dimanche 18 octobre 2020

Décapitation d'un prof : mesures liberticides pour tous sur Internet à l'horizon ?

Des esprits optimistes ou naïfs pourraient penser qu’à la suite de la décapitation en pleine rue d’un professeur par un réfugié tchétchène connu de la police, les politiciens demanderaient un resserrement des politiques d’accueil des réfugiés, de l’immigration ou encore de limiter le pouvoir exorbitant de certains juges à miner les actions de la police et de l’administration.

Rappelons que la Pologne avait rejeté en 2005 la demande d’asile de l’assaillant tchétchène et de sa famille, que cette famille était retournée en Tchétchénie en janvier 2007 où elle se prétendait pourtant gravement menacée. Les Tchétchènes ont le droit de s’installer partout en Russie, le plus vaste pays du monde. Choix étrange que de revenir dans la petite république russe de Tchétchénie.

En 2008, la famille décide de se rendre en France. Abdoullah Anzorov a alors six ans. En 2011, la magistrature française (la malnommée Justice) contraint l’État à octroyer le statut de réfugié à la famille de l’assaillant tchétchène, alors que l’administration le lui refusait. Le terroriste, Abdoullah Anzorov, était connu de la police pour cas de violences en groupe et de dégradations de biens publics, il a pourtant reçu récemment un titre de séjour lui permettant de rester en France. Dans un autre attentat récent devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, l’administration avait décidé que la personne en question était majeure, mais un autre juge avait cassé cette décision et décidé que le Pakistanais était mineur (ce qui s’est révélé faux, il aurait en fait 25 ans).

Il est hors de question pour les progressistes et leurs médias (ceux que les citoyens subventionnent grassement) de remettre en cause des recettes qui ont déjà montré leur terrible efficacité : inutile de revoir la politique irénique d’accueil des réfugiés, les politiques laxistes d’immigration massive, l’échec de l’intégration par l’école publique, l’activisme irresponsable de juges redevables devant aucun simple mortel, semble-t-il.

Le niveau d’immigration est tel, la natalité des « de souche » si basse (environ 1,6 enfant/femme), que l’assimilation ne se fait plus. Près de 69 % des enfants immigrés non européens ou vivant avec au moins un parent immigré non européen habitent dans un quartier où leur proportion est plus importante qu’à Conflans-Sainte-Honorine où a eu lieu cette décapitation.

Les chiffres de l’INSEE (base Saphir) montrent que les enfants immigrés non européens ou vivant avec au moins un parent immigré non européen habitent dans un quartier où ils représentaient en moyenne 42 % des moins de 18 ans en 2015 contre 31 % en 1990. (Cliquer sur le graphique pour l'agrandir.)

De surcroît, la proportion des enfants immigrés non européens ou vivant avec au moins un parent immigré non européen qui résident dans un quartier où ils sont majoritaires chez les moins de 18 ans est passée de 17 % à 38 % entre 1990 et 2015 (base Saphir de l’INSEE) :

Ces chiffres sous-estiment en réalité la présence d’origine immigrée non européenne puisque les chiffres ne prennent pas en compte les petits-enfants d’immigrés. Les efforts consentis pour favoriser la « mixité sociale », peut-être insuffisants, mais réels et très coûteux, ont été rendus vains par l’immigration qui renforce le phénomène de ségrégation. Comment penser que des gens qui grandissent dans des endroits où plus de la moitié de leurs pairs sont aussi d’origine non européenne s’assimileront à la culture française ?

En outre, selon un sondage récent de l’IFOP, les jeunes musulmans de France sont plus radicaux que leurs aînés. En effet, 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment mettre l’islam avant la République. Un autre sondage IFOP, pour Le Point, montre que la fréquentation de la mosquée le vendredi pour les 18-24 ans a quasi doublé en dix ans : de 23 % en 2011 à 40 % en 2019.

Au regard de ces chiffres, la conclusion qui s’impose c’est qu’il est naïf de penser que tout va s’améliorer et qu’il suffit de lutter davantage contre l’extrémisme en général et plus particulièrement sur les réseaux sociaux.

Ne voulant pas aborder ces sujets tabous pour la gauche multiculturaliste, le récit médiatique qui se met en place est le suivant : il s’agit d’un cas isolé, né d’une radicalisation inattendue, importée, car le vivre-ensemble règne dans ce coin de l’île de France au charme provincial, le drame est né d’un « incident mineur » exacerbé par les médias sociaux qu’il faudra donc mieux censurer. De mauvaises langues rapportent que Twitter, Google et Facebook auraient déjà, à l’unisson, claqué des talons.


Cette réponse qui consiste à restreindre les libertés de tous pour garantir le fameux « vivre-ensemble chatoyant multiculturel » n’est pas neuve. Rappelons l’appel à la limitation du choix pédagogique, à l’augmentation des contenus idéologiques obligatoires (ECR au Québec) et aux mesures tatillonnes imposées à de plus en plus d’écoles, de parents et d’élèves pour « garantir le vivre ensemble ». (Voir « L’État devrait agir sur l’école publique perméable à l’islamisation [et non les écoles privées ou l’instruction à domicile comme il le fait]. Tous les djihadistes français en proviennent. », Interdire « l’école à la maison » pour lutter contre l’islamisme : liberticide et inefficace et Restriction des libertés scolaires, rançon de l’immigration de masse « diverse » ?)

La principale conséquence pourrait donc être davantage de censure pour ceux qui critiquent l’islamisation sur Internet. Résultat paradoxal, mais c’est pourtant ce qui semble poindre.

Voici comment le récit médiatique s’est mis en place.

Premier temps.

Le Monde explique comment cette vendetta a fait le tour de l’Internet en passant par l’Algérie. Ariane Chemin, grand reporter au journal Le Monde relaie l’article d’une des consœurs du Monde sur Twitter. Personne sur place à part le parent d’élève qui a tourné cette vidéo n’aurait rien à voir avec l’escalade, tout est venu d’Internet et de l’extérieur ?

Notons que l’article du Monde a changé depuis hier :

« Les Conflanais (lesquels ?) pointaient notamment le rôle des réseaux sociaux » est devenu sept heures plus tard :

Plus de mention aux réseaux sociaux (y compris dans le corps de l’article), mais ce n’est pas grave, ces parents dûment sélectionnés par Le Monde ont fait leur office, la balle est lancée, elle sera reprise par d’autres médias, comme on le verra ci-dessous.

Revenons d’abord à cette petite ville au charme provincial troublée par de vils réseaux sociaux. On en oublierait presque en lisant ces manchettes que la source du problème est plutôt le terrorisme et le radicalisme musulman. Terrorisme et radicalisme importés.

L’ambiance à cette école n’était en rien apaisée. Le professeur décapité faisait face à de nombreuses menaces locales de mort et de harcèlement. RTL rapporte que « “Et plus les jours avançaient, et plus il se faisait harceler par des élèves et en dehors du collège. Il avait beaucoup de menaces de mort. Beaucoup de gens disaient qu’ils allaient le tuer, etc. Mais on ne voulait pas y croire. On se disait que ce n’était pas possible que cela puisse se passer”, explique l’élève du professeur assassiné. » 

Plusieurs personnalités religieuses dont l’imam Abdelhakim Sefrioui, membres du bureau du Conseil des imams de France avait violemment attaqué le professeur (voir ci-dessous)



La mosquée de Pantin (également en Île-de-France) avait diffusé l’appel violent du père mettant en cause le professeur.

Le radicalisme musulman existe localement en France, nul besoin d’invoquer les réseaux sociaux. Son poids s’accroît avec l’augmentation démographique des jeunes musulmans, ils deviennent de plus en plus assurés de leur force, ils ne sont souvent plus minoritaires dans les banlieues. Les réseaux sociaux n’ont pas alimenté le drame qui se tramait en Île-de-France, ils l’ont peut-être rendu plus visible, la police et les services de renseignement auraient donc pu agir plus facilement. Sans préconiser plus de censure. Mais cela attirerait l’attention vers des services de renseignements qui ne parviennent pas à juguler les menaces terroristes islamiques. Mauvaise idée pour le gouvernement. Dévions donc la conversation.

L’idée selon laquelle ce qu’il manque c’est encore plus de censure sur Internet avait donc été lancée. Reuters avançait la même théorie que Le Monde. Radio-Canada a donc docilement recopié et propagé cette thèse :

La faute aux réseaux sociaux, à la « haine » en général. Les élèves et parents d’élèves (tous ?) sous le choc. Pas un mot sur le fait que de nombreux élèves ne louaient en rien « son engagement et sa bienveillance ». Pas un mot pour insister sur l’islamisme du terroriste dans ces premières lignes.


Second temps

Le résultat n’a pas tardé. De nombreux porte-parole officiels ont demandé à censurer davantage Internet, à mettre fin à l’anonymat, à « encadrer les réseaux sociaux » comme on dit poliment. On peut s’attendre à ce que les critiques de droite, les nationalistes, les « islamophobes », les « identitaires » soient souvent les victimes de cette volonté de mise sous cloche.

Xavier Bertrand, centriste, président du conseil régional des Hauts-de-France, déclarait aujourd’hui : 

 

Gabriel Attal (ancien socialiste), porte-parole du gouvernement Macron, a déclaré ce même jour :

Quant à la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, elle aussi ex-socialiste avant de rejoindre Macron, elle a déclaré :

Décision saluée par Laetitia Avia (ci-dessous), députée du parti au pouvoir (LREM), notez que Mme Avia ne parle à aucun moment d’islamisme. Elle semble ne pas pouvoir contenir sa joie d’avoir trouvé un si beau prétexte pour imposer la censure des contenus « haineux ». Mme Avia a porté en 2019-2020 une proposition de loi contre les contenus haineux sur Internet, qui est adoptée par l’Assemblée nationale, mais est en grande partie censurée par le Conseil constitutionnel.


L’éditorialiste bien connu Christophe Barbier approuve cette idée, quitte à modifier la Constitution française pour l’imposer :

Pour les laïcards de gauche (la CGT, communiste) le problème c’est la fraction réactionnaire catholique et ses écoles privées :