jeudi 2 septembre 2010

La Coalition pour la liberté en éducation a rencontré quatre évêques du Québec au sujet du programme ECR

La Coalition pour la liberté (CLÉ), ainsi que plusieurs autres personnes s’intéressant de près au dossier de l’imposition du cours ÉCR, ont rencontré le comité sur l’éducation de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ), le 24 août 2010.

Voici la lettre que la CLÉ a fait parvenir aux membres présents de ce comité à la suite de cette rencontre.


Aux membres présents pour le Comité de l’Éducation : Mgr St-Gelais, président, Mgrs Vital Massé, François Lapierre et André Gazaille, Mme Emily Pace, M. Daniel Cardin, diacre o.p., M. Clément Vigneault, secrétaire du comité.


Chers évêques et membres du comité,


Nous aimerions vous remercier d’avoir pris le temps de nous rencontrer le 24 août dernier afin de discuter du controversé cours d’éthique et culture religieuse.

À la suite du communiqué de presse de Mgr Martin Veillette, président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AÉCQ), exprimant sa satisfaction suite au jugement dans la cause Loyola High School et John Zucchi c. Michelle Courchesne, en sa qualité de ministre de l’éducation, du loisir et du sport (MELS), et l’option des évêques en faveur du choix pour les parents, suite à la lettre de l’AÉCQ dénonçant les écueils des manuels et s’appuyant sur l’expérience et l’analyse d’ÉCR par les membres de la CLÉ en tant que parents, commissaire, enseignant et chrétiens, nous pensons qu’il serait opportun que l’AECQ et le comité de l’éducation chrétienne :

  1. Encouragent les écoles privées catholiques à proposer des cours équivalents au programme ECR dans une optique confessionnelle, suivant le jugement dans la cause Loyola c. Michelle Courchesne.
  2. Qu’ils poursuivent leur travail entrepris l’année passée dans l’analyse des manuels du primaire pour rappeler que les manuels du primaire et du secondaire n’octroient toujours pas une place au christianisme qui correspond à son poids historique et sociologique au Québec, qu’ils prolongent leur étude en se penchant sur le matériel non approuvés par le Bureau d’approbation du matériel didactique (BAMD) du MELS et en rappelant les activités et les manuels non approuvés qui contiennent des informations ou des exercices qu’ils réprouvent.
  3. Qu’ils réitèrent auprès du MELS leur demande d’écoute des parents et des enseignants mécontents par l’imposition du programme d’ÉCR.
  4. Que les évêques appuient les parents qui demandent l’exemption du cours d’éthique et culture religieuse pour leurs enfants et adolescents.
  5. Qu’ils appuient les parents dans leur demande que le cours devienne optionnel, c’est-à-dire qu’ils exigent que les parents doivent donner leur accord pour que les enfants le suivent.
  6. Comme il est apparu lors de notre rencontre, nombreux sont ceux dans le public qui pensent que les évêques approuvent l’imposition du cours d’éthique et de culture religieuse. Il nous apparaît donc judicieux que les évêques réitèrent publiquement leurs réserves sérieuses face au cours en ce qu’il est dans sa nature même relativiste, que le programme présente une image tronquée et superficielle du christianisme ou du catholicisme, que le programme interdit de se prononcer sur une vérité religieuse ou morale et qu’il demande à l’enfant d’accepter les différentes religions et mouvements philosophiques comme étant de mêmes valeurs plutôt que de prôner l’acceptation évangélique de tous.
  7. Qu’ils revendiquent auprès du gouvernement la même liberté pour les écoles publiques de proposer des cours équivalents dans une optique confessionnelle car cette liberté ne peut être offerte qu’aux seuls parents qui peuvent se permettre l’inscription dans une école privée.
  8. Qu’ils demandent au Gouvernement d’étudier des façons pratiques de proposer aux élèves des alternatives au cours d’ÉCR plus respectueuses de la diversité religieuse et philosophique au Québec, que ce soit par l’entremise de cours confessionnels ou autres et ceci dans le respect de la démocratie locale. Ces alternatives devraient être étudiées en consultation avec les groupes et personnes intéressées à ce dossier dont la Coalition pour la Liberté en Éducation (CLÉ), l’Association des Parents Catholiques du Québec (APCQ) et les différents groupes et associations représentant les parents au Québec.
  9. Qu’ils appuient les enseignants dans leur droit à la liberté de conscience tant pour ce qui a trait à la manière d’enseigner ce cours qu’à l’obligation qui leur est faite de mettre sous le boisseau leurs convictions et d’admettre devant leurs élèves comme valables des principes éthiques ou religieux contraires à leurs convictions. À l’instar du professeur Zucchi de McGill, plaignant dans l’affaire Loyola c. Courchesne, nous pensons que la posture demandée aujourd’hui aux enseignants est intenable : la « neutralité » qu’on leur impose dans le domaine de l’éthique comme dans celui de la religion, est un faux-semblant, car ne pas faire de choix parmi des options éthiques ou religieuses, c’est déjà en faire un. Dans le cas de la religion, ce choix tend, par exemple, à légitimer le relativisme ou l'indifférentisme.
  10. Qu’ils appuient les commissaires scolaires dans leur droit démocratique d’exercer leur jugement personnel – et qu’ils ne l’abdiquent pas aux représentants du MELS – face aux demandes des parents qui déclarent que leurs enfants subissent un préjudice grave en étant obligés de suivre ce cours.
  11. Qu’ils revendiquent pour les évêques et autres chefs religieux le droit de juger de la pertinence et du contenu religieux du cours (doctrine, choix de textes, façons de présenter les croyances, personnages, rites, histoire, etc.)

Si vous désirez éclaircir certains points mentionnés ci-haut, nous sommes toujours disponibles pour vous répondre.

Signé par deux membres de CLÉ présents à la rencontre, l’APCQ et d’autres personnes du milieu scolaire qui sont en accord pour le droit à l’exemption du cours ÉCR et pour le libre choix :


  • M. Sylvain Lamontagne, président de la CLÉ,
  • Mme Jean Morse-Chevrier, présidente de l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ),
  • M. Christian Paulhus, enseignant au secondaire publique (premier cycle),
  • Étaient aussi présents, un commissaire scolaire et le secrétaire de la CLÉ.




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