mercredi 29 août 2007

Texte à méditer

« Les parents ont par priorité le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants »

Déclaration universelle des droits de l'Homme, 1948, § 26-3.

États-Unis – popularité croissante de l’instruction à la maison

Brian Ray, fondateur et président du National Home Education Research Institute, évalue qu’entre 1,9 et 2,4 millions d'enfants d’âge scolaire étaient instruits à la maison aux États-Unis en 2005-06. Le National Center for Education Statistics estime pour sa part que le nombre d’enfants instruits à domicile a augmenté de 29 pour cent de 1999 à 2003. Selon la HSLDA – un groupe de pression et d’aide juridique – les jeunes instruits en famille forment un des secteurs du marché de l’éducation qui croît le plus vite avec une croissance de 7 à 15 pour cent par an, chiffres confirmés par Brian Ray. La nature indépendante de l’école à maison rend difficile la publication de chiffres définitifs.

Bien que la religion soit une des principales raisons pour lesquelles les parents s’engagent dans l’éducation à la maison, il ne s’agit pas de la seule raison. Le manque de sécurité dans les écoles, les programmes marqués à gauche et la mauvaise qualité de l’enseignement public sont également des facteurs. Le profil démographique des parents varie. Le revenu familial, l’origine ethnique et le niveau de scolarité des parents ne semblent pas avoir d’impact dans le choix de faire l’école à la maison d’après les études publiées l’année passée par Brian Ray.

Une caractéristique commune, cependant, à tous les enfants éduqués à la maison est leurs bons résultats scolaires. Selon Ray, les élèves instruits à domicile ont habituellement des résultats de 15 à 30 centiles au-dessus de leurs homologues de l’école publique, quels que soient la scolarité ou les revenus des parents.

John Wojnicki a éduqué ses quatre enfants à la maison et voit aujourd’hui ses enfants en faire de même avec leurs propres enfants. Il rappelle que, bien qu’on insiste souvent sur les résultats scolaires supérieurs des enfants instruits à la maison dans les discussions, selon lui, les avantages les plus importants de l’instruction à la maison sont la possibilité de se concentrer sur la formation du caractère des enfants, chose qui manque cruellement dans les écoles publiques. Il ne faut pas non plus, à son avis, faire passer les enfants éduqués à la maison pour des intellos ringards mal dans leur peau.

Mbuyi Khuzadi savait qu’il allait éduquer ses enfants à la maison avant même de rencontrer et d’épouser sa femme, Mong-Tham. Le fait que l’école publique se soit de plus en plus écartée de l’enseignement des matières de base pour enseigner des cours plus orientés moins neutres n’a fait que renforcer sa conviction initiale. L’idée récente de généraliser la maternelle (garderie) à tous les enfants n’a fait qu’augmenter ses inquiétudes à ce sujet.

« Notre rôle en tant que parents est de préserver chez nos enfants notre relation en Christ, de les aider à connaître le Christ et à l’accepter » de déclarer Khuzadi, père de six enfants. « Quand l’État prend vos enfants à l’âge de 4 ans, les garde toute la journée et vous dit qu’on ne peut pas vraiment parler de votre religion, ce n’est pas possible. »

Khuzadi est convaincu que les parents chrétiens ne peuvent compter sur un culte dominical pour contrecarrer les cinq jours d’enseignement « progressiste » et « laïque » qui émanent des écoles publiques. Selon l'étude Homeschoolers Grown Up 2004 de B. Ray citée par l'association de M. Khuzadi, Exploring homeschooling, 94 % des enfants instruits en famille gardent la foi et 93 % continuent d'aller à l'église après la fin de leurs études secondaires, alors que seuls 15 à 25 % des enfants qui ont fréquenté l'école publique font de même.

Un évêque irlandais invite le gouvernement à soutenir les mères au foyer

Selon une dépêche de CWNews.com, un évêque irlandais a invité le gouvernement du pays à mettre en place des politiques qui récompenseraient les parents qui s'occupent de leurs propres enfants.

L’évêque irlandais Christopher Jones d'Elphin a suggéré que les gouvernements incitent, par la fiscalité, au moins un parent à demeurer à la maison avec ses enfants en bas âge.

L’évêque Jones a dénoncé le manque d'attention du gouvernement par rapport au bien-être des familles, plus particulièrement les familles ayant des enfants en bas âge. Mgr Jones relève que les nouvelles politiques gouvernementales encouragent les parents à intégrer le marché du travail, « c’est une bonne chose pour l'économie, mais pas pour les enfants en bas âge ou pour leur formation comme futurs citoyens de notre pays. »

L'Alliance évangélique du Canada écrit à la ministre Courchesne

Alors que le Québec figure en première place cette semaine au palmarès des libertés religieuses menacées (International Religious Freedom News), l'avocat de l'Alliance évangélique du Canada envoie une lettre à la Ministre de l'Éducation, Mme Courchesne, au sujet des menaces judiciaires qui planent sur les mennonites de Roxton Falls.

Dans celle-ci, l'avocat-conseil de l'association qui représente les évangéliques du Canada (12 % des Canadiens sont évangéliques) signale qu'il n'agit pas à la demande des mennonites qui refusent, par conviction religieuse, d'engager des poursuites. Il rappelle que, si les reportages sont exacts, les croyances religieuses des mennonites peuvent légitimement s'opposer à plusieurs parties du programme pédagogique que veut lui imposer Québec.

Don Hutchinson rappelle également que la suppression des écoles mennonites, dans les années 1920 au Manitoba et en Saskatchewan, força à l'exil des milliers de mennonites qui s’installèrent en Amérique latine. (Le prix du jury ex aequo 2007 de Cannes, Stellet Licht, se passe dans une colonie mennonite de l’État de Chihuahua au Mexique fondée à la suite de cet exil forcé.) Il s’agit d’un moment embarrassant de l’histoire du Canada qu’il ne faut pas répéter.

L’avocat-conseil termine sa lettre en demandant au Ministère de l'Éducation de surseoir à sa décision, de lever la menace de sanction judiciaire à l'encontre des parents mennonites et de laisser les mennonites éduquer leurs enfants dans leur école, au moins jusqu’à ce que la Commission Bouchard-Taylor sur les pratiques d'accommodement ait terminé son travail. En cela il rejoint les demandes du maire de Roxton Falls, Jean-Marie Laplante, effectuées auprès des différentes autorités provinciales.