mardi 28 octobre 2025

Médecine : la parité à sens unique

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les données récentes sur les effectifs en médecine au Québec, les femmes sont désormais largement majoritaires, tant dans les études que dans la pratique.

Parmi les médecins en activité, on compte environ 25 % de femmes de plus que d’hommes. Et dans les facultés, l’écart est encore plus marqué : les étudiantes sont deux fois plus nombreuses que leurs camarades masculins.


Autrement dit, la féminisation de la médecine n’est plus une tendance, mais un fait accompli. Dans les études de médecine, près de 67 % des étudiants sont des femmes, et ce déséquilibre se répercute naturellement sur la composition du corps médical.

Pourtant, ce basculement massif se déroule dans un silence assourdissant. Où sont donc passés les défenseurs de la « parité absolue » ? Ceux-là mêmes qui dénoncent avec vigueur la moindre inégalité numérique lorsqu’elle penche en faveur des hommes semblent bien discrets, cette fois.

Car si ces chiffres avaient été inversés, si deux tiers des étudiants en médecine étaient des hommes, on peut parier que les plateaux de télévision et les tribunes militantes auraient crié à l’injustice, au patriarcat, à la domination masculine, que des bourses spéciales seraient distribuées à des filles pour étudier en médecine.  Mais lorsque l’écart joue dans l’autre sens, c’est le calme plat.

Cette asymétrie de réaction interroge. Pourquoi la sous-représentation féminine en politique ou dans les conseils d’administration suscite-t-elle une indignation légitime, tandis que la sous-représentation masculine dans les facultés de médecine semble ne choquer personne ? La parité serait-elle à géométrie variable ?













Voir aussi

Université de Waterloo : chaire en mathématiques, hommes interdits de postuler

Canada — Administration centrale fédérale : 33 361 embauches en 2022-2023, 61 % de femmes et 31,3 % de non blancs

L’État se féminise et se « diversifie » (m à j) [Les femmes comptaient pour 59,5 % de l’effectif régulier de la fonction publique québécoise en mars 2021, comparativement à 58,6 % en mars 2017 et 55,6 % en 2007.]
 

UQAM : des hommes blancs refusés au nom de la diversité 

Trudeau a dépensé 11 milliards $ sur des programmes « de genre » à l'étranger au cours de son mandat

Les jeunes femmes plus de gauche car plus exposées aux discours de gauche sur internet, à l'université ?

Australie — Recrutement sur base de CV anonymisés augmente nombre d'hommes blancs sélectionnés

Unilinguisme et féminisme — Peu de femmes dans les usines parce « manufacture » fait penser à « man »

Humour — l'ennemi invisible

Polytechnique

Québec — 70 % des médecins seraient bientôt des femmes, « une bonne nouvelle »

Elon Musk lance Grokipedia pour concurrencer Wikipédia qu’il juge trop connotée à gauche

Elon Musk lance Grokipedia pour concurrencer Wikipédia qu’il juge trop connotée à gaucheElon Musk a d’ailleurs promis l'arrivée prochaine d'une version 1.0, «dix fois meilleure» que la 0.1, et qui est déjà «meilleure que Wikipédia». Elon Musk a rendu public, ce lundi 27 octobre, Grokipedia, une nouvelle encyclopédie en ligne gratuite générée par une intelligence artificielle. 

Le but : concurrencer et être une alternative à Wikipédia, dont le multimilliardaire remet en cause la fiabilité.Elon Musk défie Wikipédia. L’homme le plus riche du monde et son entreprise xAI ont mis en ligne, ce lundi 27 octobre, Grokipedia, une encyclopédie numérique se présentant comme le concurrent de Wikipédia, accusée de biais idéologiques par une partie des républicains aux États-Unis. Son but : «La vérité, toute la vérité, rien que la vérité», a affirmé le patron de Tesla et SpaceX, sur 𝕏.

Cette nouvelle encyclopédie numérique, accessible librement en ligne, comptait déjà ce lundi soir plus de 885.000 définitions pour sa première version numérotée 0.1. Elon Musk a d’ailleurs promis l'arrivée prochaine d'une version 1.0, «dix fois meilleure» que la 0.1, et qui est déjà «meilleure que Wikipédia».

Des propos qui vont dans la lignée de sa pensée puisque ce dernier critique depuis plusieurs années la plate-forme encyclopédique de Wikipédia, qu’il accuse d’être «contrôlée par des activistes d’extrême gauche». 

Deux façons de faire différentes, pour des récits parfois contrastés

Créée en 2001, Wikipédia est une encyclopédie collaborative gérée par des bénévoles, largement financée par des dons, et dont les pages peuvent être écrites ou modifiées par les internautes. Le contenu de Grokipedia est, lui, généré par son assistant d'IA générative Grok. Au-delà de cette différence de fonctionnement, de nombreuses discordances et de versions des faits ont pu être observées entre les deux encyclopédies en ligne. Par exemple, concernant le mouvement Black Lives Matter, Grokipedia écrit qu’il a «mobilisé des millions de personnes», avant d’ajouter que «ces manifestations ont entraîné des émeutes, (...) les plus coûteuses de l'histoire des assurances pour les dommages aux biens». Quant à elle, l’encyclopédie en ligne la plus consultée au monde mentionne le fait que «la grande majorité des manifestations de 2020 se sont déroulées dans le calme».


Et lorsque l’encyclopédie d’Elon Musk parle de son concurrent, elle est décrite comme un outil ayant «reçu des critiques persistantes concernant la fiabilité des faits, et les biais idéologiques systémiques, en particulier une orientation à gauche dans la couverture des personnalités et des sujets politiques», rapporte Le Point.En retour, la page consacrée à Grokipédia sur Wikipédia indique que «certains contenus reflètent les opinions personnelles d’Elon Musk, proches du conservatisme, de l’extrême droite, du conspirationnisme et de l’idéologie libertarienne».

Grokipedia séduit une partie de la droite 

Avant le lancement de sa plate-forme, Elon Musk expliquait vouloir «redoubler d'efforts pour éliminer la propagande» qui inonderait, d'après lui, Wikipédia. Une démarche applaudie et saluée par plusieurs personnalités de droite, notamment par l'idéologue ultranationaliste russe Alexandre Douguine, qualifiant l'article de Grokipedia le concernant de «neutre», «objectif» et «juste», alors que celui de Wikipédia est, selon lui, «diffamatoire».Toujours dans cette critique à Wikipédia, Ed Martin, l’ancien procureur fédéral de Washington désigné par Donald Trump, avait dénoncé en avril «la manipulation de l’information» dont Wikipédia se rendait coupable. Selon lui, la plate-forme cherchait à «masquer la propagande». 

Grokipedia n’est pas  une encyclopédie neutre

Elle est générée par Grok (l'IA de 𝕏), entraîné sur des données massives incluant 𝕏, qui penche à droite depuis 2022. Résultat : des formulations plus conservatrices sur des sujets clivants (BLM, climat, Trump, etc.). Ce n’est pas de la « vérité absolue », c’est une autre synthèse, avec ses propres angles morts.

Wikipédia n’est pas non plus neutre

Les bénévoles sont majoritairement urbains, éduqués, progressistes. Cela se voit sur les sujets culturels ou identitaires. Mais son processus (sources citées, discussions publiques, vérifiabilité) reste plus transparent que l’IA boîte noire.


La promesse de Musk est ambitieuse, mais prématurée

Dire que la v0.1 est « meilleure que Wikipédia » est du marketing. Elle a des avantages (rapidité, absence de guerres d’édition), mais aussi des faiblesses flagrantes :  
  • Pas de sources citées (juste du texte généré).  
  • Erreurs factuelles possibles (ex. : un article sur un événement récent peut halluciner).  
  • Pas d’images;
  • pas de version en français et autres langues du monde;
  • La v1.0 promise « dix fois meilleure » arrivera sans doute en 2026, mais il faudra des sources, des références, et un vrai contrôle humain pour être crédible.

Voir aussi

La face cachée de Wikipédia - Enquête sur les dérives de l’encyclopédie libre

L'usage de certains services s'effondre devant la concurrence des nouvelles IA

Wikipédia, des militants y manipulent

Les activistes de la cause transgenre et de l’ultraféminisme ont pris une place considérable dans Wikipédia, instances dirigeantes comprises

Elon Musk contre Wikipédia, jugé trop « wokiste » : Idiopédia/Bitopédia/Wokopédia

Co-fondateur de Wikipédia : je ne fais plus confiance au site que j’ai créé (vidéo + exemples de parti-pris)

Article de Larry Sanger sur la partialité croissante de Wikipédia avec exemples (en anglais)

Wikipédia et le gouvernement britannique auraient décidé de censurer le débat sur le climat

Co-fondateur de Wikipédia : je ne fais plus confiance au site que j’ai créé

Wikipédia et les GAFAM : parti pris et désinformation sur le « grand remplacement »

Le cas de Bret Weinstein (PhD en biologie, ancien professeur d’Evergreen college) et de l’article qui lui est consacré sur Wikipédia 

 





Les Québécoises ont moins d’enfants qu’elles le désirent, que fait le gouvernement ?

S’il réduit l’immigration au nom de la protection du français, Québec doit stimuler la natalité, plaident des experts. Pour éviter le déclin démographique, le gouvernement devrait encourager les Québécoises qui désirent de grandes familles à avoir autant d’enfants qu’elles le veulent. 

François Legault se dirige vers une baisse des seuils d’immigration. Pendant ce temps, la fécondité atteint un creux historique au Québec, à 1,33 enfant par femme.

Selon le professeur de droit Guillaume Rousseau, si on débat d’immigration par peur du déclin du français, on ne peut occulter l’autre composante de la démographie: les naissances.

Guillaume Rousseau, avocat,
professeur de droit à
l’Université de Sherbrooke et
directeur scientifique de
l’Institut de recherche sur le Québec.
 

«Si on diminue l’immigration, il faudrait hausser la natalité si on veut éviter une diminution de la population», plaide-t-il, en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Mais attention: il n’est pas ici question d’inciter les femmes à vouloir plus de bébés.

« L’objectif, ce serait que le nombre d’enfants conçus rattrape le nombre d’enfants voulus, (...) mettre en place des conditions qui permettent [aux femmes] d’avoir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent. »

Désirs de grandes tablées

Une étude de l’institut Cardus, dévoilée il y a quelques semaines à peine, met en lumière le fossé qui existe entre le rêve et la réalité chez les Canadiennes et Québécoises en matière de famille. 

La moitié des femmes ont moins de bambins qu’elles en voudraient. Malgré le faible taux de natalité (1,33), elles désirent pourtant avoir deux bébés et plus (entre 2 et 2,4 bébés selon leur âge).

« Les données nous montrent qu’il y a beaucoup de familles qui ne réussissent pas à combler leur désir de fécondité », constate elle aussi Sophie Mathieu, professeure à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke et spécialiste des politiques familiales.

Elle y voit une occasion en or pour le gouvernement de François Legault de stimuler la natalité, lui qui n’a pas fait des familles une de ses priorités. «Il faudrait un changement au niveau de la volonté politique», insiste-t-elle.

L’universitaire rappelle qu’une baisse significative de la fécondité observée à la fin des années 1980 avait convaincu les autorités d’agir. Le Québec avait adopté des incitatifs aux naissances – des «bébés bonus» –, des chèques pour chaque naissance, dont le montant augmentait considérablement à partir du troisième rejeton.

Angle mort du gouvernement

«Mais là, on n’entend pas du tout parler [de la chute de natalité], alors que c’est assez préoccupant, surtout quand on regarde parallèlement à ça les données sur le fait que le français au Québec est en perte de vitesse.»

Pour encourager des comportements, il faut souvent des incitatifs financiers qui se traduisent par un impact concret dans le portefeuille. Mais ce n’est pas suffisant. Il doit aussi y avoir un discours politique, une «ambiance» favorable à la famille, qui doit être davantage valorisée dans la société, croit le professeur Rousseau.

«Si on avait un débat là-dessus, puis une espèce de consensus transpartisan sur l’intérêt collectif d’avoir ça, est-ce que ça ne pourrait pas changer les comportements?»

Voici quelques pistes de solutions

Profiter du surplus record au fonds d’assurance parentale

Moins de bébés, moins de prestations versées par l’État! La cagnotte du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) atteint 896 millions $ cette année, un record, révèlent les plus récentes données. Une occasion de bonifier le programme afin que les parents puissent compter sur des congés payés jusqu’à l’obtention d’une place en garderie pour leur enfant, croit le professeur Guillaume Rousseau. Sophie Mathieu signale que le RQAP peut paraître généreux comparativement au reste du Canada ou aux États-Unis, mais pas lorsqu’on regarde vers l’Europe. «Les pays où la conciliation emploi-famille est la mieux soutenue sont les pays où la fécondité chute le moins», renchérit l’universitaire, citant les exemples de la Suède ou l’Islande. Dans ces deux endroits, «la fécondité n’a pas chuté de la même façon, et dans ces pays-là, la venue d’un enfant est moins associée à une perte de revenus à long terme». En Suède, les parents peuvent utiliser les prestations jusqu’à ce que leurs bambins aient atteint l’âge de 12 ans. Ils peuvent par exemple s’en servir lors d’un épisode de gastro à l’école.

Plus de places en garderie

Et si les parents québécois peuvent bénéficier d’au maximum une année de congés payés lors de la naissance d’un enfant, le manque de places en garderie complique souvent le retour des parents sur le marché du travail. Une réalité qui en rebute plusieurs à réaliser leur rêve de grande famille, plaide Sophie Mathieu. Mère de trois enfants, la professeure est personnellement passée par là. Elle était «très insatisfaite» de la qualité des soins accordés à ses petits, un angle mort de la CAQ. «Si on en parle pourtant si peu, c’est parce que les familles ne font plus partie de la préoccupation centrale du gouvernement actuel, déplore-t-elle. Il y a moins 30 000 familles qui sont en attente d'un service de garde ou d'un meilleur service de garde, il y a des mères qui sont à bout de souffle, des papas qui sont à bout de souffle!»

La gratuité pour les parents-étudiants?

Tendance lourde ces dernières années, les Québécoises donnent désormais naissance à leur progéniture à un âge plus avancé. L’âge moyen des femmes à la maternité est passé de 27,4 ans en 1980 à 31,3 ans en 2023 au Québec. Une réalité qui contribue possiblement à la baisse de la natalité. «Quand on a un premier enfant à 30 ou 35 ans, c’est plus difficile d’avoir un deuxième, puis un troisième, que lorsqu’on a le premier à 22 ans», illustre Guillaume Rousseau. De plus en plus de femmes font des études universitaires, notamment à la maîtrise ou au doctorat. Selon le professeur de droit, on se doit d’agir à ce niveau. «Est-ce que ça prendrait la gratuité des frais de scolarité pour les jeunes parents?» suggère-t-il.

«RAPper» sa deuxième maison

Devenir propriétaire relève pratiquement de l’exploit pour la génération actuelle de jeunes, alors que le prix médian d’une maison unifamiliale au Québec a explosé de 76% depuis cinq ans. L’accès d’autant plus difficile à un domicile suffisamment grand pour accueillir plusieurs bambins freine le désir des couples d’avoir une famille nombreuse, souligne le professeur Guillaume Rousseau. «L’enjeu, ce n’est pas la première maison, c’est la deuxième qui vient avec le deuxième puis le troisième enfant.» Il souligne que plusieurs politiques publiques existent pour une première hypothèque, mais pas pour l’achat d’une seconde résidence. «On devrait pouvoir “RAPper” puis avoir le CELIAPP [Compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété] pour la deuxième ou la troisième maison, quand elle est liée à un enfant né ou à naître.»

Taux de fécondité au Québec à travers le temps

1970: 2,09 [voilà donc 55 ans que le Québec ne fait plus assez d'enfants pour remplacer ses générations]
1987: 1,36
2000: 1,45
2008: 1,73
2024: 1,33

Source: Institut de la statistique du Québec


Démographie du Québec

La population du Québec estimée au 1er janvier 2024: 8 984 900
Elle a augmenté de près de 218 000 habitants au cours de l’année 2023, ce qui correspond à un taux d’accroissement démographique de 2,45%, un record.

L’accroissement naturel, soit la différence entre les naissances et les décès, n’a été que de 400 personnes.

L’accroissement dû aux migrations internationales et interprovinciales a été de 217 600 personnes.

Source: Institut de la statistique du Québec


États financiers du Fonds d’assurance parentale

2024: surplus de 896 millions $
2020: surplus de 511 millions $
2015: déficit de 270 millions $
2014: déficit de 358 millions $
2010: déficit de 591 millions $

Source: Rapports annuels du Fonds d’assurance parentale 2010-2024


 Source : TVA

 

 

Argentine, forte victoire de Javier Milei


La victoire a finalement été écrasante. Le parti du président Javier Milei, Liberté Avance (LLA), a remporté les élections de mi-mandat en Argentine avec près de 41 % des voix. L'opposition péroniste, comprenant le principal parti et ses alliés régionaux, a terminé avec neuf points de retard (32 %). LLA a même remporté la province de Buenos Aires, où il avait perdu les élections provinciales avec 14 points de retard le mois dernier. Cette victoire retentissante a largement dépassé les attentes des sondeurs et des marchés, qui tablaient sur un match nul ou peut-être une victoire modeste pour M. Milei. « Aujourd'hui, nous franchissons un tournant », a déclaré le président à une foule en liesse le soir des élections. « Aujourd'hui commence la construction d'une grande Argentine. »