« Les élèves de l’école primaire Fenghuang peuvent accéder à l’établissement sans avoir à scanner leur carte ou leur visage [via un système de reconnaissance faciale] », annonce avec enthousiasme sur Wechat Zhuhai Tequ Bao, journal de la ville de Zhuhai, dans le sud-est de la Chine. « Les capteurs d’identification installés à l’entrée de l’école détectent la puce intégrée dans le col de l’uniforme scolaire » au moment où l’élève entre dans l’établissement, dévoile le journal.
Grâce à cette invention, des informations sur la trajectoire des élèves ou le temps qu’ils passent dans telle ou telle zone seront collectées puis transférées sur une plateforme d’information à disposition de la direction de l’école, des professeurs et des parents d’élèves.
« Cette technologie est le fruit de la recherche commune avec une société de technologie de l’information, après avoir étudié certaines failles de la gestion scolaire », indique Yan Wengui, le directeur de l’école, en montrant non sans une certaine fierté la puce intégrée au col de chemise des élèves.
Un autre atout de cet « uniforme numérique », avance le journal, est la possibilité pour les parents et leur enfant de communiquer par messagerie. Les enfants n’étant pas autorisés à utiliser leurs téléphones portables, « les uniformes numériques leur permettent désormais d’échanger avec leurs parents » au moyen de tablettes installées dans les couloirs de l’établissement. « Cela diminue considérablement la charge de travail des enseignants, parfois considérés comme des “messagers” », argumente le directeur.
L’article vante les mérites d’un dispositif qui renforcerait la sécurité dans l’école, soulignant que « lorsqu’un élève apparaît dans une zone dangereuse, comme sur le toit d’un immeuble, ou près du local électrique, le système envoie une alerte aux enseignants et aux parents ».
Un « bracelet électronique »
Sous cet article publié sur le compte du journal sur l’application Wechat, seuls les commentaires positifs sont affichés, comme celui d’un internaute qui souhaite que cet uniforme numérique soit généralisé à toutes les écoles de Zhuhai.
Mais sur Weibo, autre réseau social dominant en Chine, un internaute s’emporte, évoquant une « honte » et comparant le dispositif aux « bracelets électroniques » habituellement réservés aux délinquants et criminels. « Cette surveillance en temps réel équivaut aux bracelets électroniques pour les prisonniers », dénonce aussi un article d’Aboluo Wang, site d’information sino-américain.
Source : Courrier International