mardi 19 septembre 2023

20 septembre 1918 — La très longue charge de cavalerie qui précipita l'armistice


Québec — Pronoms personnels « iel » et « iels » seraient maintenant enseignés en français de secondaire 2

Selon l’animateur de radio Jérôme Landry, les pronoms personnels « iel » et « iels » sont maintenant enseignés en français de secondaire 2… Voici une photo d’un livre d’exercice de son fils.

Si M. Landry n’y voit pas de raison de déchirer sa chemise, certains parents affirment être mécontents de la situation imposée par le haut sans aucune consultation.

D’autres mentionnent que cela complexifie l’apprentissage de la grammaire langue française déjà ardue à bien maîtriser. Comment accorder les adjectifs et articles qui suivent ? « Iels sont biels/belles/beaux » ?

Certains justifient l’imposition de cette innovation militante par l’existence de pronoms neutres dans d’autres langues (y compris le latin et le vieux français). Mais ces pronoms neutres s’utilisent pour des objets (asexués donc) ou encore pour des enfants jeunes considérés comme n’ayant pas de sexe affirmé (das Mädchen/Mädel, la jeune fille/la fillette en allemand, τό τέκνον en grec, un jeune enfant, peu importe son sexe). 

L’utilisation d’une troisième forme dite « neutre », en sus du masculin et du féminin, inventée pour désigner un adulte (au singulier) comme « iel » est une rupture avec tous les usages précédents.

Le Larousse n’entend pas emboîter de sitôt le pas au Robert qui avait  intégré en 2021 le pronom neutre « iel ». 

Le ministre de l’Éducation français de l’époque, Jean-Michel Blanquer, avait également condamné la décision du Robert affirmant que, selon lui, « l’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française ».

L’Office québécois de la langue française ne recommande d’ailleurs pas de recourir à ce pronom et propose plutôt la rédaction épicène dans un contexte de communication inclusive.

Selon Bernard Cerquiglini, l’utilisation du pronom « iel » demeure « nullissime » dans la langue courante. En entrevue sur BFMTV à titre de lexicologue du Larousse, il avait plutôt fait valoir qu’on ne rencontre ce mot « que dans des textes militants ». « Or, pour qu’un pronom, un mot ou un verbe entre dans un dictionnaire d’usage, il faut qu’il soit attesté à l’oral et à l’écrit par plusieurs générations, qu’il entre dans la langue courante. »

Le linguiste français estime d’ailleurs que le pronom « iel » n’est pas une solution « aux problèmes ressentis » dans notre société, qui se veut de plus en plus inclusive, puisque « les pronoms n’existent pas seuls ». L’utilisation de ce pronom, qui n’est ni masculin ni féminin, impliquerait donc de modifier les adjectifs qui s’y rapportent. « Et de proche en proche, on va neutraliser la langue », avait laissé tomber M. Cerquiglini.

« Donc, je respecte le ressenti, les problèmes. On a le droit de s’exprimer comme on le veut, mais on n’a pas le droit de toucher à un système de la langue [qui est en place] depuis 2000 ans », avait-il tranché.

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France — Vers la fin des textes à trous ?

Dans une tribune parue dans Le Monde vendredi 15 septembre, Gabriel Attal répond à plusieurs artistes et intellectuels qui l’ont interpellé sur la thématique de l’écrit, « M. Gabriel Attal, redonnez à l’écrit, dès l’école primaire, ses lettres de noblesse ». Le Ministre profite de l’exercice pour exposer sa vision de la place de l’écrit à l’École. Fin des textes à trous et grand retour des dictées et production d’écrits (comme si elles avaient disparu…).

« Au croisement de tous les arts, nourrie de la sensibilité de chacun, l’écriture doit être le support de la créativité des élèves, afin qu’ils puissent « écrire comme personne » avec « les mots de tout le monde » , pour paraphraser Colette » écrit Gabriel Attal dans une tribune publiée au Monde vendredi 15 septembre. « Les savoirs fondamentaux, et singulièrement la lecture et l’écriture, sont ceux qui rendent possibles tous les autres ».

C’est un choc des savoirs qu’appelle de ses vœux le Ministre, comme il l’a à maintes reprises évoqué. Pour ce faire, il déploie plusieurs actions. La dictée, « exercice indispensable », doit être « utilisée autant que nécessaire, et ce, dès le primaire ». La production de textes libres – au moins une fois par semaine en CM2 – sera imposée dès cette année. C’est aussi la fin des textes à trous « pour aller au bout de ce qu’est l’écriture » a-t-il déclaré lors d’une visite de l’école Jean-Jacques Sevin de Tremblay-les-Villages en Eure et Loir. « Les textes à trous allègent le niveau d’exigence qui doit être le nôtre ». Une mesure effective dès cette rentrée. Adieu la liberté pédagogique des enseignants.

Un concours d’écriture

Gabriel Attal souhaite aussi créer un double grand concours national d’écriture au sein de l’éducation nationale. « L’un sera ouvert aux élèves, se tiendra à la fin du primaire et à la fin du collège, et permettra de mettre en valeur les plus belles productions » écrit-il dans les colonnes du Monde. « L’autre concernera les enseignants, dont le talent, la créativité méritent d’être mieux reconnus et partagés. Des artistes pourraient prendre part à cette aventure au service de l’écrit, pour développer les capacités, l’imaginaire et la sensibilité de tous, et leur donner confiance ». Pour ce grand concours à destination des élèves, le Ministre compte sur les artistes qui l’ont interpellé pour accompagner cette initiative déclare-t-il.