « démontré un biais de confirmation volontaire dans le choix des informations retenues » pour sa conférence, et d’avoir « présenté un grand nombre d’interprétations partiales ».

Une interprétation des faits que rejette en bloc Patrick Provost avec Libre Média. Il y voit le signe d’une régression de la société québécoise en matière de liberté académique et plus globalement de liberté de pensée.

« Je suis très inquiet par la direction que prend notre société », laisse-t-il tomber.

L’Université Laval refuse de commenter l’affaire.

Un chercheur de renommée internationale

Biochimiste de formation, Patrick Provost est professeur au Département de microbiologie, infectiologie et d’immunologie de l’Université Laval.

Il a développé son expertise en biologie au sein du laboratoire de Bengt Samuelsson, prix Nobel 1982 en physiologie et en médecine.

Depuis vingt ans, il dirige un laboratoire de recherche sur l’ARN et le nombre de ses publications scientifiques révisées par les pairs s’élève à près d’une centaine.

Ses travaux de recherche sur le rôle de l’ARN messager dans l’expression des gènes font partie des 10 découvertes de l’année 2003 par le magazine Québec Science et des cinq découvertes de l’année 2021 par le quotidien Le Soleil.

Autant dire qu’a priori, Patrick Provost semble connaître quelque peu son sujet.

Québecor après l’Université Laval

Puis le 24 juin dernier, son article intitulé « Le véritable portrait de la Covid-19 » a été retiré par Québecor du site de TVA Nouvelles. Quelques heures auparavant, il était supprimé des sites du Journal de Québec et du Journal de Montréal.

Publié par la suite par Libre Média conformément à sa mission de protéger la liberté de presse, le texte offre un portait inédit de la gestion de crise sanitaire au Québec.

L’analyse du professeur est basée sur les données disponibles en toute transparence sur le site d’organismes officiels comme l’Institut national de la santé publique du Québec et l’Institut de la statistique du Québec. De quoi a-t-on peur, alors ?

« Québecor a retiré mon texte sans explications crédibles. La rédaction parle “d’incertitude”, mais je me suis basé sur les données du gouvernement… Est-ce que cela veut dire que les données du gouvernement sont incertaines ? », ironise le chercheur.

Lire la suite : Libre Média

Voir aussi

Covid-19 — A-t-on donné le mauvais type de vaccins ? (m à j, autre étude) 

Énoncé sur la protection et la valorisation de la liberté d’expression de l’Université Laval

Le projet de loi 32, Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, présenté le 6 avril 2022 par la CAQ et sanctionné le 7 juin 2022.

Québec — décès dépassent les naissances, jamais aussi peu de naissances dans l'histoire récente

Les derniers chiffres sur les naissances et décès au Québec ont été publiés ce matin.

Notons que l’Institut de la statistique du Québec a publié les chiffres pour les quatre premiers mois de 2022 pour les naissances, mais les chiffres des cinq premiers mois de 2022 pour les décès. Les naissances moins importantes que les décès de sorte qu’on les compte moins vite ?

Sur la base des chiffres des quatre premiers mois de 2022, nous avons dessiné le graphique ci-dessous :


On notera que, pour la première fois, le nombre des décès pour le 1er quadrimestre dépasse le nombre de naissances. 

Le nombre de naissances est à son plus bas niveau dans l’histoire récente malgré une population toujours croissante (principalement à cause de l’immigration massive).

Le Canada, pays de la censure diversitaire

Le journal télévisé The National de la CBC a évoqué le 5 juillet la controverse touchant la demande d’excuses du CRTC à Radio-Canada. Le reportage montrait le livre de Pierre Vallières que le journaliste a traduit par « The White N-words of America ». Pourquoi « words » ? Il n’y a qu’un mot en N, à savoir nègre, pourtant. Le mot tabou en anglosaxophonie a même été oblitéré sur l’image.

Voir aussi 

Orwell — chien de garde fédéral (CRTC) ordonne à Radio-Canada de s’excuser pour avoir prononcé le mot « nègre » [dans le titre d’un ouvrage bien connu de sociologie politique de 1968 : Les Nègres blancs d’Amérique.]

Le Scrabble exclut des mots pour être plus « inclusif »