vendredi 5 mars 2021

Analyse des demandes d'assurance maladie : COVID-19 a un impact profond sur la santé mentale des jeunes

La pandémie COVID-19 a eu un impact profond sur la santé mentale, en particulier sur celle des jeunes.

FAIR Health est une organisation à but non lucratif indépendante des États-Unis qui recueille des données reliées aux réclamations auprès des sociétés d’assurance-maladie privée. Elle gère la plus grande base de données de demandes de réclamations d’assurance-maladie.

En définissant la population pédiatrique comme des personnes âgées de 0 à 22 ans et en se concentrant sur les groupes d’âge de 13 à 18 ans et de 19 à 22 ans, FAIR Health a étudié les effets de la pandémie sur la santé mentale des enfants aux États-Unis. Pour ce faire, FAIR Health a analysé les données de sa base de données de plus de 32 milliards de dossiers de réclamations de soins de santé privés, en suivant les changements mois par mois de janvier à novembre 2020 par rapport aux mêmes mois en 2019. Les aspects de la santé mentale pédiatrique étudiés incluent la santé mentale globale, l’automutilation intentionnelle, les surdoses et les troubles liés à l’usage de substances, les principaux diagnostics de santé mentale, les raisons des visites aux urgences et les variations d’État par État.

Parmi les principales constatations :

Santé mentale globale

En mars et avril 2020, le pourcentage de réclamations pour soins de santé mentale pour les personnes âgées de 13 à 18 ans par rapport à toutes les réclamations liées à la santé ont environ doublé en comparaison avec les mêmes mois de l’année précédente. Toutes les réclamations médicales (y compris les réclamations de santé mentale), cependant, ont diminué d’environ de moitié. Cette tendance à l’augmentation des réclamations pour santé mentale et à la diminution des réclamations médicales en général s’est poursuivie jusqu’en novembre 2020, bien que dans une moindre mesure.

• Une tendance similaire a été observée pour les personnes âgées de 19 à 22 ans, bien que les changements aient été plus faibles. En général, le groupe d’âge des 19-22 ans présentait des tendances en matière de santé mentale similaires, mais moins prononcées que celles du groupe d’âge 13-18 ans.


 Automutilation intentionnelle

Les réclamations pour automutilation intentionnelle en pourcentage de toutes les réclamations médicales dans le groupe d’âge 13-18 ans ont augmenté de 90,71 % en mars 2020 par rapport à mars 2019. L’augmentation était encore plus importante en comparant avril 2020 à avril 2019, doublant presque (99,83 pour cent).

• En comparant août 2019 à août 2020 dans le Nord-Est, pour la tranche d’âge de 13 à 18 ans, il y a eu une augmentation de 333,93 % des lignes de réclamation pour automutilation intentionnelle en pourcentage de toutes les lignes de réclamation médicale, un taux plus élevé que dans toute autre région au cours de n’importe quel mois étudié pour ce groupe d’âge.

Surdoses et troubles liés à l’usage de drogues

• Pour le groupe d’âge 13-18 ans, les réclamations pour surdoses ont augmenté de 94,91 % en pourcentage par rapport à toutes les réclamations médicales en mars 2020 et de 119,31 % en avril 2020 par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. Les réclamations pour les troubles toxicomanes ont également augmenté en pourcentage par rapport à toutes les réclamations médicales en mars (64,64 %) et avril (62,69 %) 2020 par rapport aux mois correspondants en 2019.

Diagnostics de santé mentale

• Pour la tranche d’âge de 6 à 12 ans, du printemps à novembre 2020, les réclamations pour trouble obsessionnel-compulsif et tics ont augmenté en termes de pourcentage de toutes les réclamations médicales par rapport à leur niveau des mois correspondants de 2019.

• Pour le groupe d’âge de 13 à 18 ans, en avril 2020, les réclamations pour trouble d’anxiété généralisée ont augmenté de 93,6 % en termes de pourcentage de toutes les réclamations médicales par rapport à avril 2019, tandis que les réclamations pour trouble dépressif majeur ont augmenté de 83,9 % et les lignes de réclamation pour troubles de l’adaptation de 89,7 %.

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Longue confrontation lors d’un cours d’anatomie pour avoir rappelé l’importance biologique des différences sexuelles

Un cours universitaire de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a tourné au vinaigre il y a une semaine, un cours d’anatomie auquel assistaient plusieurs étudiants en visioconférence.

La chroniqueuse du 98.5 Sabrina Rivet raconte ce qui s'est passé alors que la professeure de biologie expliquait l’influence des chromosomes, les hormones, les cellules et les organes qui sont propres à un genre, donc soit à l'homme ou à la femme.

Elle disait que tous ces aspects pouvaient influencer l’identité d'une personne et son orientation sexuelle.

« Une étudiante a interrompu la classe pour donner son point de vue sur la matière; elle disait être mal à l’aise par rapport au contenu. La jeune fille avançait que l’identité de genre et que l’orientation sexuelle n'avaient pas d’origine biologique et que c’était des construits sociaux, que ça ne viendrait pas de l'intérieur de nous. », raconte Sabrina Rivet.

Elle ajoute : « Plusieurs étudiants ont décrit la scène comme étant une confrontation; l'étudiante tutoyait carrément la prof [...] Après 20 minutes de débats envenimés en classe, la prof a décrété une pause et ensuite le retour a été très difficile. Pour l’instant, on ne sait pas encore si l’étudiante en question a porté plainte dans cette affaire. »

Source

Voir aussi 

Biologie — L'expression de 6 500 différences génétiques distinguent l'homme de la femme

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Plusieurs grandes études : l'égalité juridique des sexes renforce les différences sexuelles  

Le paradoxe de l'égalité entre les sexes c. la théorie du genre 

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Implosion démographique : y remédier en renouant avec des valeurs qui privilégient descendance et transmission

L’épidémie de covid-19 a accentué la chute de la natalité dans de nombreux pays occidentaux. Pour le docteur en géographie Laurent Chalard, dans les colonnes du Figaro, le meilleur moyen d’y remédier, est de retrouver un système de valeurs qui considère la descendance comme un objectif de transmission d’un héritage et non plus comme une charge matérielle.

Sur le plan économique, la chute des naissances obère les perspectives de main-d’œuvre disponible à terme, contribuant à un recours systématique à l’immigration pour compenser les générations qui ne sont pas nées, et elle exerce des tensions sur le financement des retraites du fait d’une dégradation continue du rapport entre le nombre d’actifs cotisants et d’inactifs percevant des pensions, à l’origine de politiques impopulaires d’allongement de l’âge de départ à la retraite.

Sur le plan géopolitique, élément moins mis en avant auprès du grand public, mais sérieusement pris en compte au sein des cercles de pouvoir dans le cadre de leur représentation du monde et de ses rapports de force, la dénatalité entraîne un recul de la part de l’Occident dans la population mondiale, susceptible de se traduire sur le plan politique, même s’il n’existe pas un déterminisme absolu, comme le montre le cas d’Israël, à la puissance incontestable malgré son nanisme démographique.

La France n’échappe pas à la règle générale, connaissant une dénatalité depuis la fin des Trente Glorieuses et le passage de l’indice de fécondité sous le seuil de remplacement des générations (2,1 enfants par femme) en 1975, qui n’a jamais été atteint depuis, mais elle se singularisait, jusqu’à très récemment, parmi les pays développés par une situation beaucoup moins dégradée qu’ailleurs.

La France n’a plus l’assurance de voir ses besoins futurs en main-d’œuvre couverts alors que son poids géopolitique dans le monde pourrait continuer de se réduire.

En effet, au cours des années 2000, la remontée régulière de la natalité avait permis à la France de voir s’éloigner le spectre du déclin démographique, lui assurant une croissance certaine de sa population dans un contexte d’excédent migratoire. En conséquence, à l’exception de certaines niches de métiers, il ne se posait guère d’interrogations concernant la couverture des besoins en main-d’œuvre dans les prochaines décennies, contrairement à nos voisins européens, comme l’Allemagne ou l’Italie, où la question était sensible.

Or, depuis une dizaine d’années, le nombre de naissances est reparti à la baisse dans l’hexagone, ce qui sous-entend que le « baby -krach » lié à la Covid-19 arrive au plus mauvais moment puisque la natalité était déjà à son plus faible niveau depuis 1945. Il s’ensuit que la France risque de subir, au moins temporairement, un phénomène de classes d’âge creuses, sa croissance démographique se rapprochant de zéro, et n’a désormais plus l’assurance de voir ses besoins futurs en main-d’œuvre couverts alors que son poids géopolitique dans le monde pourrait continuer de se réduire.

Face à cette situation, qui ne peut guère être considérée comme positive, au moins sur le plan économique, la puissance à l’international n’étant pas forcément une fin en soi, il conviendrait de trouver des moyens pour tenter de redresser la fécondité hexagonale, en gardant en tête qu’il n’existe aucune solution miracle, le seul État développé ayant vu sa fécondité rebondir étant Israël grâce, entre autres, à la surfécondité des populations religieuses ultra-orthodoxes dans un contexte spécifique de « guerre démographique » avec les Palestiniens, non reproductible ailleurs [N’y a-t-il pas une sorte de guerre, ou du moins de rivalité démographique au Québec alors que les Canadiens français vont y devenir minoritaires dans les prochaines décennies ?].

À l’heure actuelle, les politiques privilégiées en Europe pour stimuler la natalité relèvent essentiellement d’aides à l’accompagnement de la maternité et de la petite enfance, c’est-à-dire de soutiens financiers directs ou indirects pour les familles ayant plusieurs enfants et/ou la mise en place de structures d’accueil permettant aux mères de continuer de travailler tout en élevant leur progéniture.

Ces mesures apparaissent, au premier abord, comme relativement efficaces, dans le sens que les pays avec les politiques familiales les plus incitatives (comme la France ou la Suède) affichent, en règle générale, des indices de fécondité plus élevés que ceux où ces politiques sont inexistantes ou peu développées.

Le gouvernement français se devrait donc de réfléchir à l’adoption de nouvelles dispositions dans le domaine, à travers, entre autres, l’instauration d’une prime territorialisée à la natalité pour les intercommunalités présentant un déficit naturel considérable, comme, par exemple, la Communauté d’Agglomération Montluçon Communauté, où les 539 enfants nés en 2017 ne permettent pas de contrebalancer les 775 décès qui ont eu lieu la même année.

Le modèle consumériste conduit indirectement à la sous-fécondité, l’enfant étant jugé comme un produit de consommation au coût particulièrement élevé.

Cependant, si leur utilité s’avère indiscutable, il n’en demeure pas moins que les politiques familiales demeurent insuffisantes par rapport à l’objectif, une fécondité proche du seuil de remplacement des générations dans la durée.

[Pour le Québec, ajoutons que les mesures comme les CPE visent peut-être davantage à  assurer le travail des femmes qu’une hausse de la natalité. On a ainsi exclu la possibilité d’accorder une allocation pour la garde à tous les parents qu’ils pourraient utiliser selon leur bon vouloir (conserver l’argent et garder eux-mêmes leurs enfants ou l’utiliser pour les faire garder par des tiers) parce que cela pouvait encourager les femmes à rester à la maison ce qui déplaisait souverainement aux féministes. En 1982, Claire Bonenfant, présidente du Conseil de la femme lors d’un gouvernement péquiste précédent, avait ainsi demandé, au sujet d’une politique aux timides conséquences natalistes : « Cette politique sera-t-elle une politique nataliste déguisée cherchant à nous retourner aux berceaux et aux fourneaux ou bien se présente-t-elle comme une politique de justice sociale ? » Politique nataliste étant un terme péjoratif pour cette dame.]

Cette situation qui peut paraître désespérante s’explique simplement par le fait que les politiques familiales menées depuis plus de quarante ans ne s’attaquent pas à la racine première de la sous-fécondité des populations des régions riches : la perception de l’enfant comme étant une charge financière et/ou matérielle et non comme le moyen de la transmission d’une culture héritée des générations qui nous ont précédés afin qu’elle se perpétue dans le futur.

En conséquence, dans l’optique d’espérer une remontée importante de la fécondité, il faudrait changer totalement les mentalités et le mode de fonctionnement de nos sociétés. D’une certaine manière, le modèle capitaliste consumériste et hyperindividualiste, dominant à notre époque, conduit indirectement à la sous-fécondité, l’enfant étant jugé comme un produit de consommation parmi d’autres au coût particulièrement élevé.

Tant que nous ne proposerons pas un schéma de valeurs dans lequel assurer sa descendance constitue un objectif primordial des individus primant sur les aspects matérialistes, on pourra imaginer toutes les politiques familiales possibles et imaginables, elles ne permettront pas de résoudre le problème.

[Nous pensons que cette priorité et ce changement de valeurs devraient aussi s’appliquer à l’État et à sa politique : valoriser la famille à l’école, dans la production culturelle, aider la natalité de toutes les classes sociales et pas uniquement les moins riches. L’allocation familiale, notamment, devrait être indépendante du revenu familial. Il faudrait ajouter une prime territorialisée de naissance pour les zones à faible natalité et à faible immigration.]

Voir aussi 

Le Québec prend un coup de vieux, aucune mesure d’aide à la naissance malgré un désir d’enfants ?   

Les familles occidentales veulent en moyenne, cela varie d’un pays à l’autre, un peu moins d’un enfant de plus qu’elles n’auront. On parle en termes techniques de « déficit important entre descendance idéale déclarée et descendance réelle ». C’est ainsi que les Françaises ont moins d’enfants que ce qu’elles souhaiteraient idéalement et ça fait plusieurs décennies que ça dure. À l’heure actuelle, si elles avaient le nombre d’enfants qu’elles disent vouloir idéalement, l’indice conjoncturel de fécondité serait de ~2,4 enfants par femme au lieu de ~1,9 enfant par femme. Voir https://ifstudies.org/blog/the-global-fertility-gap. Une des raisons de cet écart entre le nombre idéal d’enfants voulu et le nombre obtenu : le coût lié à l’accueil d’un enfant supplémentaire. 

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Deux fois plus de dépressions chez les femmes qu'il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ? (Peu de Hollandaises travaillent à plein temps, elles se disent très heureuses)

Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants de familles nanties

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