mardi 4 mai 2010

Les enfants de la réforme pédagogique : peu autonomes, médiocres en français, dissipés, mais ciyoyens du monde !

Un rapport du Monopole de l'Éducation du Québec révèle que les enfants issus du renouveau pédagogique sont peu autonomes, éprouvent des difficultés en français et peinent à se concentrer lors de cours magistraux, selon ce que rapportaient Rue Frontenac le jeudi et le journal La Presse, vendredi. Au cégep, les cours sont généralement d’une durée de trois heures, entrecoupés d’une ou deux pauses. « On a déjà de la misère à les motiver. Les élèves se considèrent comme des consommateurs de services éducatifs et c’est au prof de les faire réussir », affirme Mario Beauchemin de la Fédération des enseignants de cégeps.

Citoyens du monde et ouverts

Ces jeunes, qui feront leur entrée dans les cégeps de la province à l'automne 2010, auraient par contre de fortes aptitudes au travail en équipe, seraient des « citoyens du monde », feraient preuve d'ouverture (envers quoi ?) et auraient de la facilité à formuler leurs opinions. Le rapport ne dit pas si ces opinions sont bien étayées et originales au risque, parfois, d'être politiquement incorrectes et peu appréciées par la sacro-sainte équipe.

Ce rapport, préparé par le Comité d'analyse du Programme de formation de l'école québécoise, vise à dresser le portrait des compétences des élèves issus de la réforme alors qu'ils s'apprêtent à entrer au collégial.

Peu autonomes

Le Monopole de l'Éducation reconnaît que les jeunes ayant été soumis à la réforme pédagogique ne semblent pas avoir un niveau d'autonomie « à la hauteur des attentes ». Le ministère recommande donc aux enseignants de procéder à des examens d'évaluation en début d'année afin d'évaluer leurs connaissances et de s'adapter en fonction des faiblesses.

Encore plus de travail pour les professeurs de cégep !

Inévitablement, cette suggestion a fait bondir le président de la Fédération des enseignants et des enseignants de cégeps, Mario Beauchemin. Selon lui, cela ajoutera « à la lourdeur de la tâche » des enseignants et prédit leur grogne si ces tests devenaient obligatoires. Selon M. Beauchemin, si ces tests diagnostiques deviennent obligatoires, il y aura « une petite révolte » chez les enseignants du collégial.

Quant au président-directeur général de la Fédération des cégeps, Gaétan Boucher, dont le petit-fils doit entrer au cégep dans deux ans, il a laissé tomber cet aveu à une journaliste de La Presse : « Quand je demande à mon fils : Alex sera-t-il prêt à entrer au collège ? Il ne le sait pas. »

Voir aussi Le cours ECR, école de l'unanimisme politiquement correct.



Le rapport du Monopole de l'Éducation : Profil général de l'élève issu du renouveau pédagogique au secondaire Fichier PDF

Mémoire des demandeurs à la Cour suprême

On trouvera ici le mémoire des demandeurs à la Cour suprême expliquant pourquoi, selon eux, leur cause est importante et devrait être entendue par le plus haut tribunal du pays. Pourquoi le refus d'exemption au cours d'ECR peut s'assimiler à un déni de droit fondamental. Le mémoire n'expose pas tous les arguments des requérants, uniquement pourquoi c'est une cause importante.

Le document PDF est relativement gros (6 Mo), il fait partie d'un dossier nettement plus long, ce qui explique pourquoi le premier numéro de page est le numéro « 100 ».






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Des évêques québécois pro-ECR contre Rome et la base catholique pratiquante

Richard Décarie, porte-parole de la Coalition pour la liberté en éducation, explique le choix des parents de porter leur cause devant la Cour suprême, tout en fustigeant les évêques du Québec pour leur position sur le cours Éthique et culture religieuse.

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Audio également disponible ici.

Quelques remarques :
  1. On ne s'attend pas à avoir de nouvelles de la Cour suprême avant la fin de l'été.

  2. Puisqu'on parle de ce carnet dans cet entretien, il est important de préciser que Pour une école libre est indépendant de la CLÉ et que son contenu n'est pas approuvé par la CLÉ, c'est le travail d'un groupe de parents libres qui partagent, il est vrai, de nombreuses affinités avec la CLÉ dans son combat pour la liberté en éducation.

  3. La CLÉ n'a pas cherché la division entre les Chevaliers de Colomb, l'année passée les Chevaliers de Colomb ont approuvé une résolution assez anodine en faveur des parents : la liberté de choix. Enfin, résolution anodine dans une situation normale. Au Québec, cette simple évocation a déplu à des représentants épiscopaux assez militants en ce qui concerne l'imposition du cours ECR. Et ces représentants et leurs partisans ont eu l'oreille attentive de Radio Ville-Marie comme l'avoue l'animateur (notons au passage qu'il n'a pas invité de ces Chevaliers de Colomb en faveur de la liberté de choix).

    Cette année, la CLÉ n'a pas du tout cherché un quelconque affrontement. Bien au contraire, c'est une résolution locale provenant du diocèse de Mgr Veillette qui a voulu mettre dos à dos les évêques (enfin l'interprétation des évêques en faveur du cours ECR qui sont contre le libre choix et les demandes d'exemption au cours ECR) et la CLÉ. Résolution de Mauricie qui reprend les mêmes « arguments » que Mgr Veillette : il ne faut pas de libre choix, car aujourd'hui enfin avec l'imposition d'ECR, il se passerait de merveilleuses choses dans les paroisses lors des cours de catéchèse ! C'est évidemment sans rapport : on peut améliorer la catéchèse tout en n'imposant pas le cours ECR !



    Mgr Martin Veillette et Mme Christine St-Pierre, ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine en 2008 lors de la signature d'une entente sur le patrimoine religieux et l'utilisation d'églises (vides) dont le changement d'usage est envisagé



    La CLÉ n'avait proposé aucune résolution qui diviserait les Chevaliers de Colomb. C'est le fait de ces conseils de la Mauricie. Malgré un jeu de coulisses peu élégant, une lettre envoyée d'autorité à tous les Colombiens par Mgr Veillette pour leur faire comprendre qu'ils avaient mal voté en 2009, les quelques délégués opposés au libre choix se sont fait rabrouer massivement cette année par les autres délégués rassemblés. Il est désormais clair qu'ils sont ultraminoritaires (5 sur plus de 400 délégués). Nous ne doutons pas toutefois que les opposants au libre-choix fassent tout pour revenir à la charge et imposer leur point de vue « éclairé ».




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Pas de télévision chez les tout-petits ferait des enfants plus minces, plus sociables et plus intelligents

Les tout-petits qui grandissent loin du petit écran deviennent des enfants non seulement plus minces, mais aussi plus intelligents et plus sociables. Des chercheurs québécois et américains ont en effet démontré qu'une exposition précoce à la télévision, même quand elle est conçue spécialement pour eux, peut priver les jeunes enfants d'apprentissages fondamentaux qui ont une incidence directe sur le type d'écoliers qu'ils deviendront.

« Entre l'âge de 2 et 4 ans, même une exposition marginale à la télévision retarde le développement de l'enfant », explique Linda S. Pagani, l'auteure principale de cette étude publiée hier dans Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine. La télévision « est une activité passive tant sur le plan physique, qu'intellectuel et social. Ces activités-là se font au détriment du jeu et de l'interaction avec le monde qui sont fondamentaux dans le développement du jeune enfant », poursuit la professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal.

Or, de 0 à 5 ans, ce sont tous les fondements intellectuels de la personne en devenir qui se mettent en place. « Le cerveau triple de taille, et son réseautage est en expansion exponentielle. Comme pour les animaux, c'est aussi pendant cette période charnière que l'humain prend ses habitudes et fixe son comportement et ses préférences », rappelle celle qui est aussi chercheuse au CHU Sainte-Justine.

Plus de détails.





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L'immigration paiera-t-elle les retraites, enrichit-elle les pays d'accueil ?

Entrevue intéressante de Michèle Tribalat sur l'« immigration en France » dans le Devoir de lundi 3 mai.

Rien de bien neuf pour les lecteurs de ce carnet si ce n'est que le Devoir lui ouvre ses colonnes. Certains lecteurs du quotidien des intellectuels de Montréal ne peuvent donc s'empêcher de crier à la « xénophobie », au « racisme maquillé », à « l'extrême droite ». Même si Michèle Tribalat a écrit un livre contre le Front national, mais bon il ne faut pas trop en demander aux lecteurs bobos du Devoir, ils sont après tout cultivés et le fruit du Monopole de l'Éducation du Québec.

Que dit Michèle Tribalat ?

L'immigration étrangère est généralement présentée comme ayant un effet positif sur l'économie. Elle serait nécessaire pour favoriser la croissance, occuper les emplois dont les autochtones ne veulent plus, pallier le vieillissement, alléger la charge des inactifs et payer les retraites. Ces arguments sont devenus des postulats au nom desquels les organisations internationales et communautaires, les ONG, la plupart des médias font pression en faveur d'une libéralisation accrue de la politique migratoire. (Et au Québec d'une hausse constante de l'immigration, ce qui ne pourrait paradoxalement qu'empirer les choses en termes démographiques puisqu'il faudra importer encore plus d'immigrés quelques décennies plus tard pour maintenir le même taux d'actifs par rapport au nombre de retraités.)

L'économie et les bons sentiments marcheraient main dans la main. Du même coup, l'impact global, économique et humain de l'immigration n'est plus étudié puisque ses bienfaits seraient prouvés et indiscutables.

L'impact sur le peuplement des territoires, en particulier, n'est guère étudié, car il risque de révéler l'ampleur de bouleversements dont il faudrait bien finir par parler et qui pourraient conforter les réticences à la politique du fait accompli.

En outre, les études réalisées sur l'impact économique, en termes de production de richesses, de répartition, d'emploi et de finances publiques ne confortent pas le postulat français d'une contribution indispensable de l'immigration.

Instituts au Canada anglais disent de même

C'est en substance ce que des instituts du Canada anglais ont déjà écrit, mais nous ne pensons pas que le Devoir ait rapporté leurs études sur le sujet.

C'est ainsi que, selon le C.D. Howe Institute, l'immigration ne serait pas une solution miracle pour éviter une crise dans la vieillissement de la population active au pays. Selon le directeur exécutif de l'institut de recherche, les politiques économique et sociale ont considérablement augmenté le nombre d'immigrants au pays, mais cette immigration massive a eu peu d'effets sur l'ensemble de la structure démographique au pays. L'institut suggère d'autres mesures pour contrer le problème du vieillissement de la population active, dont :
  1. Reporter l'âge de la retraite prévue de 65 ans à 70 ans ;
  2. Relever le taux de fécondité des Canadiens ;
  3. Stimuler la productivité.
Quant à l'Institut Fraser, pour lui, l’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général et les politiques d’immigration doivent être revues. L'institut souligne que les données officielles montrent que les immigrants récents gagnent un revenu substantiellement moins élevé que les personnes nées au Canada. Le système en place leur fournit des subventions à travers les taxes payées par ceux qui gagnent un revenu plus élevé. Le même rapport estime que les immigrants qui sont arrivés dans les douze années précédant 2002 ont imposé aux Canadiens un fardeau fiscal de 18,5 milliards $ en 2002 seulement.

Sur le plan démographique, l'étude rappelle qu’il faut actuellement cinq contribuables pour assumer le coût des prestations de retraite d’un récipiendaire au Canada et calcule que pour maintenir cette proportion, le nombre d’immigrants devrait augmenter à un point tel par rapport au niveau actuel que l’économie et la société canadienne ne pourraient pas les intégrer avec succès.

Immigrants peu qualifiés en Europe, qualifiés au Canada ?

Pour Mme Tribalat, les problèmes d'intégration sont accentués par le fait que les pays européens (contrairement au Canada) accueillent des immigrants souvent peu qualifiés. Michèle Tribalat poursuit dans le Devoir :
« Au Canada, vous n'acceptez que des immigrants qui ont de bons revenus ou des qualifications. Pour vous, l'effet sur les salaires est probablement positif puisqu'il permet de tirer vers le bas les plus hauts salaires et d'éviter les écarts trop grands. Cette immigration n'a probablement pas non plus d'effets négatifs sur les finances publiques. Les populations peu qualifiées qui immigrent en Europe ont un effet à la baisse sur les bas salaires. Ce qui accroît les inégalités. »
Cette prétendue différence avec le Canada explique sans doute le fait que le Devoir ait publié cette entrevue un peu iconoclaste.

S'il est vrai que le Canada maîtrise mieux ses flux migratoires que la France, il est faux de croire que tous les immigrés au Canada « ont de bons revenus ou des qualifications ».

Car seuls environ 40 à 54 %, selon les années, des immigrants au Canada appartiennent à la catégorie « économique », les autres étant des réfugiés ou faisant partie d'un regroupement familial, ces immigrants-là n'ont pas nécessairement des « bons revenus ou des qualifications ». C'est d'ailleurs souvent le contraire pour les réfugiés.

Hausse du taux de faible revenu chez les immigrants au Canada

En outre, les immigrants arrivés dans les années 1990 gagnent moins que ceux qui sont arrivés dans les années 1980. La hausse du taux de faible revenu dans les trois plus grandes villes du Canada, ainsi qu'en Ontario et en Colombie-Britannique, principalement celle survenue durant les années 1990 est concentrée en grande partie chez la population d'immigrants. Essentiellement, au cours des deux dernières décennies, le taux de faible revenu a baissé chez les Canadiens de naissance et augmenté chez les immigrants. (Statistiques Canada)

Les raisons invoquées (p. 29) pour expliquer ce déclin sont multiples :
  1. les immigrants récents ne proviennent plus principalement d'Europe et des États-Unis.

  2. Les antécédents professionnels de ces immigrés sont habituellement considérés d’une valeur inférieure par les employeurs canadiens.

  3. Les nouveaux immigrants pourraient provenir de pays d’origine où la qualité de l’enseignement est inférieure à celle offerte par les pays d’origine traditionnels et, par conséquent, le rendement des études pourrait baisser.

  4. Les « réseaux » auxquels ont accès les nouveaux immigrants pourraient s’être détériorés, particulièrement pour ceux de la catégorie économique, parce qu’ils possèdent moins de liens sur place au moment de leur arrivée.

  5. Le nombre grandissant de diplômés canadiens (le nombre de femmes titulaires d’un diplôme universitaire sur le marché du travail a quadruplé de 1980 à 2000, le nombre des hommes a doublé) sature le marché. En effet, les gains d’emploi médians des diplômés universitaires, particulièrement les jeunes diplômés, ont diminué au cours des deux dernières décennies. Les immigrants ayant atteint un niveau élevé de scolarité qui arrivent sur ce marché du travail saturé éprouvent des difficultés d'emploi liées à leur manque de contacts locaux et leur faible expérience locale.



Michèle Tribalat interrogée sur France 24





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