jeudi 4 novembre 2010

France — Enseigner le fait religieux : limites de l'approche dite « scientifique »

La revue Religions et Histoire vient de publier un numéro spécial consacré à l’enseignement du fait religieux. Depuis le rapport rédigé par Régis Debray, sur la demande de Jack Lang en février 2002, l’enseignement religieux s’est imposé dans les programmes scolaires comme un élément de culture commune et à ce titre est intégré depuis 2006 « au socle commun de connaissances et compétences ».

Religions et Histoire fait le point sur ce sujet sensible, distinguant bien entendu l’enseignement religieux (confessionnel) et l’enseignement du religieux (non confessionnel), celui qui est visé par la loi et dresse un bilan plutôt négatif dû au problème de l’inculture des professeurs et des élèves.

Cette « laïcité d’incompétence » que fustigeait Régis Debray est loin d’être devenue ce qu’il souhaitait, une « laïcité d’intelligence », une laïcité éclairée qui refuse l’ignorance religieuse.

Ferdinand Buisson, l’un des fondateurs de l’école laïque, écrivait en 1905 : « Pour l’éducation d’un enfant qui doit devenir homme, il est bon qu’il ait été mis en contact avec les strophes enflammées des prophètes d’Israël et des philosophes grecs, des plus belles pages de l’Evangile…qu’il ait feuilleté toutes les Bibles de l’humanité…ce qui sortira de cette étude, ce n’est pas le mépris, la haine, l’intolérance, c’est au contraire une admiration respectueuse de toutes les manifestations de la pensée… ».

Parmi d’autres, l’IFER, l’Institut de formation pour l’étude et l’enseignement des religions, connaît un vif succès avec son programme :
- L’histoire des religions
- L’approche anthropologique des faits religieux
- L’étude des rapports entre religions et sociétés
- Les cultures et les spiritualités,

Avec, en corollaire, l’apparition de formations professionnelles de niveau maîtrise sur les rapports entre religions et sociétés visant un seul objectif : que les athées comme les croyants puissent trouver de quoi éclairer leur jugement.

Plusieurs questions se posent :
- Pour René Rémond, si naguère la laïcité était synonyme de silence absolu sur ce qui est religieux, aujourd’hui c’est la laïcité qui impose que le fait religieux soit enseigné.
- Inversement, de nombreux croyants craignent qu’un traitement multidisciplinaire du fait religieux aboutisse à l’appauvrissement du sujet et au relativisme des croyances (la grande crainte de Benoît XVI).

Chaque croyant voyant les autres religions à partir de sa propre religion et de sa propre culture, par définition les seules vraies, comment dans ces conditions aborder le fait religieux de façon scientifique et distanciée ?

Pour Mgr Minnerath, professeur à l’Université de Strasbourg, la religion propose toujours une interprétation du monde, non une description du monde comme le proposent les sciences de l’observation.




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