vendredi 20 mai 2022

Lobby musulman contre lobby LGBTQ2SAI+ : 1-0

Un message sur les réseaux sociaux de l’Université Western (à London en Ontario au Canada) soutenant la lutte contre l’homophobie comprenait une illustration de deux femmes en hijab sur le point de s’embrasser. Il a déclenché une réaction virulente de la communauté musulmane de la ville de London qui a forcé les responsables de l’université à le supprimer.


L’image, publiée sur le compte Instagram de l’établissement mardi pour marquer la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, a suscité une avalanche de critiques de la part de personnes offensées par ce dessin.

Ils ont déclaré que ce message était « inapproprié » et « irrespectueux », car le hijab, un voile islamique, a des connotations religieuses et spirituelles. Une personne a écrit : « Honte à toi, Occidental, pour un billet aussi insultant qui se moque de ma religion ».

En réponse, les responsables de l’université ont d’abord apporté leur appui à cette affiche, soulignant qu’ils comprenaient « la complexité et l’intersectionnalité de ce sujet » et que « l’image choisie pouvait être choquante pour certains musulmans ». Mais mercredi, un responsable de l’université Westerm responsable de l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) a publié un communiqué indiquant que l’image avait été retirée.

« Nous pensons que c’est l’occasion d’une discussion sincère et réfléchie sur la façon dont nous pouvons soutenir au mieux les membres de la communauté musulmane homosexuelle, ainsi que ceux de toutes les confessions religieuses et de tous les milieux au sein de la communauté 2SLGBTQ+ », a déclaré Opiyo Oloya. « Afin de promouvoir cette discussion, nous avons retiré l’image du billet de crainte de gêner ces conversations importantes. »

Un responsable de la communauté musulmane, Iman Abd Alfatah Twakkal, a déclaré que la communauté musulmane de London rédigeait une réponse aux images qu’il a qualifiées d’« inappropriées ».

« Nous respectons les droits de la personne de tout le monde, tels que protégés par la loi ontarienne sur les droits de la personne », a-t-il dit. « Bien que nous comprenions que l’intention est de promouvoir l’inclusion, l’affiche fait le contraire. Le fait de singulariser un symbole religieux musulman dans ce contexte est inapproprié. »

L’affiche a également suscité une pétition demandant à l’université de retirer la représentation des femmes musulmanes. La pétition comptait plus de 33 000 signatures vendredi soir. « Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’une attaque contre la communauté LGBT+ et que l’existence de musulmans homosexuels est reconnue », peut-on lire dans la pétition. « Ce qui est dépeint est extrêmement irrespectueux, indélicat et dénué de perspicacité envers la communauté musulmane dans son ensemble. »

La pétition souligne qu’« Il convient également de préciser que si vous n’êtes pas musulman, vous n’avez pas le droit de nous dire ce que nous pouvons et ne pouvons pas trouver offensant. » 

Sources : National Post, la pétition, Instagram.


«Chez les catholiques pratiquants réguliers, le vote contestataire est désormais dominant»

Une étude de l’IFOP pour La Croix montre que quatre électeurs catholiques sur dix ont voté Marine Le Pen ou Éric Zemmour, et 69 % des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Le politiste Yann Raison du Cleuziou, spécialiste des religions, analyse ces résultats. « Les catholiques et encore plus les catholiques pratiquants ont un très fort niveau de participation électorale », explique Yann Raison du Cleuziou. Yann Raison du Cleuziou est politiste, maître de conférences à l’université de Bordeaux — Institut de Recherche Montesquieu.


 

LE FIGARO. — Selon une étude IFOP pour La Croix, Marine Le Pen et Éric Zemmour réalisent, au total, 40 % chez les catholiques. Que vous inspire ce chiffre ? Faut-il voir, chez une partie des catholiques, le signe d’une hantise du déclin ?

Yann RAISON DU CLEUZIOU. — Pour interpréter le vote des catholiques, il faut déjà se demander de quels catholiques parle-t-on? Le catholicisme renvoie à des idées, à des identités, et à des formes d’appartenance extrêmement variables dans la société française. Selon les différentes études, entre 45 et 50 % de la population française de 18 ans et plus se déclare catholique. En même temps, seulement 1,8 % des catholiques vont à la messe de manière hebdomadaire.

Par ailleurs, tous les catholiques électeurs ne sont pas des électeurs catholiques. Autrement dit, tous les électeurs catholiques ne votent pas en fonction de leur appartenance religieuse. Il faut faire attention à ne pas surinterpréter la dimension religieuse du vote des catholiques. Une enquête de l’IFOP publiée par La Vie en mars 2022 montre que seulement 22 % des électeurs catholiques pratiquants considèrent que leurs convictions religieuses ont beaucoup d’influence dans leurs choix électoraux.

Depuis la publication des travaux de Guy Michelat et Michel Simon (1977), on sait que tendanciellement, les catholiques pratiquants votent bien plus à droite que le reste de la population française. Au premier tour d’une élection présidentielle sous la Ve République, ils ont toujours voté à 65 ou 70 % pour les différents courants de droite, mais le Front national n’en a jamais profité. En revanche, cette résistance où cette réserve ne se retrouve pas chez les catholiques non-pratiquants qui, depuis les années 1990 votent au-dessus des moyennes nationales pour le Front national.

En ce qui concerne les catholiques non-pratiquants, leur engouement pour le Rassemblement national augmente à mesure que ce parti continue de percer dans le corps électoral français. La nouveauté est ailleurs : les réserves que pouvaient avoir les pratiquants à l’égard du RN sont en train de s’estomper : 21 % d’entre eux ont choisi Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle 2022. C’est donc un clair alignement sur les tendances nationales, même s’ils restent encore juste en deçà.

— Si seulement 7 % des non-pratiquants ont voté Zemmour, ils sont 10 % parmi les pratiquants occasionnels et 16 % parmi les réguliers. Dans un contexte d’effondrement statistique, le catholicisme se recompose sur ceux qui restent, les plus fervents et conservateurs ?

— Le score d’Éric Zemmour chez les pratiquants réguliers, soit plus du double de la moyenne nationale, montre une radicalisation de cette frange du catholicisme. Par ailleurs, une enquête pour La Vie de mars 2022 montrait que ce vote pour Zemmour repose sur une dynamique spécifiquement religieuse : 71 % des électeurs catholiques qui votent pour lui le font au nom de leurs convictions religieuses.

C’est très différent du vote Marine Le Pen puisque la candidate du RN obtient 21 % chez les pratiquants réguliers, 26 % chez les pratiquants occasionnels, et 29 % chez les non pratiquants. Plus il y a un détachement de la pratique religieuse, plus le vote en faveur de Marine Le Pen augmente, au contraire du vote Zemmour.

Éric Zemmour a permis la structuration politique d’une droite catholique conservatrice, et par sa rhétorique (le « grand remplacement ») il a contribué à la tirer vers l’extrême droite. Cela s’explique par plusieurs facteurs. Des facteurs politiques liés à la reconfiguration partisane d’abord. Les courants catholiques conservateurs, qui se sont réaffirmés depuis la Manif pour tous, se sont dispersés après 2013 dans tous les partis de droite. Dans ces formations, les catholiques conservateurs (Sens Commun chez LR, le Cercle Fraternité au RN…) ont été mis en échec et marginalisés. Éric Zemmour a accordé à ces réseaux catholiques conservateurs une place centrale, une notabilité qu’ils ne parvenaient pas à avoir dans leur précédent parti. Jean-Frédéric Poisson ou Laurence Trochu n’ont jamais eu autant d’exposition médiatique que depuis leur ralliement à Reconquête !

Les catholiques conservateurs sont conscients du déclin du catholicisme, mais ils ont le sentiment qu’ils sont les seuls à anticiper les effets sociaux profonds que ce déclin va susciter.

Yann Raison du Cleuziou

Cet engouement repose aussi sur le positionnement d’Éric Zemmour et la manière dont il construit les enjeux politiques. Il accorde une place cardinale au catholicisme dans la définition des défis politiques que la France doit relever dans les prochaines décennies. Pourquoi ? Parce qu’il fait du catholicisme l’origine de l’identité nationale. Il en fait ensuite la matrice des formes de gouvernement qui existent en France, lesquels accordent une grande importance à la liberté politique et à la laïcité. Enfin, il en fait le marqueur des mœurs majoritaires. Par conséquent, pour Éric Zemmour, l’effondrement statistique du catholicisme pose des problèmes fondamentaux à la France. Et ces problèmes sont selon lui aggravés par des flux migratoires qui tendent à importer une autre forme de civilisation sur le territoire, une forme de civilisation qu’il identifie à l’islam. Ce discours a été abondamment mis en scène, et suscite un engouement certain chez les catholiques qui pensent que leur religion à une dimension civilisationnelle.

Les catholiques conservateurs sont conscients du déclin du catholicisme, mais ils ont le sentiment qu’ils sont les seuls à anticiper les effets sociaux profonds que ce déclin va susciter. Cette indifférence les accable. Éric Zemmour vient leur apporter de la reconnaissance et les confirmer dans leur vision de la décadence de la France.

— Aussi, 29 % des catholiques ont voté pour Emmanuel Macron, et le vote de gauche n’a pas disparu, y compris chez les pratiquants réguliers, comme cela a pu être parfois avancé. Comment l’expliquez-vous ?

— Emmanuel Macron fait un score tout à fait honorable parmi les catholiques pratiquants réguliers, avec 25 % des voix. Cela reste en deçà des moyennes nationales. Et en 2017, François Fillon obtenait dans le même électorat 55 % des voix au premier tour. Le président sortant ne parvient donc pas à mobiliser derrière lui les catholiques pratiquants qui partagent un positionnement de centre-droit ou un attachement à une droite de gouvernement raisonnable dans son conservatisme.

Chez les électeurs catholiques pratiquants, il y a toujours entre 20 et 25 % de voix qui vont à gauche.

Yann Raison du Cleuziou

Grâce à cette enquête IFOP/La Croix, on observe que le vote contestataire est désormais dominant, à plus de 60 %, chez les catholiques pratiquants réguliers alors qu’auparavant le vote pour les partis de gouvernement était la tendance dominante. C’est un phénomène majeur qui nécessite de nouvelles investigations pour être bien compris. Je pense qu’il peut y avoir un effet de la pandémie de Covid-19. La restriction des libertés publiques et religieuses, la surexposition aux réseaux sociaux, la montée en puissance d’un pouvoir médical dont les catholiques se méfiaient déjà en raison de leur expérience des débats bioéthiques, ont sans doute favorisé une exaspération dans le rapport aux institutions.


 

Jean-Luc Mélenchon, lui, a considérablement augmenté son vote. Cette dynamique est encore plus forte que celle du vote pour Éric Zemmour, mais est moins liée à des considérations religieuses.

Chez les électeurs catholiques pratiquants, il y a toujours entre 20 et 25 % de voix qui vont à gauche. Cette année, le candidat LFI a réussi à prendre un leadership sur toutes les autres candidatures de gauche. La logique de vote utile a fonctionné parmi les catholiques pratiquants. De plus, un certain nombre de personnalités catholiques, comme l’économiste et jésuite Gaël Giraud ou Samuel Grzybowski, cofondateur de la Primaire populaire, avaient appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

— En termes de participation, 78 % des catholiques ont mis un bulletin dans l’urne. Est-ce lié à un sens du civisme plus prononcé ou en raison du statut social des catholiques, en moyenne plus favorisés que le reste des Français ?

— Le très fort civisme des catholiques est un fait établi. C’est un constat qui se renouvelle à chaque élection. Les catholiques et encore plus les catholiques pratiquants ont un très fort niveau de participation électorale. Cela s’explique, historiquement, par une forte conscientisation de l’enjeu moral qu’est la participation à la vie de la cité politique. Ils ont un vrai sens du devoir, et de la culpabilité lorsqu’ils ne peuvent pas participer.

Les travaux de Claude Dargent ou de Vincent Tiberj ont montré que les Français musulmans votent, de manière massive et quasi unanime pour la gauche.

Yann Raison du Cleuziou

Ce phénomène est aussi lié à leur intégration sociale, lié à la classe sociale ou à l’âge. Il ne faut pas oublier que la pyramide des âges du catholicisme est inversée. Les retraités constituent de forts bataillons du catholicisme. Et il est connu que les retraités ont aussi un fort niveau de participation électorale.

— Par ailleurs, 69 % des Français musulmans ont voté Jean-Luc Mélenchon. Est-ce un vote d’adhésion, lié au projet économique du candidat notamment, ou un rejet d’Éric Zemmour et Marine Le Pen, qui ont en partie fait campagne sur la crainte de voir la France s’islamiser ?

— Les travaux de Claude Dargent ou de Vincent Tiberj ont montré que les Français musulmans votent, de manière massive et quasi unanime pour la gauche. Cette orientation électorale s’inscrit dans la longue durée. C’est pourquoi leur choix pour Jean-Luc Mélenchon n’a rien d’exceptionnel, et il ne faut pas le surinterpréter.

Claude Dargent a par ailleurs expliqué que ces Français ne votent pas en raison de leur foi, mais en raison de leur positionnement social et de leur environnement professionnel. L’expérience de la précarité et la mémoire ou l’expérience des migrations par exemple, nouent leur alliance avec les gauches plus que leur positionnement religieux. [C’est vrai en partie, les musulmans demandent plus d’interventions de l’État, mais c’est une explication lacunaire, l’abandon de la volonté d’assimilation républicaine et de la laïcité militante par les Insoumis a rapproché Mélenchon des musulmans, voir : « Il est le seul qui a défendu les musulmans ».]


Le nombre de cadres « racisés » a augmenté à Radio-Canada, les femmes y représentent 63 % des cadres

La directrice des services français de Radio-Canada en Ontario, Zaahirah Atchia, à la tribune du Club canadien de Toronto.

L’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) sont tellement ancrées dans les pratiques d’employeurs comme Radio-Canada que ces valeurs ont maintenant leurs plans d’action et leur sigle : EDI.

À Radio-Canada, l’équipe EDI rapporte que la proportion de personnes « racisées » occupant des postes de cadres est passée de 13,7 à 17 % de 2018 à 2021.

La nouvelle directrice des services français de Radio-Canada en Ontario, Zaahirah Atchia, s’en est félicitée à la tribune du Club canadien de Toronto, ce jeudi 19 mai.

Le déjeuner du Club canadien de Toronto avait lieu au restaurant Malaparte du TIFF, rue King Ouest.

Incarner le Canada multiculturaliste

Car c’est une priorité du diffuseur public d’« incarner le Canada d’aujourd’hui », qui est multiculturel. C’était d’ailleurs le titre de son allocution et l’entièreté de son propos au Club canadien.

Sa nomination, en novembre dernier, représente elle-même un effort, de la part de Radio-Canada, de promouvoir l’EDI.

Zaahirah Archia est originaire de l’île Maurice, en Afrique dans l’Océan indien. Membre du Barreau de l’Ontario, elle a été directrice générale de la radio communautaire franco-torontoise CHOQ-FM.

Races, handicaps, orientations sexuelles…

Elle mentionne aussi qu’à Radio-Canada, toujours de 2018 à 2021, les cadres handicapés ont vu leur nombre augmenter de 2,4 à 3,7 %, et les Autochtones de 0,7 à 1,3 %. Les gens qui s’auto-identifient comme LGBTQ représentent 7,8 % de l’effectif radio-canadien.

Et, attention !, roulement de tambour !, « 63 % des cadres de Radio-Canada sont des femmes, ce chiffre dépassant le taux de disponibilité sur le marché du travail ». Cette nouvelle a été accompagnée d’applaudissements de la part de la majorité des invités présents.

On parle donc ici de diversité dans toutes ses dimensions : des « différences visibles et invisibles ». (« Sauf la diversité des idées », a murmuré un facétieux à une table…)

L’immeuble de la CBC et de Radio-Canada à Toronto
 « Impératif moral et économique »

« La diversité n’est pas simplement un atout à l’ère de la quatrième révolution industrielle, mais un impératif de pertinence, de croissance et d’impact pour toute organisation de vision », soutient Mme Atchia. La directrice des services français de Radio-Canada en Ontario n’a pas démontré en quoi la diversité raciale était un atout à l’ère de la quatrième révolution industrielle par rapport, notamment, à un recrutement basé sur la compétence.

Autrement dit, selon l’oratrice, le respect de l’EDI ne serait pas seulement un impératif moral, mais bien un impératif économique. Les organisations qui l’adopteraient en deviennent plus efficaces et plus concurrentielles. Pour ce carnet, tout cela reste à prouver;  ce qui sera difficile avec la SRC qui jouit d’un monopole, est massivement subventionnée et ainsi ainsi complètement isolée de toute politique  inefficace.

De ce point de vue, l’EDI n’est plus seulement uniquement du ressort des départements des ressources humaines, affirme Mme Atchia. C’est la responsabilité de toute l’organisation et donc de sa direction.

Dans le personnel et dans le contenu de Radio-Canada

L’EDI est devenu à Radio-Canada « une mesure de notre succès ».

Cela doit se refléter autant dans la composition du personnel que dans les contenus diffusés à la radio, à la télévision et sur le web. On doit donc s’attendre à davantage d’information sur le pluralisme du pays et de divertissement « célébrant toutes les différences ».

« L’EDI est maintenant au cœur de tout ce que nous faisons à Radio-Canada », conclut Zaahirah Atchia. Ce discours a été qualifié par un invité de « scolaire » et de soporifique : une litanie de clichés, de poncifs, de lieux communs et de stéréotypes diversitaires.

Des élèves réfugiés ukrainiens étudieraient en anglais au Québec malgré la loi 101 (et la loi 96)

Les enfants ukrainiens arrivés au Québec peuvent s’inscrire dans des écoles anglophones, a appris La Presse. Ils peuvent notamment le faire en vertu d’un statut de résident temporaire qui leur a été accordé par Ottawa à leur arrivée au pays.

Le ministère de l’Éducation a confirmé à La Presse que « selon le cadre législatif et réglementaire en vigueur au Québec, les élèves ukrainiens dont le parent détient un permis de travail temporaire seraient admissibles à l’enseignement en anglais ».

Un programme fédéral d’immigration temporaire d’urgence donne aux Ukrainiens un tel statut. L’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU) vise à accélérer l’entrée au pays des familles ukrainiennes qui fuient la guerre. Elle est valide pour trois ans et peut être renouvelée.

Les Ukrainiens peuvent ensuite faire une demande de résidence permanente, ou retourner dans leur pays d’origine, explique Stéphane Handfield, avocat spécialisé en immigration.

Onze élèves ukrainiens scolarisés en anglais

Jusqu’ici, une centaine d’élèves arrivés d’Ukraine se sont inscrits dans les trois centres de services scolaires francophones de Montréal.

Depuis mars dernier, le ministère de l’Éducation précise avoir accordé une autorisation de fréquenter une école anglophone à 11 enfants ukrainiens scolarisés au Québec.

À la commission scolaire Lester-B.-Pearson, dans l’ouest de Montréal, on indique qu’à ce jour, « cinq étudiants [d’origine ukrainienne] qui remplissaient les conditions d’éligibilité du ministère de l’Éducation du Québec ont été autorisés à s’inscrire » dans une de ses écoles.

La commission scolaire English-Montréal affirme pour sa part qu’aucun élève arrivé récemment d’Ukraine ne fréquente une de ses écoles. « Malheureusement, nous avons essayé et nous ne pouvons accueillir aucun d’entre eux », écrit son porte-parole, Michael Cohen.

La commission scolaire Riverside, sur la Rive-Sud de Montréal, n’a pas rappelé La Presse.

Front commun

En mars dernier, les neuf commissions scolaires anglophones de la province ont fait front commun pour demander à Québec d’offrir des exemptions à de jeunes réfugiés ukrainiens pour qu’ils puissent fréquenter des écoles anglophones.

Les commissions scolaires faisaient alors valoir que beaucoup de ces élèves avaient sans doute l’anglais comme langue seconde et exhortaient le gouvernement à faire « preuve de compassion ».

Le Québec a la capacité de les accueillir dans les écoles francophones, avait alors rétorqué le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. La loi 101 s’applique « à tous les nouveaux arrivants sans distinction de la langue utilisée dans le pays d’origine », avait déclaré M. Roberge.

Au Québec, les enfants de familles qui font une demande de résidence permanente ou qui arrivent avec un statut de réfugié doivent obligatoirement fréquenter une école francophone.

Les nouveaux arrivants ayant un permis de séjour temporaire sont autorisés à envoyer leurs enfants dans les écoles anglophones du Québec. C’est le cas, par exemple, des enfants d’expatriés ayant un permis de travail temporaire et des membres des Forces armées canadiennes appelés à se déplacer à l’intérieur du pays.

[On peut se demander pourquoi cette échappatoire n’a pas été éliminée par le projet de loi 96 récemment. Celui-ci n’a réduit l’exemption pour les immigrants « temporaires » que de 6 à 3 ans.]

Source : La Presse

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