mardi 26 janvier 2021

Dénigrer et ne pas respecter les mesures sanitaires peut-il coûter la garde d’un enfant ?

Ne pas respecter et surtout dénigrer devant son enfant les mesures sanitaires visant à lutter contre la COVID-19 pourrait coûter la garde de sa progéniture à un parent, a statué la Cour supérieure. Dans une décision rendue en décembre dernier, le juge a conclu que le comportement répréhensible du père, qui ne portait pas de masque et ridiculisait ceux qui respectaient les règles sanitaires, remettait en question ses capacités parentales. Par conséquent, la garde de son fils lui a été retirée.

« Même si la liberté d’expression est un droit reconnu, cela ne va pas jusqu’à permettre à un adulte de dénigrer et de discréditer, en présence de son enfant mineur, les citoyens qui respectent les règles décrétées par les autorités sanitaires en pleine période de pandémie liée à la COVID-19 », lit-on dans la décision rendue par le juge Claude Villeneuve, du district Saint-François, en Estrie.

 « Le père refusait de porter le masque et écoutait en présence de l’enfant des vidéos conspirationnistes », a souligné Maïté Morin, l’avocate de la mère. Le non-respect des règles concernant la pandémie était « totalement à la connaissance de l’enfant », dit-elle, pour contextualiser la décision du juge.

En outre, le juge motive sa décision par faite que l’enfant « n’accepte pas le mode de vie axé sur le végétalisme. Bien qu’une personne adulte soit tout à fait libre de choisir son mode d’alimentation (comme en l’espèce le végétalisme) et qu’il puisse être opportun d’en enseigner les vertus à son enfant, il y a des limites à l’imposer quand cela ne correspond pas aux besoins de celui-ci. » […] Ajoutons que l’enfant « a maintenant 11 ans, qu’il exprime le désir de mettre fin à la garde partagée depuis plus de deux ans après l’avoir expérimenté durant une période significative, que cet enfant est jugé mature par son entourage, que le désir qu’il exprime ne relève pas d’un pur caprice ou de pression indue de la part de sa mère, qu’il y a des explications légitimes à la base de cette réflexion entamée depuis longtemps de vivre à temps plein avec sa mère pour l’ensemble des raisons rapportées par son procureur, il serait manifestement néfaste et contraire à l’intérêt de [l’enfant] de maintenir le statu quo. »

Source : Le Devoir, le jugement


Vague de suicides dans le Nevada force une ouverture partielle des écoles

Le district scolaire du comté de Clark, dans le Nevada, s’apprête à rouvrir partiellement les écoles en réponse à une vague de suicides d’élèves, rapporte le New York Times.

Dix-huit élèves du comté se sont suicidés au cours des neuf derniers mois de 2020, rapporte le Times. C’est ce qui a conduit le conseil scolaire du comté de Clark à approuver le retour à un enseignement en personne pour certaines années du primaire et de classes en difficulté à l’apprentissage, malgré la pandémie au coronavirus [1].

« Lorsque nous avons commencé à voir la hausse de suicides parmi les élèves, nous savions que nous ne devions plus considérer que les chiffres COVID », a déclaré le surintendant du comté de Clark, Jesus Jara.

« Nous devons trouver un moyen de rentrer en contact avec nos élèves, de les voir, de les surveiller. Ils doivent commencer à voir du changement, de l’espoir. »

Selon Jara, les 18 suicides au cours des neuf mois de fermeture des écoles représentent le double du nombre de suicides enregistrés dans le district scolaire l’année précédente. Le plus jeune élève à se suicider avait neuf ans.

La pandémie a eu un effet dévastateur sur la santé mentale, les notes et l’assiduité des étudiants dans le monde entier et les experts en santé et en éducation ont du mal à trouver le meilleur moyen de protéger les étudiants — ainsi que les professeurs, le personnel et les membres de la famille qui peuvent être plus vulnérables — tout en s’occupant de leur santé mentale et de leur éducation. Dans le plus grand district scolaire de Virginie, le nombre de F (échecs) a presque doublé chez les élèves des collèges et lycées.

Anthony Fauci, le principal spécialiste des maladies infectieuses du pays (et le fonctionnaire fédéral le mieux payé, 417 608 $ en 2019), a appelé les écoles à rester ouvertes si possible, affirmant qu’il y avait moyen pour elles de le faire en toute sécurité.

Le New York Times rapporte que le comté de Clark, qui comprend la ville de Las Vegas, a investi dans le système d’alerte GoGuardian Beacon après le sixième suicide d’un étudiant. Le système surveille l’écriture des élèves sur les iPad fournis par le district scolaire, à la recherche de risques de suicide. Plus de 31 000 alertes ont été lancées entre les mois de juin et octobre.

Les responsables de l’école de Las Vegas ont pu intervenir en novembre lorsqu’un garçon de 12 ans a cherché « comment faire un nœud coulant » sur son iPad, selon le Times. Le district scolaire a pu rejoindre le père du garçon qui est entré dans la chambre de son fils pour trouver un nœud coulant autour de son cou avant qu’il ne soit trop tard.

Les écoles et les collèges du pays ont du mal à trouver les ressources pour aider leurs étudiants. Le district du comté de Clark a récemment lancé un programme pilote pour donner des conseils en personne. Trente interventions ont eu lieu en raison du programme d’identification des étudiants qui envisageaient de se suicider.

Jara a déclaré au Times qu’il ne dormait plus avec son téléphone près de lui.

« Je ne peux plus recevoir ces alertes », a déclaré Jara. « Je n’ai plus rien à dire à ces familles. Je crois en Dieu, mais je ne peux m’empêcher de penser : est-ce que j’ai fait tout mon possible pour ouvrir nos écoles ? »


[1] La pandémie au Nevada diminue cependant comme au Québec. Voir ci-dessous.