mardi 13 décembre 2011

Visite de la chapelle sixtine

Très belle application qui permet une visite virtuelle de la chapelle sixtine.


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Pays-Bas — On regroupe délibérément les élèves d’une même origine



« Quand il y a une grande diversité ethnique dans les écoles c’est mauvais pour les élèves d’origine immigrée et en plus cela n’apporte rien aux élèves européens. »




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Apprendre à lire, des sciences cognitives à la classe

Dans le nouvel ouvrage qu’il consacre à l’apprentissage de la lecture, Stanislas Dehaene propose un plaidoyer synthétique mais argumenté en faveur des méthodes traditionnelles (analyse syllabique, progression rationnelle dans la présentation des phonèmes et graphèmes, association du geste d’écriture à la lecture).

La question essentielle à laquelle ce livre entend apporter une réponse apparaît dès la première ligne : « Comment faisons-nous pour lire ? ». Et ses enjeux sont aussi posés : la recherche scientifique a clarifié « la manière dont le cerveau se modifie au fil de cet apprentissage ». Voilà qui doit arrêter le lecteur : l’apprentissage n’est plus une simple acquisition technique, mais il a un retentissement sur le fonctionnement même du cerveau de chaque individu. Cela redonne toute sa noblesse – et sa vigueur – au débat sur la pédagogie !

L’ouvrage de S. Dehaene est très clair dans sa progression : une première section « dissèque le fonctionnement du cerveau quand il lit et quand il apprend à lire ». Pour le grand public, c’est certainement la partie la plus nouvelle et la plus intéressante. Les deuxième et troisième sections sont immédiatement utilisables par les maîtres et les parents ; elles ne font toutefois que conforter ce que clament depuis trente ans les nombreux contempteurs des méthodes pédagogiques de la deuxième moitié du XXe siècle. Nous n’osons dire les « méthodes modernes », car le livre de Stanislas Dehaene prouve bien que la modernité, qui ne peut s’opposer aux preuves scientifiques, ira dans le sens des méthodes traditionnelles, lesquelles redeviendront, pour le coup, les méthodes d’avant-garde !

Que nous dit-il dans le détail ?

Les particularités du français rendent son apprentissage plus délicat que celui de l’italien ou de l’allemand, car les règles générales côtoient de nombreuses exceptions et irrégularités (exemple : chorale/chocolat ; patient/retient). Car « le français ne note pas seulement la sonorité des mots, mais fournit également des indices sur leur racine, leur sens et leur forme grammaticale » (p. 20). L’imagerie médicale nous montre où va se passer cette « activité artificielle et difficile » (Darwin, cité p. 22) : dans l’hémisphère gauche de notre cerveau. S.  Dehaene raconte d’abord l’acquisition du langage oral, dans un rapide panorama des quatre premières années de l’enfance. Vers 3-4 ans, un enfant enrichit encore quotidiennement son vocabulaire oral d’une dizaine de mots nouveaux ! Dans le même temps, « son système visuel » « se connecte aux aires cérébrales du langage ». L’écriture nécessite un traitement particulier, et c’est alors qu’intervient une région précise du cortex visuel, toujours dans l’hémisphère gauche. Dans la lecture interviennent les sons, traités par le planum temporale, situé derrière l’aire auditive primaire. Enfin l’attention dirigée permet d’accélérer l’apprentissage : « les jeux de langage, qui font manipuler les syllabes, les rimes et les phonèmes, préparent efficacement l’enfant à la lecture » (p. 40).

Les pages 44 à 47, rappelant au lecteur les travaux du Dr Wettstein-Badour, montrent que « la pratique du geste d’écriture accélère l’apprentissage de la lecture » (p. 47). Enfin un chapitre est consacré à la dyslexie, présentée comme « une maladie réelle » (p. 54), que l’on doit distinguer des errances éducatives, puis un autre à la lecture en milieu défavorisé. [Voir le livre de Colette Ouzilou sur le sujet.]

Lorsqu’il aborde les grands principes d’enseignement, Stanislas Dehaene reste très prudent, et se défend de pouvoir « déduire de la science de la lecture » « une méthode optimale d’enseignement ». Selon lui, « diverses stratégies éducatives » sont possibles. L’auteur entend toutefois « dresser une liste des principes éducatifs qui facilitent la découverte de la lecture » (p. 66), en insistant encore une fois sur « l’association des activités de lecture et d’écriture ». Méthodes syllabiques et analytiques, évaluations fréquentes et travail en petit effectif sont préconisés.

L’exposé pédagogique de cette deuxième partie et les preuves expérimentales de la troisième partie n’apportent guère d’éléments nouveaux à ceux qui sont déjà convaincus de l’efficacité des méthodes syllabiques traditionnelles. Peut-être ouvriront-ils les yeux de ceux qui s’entêtent dans des pratiques aujourd’hui largement décriées ? Selon l’auteur, en effet, « la véritable clé […] semble être la formation des maîtres. On sait combien ce point essentiel est aujourd’hui négligé dans notre pays ».

L’annexe deviendra le livre de chevet des maîtres de CP et des parents : en dix pages, l’auteur établit une « progression pédagogique à travers les difficultés de lecture du français ». De quoi remettre l’école sur de bons rails !

Stanislas Dehaene (sous la dir.),
Apprendre à lire, des sciences cognitives à la salle de classe,
Odile Jacob,
2011,
Paris,
155 p.

Stanislas Dehaene est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale, et membre de l’Académie des sciences.

Source




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