Dans le contexte du présent boycott des classes par un tiers des étudiants, Le Québécois libre republie un texte de Martin Masse qui explique pourquoi il pense que l'université, telle qu'on la connaît aujourd'hui, n'a plus de raison d'être et est en voie de disparaître. Texte publié à l'origine le 15 avril 2008.
Dans un marché libre, la logique de la concurrence est simple. Vous devez offrir un bien ou un service de la meilleure qualité possible au meilleur prix, sinon vos clients iront voir ailleurs. Que se passe-t-il toutefois lorsque les clients n'ont pas à payer le prix réel du bien qu'ils consomment et que les producteurs sont quand même compensés pleinement pour chaque client qu'ils réussissent à attirer ? On obtient de la camelote évidemment. Le client ne peut pas exiger d'en avoir plus pour son argent, puisqu'il en a justement pour le peu d'argent qu'il débourse avec un produit de piètre qualité. La majorité se contente de ce qu'on lui offre. Quant au producteur, son incitation devient tout à fait différente : il cherche à attirer le plus de clients possible avec un produit bas de gamme qui satisfait ses clients peu exigeants mais qui lui rapporte tout autant.
C'est cette réalité que décrit le dossier du quotidien montréalais. Celle, comme la décrit la chroniqueuse Michèle Ouimet, des « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles, finances dans le rouge, concurrence malsaine entre les institutions qui s'arrachent les étudiants ». On réduit les exigences, on fait passer tout le monde, on multiplie les certificats faciles à obtenir et payant pour l'institution.
Voilà ce que ça donne quand on cherche à faire graduer le plus d'étudiants possible en prenant des raccourcis. Depuis les années 1960, on s'est beaucoup pété les bretelles au Québec sur le fait d'avoir mis tous les « efforts collectifs » nécessaires pour rattraper notre supposé retard par rapport aux sociétés environnantes en « démocratisant » l'éducation supérieure. Tu parles qu'on l'a rattrapé notre retard ! Avec des programmes bidon qui ne débouchent sur rien, des étudiants qui votent leur plan de cours (jamais compris ce concept !) et des formations complètes données par des chargés de cours mal payés.
Évidemment, disent les étatistes, tout ça n'est que le résultat du sous-financement des universités par l'État. Ce qu'il faut cependant comprendre, c'est que TOUT est sous-financé dans un État-providence, puisqu'il y a toujours un manque lorsqu'on cherche à s'occuper de tout, les besoins et le désir de régler chaque problème étant infinis. Plus on multiplie les programmes, moins il y en a pour chacun, et plus l'économie croule sous le fardeau fiscal et les dettes. À moins bien sûr de croire que l'argent pousse dans les arbres — une croyance qui sous-tend la vision économique des socialistes.
Qui plus est, un système d'éducation recevant un financement encore plus imposant, et où les étudiants auraient à débourser encore moins pour leur formation, ne serait que plus sujet aux effets pervers qui existent déjà : moins de responsabilité, moins d'adéquation entre l'offre et la demande, moins d'incitation à ne pas gaspiller de ressources (qu'on pense au fiasco financier de l'UQAM), etc.
Les militants étudiants dénoncent depuis des années la «logique marchande» qui serait en train de s'imposer dans l'éducation supérieure. En fait, s'ils comprenaient un peu l'économie, ils se rendraient compte qu'il s'agit au contraire d'une corruption totale du fonctionnement normal du marché par l'intervention de l'État.
Le marché est justement en train de réimposer sa logique, en contournant ce système en déroute. Tout ce que ce genre de dossier confirme, c'est que la marque Éducation universitaire étatique est de moins en moins prise au sérieux, alors que les barrières à l'entrée diminuent d'année en année et que la concurrence s'accroît. Dans quelques années, elle ne vaudra plus grand-chose, sauf dans le cas de quelques facultés prestigieuses où les ressources seront concentrées. Les consommateurs les plus avertis, de même que les employeurs, sauront en tirer les conclusions qui s'imposent.
Voir aussi
Universités québécoises : « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles »
Mark Steyn dans After America sur l'éducation américaine
La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?
Inflation des notes dans les universités nord-américaines ?
France — le droit imprescriptible à la licence : l’Université est devenue un village Potemkine
Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)
Dans un marché libre, la logique de la concurrence est simple. Vous devez offrir un bien ou un service de la meilleure qualité possible au meilleur prix, sinon vos clients iront voir ailleurs. Que se passe-t-il toutefois lorsque les clients n'ont pas à payer le prix réel du bien qu'ils consomment et que les producteurs sont quand même compensés pleinement pour chaque client qu'ils réussissent à attirer ? On obtient de la camelote évidemment. Le client ne peut pas exiger d'en avoir plus pour son argent, puisqu'il en a justement pour le peu d'argent qu'il débourse avec un produit de piètre qualité. La majorité se contente de ce qu'on lui offre. Quant au producteur, son incitation devient tout à fait différente : il cherche à attirer le plus de clients possible avec un produit bas de gamme qui satisfait ses clients peu exigeants mais qui lui rapporte tout autant.
C'est cette réalité que décrit le dossier du quotidien montréalais. Celle, comme la décrit la chroniqueuse Michèle Ouimet, des « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles, finances dans le rouge, concurrence malsaine entre les institutions qui s'arrachent les étudiants ». On réduit les exigences, on fait passer tout le monde, on multiplie les certificats faciles à obtenir et payant pour l'institution.
Voilà ce que ça donne quand on cherche à faire graduer le plus d'étudiants possible en prenant des raccourcis. Depuis les années 1960, on s'est beaucoup pété les bretelles au Québec sur le fait d'avoir mis tous les « efforts collectifs » nécessaires pour rattraper notre supposé retard par rapport aux sociétés environnantes en « démocratisant » l'éducation supérieure. Tu parles qu'on l'a rattrapé notre retard ! Avec des programmes bidon qui ne débouchent sur rien, des étudiants qui votent leur plan de cours (jamais compris ce concept !) et des formations complètes données par des chargés de cours mal payés.
Évidemment, disent les étatistes, tout ça n'est que le résultat du sous-financement des universités par l'État. Ce qu'il faut cependant comprendre, c'est que TOUT est sous-financé dans un État-providence, puisqu'il y a toujours un manque lorsqu'on cherche à s'occuper de tout, les besoins et le désir de régler chaque problème étant infinis. Plus on multiplie les programmes, moins il y en a pour chacun, et plus l'économie croule sous le fardeau fiscal et les dettes. À moins bien sûr de croire que l'argent pousse dans les arbres — une croyance qui sous-tend la vision économique des socialistes.
Qui plus est, un système d'éducation recevant un financement encore plus imposant, et où les étudiants auraient à débourser encore moins pour leur formation, ne serait que plus sujet aux effets pervers qui existent déjà : moins de responsabilité, moins d'adéquation entre l'offre et la demande, moins d'incitation à ne pas gaspiller de ressources (qu'on pense au fiasco financier de l'UQAM), etc.
Les militants étudiants dénoncent depuis des années la «logique marchande» qui serait en train de s'imposer dans l'éducation supérieure. En fait, s'ils comprenaient un peu l'économie, ils se rendraient compte qu'il s'agit au contraire d'une corruption totale du fonctionnement normal du marché par l'intervention de l'État.
Le marché est justement en train de réimposer sa logique, en contournant ce système en déroute. Tout ce que ce genre de dossier confirme, c'est que la marque Éducation universitaire étatique est de moins en moins prise au sérieux, alors que les barrières à l'entrée diminuent d'année en année et que la concurrence s'accroît. Dans quelques années, elle ne vaudra plus grand-chose, sauf dans le cas de quelques facultés prestigieuses où les ressources seront concentrées. Les consommateurs les plus avertis, de même que les employeurs, sauront en tirer les conclusions qui s'imposent.
Pour Charles Murray, le baccalauréat [licence] de 4 ans est inefficace, inutile, injuste et trop cher (en anglais)
Voir aussi
Universités québécoises : « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles »
Mark Steyn dans After America sur l'éducation américaine
La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?
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France — le droit imprescriptible à la licence : l’Université est devenue un village Potemkine
Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)