samedi 31 décembre 2022

Meilleurs vœux pour 2023 !

Que la liberté de choix en éducation croisse en 2023, que les parents et leurs enfants soient protégés du monopole éducatif de l'État si c'est leur choix !

Pour 2023, nous souhaitons aux enfants et à la jeunesse du Québec et d'ailleurs de pouvoir vivre librement. Libres de la peur (très souvent démesurée et bien alimentée) de leurs aînés et de leurs gouvernants.

















vendredi 30 décembre 2022

Italie — pas de « parent 1 » et « parent 2 » : « mère » et « père » restent sur la carte d'identité

Tout reste tel quel. Le gouvernement italien a tranché : les mots « mère » et « père » resteront sur la carte d’identité, sans donner ainsi de poids politique à la récente décision d’un tribunal qui a jugé valide l’utilisation du terme neutre « parent ». L’exécutif ne veut pas reculer, continuant sur sa lancée et confirmant que les mots « mère » et « père » seront conservés même pour les couples de même sexe. Le choix a été fait à la fois par le ministère de l’Intérieur et celui de la Famille, selon lequel il n’y a pas lieu de modifier du tout les dispositions en la matière.

Réaction du chef de la Ligue, Matteo Salvini, vice-président du Conseil des ministres et ministre des Infrastructures et de la Mobilité durable

 

« Mère » et « père » sur la carte d’identité

La volonté de l’exécutif est très claire : verrouiller le contenu du décret signé par Matteo Salvini en 2019 et empêcher l’utilisation des qualificatifs neutres « parent 1" et « parent 2". La nouvelle a été diffusée par l’édition du 27 décembre de La Repubblica, qui a rapporté la position d’Eugenia Roccella, Ministre italienne pour la Famille, la Natalité et l’Égalité des chances, sur l’appel présenté par le couple homoparental : « Il y a eu beaucoup de bruit autour de cette décision, mais c’est une décision de justice individuelle qui ne s’applique qu’au couple célibataire qui avait fait appel ».

Carte d’identité avec deux mères Le gouvernement : système en péril

La ministre de la Famille et de l’Égalité des chances a confirmé que sur la carte d’identité « la mère et le père resteront inscrits », ajoutant que dans tous les cas les couples formés par deux mères ou deux pères — s’ils le voulaient — pouvaient « toujours faire appel ». Depuis novembre, le gouvernement avait exprimé de forts doutes sur la décision du tribunal civil de Rome quant à la qualification de « parent » sur la carte d’identité.

Fratelli d’Italia et Salvini se réjouissent

Des sources au Palazzo Chigi, siège de l’exécutif, avaient immédiatement réagi à la décision du tribunal, faisant savoir que le gouvernement l’examinerait « avec une attention particulière ». En effet, l’exécutif avait mis l’accent sur des « problèmes de mise en œuvre évidents » qui, entre autres, auraient pu mettre le système d’identification personnelle « en danger ». C’est pourquoi le gouvernement a préféré conserver les mots « maman » et « papa », en évitant de changer les formulaires et logiciels en question.

Pour Fratelli d’Italia, il s’agit d’une « bataille de bon sens pour la défense des droits des plus petits ». Matteo Salvini s’était dit choqué, lui qui avait appris l’arrêt du tribunal avec stupéfaction. Désormais, le secrétaire de la Ligue a accueilli avec enthousiasme le choix du gouvernement : « Maman et papa, les mots les plus beaux et les plus doux du monde, on n’y touche pas ».


S'envoyer des vœux de Nouvel An, une pratique antirépublicaine...sous la Révolution

On sait que les révolutionnaires de 1789 tentèrent d'interdire aux Français le vouvoiement et l'usage de Monsieur ou Madame. On sait moins que le parfum et le maquillage étaient suspects et qu'ils tentèrent aussi d'interdire socialement l'envoi de vœux de Nouvel An.

 Ainsi, le Secrétaire des républicains qui paraît sous la Révolution se donne comme mission non seulement d'imposer le tutoiement et de supprimer systématiquement les usages établis sous l'Ancien Régime. « Nous ne sommes plus au temps du cérémonial », explique son auteur, qui rappelle qu'il faut désormais cesser d'envoyer à ses parents des vœux de bonne année, « cette lettre ridicule et bizarre » dont la politesse ancienne faisait une obligation : « Je ne crois pas, écrit ainsi un fils à son père que tu sois fâché de ne plus [les] recevoir [...]. C'est un usage que le républicain doit annuler. Les bienfaits d'un père sont autrement [précieux]; il n'y a point de jour marqué pour lui témoigner la reconnaissance qui, dans un fils, doit être continuelle... » Et le père d'opiner, en réponse : « Combien d'hypocrisie ! Que de faux baisers ! Il faut que le vice n'ait plus de subterfuges, et la vertu n'a plus besoin d'époque ».

Ce qui, dans ce manuel de correspondance républicaine, semble n'être qu'une recommandation prend dans la vie quotidienne un tour parfois plus menaçant. Trois ans plus tard, la République proclamée, la célébration du Jour de l'an — qui correspondant au 12 nivôse dans le calendrier républicain — est interdite : « La mort à qui fera des visites ! » commentent les Goncourt, historiens aussi partiaux que perspicaces. « La mort à qui osera des compliments ! Et les gouvernants vont jusqu'à faire décacheter, ce jour-là, toutes les lettres à la poste, pour s'assurer si tous ont bien oublié le calendrier grégorien et les souhaits de bonne année ». Plus que des historiens, les frères Concourt sont des romanciers, et l'on sent qu'ils dramatisent à plaisir la situation. Pourtant, le fait est que ceux qui célèbrent le « Jour de l'an » sont désormais des suspects, comme le note un agent secret du ministre de l'Intérieur dans un rapport du 31 décembre 1793 : « L'Ancien Régime n'est pas encore supprimé dans les cœurs. On voir partout à Paris les trois quarts des citoyens s'apprêter pour souhaiter une bonne année. » Le lendemain, un autre mouchard, Rolin, confirme dans son rapport : « Les anciens préjugés ont bien de la peine à disparaître. On a remarqué que, quoique l'année [républicaine] soit déjà au quart, beaucoup de citoyens ne la considèrent encore que commençant en ce jour. Les visites ont existé presque comme de coutume dans les rues mêmes on a entendu des citoyens se souhaiter une bonne année » — ce qui est un comble, et une information qui mérite d'être rapportée au ministre. « Il faut du temps, conclut Rolin, pour oublier des préjugés, des habitudes que nous avons contractés en naissant ».

Source : Histoire de la politesse, de Frédéric Rouvillois, pp. 38-39.




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

mercredi 28 décembre 2022

Les contes de Noël publiés aujourd’hui diluent voire effacent les valeurs chrétiennes

Pourquoi est-il important de lire des contes aux enfants ?

Les contes véhiculent un imaginaire qui permet de structurer leur intelligence et leur apprend à construire leur univers intérieur. Parce qu’ils placent d’emblée le récit hors du temps, hors de la réalité, les contes ont la vertu de stimuler l’imagination de l’enfant, de lui montrer que le champ des possibles est ouvert devant lui, et de le pousser ainsi à grandir, à devenir adulte. On voit malheureusement se développer toute une littérature destinée aux enfants qui consiste essentiellement à explorer des problèmes psychologiques auxquels ils peuvent être confrontés. C’est un dévoiement de la lecture, parce qu’on les prive dans ces livres de la dimension imaginaire, si structurante à leur âge.

Quels sont les ingrédients d’un bon conte de Noël ?

Comme dans tous les contes, il faut qu’il délivre une morale qui élève l’enfant. Pour Noël, cette morale est par essence chrétienne. Et il faut de belles illustrations, car l’image est pour les enfants une porte d’entrée dans la lecture. À Noël, cette nécessité de créer une ambiance qui fasse rêver et donne envie de lire est plus importante encore, car c’est une période de l’année où la vue est très sollicitée, on le voit bien avec les illuminations dans les rues, les vitrines de Noël… C’est le moment par excellence où l’on peut toucher les enfants par de beaux livres illustrés.


Les contes de Noël sont-ils en voie de disparition ?

De nombreux contes liés à Noël continuent d’être publiés chaque année. Ce qui, en revanche, est en voie de disparition, c’est le conte de Noël traditionnel, celui qui est pétri de traditions chrétiennes. Dans les contes de Noël publiés aujourd’hui, ces valeurs chrétiennes sont très souvent diluées, voire effacées. Seule persiste la connotation positive de Noël. On continue d’y trouver l’idée du don de soi, souvent d’ailleurs à travers les cadeaux qui sont une tradition païenne, l’idée de convivialité, de rassemblement, d’esprit de famille qui disent quelque chose de ce qu’est l’amour.

Est-ce pour cette raison que vous ne choisissez que des contes de Noël plus anciens ?

Le principe de TétrasLire est de mettre à la portée des enfants la littérature classique à laquelle ils n’ont plus vraiment accès, notamment parce qu’il y a de moins en moins de bibliothèques familiales dans lesquelles ils peuvent puiser. Chaque mois, nous leur faisons découvrir un auteur classique et les aidons à entrer dans son œuvre. Nos numéros de Noël n’échappent pas à cette logique, et la plupart des contes antérieurs au XXe siècle sont imprégnés de tradition chrétienne, y compris chez les auteurs non croyants. C’est le cas par exemple de l’auteur américain O. Henry, dont nous avons publié le conte Le Cadeau des rois mages, ou d’Alphonse Daudet avec Les Trois Messes basses. Nous avons à cœur de faire découvrir des contes vraiment liés à la tradition chrétienne de Noël qui donnent à cette période de fêtes une dimension spirituelle, et qui présentent la naissance de Jésus comme la révélation de l’amour faite au monde.

Il arrive toutefois que des contes anciens soient revisités et vidés de ces valeurs chrétiennes…

Oui, il arrive fréquemment que des contes soient réécrits pour s’inscrire dans un registre plus matériel en phase avec la société actuelle. L’exemple le plus flagrant est probablement La Reine des neiges que les enfants connaissent à travers la version complètement modifiée qu’en a donné Disney. La version initiale, écrite par Andersen, raconte l’histoire de deux enfants liés par une amitié très forte qui se dévouent l’un pour l’autre afin d’échapper à la reine des neiges qui incarne le mal, la froideur et l’extinction de l’amour dans le monde. Ce conte qui célébrait le triomphe de l’amour sur le mal a été vidé de son message.


Comment s’assurer que l’on achète la bonne version d’un conte ?

Il est difficile de s’y retrouver, car les éditeurs donnent généralement peu d’indications sur la nature des contes qu’ils publient. Et surtout, la plupart des contes proviennent du folklore, de la tradition orale. Cette absence d’auteur laisse une totale liberté à ceux qui souhaitent les retranscrire. Or, on observe aujourd’hui une large tendance à retourner les contes pour casser les stéréotypes culturels et moraux. Il y a une volonté de les transformer jusqu’à obtenir quelque chose de totalement subversif. On se retrouve ainsi avec un petit chaperon rouge qui mange le loup ou une princesse qui envoie balader son prince charmant. Ce phénomène affecte tous les contes, ceux de Noël y compris. Le seul conseil que je peux donner, c’est de feuilleter les livres avant de les acheter pour vérifier qu’ils sont bien écrits et que la morale n’a pas été escamotée ou l’histoire transformée.

Source : Famille chrétienne

Voir aussi

Angleterre — Plus du tiers des enfants de 10 à 13 ans ne savent pas ce que Noël fête   

Faites attention à quelles bandes dessinées vos enfants lisent (Bichon, Titeuf, Mauvais Genre)

Littérature jeunesse — entretien avec Madame Chouette

Manuel ECR (au procès de Drummondville) :  Mme Lavallée a fait ressortir des paragraphes montrant que le vocabulaire et contenu sont « tendancieux, superficiel, complexe et parfois irrespectueux » et que des « récits invraisemblables, le réveillon des souris voisine sur un pied d'égalité le récit de la naissance de Jésus ». Et ce que la Presse en a dit : Bêlements de Panurge au groupe Gesca.

Mémoire en Cour  suprême :  « Ce traitement morcelé et superficiel des religions entraîne des distorsions dans la représentation de toutes les religions, distorsions reproduites dans les manuels d’ECR pour élèves. Ce nivellement donne l’impression que les religions sont équivalentes. Il ne s’agit pas là d’un portrait objectif de la religion, de leur essence et des valeurs complexes qui les sous-tendent. L’effet est frappant quand on consulte les manuels du primaire : les récits religieux historiques comme Noël (sans explication sur le fondement spirituel) côtoient des récits animaliers (le réveillon des souris !)19 et des contes autochtones clairement mythiques. Cette banalisation, cette réduction de la religion à la dimension humaine festive et l’omission de la dimension transcendante renforce le message qu’il n’existe pas d’absolu, de vérité religieuse, que les croyances sont interchangeables, aléatoires, d’égale valeur et relatives. Ces juxtapositions sont légion dans les exemples du programme : récit d’Abraham comparé au récit de Glouskap (p.759), Pâques à la fête des Mères (p.759), Jésus au guru Nanak (p.763). Cette approche phénoméniste discrédite le christianisme et mène à l’inculture religieuse. »

Laïcité — Dessin animé de Noël retraçant la naissance de Jésus arrêté en pleine séance scolaire  

ECR — Élève : à Noël on fête la naissance de Jésus, enseignant : c'est faux 

Décorations de Noël : athées demandent que l'enfant Jésus soit enlevé, mais les lutins et le père Noël peuvent rester 

Italie : appui des ministres de l'Éducation et de l'Intérieur aux crèches de Noël et aux crucifix dans les écoles

 Disney+ fait précéder ses films « culturellement datés » d'un avertissement

Astérix chez les féministes, parents homos et les rebelles aux enfants métissés

Le Pape François se dresse contre une éducation trop sélective (bédé Don Bosco)

Les vieux Disney : les déconstructeurs progressistes sont des fanatiques

Simplification des Martine (1987/2016)

Marvel Comics met fin à une série de titres politiquement corrects

Bandes dessinées — Quand Hergé expurgeait un missionnaire chez les Esquimaux

Littérature jeunesse : comment s’y retrouver ?

Comtesse de Ségur épurée

La Comtesse de Ségur déchiffrée : son vocabulaire est-il encore compris aujourd’hui ?

« Le Club des Cinq » caviardé car trop politiquement (et religieusement) incorrect et à la langue trop compliquée

Après le Club des Cinq et la Comtesse de Ségur, les éditeurs « modernisent » Martine, mais est-elle seulement d’accord ?

États-Unis : plus de prix « Laura Ingalls Wilder » pour cause de Petite maison censément raciste

C’est ça l’école québécoise moderne : Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l’hétérosexisme en classe de français, d’anglais, d’histoire et de mathématiques 

États-Unis — École de premier plan refuse de décerner les prix du mérite national pour éviter de blesser les sentiments des autres élèves

Une école secondaire de premier plan dans le comté de Fairfax, Thomas Jefferson High School for Science and Technology, est accusée d’avoir refuser de décerner les prix du mérite national (qui pourraient aider les étudiants à entrer à l’université) pour éviter de blesser les sentiments des autres étudiants.

L’un des meilleurs lycées publics de Virginie du Nord (près de Washington DC) a privé les élèves de leur prix du mérite national, selon un parent dont le fils est une des victimes.

Les parents du lycée Thomas Jefferson pour la science et la technologie exigent que les administrateurs soient tenus responsables.

Près de 1 200 étudiants de Thomas Jefferson ignoraient qu’ils étaient boursiers du mérite national. Parent et journaliste, Asra Nomani, a écrit un article récent détaillant ce qu’elle appelle une « guerre contre le mérite ».

 Les parents interrogés par la chaîne locale de télévision FOX 5 sont absolument scandalisés.

« Le rôle de ces éducateurs est de faire en sorte que les enfants réalisent tout leur potentiel, pas de limiter leur potentiel. Or c’est ce qu’ils ont fait », a déclaré Harry Jackson, un parent de Thomas Jefferson. « Ils ont trahi la confiance de notre communauté. On ne peut pas leur faire confiance. Je ne peux plus leur faire confiance avec mon enfant. »

Des élèves de la Thomas Jefferson High School for Science and Technology ont mis au point un satellite à partir de zéro. Certains élèves ont passé 7 ans à concevoir, construire et coder le satellite TJ REVERB. Thomas Jefferson High School a admis en 2020 moins de 10 étudiants noirs dans la future promotion de 2024 ce qui avait suscité l’indignation et le débat parmi les étudiants actuels et les anciens élèves.


L’inconduite présumée de l’école a été découverte par un parent dont le fils n’a pas été informé qu’il faisait partie des 3 % des meilleurs élèves du pays. Le parent a déclaré qu’on leur avait dit que les enseignants avaient laissé tomber les certificats sans cérémonie sur les bureaux des élèves environ un mois après la date-butoir de demande de bourse pour les récipiendaires du prix du mérite national.

Cette pratique d’occultation et de remise trop tardive des prix au mérite national durerait depuis cinq ans.

La mère d’un élève a déclaré que lorsqu’elle a confronté le directeur des services aux étudiants à ce sujet par téléphone, il lui aurait dit que les chefs de classe (des étudiants) avaient minimisé l’importance de ces prix parce qu’ils ne voulaient pas blesser les sentiments des autres étudiants auxquels ces prix n’étaient pas décernés.

Certains parents d’élèves, cependant, estiment qu’il est criminel de refuser aux élèves qui ont obtenu ce prix le droit d’améliorer leurs perspectives d’admission à l’université et de se voir décerner des bourses. Ils veulent que le directeur de l’école soit tenu responsable.

« Cela m’a rendu malade. Ça me fait bouillir le sang, je déteste dire ça », a déclaré Srilekha Palle, mère d’un élève qui fréquente Thomas Jefferson.


dimanche 25 décembre 2022

Comment les wokes ont volé Noël...

 
(la plateforme Rumble est censurée en France, pays de la liberté, parce qu'elle retransmettait la chaîne RT, ordre du gouvernement Macron) 
 
 
(nous avons donc ajouté cette même vidéo sur Odysee, qui nous croyons n'est pas pour l'instant complètement censurée en France)

samedi 24 décembre 2022

ChatGPT, l’intelligence artificielle qui inquiète les profs : « Elle réussit l’examen d’entrée pour les ingénieurs ! »

ChatGPT : c’est le nom de la nouvelle intelligence artificielle qui agite le monde de la « tech ». Pourtant, elle n’est qu’au stade de développement. Pourquoi alors en parle-t-on tellement et qu’est ce qui explique son succès ?

Elle a déjà gagné 1 million d’utilisateurs en 1 semaine. Premièrement, parce qu’il y a Elon Musk derrière. Deuxièmement, parce que chacun peut tester derrière son écran d’ordinateur cette version bêta. Troisièmement : parce qu’on a tenté l’expérience et que c’est bluffant.

Exemple de requête à ChatGPT (faite en français) et sa réponse (en français)

 Alors c’est quoi exactement ?

Imaginez que vous avez une question précise et que vous voulez avoir une réponse dans la seconde. C’est ce que propose ChatGPT : plus besoin de chercher des heures sur internet. Et puis et surtout, l’intelligence vous pond un texte, bien rédigé, sur des questions qui sont parfois existentielles. ChatGPT n’est pas sans faille : elle ne peut évidemment pas prédire l’avenir et ses compétences se limitent au savoir acquis. Plus intéressant qu’un Google, elle permet d’écrire en clic de souris des dissertations ou de la poésie avec le nombre de mots que vous souhaitez.

Un exemple de question : L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer l’être humain ?

Réponse de ChatGPT : « Il est vrai que l’intelligence artificielle est en train de devenir de plus en plus avancée et qu’elle pourrait un jour être capable de remplacer l’être humain dans certaines tâches. Cependant, il est important de garder à l’esprit que l’IA ne peut pas remplacer l’être humain dans toutes les situations. Les êtres humains ont des qualités uniques, comme l’empathie et la créativité, qui ne peuvent pas être reproduites par l’IA. De plus, il est important de veiller à ce que l’IA soit utilisée de manière éthique et responsable pour ne pas nuire aux êtres humains. »

Une aide à la triche

Et puis — vous me voyez venir —, c’est un bon moyen pour certains de gagner du temps, pour les étudiants de composer un travail de fin d’année en un clic de souris. Nous avons fait l’exercice sur une dissertation de 6e secondaire.

Autre requête (il n’y a pas d’exemples précis dans ce cas…)

 

Résultat : l’intelligence artificielle a reçu la cote de 5 sur 5. « J’ai toutefois repéré que c’était écrit par un ordinateur : le style, le peu de fautes d’orthographe (sic), le manque d’humour ou de prise de position », nous explique Lionel Dohet-Eraly, professeur de français. « Mais à part cela, c’est excellent. Il faudra être attentif et se réinventer : demander des dissertations plus créatives aux étudiants. »

« Il réussit l’examen d’entrée pour les ingénieurs ! », constate Axel Legay, professeur d’informatique à l’Université catholique de Louvain. « En tout cas, je crois que cela signe la mort des examens à distance, comme on le faisait pendant le Covid. »

ChatGPT est capable d’écrire de petits programmes simples. Il est nettement moins bon quand l’énoncé est plus compliqué. Exemples ci-dessous de programmes produits erronés.

 

Il faudra que les profs soient vigilants. Oui, mais comment ? En vérifiant sur ChatGPT ? Ce sera compliqué. Il faudra également être attentif pour qu’elle ne diffuse pas de fausses informations, ou, qui sait, qu’elle crée de nouvelles arnaques via des personnes malintentionnées.

Source : RTBF

Autres exemples :

Joyeux Noël 2022 !



Venez, divin messie
 
Gaudete

The trumpet shall sound

Entre le bœuf et l'âne gris
 

Adeste fideles !

 
O du Fröhliche, o du selige !

Noël nouvelet

Ihr Kinderlein kommet !

Et lux in tenebris

Minuit, chrétiens !
Es ist ein Ros' entsprungen

Messe de minuit pour Noël de Charpentier

Nȣel huron de Jean de Brébeuf (sur l'air d'Une Jeune Fillette)

Scrabble francophone : soixante mots bannis dont « poufiasse », « schleu », « tarlouse », « travelo », « femmelette » et « bamboula »

Texte de Christian Rioux, correspondant du Devoir à Paris depuis 1995, il a aussi écrit pour L’actualité, Le Monde, Libération, La Croix, Courrier international et le journal espagnol La Vanguardia.

La vie politique ressemble parfois à ces jeux de société qui font fureur à Noël. Ces passe-temps, dont on trouve des traces jusque dans les tombes mésopotamiennes, tirent d’ailleurs leur nom de leur capacité à exprimer la sociabilité et les mœurs de leur époque. Comment ne pas voir, par exemple, dans Monopoly, un concentré des valeurs qu’exalte le capitalisme moderne ? Ou dans Clue, l’engouement qui s’est développé tout au long du XXe siècle pour le roman policier ? Les jeux vidéo n’ont-ils pas de même contribué à faire basculer notre monde dans un univers virtuel et technologique ?


On ne devrait donc pas prendre à la légère la décision du fabricant de jouets Mattel de modifier les règles du Scrabble en bannissant des mots dont l’éditeur prétend qu’ils « constituent une incitation à la haine et à la discrimination ». S’il faut en croire le magazine L’Express, après les universités, de nombreuses sociétés d’État, les musées et plusieurs grands de la communication et du cinéma, la société qui détient les droits du jeu de Scrabble hors des États-Unis a décidé de se conformer au nouveau catéchisme néopuritain qui a cours dans ce pays. Malgré l’opposition du comité de rédaction, plus d’une soixantaine de mots devraient être bannis de la prochaine édition de L’Officiel du Scrabble, publié par les éditions Larousse, la bible de la Fédération internationale de Scrabble francophone, qui regroupe plus de 20 000 membres.

Au menu, des injures de nature sexuelle ou ethnique et des mots d’argot comme « poufiasse », « schleu », « tarlouse », « travelo », « femmelette » ou « bamboula ». Dans son délire idéologique, Mattel voulait même bannir le mot « salope », mais pas son équivalent masculin (« salop »), les hommes pouvant subir toutes les avanies du monde sans que la multinationale ne s’en offusque. Aux États-Unis, d’où provient ce nouveau maccarthysme, le fabricant Hasbro avait déjà amputé le dictionnaire de plus de 400 mots. Parmi eux, on trouve même les mots « Jesuit » (jésuite) et « Jew » (juif), que l’éditeur anglophone juge péjoratifs.

On connaissait le cache-sexe du mot en n. Voilà que l’on vient d’un seul coup d’inventer les mots en P, S, T, B, J et j’en oublie. Étrange paradoxe, plus le dictionnaire rétrécit, plus il faudra ajouter des lettres à l’alphabet ! On dira qu’il ne s’agit que d’un jeu et que rien de tout cela ne porte à conséquence. C’est ce qu’on a cru aussi la première fois où une rumeur évoqua la possibilité de modifier le titre des Dix Petits Nègres, le succès de librairie ded’Agatha Christie. Qui aurait cru, alors, que l’on pourrait aujourd’hui perdre son emploi pour avoir simplement évoqué Nègres blancs d’Amérique, de Pierre Vallières, ou l’Anthologie nègre, de Blaise Cendrars ?

C’était sous-estimer l’esprit de soumission qui règne parmi nos élites. En fin connaisseur des États-Unis, l’écrivain Romain Gary ne s’y était pas trompé. Dès 1970, dans Chien blanc, il faisait remarquer que « le signe distinctif de l’intellectuel américain, c’est la culpabilité. Se sentir personnellement coupable, c’est témoigner d’un haut rang moral et social, montrer patte blanche, prouver que l’on fait partie de l’élite. Avoir “mauvaise conscience”, c’est démontrer que l’on a une bonne conscience en parfait état de marche et, pour commencer, une conscience tout court ». L’écrivain ne pouvait cependant imaginer qu’un jour, toutes les élites occidentales se prendraient pour des Américains.

Un éditeur français de retour du Salon du livre de Montréal me confiait qu’on lui avait suggéré de faire comme aux États-Unis et de soumettre ses livres à des « sensitivity readers ». Ces représentants autoproclamés de divers groupes ethniques ou minoritaires ont pour rôle de censurer ce qui pourrait les offenser. « C’est la fin de l’édition, me disait-il. On ne peut pas publier des livres en se pliant aux caprices de chacun. »

Avec cette peur des mots, qui aurait publié Michel Tremblay, dont le vocabulaire avait été jusque-là jugé ordurier et donc indigne du théâtre ? Et Michel Marc Bouchard, dont la pièce Les feluettes porte un titre pour le moins équivoque ? On n’imagine pas le nombre de films, comme ceux dont Michel Audiard a signé les dialogues, qu’il faudra censurer. Ce délire puritain nous ferait presque regretter les anciennes interdictions de blasphémer. Au moins, à cette époque, les censeurs étaient reconnaissables à leur soutane.

De la censure des mots à celle des livres, il n’y a qu’un pas. On s’étonne pourtant du peu de cas que suscitent ces mises à l’index. Comme si nos élites médiatiques et culturelles en avaient pris leur parti. Cela a quelque chose de déconcertant qui nous aide à comprendre comment les idéologies les plus délétères ont pu se répandre dans l’histoire sans qu’on lève le petit doigt.

À lire ces listes de mots interdits venues d’un autre âge, on songe à l’époque de Voltaire. Dans un texte prophétique intitulé De l’horrible danger de la lecture, le polémiste ironisait sur le Grand Mufti de la Sublime Porte lui prêtant un discours dénonçant « le pernicieux usage de l’imprimerie ». Il fallait, disait-il, ne surtout pas « dissiper l’ignorance » et que dans toutes les conversations on n’utilise que « des termes qui ne signifient rien ».

Trouverait-il un éditeur aujourd’hui ? Entre deux parties de Scrabble, ce pourrait être une lecture salutaire à Noël.

Voir aussi

Le Scrabble anglophone exclut des centaines mots pour être plus « inclusif »

Irlande — professeur catholique emprisonné pour avoir refusé d’utiliser les pronoms « neutres » d’un de ses élèves transgenre

Enoch Burke a passé 107 jours à la prison de Mountjoy à Dublin. Il a été libéré mercredi (voir sa photo ci-dessous à sa sortie de prison).


Ce professeur a été emprisonné en septembre après avoir enfreint l’interdiction de pénétrer dans son école, à Multyfarnham, dans le comté de Westmeath. L’école l’avait suspendu avec solde lors d’un processus disciplinaire, après avoir confronté la directrice lors d’une réunion scolaire en juin. L’enseignant s’était insurgé quand la directrice de l’école avait ordonné aux enseignants d’appeler un élève qui se disait transsexuel par le prénom qu’il avait choisi et d’utiliser leur pronom neutre « iel » pour s’y référer.

Burke, qui affirme que l’ordonnance viole ses droits religieux, a continué à fréquenter l’école, ce qui a conduit à une ordonnance du tribunal lui enjoignant de tenir à l’écart de l’école. Le juge Brian O’Moore a averti Burke qu’il retournerait en prison s’il ignorait à nouveau les ordonnances du tribunal.

Le juge a déclaré que l’emprisonnement de Burke l’avait transformé de « professeur ordinaire » en un « nom connu de tous ». Le juge l’a accusé d’avoir « exploité son emprisonnement à ses propres fins ». « Le tribunal ne permettra pas à quelqu’un reconnu coupable d’outrage au tribunal de tirer un avantage de ce défi », a-t-il ajouté. Et c’est pourquoi il a été libéré…


Billet du 13 septembre 2022

Échec de sa demande de libération

L’enseignant impliqué dans un différend transgenre, Enoch Burke, a échoué dans sa tentative d’être libéré de la prison de Mountjoy — après avoir soutenu que les procédures disciplinaires engagées contre lui par l’école étaient « illégales et inconstitutionnelles ».

Le chrétien évangélique est en prison depuis plus d’une semaine après avoir enfreint une injonction lui interdisant de fréquenter l’école où il travaille.

Le différend de M. Burke avec l’école de l’hôpital Wilson à Multyfarnham, dans le comté de Westmeath, a commencé lorsque le personnel a été « invité » (selon le Irish Mirror) à se référer à un élève qui souhaitait faire sa « transition » de genre avec les pronoms « ils/eux ». Invitation qui ressemble visiblement fort à une obligation ferme.

M. Burke, qui prétend que le transgenrisme est contraire à ses fortes croyances religieuses, a refusé de le faire et a ensuite publiquement confronté le principal pour exprimer son opposition à l’utilisation de ces pronoms.

Il a été mis en congé administratif dans l’attente d’une procédure disciplinaire pour cet « éclat », mais M. Burke a continué à fréquenter les locaux, ce qui aurait obligé l’école à obtenir une injonction du tribunal pour l’en empêcher.

La Haute Cour a emprisonné l’enseignant lundi dernier pour avoir enfreint cette injonction, et il est resté à Mountjoy depuis lors.

Hier, M. Burke, qui s’est représenté lui-même avec l’aide de son frère Isaac, a demandé au tribunal des injonctions mettant fin au processus disciplinaire des écoles qu’il a qualifié d’« inconstitutionnel et illégal ».

Il a déclaré que la décision de le mettre en congé payé était « déraisonnable, injuste, injuste et illégale » et a déclaré qu’il serait « inadmissible » d’autoriser la tenue d’une audience disciplinaire à Mullingar le mercredi 14 septembre ou à toute autre date.

« Je devrais rentrer à la maison avec mon père et mon frère ce soir », a déclaré M. Burke, qui a été traduit en justice depuis la prison de Mountjoy.

Il a ajouté qu’il voulait retourner travailler à l’école.

[…] L’affaire reviendra devant le tribunal demain.

Billet Originel du 6 septembre

En Irlande, un professeur catholique a été emprisonné lundi 5 septembre, rapporte le Daily Mail. Son tort ? Avoir refusé d’user des pronoms neutres d’un de ses élèves qui se dit transgenre. Enoch Burke, enseignant en allemand et histoire dans un établissement scolaire catholique irlandais, a été arrêté et traduit en justice. Devant le tribunal, il a affirmé avoir été suspendu par l’école pour avoir, en mai dernier, refusé d’appeler un de ses élèves « un garçon » comme étant « une fille ». Il a déclaré qu’une telle directive était « contraire aux Écritures » et allait à l’encontre de « l’éthique de [s] on école et de l’Église d’Irlande », et qu’il ne pourrait jamais l’accepter, car il n’est pas d’accord avec l’idéologie transgenre.

L’enseignant Enoch Burke (photographié lundi sous escorte policière) a été arrêté lundi matin pour avoir enfreint une ordonnance du tribunal l’empêchant de se trouver dans son école de Westmeath

Emprisonné

À la suite de cette affaire, Enoch Burke avait été suspendu en août dernier, tout en conservant sa rémunération. Mais il est revenu à l’école, vendredi 2 septembre. C’est la police de l’établissement qui l’a arrêté lundi 5 septembre et l’a transféré au tribunal de Dublin. Le juge a demandé l’incarcération du professeur pour qu’il respecte la décision de l’école. L’enseignant, qui se défendait lui-même, a affirmé qu’il avait été suspendu à tort de son poste, expliquant que le processus disciplinaire utilisé pour le suspendre était entaché d’un vice de procédure et que l’injonction n’aurait pas dû être accordée. Enoch Burke a déclaré qu’il « aimait être enseignant » et qu’il appréciait l’école en elle-même, confirmant toutefois son opposition au traitement de l’élève souhaité par sa direction. Il a ajouté qu’il « ne voulait pas aller en prison » et qu’il respectait la loi. Cependant, se conformer aux ordres serait « un mépris » de ses propres croyances chrétiennes profondes qui, selon lui, lui sont « très chères ». Accepter de se conformer à l’ordonnance du tribunal, a-t-il dit, reviendrait à enfreindre sa propre morale, son éthique et ses opinions religieuses.

Sources : Daily Mail et VA.

« Au Wokistan, Noël dérange et pose de graves problèmes existentiels »

Une simulation du sapin de verre et d’acier place Pey-Berland, à Bordeaux, réalisée par l’artiste Arnaud Lapierre.

Pour une « communication inclusive », la Commission européenne a proscrit des mots comme « Noël ». Revenant sur de multiples exemples similaires dans les villes écologistes, Anne-Sophie Chazaud montre que les élus progressistes s’évertuent à déconstruire cette fête traditionnelle. Anne-Sophie Chazaud est chercheuse et essayiste, auteur de Liberté d’inexpression, des formes contemporaines de la censure (éditions de l’Artilleur, 2020).

Se pencher sur les inepties foisonnantes et non dénuées d’inventivité produites par la plupart des élus écologistes (lesquels se préoccupent en réalité bien peu d’écologie), c’est un peu comme goûter avec émerveillement et gourmandise aux joies quotidiennes d’un calendrier de l’avent : à chaque jour son petit plaisir, sa petite décision ridicule, sa volonté pathétique de provoquer, son désir infantile de choquer le bourgeois (et le populo tant honni), son obsession à déconstruire les codes et les repères traditionnels, en particulier lorsqu’ils ont trait à l’ancrage historique chrétien (horresco referens !) de la France (rien que des gros mots !). Et les déclarations ou décisions grotesques se succédaient ainsi en une sorte de concours secret que semblaient se livrer ces édiles, concours dont le vulgum pecus ignorait les règles obscures et dont le prix du gagnant était peut-être un Clitoris d’Or — en pâte à sel — fabriqué grâce aux dons de sorcellerie de Dame Sandrine Rousseau, qui sait…

La conquête accidentelle [par les écologistes] pour cause de Covid de seulement 8 villes (sur 42) de plus de 100 000 habitants avec un taux d’abstention record de 56 % et une légitimité plus que ténue (en raison même des circonstances dans lesquelles s’est déroulé ce processus électoral, entre confinement et peur panique) a néanmoins fait pousser des ailes à ces exécutifs locaux qui, aussitôt aux manettes, ont donné le ton sur un mode bien peu rassembleur et volontiers idéologique, où l’arrogance le dispute bien souvent à la simple bêtise, lesquelles nuisent du reste toutes deux à la cause environnementale à laquelle chaque être humain normal ne peut qu’être sensible.

Il y eut par exemple l’empressement à se jeter sur l’écriture inclusive, ce charabia en réalité excluant pour tous ceux qui connaissent des difficultés de lecture et cognitives (mais qu’à cela ne tienne puisqu’il ne s’agit là de rien d’autre que d’un signe extérieur de richesse culturelle témoignant du désir malsain d’insécuriser la langue), il y eut les déclarations loufoques sur la 5G (servant, comme chacun sait, selon l’inénarrable maire de Grenoble Éric Piolle à « regarder du porno dans l’ascenseur »), les interdictions de survoler Lyon pour la Patrouille de France, les déclarations imbéciles sur le Tour de France et tant d’autres sottises.

vendredi 23 décembre 2022

Le comportement des chiens est bien dicté par leurs gènes

De berger, de chasse, d’eau ou de traîneau… Depuis qu’il a apprivoisé le loup pour le faire devenir chien il y a 15 000ans à 30 000 ans, l’homme a su le spécialiser à l’extrême. Cette domestication est probablement « l’expérience de génétique comportementale la plus conséquente » à laquelle l’humanité a pu se livrer, estime dans Cell une équipe de chercheurs dirigée par Elaine Ostrander, généticienne aux National Institutes of Health américains et référence mondiale en génétique du chien. « Le chien est, à ma connaissance, la seule espèce domestique présentant une telle diversité de phénotypes [ensemble des caractères apparents, comme la couleur du poil] et de comportements sélectionnés pour des objectifs différents », explique Benoît Hédan, vétérinaire et ingénieur de recherche CNRS dans l’équipe Génétique du chien à l’université de Rennes. « Cela résulte-t-il de la durée de sélection, ou cette espèce est-elle plus malléable ? C’est difficile à dire, mais on a là un modèle inégalé d’étude du comportement. »


 

La Fédération cynologique internationale (FCI) classe les races de chiens en dix groupes, liés à leur fonction (garder les troupeaux, pister le gibier, tirer un traîneau, tenir compagnie à l’homme…). Mais ces catégories associées à des comportements caractéristiques se retrouvent-elles dans le génome des chiens ? Une autre équipe n’avait pas réussi à le démontrer dans une étude publiée en avril dernier. Mais cette nouvelle analyse, plus poussée, permet d’aller plus loin.

Les chercheurs ont d’abord analysé les données génétiques de 4 261 chiens (2 823 de pure race, 687 de race mixte ou inconnue, 658 chiens de rue et 93 canidés sauvages) avec une nouvelle méthode permettant d’extraire des informations pertinentes d’une masse très importante de données (Outil Phate, présenté en 2019 dans Nature Biotechnology). Ils distinguent 10 grandes lignées génétiques de canidés, qui s’avèrent remarquablement cohérentes avec la classification de la FCI. Génétiquement, les auteurs distinguent les chiens de chasse, les chiens d’arrêt, les terriers, les retrievers, les chiens de berger, de traîneau, les spitz d’Afrique et du Moyen-Orient, ceux d’Asie, les lévriers et enfin les dingos.


Le chien de berger possède un tempérament spécifique et une sensibilité aux stimuli environnementaux particulièrement forte

Diversifications des lignées

Au départ de tous ces embranchements trône le loup gris, dont tous les chiens sont issus. Ces diversifications des lignées sont antérieures à la formation des races modernes, créées au tournant du XIXe et du XXe siècles sur des critères essentiellement physiques. En choisissant très tôt des individus pour leur confier des tâches précises, l’homme a donc favorisé des aptitudes probablement déjà présentes chez le loup, « et de cette sélection au fil des siècles ont dérivé des lignées caractéristiques », note Benoît Hédan.

Les auteurs ont ensuite confronté ces lignées génétiques à la description du comportement de plus de 46 000 chiens, via des questionnaires remplis par des volontaires (C-barq, en 100 questions). Pour 8 lignées analysées (les spitz d’Afrique et du Moyen-Orient ainsi que les dingos n’ont pas fait l’objet de suffisamment de réponses), la fréquence des comportements décrits correspond aux lignées génétiques. Par exemple, la « poursuite prédatrice » est particulièrement fréquente chez les terriers, tandis que l’aptitude au dressage est très forte chez les bergers ou les retrievers, mais pas chez les « chiens renifleurs, […] ce qui est cohérent avec la sélection de caractéristiques avantageuses pour un travail indépendant axé sur le suivi des instincts plutôt que sur la recherche de signaux humains », écrivent les auteurs.

Contrairement aux variants génétiques associés aux caractéristiques physiques, comme la couleur du pelage, les variants liés aux comportements se situent dans des régions non codantes du génome (c’est-à-dire des régions chargées non de la production de protéines, mais plutôt de la régulation de l’activité d’autres gènes), et beaucoup sont impliqués dans le développement neurologique. Avant même d’avoir reçu la moindre éducation, le chien aurait donc un cerveau « précâblé » pour tel ou tel type de comportement ; ce qui explique qu’un animal de compagnie à qui l’on n’a jamais appris le travail attendu de sa race montre souvent les aptitudes associées. Et ce parfois au grand désespoir de son propriétaire, qui ne parvient pas à dissuader son labrador de tirer sur sa laisse, ou son épagneul breton de déposer fièrement au milieu du salon une poule d’eau retrouvée morte…

Anxiété maternelle chez la souris

Les auteurs se penchent par exemple sur le cas des chiens de berger, dont le travail complexe suppose un tempérament spécifique et une sensibilité aux stimuli environnementaux particulièrement forte. À ce groupe des chiens de berger sont liés 14 variants, tous associés à des gènes impliqués dans le fonctionnement cérébral. Et parmi les régions régulatrices de gènes où sont situés ces variants, certaines sont impliquées chez d’autres espèces à des comportements apparentés. Deux sont corrélées chez la souris à l’anxiété maternelle et à des comportements de rassemblement des souriceaux ; le chien de berger conduit-il son troupeau comme la maman souris s’inquiète quand ses bébés sont éparpillés ? L’une de ces régions est associée chez l’homme au trouble de l’attention avec hyperactivité ; l’hyperconcentration du border collie au travail emprunterait-elle les mêmes voies neuronales ?

Il est un pas cependant qu’il faut se garder de franchir : si la génétique semble bien décider pour une large part du comportement canin, il est loin d’en être de même chez l’homme. L’environnement, l’éducation, les brassages génétiques notamment sont chez ce dernier bien plus importants que chez le chien, et ses comportements bien plus complexes. N’en déplaise aux tragédiens grecs, l’homme a plus de libre arbitre qu’un border collie. « Le chien de berger, lui, ne peut pas s’empêcher de courir après les moutons ou les vaches, sourit Benoît Hédan. C’est une vraie obsession… »


jeudi 22 décembre 2022

En Russie, 400 personnes ont été arrêtées pour des publications sur les réseaux sociaux, combien en Grande-Bretagne ?

Toujours en Angleterre, « terre de libertés ».

Arrestation d'Isabel Vaughan-Spruce, qui a été accusée d'avoir enfreint une ordonnance de protection de l'espace public (PSPO) pour avoir prié en silence à proximité d'un centre d'avortement à Kings Norton, Birmingham, à quatre reprises. Isabel Vaughan-Spruce était seule, se tenait debout en silence sur le trottoir, sans pancarte, sans faire de geste, sans bloquer le chemin.


Billet originel du 20 décembre

En 2019, John Anderson, ancien vice-premier ministre d’Australie entre 1999 et 2005, a interviewé Constantin Kisine un satiriste et commentateur politique russo-britannique. Au cours de cet entretien (vidéo en anglais ci-dessous) Kisine pose une devinette à Anderson.

Kisine. — En Russie l’année dernière [probablement 2018], 400 personnes ont été arrêtées pour des choses qu’elles ont publiées sur les réseaux sociaux. Évidemment, ce pays est très différent. Selon vous, combien ont été arrêtés en Grande-Bretagne pour ce qu’ils ont dit sur les réseaux sociaux ? 

John Anderson. — (…)

Kisine. — Faites une supposition.

John Anderson. — Je n’en ai aucune idée.

Kisine. — 3300.

John Anderson. — Vraiment ? Arrêtés pour des choses qu’ils ont écrites sur les réseaux sociaux ? …

La vidéo originale a été publiée en 2020. Constantin Kisine ne donne pas sa source, mais il semble que le chiffre de « 3 300 » est probablement une référence à un article de 2017 publié dans The Times.
     Plus de 3 300 personnes ont été arrêtées et interrogées l’année dernière pour prétendu trollage sur les réseaux sociaux et autres forums en ligne, une augmentation de près de 50 % en deux ans, selon les chiffres obtenus par le Times.

Jésus a-t-il réellement existé ?

 

Chaque année, à Noël, nous célébrons la naissance de Jésus. Mais est-ce que le fondateur du christianisme est réellement venu au monde ? Le Christ est-il un personnage historique ou une création mythologique ?

La question n’est pas secondaire. Car le christianisme, religion de l’incarnation, n’est pas qu’un système de valeurs et de symboles qui donne sens à la vie. Il se présente plutôt comme une bonne nouvelle fondée sur des faits historiques : la vie, les enseignements, les miracles, la mort et la résurrection d’un homme, Jésus de Nazareth, qui prétendait non seulement parler au nom de Dieu, mais être Dieu lui-même.

Le pape Benoît XVI a plus d’une fois rappelé ce principe :

L’Histoire du salut n’est pas une mythologie, mais une véritable Histoire, et c’est pour cela qu’elle doit être étudiée avec les méthodes de la recherche historique sérieuse.

Bref, plus qu’une histoire, le christianisme est de l’histoire. Il peut et doit donc être étudié comme tel.
 

Hors de tout doute raisonnable

La science historique peut démontrer l’existence d’une personne à partir de l’analyse critique de documents. Quand ceux-ci sont suffisamment fiables, nombreux et convergents, il est possible d’arriver à une véritable certitude. Ainsi, les historiens peuvent conclure hors de tout doute raisonnable à l’existence de Socrate, de Cléopâtre ou encore d’Alexandre le Grand.

Or, lorsqu’il est question de Jésus de Nazareth, les documents historiques ne manquent pas, aussi bien de la part des chrétiens que des non-chrétiens.

Les preuves des adversaires

Plusieurs auteurs juifs, grecs et romains ayant écrit peu de temps après la mort de Jésus parlent de lui dans leurs ouvrages. Pour la science historique, ces mentions convergentes par des adversaires du christianisme constituent des éléments de preuve hautement crédibles.

Flavius Josèphe, historiographe juif né autour de l’an 37 et ayant travaillé pour l’empereur romain Vespasien, parle de Jésus comme d’un « sage » dans ses Antiquités juives rédigées en 93-94 et ajoute :

 Sa conduite était juste et on le connaissait pour être vertueux. Et un grand nombre parmi les Juifs et les autres nations devinrent ses disciples. Pilate le condamna à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui étaient devenus ses disciples continuèrent de l’être. Ils disaient qu’il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et qu’il était vivant : ainsi, il était peut-être le Messie au sujet duquel les prophètes ont raconté des merveilles.
    Flavius Josèphe, Les Antiquités judaïques, 93-94 apr. J.-C.

Le Talmud de Babylone, un recueil d’anciennes traditions juives, évoque aussi la condamnation à mort un vendredi d’un homme appelé Jésus de Nazareth : « La veille de la Pâque, on pendit [à la croix] Yeshû le Nazaréen […] parce qu’il a pratiqué la sorcellerie, a séduit et égaré Israël. »

Tacite, historien et sénateur romain né en 58, mentionne quant à lui l’existence du Christ à l’époque de Ponce Pilate ainsi que sa crucifixion : « Ce nom [de chrétiens] leur vient de Christos (Christ), que, sous le principat de Tibère, le procurateur Ponce Pilate avait livré au supplice » (Annales 15, 44, 5).

Suétone, chef du bureau des correspondances de l’empereur Hadrien, écrit vers 120 à propos de l’empereur Claude : « Il chassa de Rome les Juifs, qui s’agitaient d’après les excitations d’un certain Christus. »


Le plus grand complot de l’histoire ?

Les évangiles, les lettres du Nouveau Testament et tous les écrits des premiers théologiens qui ont connu des témoins oculaires du Christ constituent un vaste corpus de documents attestant l’existence de Jésus. Ils sont en fait si nombreux et concordants que l’on ne peut rationnellement les suspecter tous de tromperie sans prétendre au plus grand complot de l’histoire de l’humanité. Et encore, les complotistes devraient expliquer pourquoi les nombreux auteurs non chrétiens mentionnés précédemment auraient aussi été dans le coup.

Les évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean ont été écrits entre les années 60 et 100, à une époque où il existait encore de nombreux témoins oculaires du Christ. Saint Paul ose même affirmer que le Christ ressuscité est « apparu à plus de cinq cents frères à la fois » et que « la plupart sont encore vivants » (I Cor 15, 6).

Si ces « biographies de Jésus » étaient un tissu de mensonges ou de fables religieuses, nous aurions bien des critiques qui ridiculiseraient l’existence même du fondateur de ce nouveau mouvement religieux. Ce n’est pourtant pas le cas.

« Soyons sérieux ! », lance l’historien Jean-Christian Petitfils, auteur de deux livres phares sur Jésus aux éditions Fayard et Plon. « Si une pieuse conspiration avait monté de toute pièce une telle affaire, celle-ci aurait été bien mal préparée ! »

Or, à la différence des écrits de type mythologique qui placent habituellement leur héros dans un temps et un lieu très lointains, les évangélistes racontent au contraire l’histoire d’un homme ayant vécu dans le même siècle et la même région que leurs premiers lecteurs. C’est sans aucun doute la pire des stratégies pour lancer un grand complot !

La preuve par la négative

Avant le XIXe siècle et l’émergence de la thèse mythiste par quelques athées (Bruno Bauer, Salomon Reinach, Prosper Alfaric, puis au 20e siècle Paul Louis Couchoud et plus récemment, Michel Onfray), personne n’avait jamais sérieusement remis en doute l’existence de Jésus de Nazareth. On pouvait douter de ses miracles ou de sa nature divine, mais jamais qu’il ait tout simplement existé.

Pourtant, si un amateur du Seigneur des anneaux affirmait aujourd’hui, qu’il y a une quarantaine d’années à Montréal, vivait un magicien appelé Gandalf, faisant des miracles et attirant de grandes foules sur le Mont-Royal, il serait étonnant que personne ne le critique sur cette affirmation. Parce que ce sont les personnes les plus près d’un fait historique qui sont les plus susceptibles de contester qu’il ait réellement eu lieu.

Étonnamment, l’une des plus fortes preuves en faveur de Jésus est l’absence de documents remettant en doute son existence pendant 1800 ans. Dans l’Antiquité, on ne retrouve en effet aucun opposant au christianisme qui attaque ce nouveau mouvement religieux en niant l’existence même de son fondateur.

Le philosophe platonicien Celse, un des plus grands critiques du christianisme au 2e siècle, ne conteste jamais que Jésus soit vraiment né et mort crucifié en Palestine. Pourquoi ? Parce qu’il sait très bien que cette thèse est indéfendable, alors que de nombreuses personnes encore vivantes peuvent attester que leurs grands-parents ont vu cet homme de leurs propres yeux.

À vrai dire, ceux qui ridiculisent les premiers chrétiens préfèrent nier sa résurrection, sa divinité et sa doctrine.

À titre d’exemple, Lucien de Samosate (120 — vers 180), un écrivain satirique grec, rapporte sans le nommer l’existence du chef des chrétiens : « … celui qui est honoré en Palestine, où il fut mis en croix pour avoir introduit ce nouveau culte parmi les hommes… » Et il continue à se moquer des chrétiens en disant d’eux :

 Ces malheureux se figurent qu’ils sont immortels et qu’ils vivront éternellement. En conséquence, ils méprisent les supplices et se livrent volontairement à la mort. Leur premier législateur leur a encore persuadé qu’ils sont tous frères. Dès qu’ils ont une fois changé de culte, ils renoncent aux dieux des Grecs, et adorent le sophiste crucifié dont ils suivent les lois. Ils méprisent également tous les biens et les mettent en commun, sur la foi complète qu’ils ont en ses paroles.
    Lucien de Samosate

Un doute douteux

Les historiens et philologues ne remettent point en doute l’authenticité d’autres textes majeurs de l’Antiquité tels que ceux de Sophocle, de Thucydide, de Cicéron, de Virgile et de Platon, dont nous possédons incomparablement moins de manuscrits qui prouvent leur existence. « Je ne vois aucun autre personnage dont on nie l’existence alors qu’elle est si parfaitement établie par les faits », a déclaré au National Geographic l’archéologue et professeur d’histoire Byron McCane.

En plus d’être certain que Jésus ait existé, les historiens savent aussi qu’il était juif, qu’il était reconnu comme le messie par ses disciples, qu’il attirait les foules par son charisme extraordinaire et ses enseignements à contrecourant, et surtout qu’il a été crucifié à Jérusalem par ordre de Ponce Pilate autour de l’an 33.

Mais qui était cet homme exactement ? Était-il le Fils de Dieu comme il le prétendait ? A-t-il fait de nombreux miracles comme ses disciples l’affirment, et surtout, est-il réellement ressuscité des morts ? Ce sont d’excellentes questions sur lesquelles la science historique a aussi le droit de s’interroger. Mais on ne peut prétendre être sérieux scientifiquement en niant la simple existence de Jésus-Christ. Tous les experts, croyants ou pas, l’admettent aujourd’hui.

« Je ne connais aucun chercheur important qui doute du personnage historique de Jésus », assure pour sa part Éric Meyers, archéologue et professeur émérite à l’université Duke en Caroline du Nord.  « On pinaille sur des détails depuis des siècles, mais nulle personne sérieuse ne met en doute son existence. »


Le Jésus de l’histoire et de la foi

Faut-il pour autant opérer une distinction nette entre deux Jésus, celui de l’histoire et celui de la foi, comme s’il s’agissait de deux personnages différents ?

Il s’agit d’une séparation confuse et douteuse.

D’abord, parce que la science historique procède toujours par mode de foi humaine. Personne de vivant aujourd’hui n’a connu Jules César, Napoléon ou même le Premier ministre du Canada Wilfrid Laurier. Nous connaissons avec certitude leur existence en croyant des documents historiques crédibles.

Ensuite, parce que l’histoire et la foi renvoient toutes deux aux mêmes personnes, quoique selon des rapports différents. Je peux historiquement savoir que saint Augustin et Mahomet ont bel et bien existé, mais croire ou pas à leurs écrits, adhérer plus ou moins à leur exemple de vie.

Enfin, parce que la foi divine est une attitude subjective qui s’appuie sur une connaissance historique objective. La vertu théologale de foi consiste à croire aux révélations et aux promesses de Jésus, de lui faire confiance et de fonder sa vie sur lui.

La véritable question n’est donc pas si Jésus a réellement existé ou pas, mais si son existence peut ou pas changer ma vie.

Car le christianisme ce n’est pas « une belle histoire » qui donne sens à notre vie. Le christianisme, c’est Dieu qui entre réellement dans l’histoire pour venir changer concrètement nos vies.


Source : Le Verbe

Voir aussi 

ECR — Élève : à Noël on fête la naissance de Jésus, enseignant : c’est faux 

Jésus n’a jamais existé… dit le professeur de cégep. Vraiment ?

ECR — Marie s’est fait violer, elle a inventé l’histoire du Saint-Esprit, Joseph a gobé son histoire