Carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement.
mardi 19 septembre 2023
Québec — Pronoms personnels « iel » et « iels » seraient maintenant enseignés en français de secondaire 2
Si
M. Landry n’y voit pas de raison de déchirer sa chemise, certains
parents affirment être mécontents de la situation imposée par le haut
sans aucune consultation.
D’autres
mentionnent que cela complexifie l’apprentissage de la grammaire langue
française déjà ardue à bien maîtriser. Comment accorder les adjectifs
et articles qui suivent ? « Iels sont biels/belles/beaux » ?
Certains justifient l’imposition de cette innovation militante par l’existence de pronoms neutres dans d’autres langues (y compris le latin et le vieux français). Mais ces pronoms neutres s’utilisent pour des objets (asexués donc) ou encore pour des enfants jeunes considérés comme n’ayant pas de sexe affirmé (das Mädchen/Mädel, la jeune fille/la fillette en allemand, τό τέκνον en grec, un jeune enfant, peu importe son sexe).
L’utilisation d’une troisième forme dite « neutre », en sus du masculin et du féminin, inventée pour désigner un adulte (au singulier) comme « iel » est une rupture avec tous les usages précédents.
Le Larousse n’entend pas emboîter de sitôt le pas au Robert qui avait intégré en 2021 le pronom neutre « iel ».
Le ministre de l’Éducation français de l’époque, Jean-Michel Blanquer, avait également condamné la décision du Robert affirmant que, selon lui, « l’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française ».
L’Office
québécois de la langue française ne recommande d’ailleurs pas de
recourir à ce pronom et propose plutôt la rédaction épicène dans un
contexte de communication inclusive.
Selon
Bernard Cerquiglini, l’utilisation du pronom « iel » demeure
« nullissime » dans la langue courante. En entrevue sur BFMTV à titre de
lexicologue du Larousse, il avait plutôt fait valoir qu’on ne rencontre
ce mot « que dans des textes militants ». « Or, pour qu’un pronom, un
mot ou un verbe entre dans un dictionnaire d’usage, il faut qu’il soit
attesté à l’oral et à l’écrit par plusieurs générations, qu’il entre
dans la langue courante. »
Le linguiste français estime
d’ailleurs que le pronom « iel » n’est pas une solution « aux problèmes
ressentis » dans notre société, qui se veut de plus en plus inclusive,
puisque « les pronoms n’existent pas seuls ». L’utilisation de ce pronom, qui n’est ni masculin ni féminin, impliquerait donc de modifier les adjectifs qui s’y rapportent. « Et de proche en proche, on va neutraliser la langue », avait laissé tomber M. Cerquiglini.
« Donc,
je respecte le ressenti, les problèmes. On a le droit de s’exprimer
comme on le veut, mais on n’a pas le droit de toucher à un système de la
langue [qui est en place] depuis 2000 ans », avait-il tranché.
Voir aussi
Les pronoms trans « iel, iels, ielle, ielles » entrent dans Le Robert...
Suisse — Zurich recommande aux parents de bannir les termes «papa» et «maman»
Ministère de la Justice du Québec finance les pronoms trans
Le charabia de Fédération des femmes du Québec
Explosion de jeunes ados qui se disent « transgenres » à l’école… Épidémie psychologique à la mode ?
France — Vers la fin des textes à trous ?
« Au croisement de tous les arts, nourrie de la sensibilité de chacun, l’écriture doit être le support de la créativité des élèves, afin qu’ils puissent « écrire comme personne » avec « les mots de tout le monde » , pour paraphraser Colette » écrit Gabriel Attal dans une tribune publiée au Monde vendredi 15 septembre. « Les savoirs fondamentaux, et singulièrement la lecture et l’écriture, sont ceux qui rendent possibles tous les autres ».
C’est un choc des savoirs qu’appelle de ses vœux le Ministre, comme il l’a à maintes reprises évoqué. Pour ce faire, il déploie plusieurs actions. La dictée, « exercice indispensable », doit être « utilisée autant que nécessaire, et ce, dès le primaire ». La production de textes libres – au moins une fois par semaine en CM2 – sera imposée dès cette année. C’est aussi la fin des textes à trous « pour aller au bout de ce qu’est l’écriture » a-t-il déclaré lors d’une visite de l’école Jean-Jacques Sevin de Tremblay-les-Villages en Eure et Loir. « Les textes à trous allègent le niveau d’exigence qui doit être le nôtre ». Une mesure effective dès cette rentrée. Adieu la liberté pédagogique des enseignants.
Un concours d’écriture
Gabriel Attal souhaite aussi créer un double grand concours national d’écriture au sein de l’éducation nationale. « L’un sera ouvert aux élèves, se tiendra à la fin du primaire et à la fin du collège, et permettra de mettre en valeur les plus belles productions » écrit-il dans les colonnes du Monde. « L’autre concernera les enseignants, dont le talent, la créativité méritent d’être mieux reconnus et partagés. Des artistes pourraient prendre part à cette aventure au service de l’écrit, pour développer les capacités, l’imaginaire et la sensibilité de tous, et leur donner confiance ». Pour ce grand concours à destination des élèves, le Ministre compte sur les artistes qui l’ont interpellé pour accompagner cette initiative déclare-t-il.