vendredi 19 août 2022

Le poids du français baisse au Québec, celui de l'anglais remonte

Les données du Recensement de 2021 révèlent que le français continue de reculer au Canada comme au Québec, tandis que le nombre de personnes dont l’anglais est la première langue officielle dans la province dépasse maintenant le million de locuteurs, du jamais-vu.

 

Charles Castonguay dit que la sous-natalité des francophones est une fausse piste comme source du déclin du français. Il est vrai que les anglophones (de naissance) ont une fécondité aussi désastreuse que les francophones. Mais, dans un contexte de minorité continentale et au sein du Canada, une meilleure natalité francophone au Québec serait une des pistes de solution. Si, depuis que les indépendantistes pensent que l’indépendance est la seule solution (ce qui n’est pas peut-être faux à moyenne ou longue échéance), si depuis plus de 50 ans donc, la natalité des francophones avait été meilleure, le Québec serait nettement plus français et homogène. Mais voilà, l’indépendance c’est toujours pour bientôt, une loi 101 draconienne est pour demain, entretemps, depuis 50 ans, faisons très peu d’enfants car augmenter la natalité serait une fausse piste selon les experts... Ajoutons que plus de jeunes francophones, c'est aussi renforcer les institutions francophones y compris l'école et y faciliter l'assimilation des immigrés.

 

Poids démographique du français et de l’anglais, langues maternelles, au Québec après répartition égale des réponses multiples (pour permettre le suivi dans le temps) :

Poids démographique du français et de l’anglais, langues parlées le plus souvent à la maison, au Québec, après répartition égale des réponses multiples (pour permettre le suivi dans le temps) :

Pour la première fois en 50 ans, la proportion des transferts linguistiques effectués par les allophones vers le français est en baisse.

L’assimilation des francophones à Montréal (oui, au Québec) a augmenté très fortement entre 2016 et 2021, passant de 30 000 à 41 000, soit un bond de 37 %.

Marc Termote avait prédit la chute du pourcentage de francophones au Québec à 77 % dans ce livre en 2003 (voir ci-dessous). Cependant, il prévoyait que ce seuil serait atteint vers 2040 et non au début des années 2020 comme le révèle le recensement publié ce mercredi. La chute est donc beaucoup plus rapide que prévu…

Sources : Frédéric Lacroix et Guillaume Rousseau, selon recensement du Canada 2021.