dimanche 4 novembre 2018

Plusieurs grandes études : l'égalité juridique des sexes renforce les différences sexuelles

Le Québec a une politique gouvernementale de discrimination en faveur des femmes dans les sciences

Nous avons tous appris ce qui est censé se passer lorsque les sexes deviennent juridiquement plus égaux. Tandis que les femmes brisent les plafonds de verre et diversifient l’éducation, les autres différences sont également vouées à disparaître.

Sans les entraves psychologiques liées au fait d’appartenir au deuxième sexe, les femmes sont libres de penser et de se comporter comme elles le souhaitent, de devenir ingénieurs, dirigeants de haut vol, débarrassées de stéréotypes surannés.

Pourtant, à la surprise de certains psychologues, on constate précisément le contraire. Plus l’égalité entre les sexes est grande dans un pays, plus la différence de mentalité entre hommes et femmes est grande. On pourrait appeler cela le paradoxe patriarcal. [Note du carnet : les féministes pourraient appeler cela ainsi, les autres ne voient pas le monde actuel en termes de patriarcat]

Deux nouvelles études démontrent une nouvelle fois [voir Le paradoxe de l’égalité entre les sexes c. la théorie du genre] ce résultat contre-intuitif, ce qui signifie qu’il s’agit de l’une des découvertes les mieux établies en psychologie, même si [selon The Times] personne ne peut l’expliquer correctement.

Des scientifiques de l’Université de Göteborg en Suède ont montré dans une enquête menée auprès de 130 000 personnes originaires de 22 pays que les pays comptant davantage de femmes dans la population active, le parlement et l’éducation sont également ceux dans lesquels les caractéristiques psychologiques divergent davantage entre hommes et femmes.

[Détails supplémentaires : L’enquête a mesuré les « cinq grands » traits de personnalité (ouverture, conscience, extraversion, tolérance et névrosisme), catégories bien acceptées dans la recherche sur la personnalité.

Les différences moyennes entre les résultats de personnalité des hommes et des femmes ont été calculées pour chaque pays, puis comparées au niveau d’égalité de genre du pays tel que mesuré par le Forum économique mondial.

Reprenant des recherches antérieures, l’étude a montré que des niveaux plus élevés d’égalité entre les sexes étaient associés à de plus grandes différences de personnalité entre les sexes. Les pays à très forte égalité des sexes, tels que la Suède et la Norvège, ont montré des différences de personnalité entre les sexes environ deux fois plus importantes que celles de pays à plus faible égalité des sexes, comme la Chine et la Malaisie.]

En outre, un article de recherche publié par la revue en ligne Plos One a révélé que dans les pays classés comme moins égalitaires envers les femmes par le Forum économique mondial, les femmes étaient plus susceptibles de choisir des cours traditionnellement masculins tels que les sciences ou les études en ligne.

Erik Mac Giolla, chercheur principal de la première étude, a déclaré que les résultats avaient plutôt révélé une différence plus grande que celle mise en lumière par les études précédentes. La personnalité est généralement mesurée en utilisant les « cinq grands » traits. Ce sont l’ouverture, l’extraversion, l’amabilité, la conscience et le névrosisme. Les femmes obtiennent généralement des résultats plus élevés dans ces cinq catégories, mais il existe toujours un grand chevauchement entre les sexes.

En Chine, où la parité hommes-femmes reste faible, le chevauchement des personnalités entre hommes et femmes était d’environ 84 %. Aux Pays-Bas, qui comptent parmi les sociétés les plus égalitaires, ce n’est que 61 %. [Voir Peu de Hollandaises travaillent à plein temps, elles se disent très heureuses.]

« Il semble que, à mesure que l’égalité des sexes augmente et que les pays deviennent plus progressistes, les hommes et les femmes gravitent autour des normes sexospécifiques traditionnelles », a déclaré Mac Giolla. « Pourquoi cela arrive-t-il ? Je ne sais vraiment pas. »

Steve Stewart-Williams, de l’Université de Nottingham, a déclaré qu’il existait désormais trop de preuves de cet effet pour qu’on puisse considérer la chose comme un coup de chance. « Ce n’est pas que sur le plan de la personnalité », a-t-il déclaré. « Les mêmes résultats contre-intuitifs ont été observés dans de nombreux autres domaines, notamment les styles d’attachement, le choix de la spécialité universitaire, le choix de la profession, la fréquence des pleurs, la dépression, le bonheur et l’intérêt pour les relations sexuelles occasionnelles.»

« C’est à coup sûr un défi pour un courant dominant de la théorie féministe qui affirme que presque toutes les différences entre les sexes découlent de la formation culturelle et des rôles sociaux. »

Le Dr Stewart-Williams, auteur du Singe qui comprenait l’univers, a déclaré qu’une explication pourrait être que les personnes vivant dans des sociétés plus riches et plus égalitaires entre les sexes bénéficient d’une plus grande liberté qui leur permet de poursuivre leurs intérêts propres et de se comporter plus individuellement ce qui amplifie ainsi les différences [observées dans les autres sociétés.]

Quelle que soit la raison des constations établies par ces études, le Dr Stewart-Williams fait valoir que cela signifiait que nous devrions cesser de penser que les différences entre les sexes dans la société sont automatiquement le produit de l’oppression [il manque le mot « patriarcale » !]. « Ces différences observées pourraient indiquer le contraire : on a affaire à une société relativement libre et juste », a-t-il déclaré. Si cela contredit certaines analyses féministes, pour le Dr Stewart-Williams cela a surpris également à peu près tout le monde. [Note du carnet : des études scandinaves précédentes, de moindre ampleur, il y a près de 10 ans concluaient la même chose, voir la vidéo ci-dessous.]



« Il semblait tout à fait raisonnable de penser que, dans des cultures où les hommes et les femmes sont traités de manière très différente et se voient offrir des possibilités très différentes, ils se seraient nettement plus différents que dans des cultures où ils sont traités de manière plus similaire et bénéficient des mêmes chances. »

« Mais il s’avère qu’on observe précisément l’inverse. Traiter les hommes et les femmes de la même façon les rend différents, et les traiter différemment fait de même. Je ne pense pas que quiconque ait prédit cela. C’est bizarre. »  

[Pour le Dr Jordan Peterson ce n’est en rien étonnant : les femmes et les hommes ont des intérêts différents. Les femmes sont en moyenne plus portées à s’intéresser aux gens, les hommes aux choses. Plus de libertés et de prospérité permettent à chacun des sexes de se tourner vers ce qui les intéresse alors que, dans des pays pauvres, il faut d’abord songer à faire bouillir la marmite, d’où la présence importante de femmes dans des métiers techniques en Inde, en Asie ou en Afrique. La lutte contre les « stéréotypes » n’y est pour rien.]



Source : The Times (de Londres), le 15 septembre 2018, par Tom Whipple, rédacteur scientifique

Écologie — Augmentation de la biomasse et des surfaces boisées à l'échelle planétaire

Un groupe d’universitaires australiens, chinois et néerlandais a récemment publié, dans la revue scientifique Nature Climate Change, une étude portant sur 20 ans et mesurant la quantité précise de la « biomasse terrestre » de la Terre, c’est-à-dire la masse totale d’organismes vivants, dont la plupart sont des plantes. Ils ont utilisé deux décennies de mesures satellitaires par micro-ondes, une méthode précise de mesure de la biomasse afin de déterminer l’évolution de la masse d’êtres vivants sur notre planète.

Unité : Mg C ha-1 an−1
Variation annuelle moyenne du carbone dans la biomasse aérienne (épigée) entre 1993 et 2012

Ce que l’étude révèle d’abord est connu : entre 1993 et ​​2002, la masse mondiale de plantes a diminué — en grande partie à cause de la déforestation à grande échelle dans les forêts tropicales humides du Brésil et de l’Indonésie.

Mais ensuite, entre 2003 et 2012 (la dernière année analysée), quelque chose d’étonnant s’est produit : les arbres ont commencé à repousser. Les mesures prises montrent que la déforestation au Brésil et en Indonésie a fortement ralenti, tandis que de meilleures conditions de croissance dans les savanes du nord de l’Australie et de l’Afrique australe — des pluies plus abondantes — ont ajouté de la biomasse et, surtout, que les vastes forêts de Chine et de Russie ont repoussé à une vitesse considérable. Le dernier point est particulièrement significatif : la forêt boréale, qui couvre le nord du Canada et la Russie, stocke près de 60 % du carbone mondial (les forêts pluviales tropicales en stockent environ moitié moins).

Selon les auteurs, le résultat était « un gain global » de la matière végétale absorbant le carbone dans le monde — résultat qui a été reproduit dans d’autres études récentes montrant une expansion des puits de carbone à l’échelle planétaire. Une autre étude, publiée en juillet, a révélé que la part des émissions de carbone dues à la déforestation avait diminué d’un tiers au cours de la dernière décennie.