mardi 2 juin 2015

Démographie — Triste record pour l'Allemagne


Selon les calculs de l’Institut d’économie internationale de Hambourg, l’Allemagne a dépassé le Japon dans le classement des pays à plus faible natalité. Entre 2010 et 2015, il y a eu en Allemagne 8,2 enfants pour 1.000 habitants (contre 8,4 au Japon). À ce rythme-là, chaque nouvelle génération d’Allemands est inférieure d’un tiers à la génération précédente, et il y aurait donc en 2060 20 millions d’Allemands de moins.

Juste après viennent le… Portugal (9 ‰) et l’Italie (9,3 ‰).

Le Québec dont le taux de natalité est en baisse constante depuis 2008 a un taux de natalité de 10,7 ‰.

La France et le Royaume-Uni sont à 12,7 ‰ et la Russie se redresse de façon spectaculaire : 13,2 ‰.

Les taux les plus élevés sont en Afrique, à commencer par le Niger : 50 ‰.




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Dans quelle mesure davantage d'éducation assure-t-il une plus grande prospérité ?

Selon Lant Pritchett, les données comparatives entre les pays n'indiquent en moyenne pas de corrélation entre l’allongement de la scolarité de la population active et le taux de croissance de productivité par travailleur. Il s’agit toutefois de moyennes, l’impact de l’éducation sur le développement variant considérablement selon les pays.

Cet impact est décevant pour trois raisons possibles selon l’économiste Pritchett : l’environnement institutionnel pourrait avoir été suffisamment dégradé pour que l’accumulation de capital scolaire ait réduit la croissance économique. Deuxièmement, les rendements marginaux de l’éducation ont pu rapidement baisser, l’offre de main-d’œuvre qualifiée augmentant alors que la demande pour celle-ci stagnait. Troisièmement, la qualité de l’éducation aurait pu être si faible que les années de scolarité supplémentaires n’ont créé aucun capital humain supplémentaire. L’impact économique de ces trois phénomènes varie dans leur ampleur et leur combinaison d’un pays à l’autre.

Pendant les 50 années qui séparent 1960 de 2010, la scolarisation moyenne de la main-d’œuvre mondiale a triplé pour passer de 2,8 années à 8,3 ans. Cela signifie que, si le travailleur moyen dans la médiane des pays avait réussi moins de la moitié de l’école primaire en 1960, il avait réussi plus de la moitié de l’école secondaire en 2010.

Dans quelle mesure ces pays auraient-ils dû s’enrichir ? En 1965, en France, la main-d’œuvre avait en moyenne moins de cinq années de scolarité et son revenu par habitant était de 14.000 dollars (en prix de 2005). En 2010, les pays ayant un niveau d’éducation similaire avaient un revenu par habitant qui n'atteignait même pas 1000 $.

En 1960, les pays ayant un niveau de scolarisation de 8,3 années étaient 5,5 fois plus riches que ceux dont le niveau de scolarisation n’était que de 2,8 années. En revanche, les pays dont le niveau de scolarité est passé de 2,8 années en 1960 à 8,3 en 2010 ne se sont enrichis que de 167 %. En outre, il est impossible d’attribuer la totalité de cette richesse accrue à l’éducation, car en 2010 les travailleurs avaient accès à des technologies qui avaient 50 années d’avance sur celles de 1960. De toute évidence, la prospérité ne s’explique pas uniquement par le degré de scolarisation.

Comme c’est souvent le cas, l’expérience de certains pays est plus révélatrice que les moyennes statistiques. La Chine a commencé avec un niveau de scolarisation moindre que la Tunisie, le Mexique, le Kenya et l’Iran en 1960. En 2010, elle avait aussi moins progressé en durée moyenne de scolarisation que ces pays. Et pourtant, en ce qui concerne la croissance économique, elle a laissé tous ces pays sur place. La même chose est vraie de la Thaïlande et de l’Indonésie par rapport aux Philippines, au Cameroun, au Ghana et au Panama, plus scolarisés en 1960. Autrement dit, les pays qui se développent rapidement doivent avoir un autre avantage que leur niveau de scolarisation.

Les différences au sein d’un même pays sont également révélatrices. Au Mexique, le revenu moyen des hommes âgés de 25 à 30 ans qui ont terminé l’école primaire va du simple au triple, selon la richesse des municipalités où ils résident. Cette différence ne peut s’expliquer uniquement par la qualité de l’éducation, car ceux qui ont quitté les communes les plus pauvres pour s’installer dans des communes plus riches ont également vu leur revenu augmenter.

Il y a d’autres mauvaises nouvelles pour ceux qui pensent que la seule solution est de rallonger encore la scolarité : la plupart des compétences acquises par la main-d’œuvre ont été acquises sur le tas et non à l’école. Ce qu’un pays sait faire dans le domaine économique est surtout connu de ses entreprises, et non de ses écoles. Dans la plupart des sociétés modernes, moins de 15 % des emplois sont des postes pour débutants, ce qui signifie que les employeurs exigent surtout des compétences que le système d’éducation ne peut fournir ou n’est pas censé fournir.

Lorsqu’on les confronte avec ces faits, les passionnés de l’éducation disent souvent que l'enseignement est une condition nécessaire, mais non suffisante, pour assurer la prospérité d'un pays. Mais dans ce cas, investir davantage dans l’éducation est peu susceptible d’améliorer les choses si les autres conditions ne sont pas réunies.

Après tout, même si le revenu par habitant d’un pays typique avec dix années de scolarité était de 30 000 $ américains en 2010, dans d’autres pays avec la même durée de scolarité comme l’Albanie, l’Arménie et le Sri Lanka, le revenu par habitant était inférieur à 5000 $ américains par an. Quelle que soit la raison qui empêche ces pays de devenir prospères, il ne semble pas que ce soit une scolarité trop courte.

Sources : World Bank Economic Review et El mito de la educación

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Les écoles islamiques de plus en plus populaires aux Pays-Bas

Écolières sur la cour de récréation
d’une école islamique aux Pays-Bas

Malgré toutes les critiques, les écoles primaires musulmanes connaissent un succès grandissant aux Pays-Bas. Un succès surprenant quand ont sait que le nombre d’élèves du primaire est en baisse dans le pays.

Au cours des cinq dernières années, le nombre d’élèves dans les écoles primaires musulmanes a ainsi augmenté de plus de 22 %. Selon les médias néerlandais, plus de 11.000 enfants étaient inscrits dans les 49 écoles primaires musulmanes que compte le pays. En 2010, ils n’étaient que 9000.

D’après Abdelsadek Maas, directeur d’une école islamique à La Haye, les musulmans se replient sur eux-mêmes en raison du climat actuel qui règne aux Pays-Bas. « Si vous portez le foulard, on vous regardera de travers. Dans une école islamique par contre, les enfants peuvent être eux-mêmes ».

Un constat partagé par Yusuf Altuntas d’ISBO, une organisation formée par des écoles musulmanes aux Pays-Bas. D’après lui, les parents musulmans sont de plus en plus nombreux à vouloir transmettre leur identité religieuse à leurs enfants, et ce dès leur plus jeune âge.

Les résultats des écoles islamiques aux examens nationaux Cito à la fin du primaire sont peu élevés. Toutefois, interrogé par le site ad.nl Jaap Dronkers, un sociologue de l’Université de Maestricht, assure que le niveau des écoles musulmanes est plus élevé que les écoles publiques : « les écoles islamiques réussissent généralement mieux que les écoles publiques avec le même indice socio-économique ».

Les écoles non musulmanes trouvent que les parents musulmans optent de plus en plus pour les écoles islamiques. L’école primaire De Voorsprong (L’Avance) à Schilderswijk près de La Haye a récemment dû fermer parce que les parents locaux lui ont souvent préféré l’école islamique.

Détournements et condamnations

À la fin 2008, l’Inspection de l’éducation a révélé que quinze des 43 écoles primaires islamiques avaient détournés ou « dépensé illégalement » au moins 4,6 millions d’euros (6,2 millions de dollars canadiens) entre 2004 et 2008. En 2012, le tribunal de Maestricht a condamné deux membres d’une école islamique à Heerlen à une peine de prison avec sursis de six mois et 240 heures de service communautaire.

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