dimanche 3 septembre 2017

Le projet de loi 144B: pour le droit des enfants à être nourris de manière appropriée

Une lectrice nous a signalé une parodie du projet de loi 144 dont nous avons publié une analyse par la HSLDA. Nous la reproduisons ci-dessous pour ceux qui n'ont pas accès à Facebook.

Rappelons au sujet de la substitution des parents par des fonctionnaires dans le soin des enfants qu'à la fin du XIXe siècle, l’État belge décida par exemple  que les enfants retourneraient chez eux à midi afin de maintenir des liens familiaux et faire passer le message suivant : « La famille doit savoir que l’État ne la remplace pas dans les soins qu’elle doit aux siens ». Ce n'était pas à l'État de tout faire et de les nourrir. Autre époque... Voir aussi >La tyrannie des petits pas : éducation préscolaire obligatoire en Nouvelle-Zélande ?

Dans la foulée du #projetdeloi144 déposé par le ministre Sébastien Proulx du Parti libéral du Québec, qui vise à assurer une éducation de qualité à tous les enfants québécois, et à la suite d'un rapport du Protecteur du citoyen, le gouvernement du Québec a déposé le Projet de loi 144B: pour le droit des enfants à être nourris. En effet, Le Protecteur du citoyen, «ne pouvant exclure la possibilité que certains enfants ne reçoivent pas l'alimentation à laquelle ils ont droit», se dit «préoccupé». Selon lui, «l’absence du regard d’un tiers ou d’une forme d’évaluation et de suivi extérieur à la famille nuit à l'identification de situations préjudiciables». Pour calmer ses inquiétudes qui ne sont pas justifiées par les études empiriques, mais plutôt issues d'une réflexion théorique et hypothétique, l'État propose les dispositions suivantes:
1- Des cafétérias gouvernementales seront mises sur pied pour accueillir, à chaque repas, tous les enfants québécois âgés de 6 à 16 ans, qui y seront nourris selon un programme unique, uniforme et obligatoire, dispensé selon leur âge exact.
2- Les parents désirant nourrir eux-mêmes leurs enfants devront, chaque année, demander une dispense et fournir un plan nutritionnel complet pour chacun de leurs enfants.

La HSLDA passe en revue le projet de loi 144

L’Association juridique canadienne pour l’instruction à domicile (HSLDA) est un organisme à but non lucratif qui encourage et protège les familles qui instruisent leurs enfants à la maison.

La HSLDA passe en revue les changements proposés à la Loi sur l’instruction publique du Québec (Projet de loi 144, dont le texte est ici).

Nous reproduisons son analyse ci-dessous.


Tel que mentionné précédemment, le Ministre de l’Éducation Sébastien Proulx a présenté son projet de loi 144 à l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Le Projet de loi 144 modifiera la Loi sur l’instruction publique au niveau de l’éducation à domicile au Québec. Notre équipe juridique a passé au peigne fin le document afin d’en ressortir les points importants pour nos membres :

Les bonnes nouvelles

  • L’école-maison [l'instruction à domicile] demeure un choix éducationnel valide et légal pour les familles ; [Note du carnet : c’est la moindre des choses dans une démocratie libérale ou pluraliste...]
  • L’exigence voulant que l’éducation reçue à la maison soit équivalente à celle offerte dans le système d’éducation public a été retirée ;
  • La communauté d’école-maison semble avoir eu un certain impact sur les changements proposés dans le Projet de loi 144.
Les aspects importants du Projet de loi 144 relatifs à l’éducation à domicile

  • Les parents devront aviser par écrit la commission scolaire de leur intention de faire l’école-maison ;
  • Ils doivent offrir une éducation à la maison « appropriée » ; [Note du carnet : que signifie « appropriée » ? Politiquement correcte ? La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande non seulement une éducation appropriée, mais « complète »... Faut-il comprendre sans aucune exemption possible, aucun écart par rapport au programme du Monopole de l’Éducation du Québec ? De quoi se mêle la CSQ ? Notons que la CSQ profite de l’immigration pour vouloir le resserrement de l’éducation à domicile.]
  • Ils doivent fournir un projet d’apprentissage (ce point n’a pas encore été défini) ;
  • Ils doivent respecter la réglementation gouvernementale, laquelle n’a pas encore été rédigée, de sorte que nous ne savons pas quelles seront les normes et exigences additionnelles) ; [Note du carnet : le diable se cache dans les détails...]
  • Un Guide sera écrit à l’intention des commissions scolaires et des parents sur la bonne pratique de l’école-maison. Ceci peut être une bonne chose ! Mais tout dépendra de son contenu. Nous nous attendons à être impliqués dans l’élaboration de ce Guide ;
  • Une table de concertation nationale sur l’enseignement à domicile doit être créée. Nous espérons que ce point soit une très bonne nouvelle ! Mais encore une fois, cela dépend de la composition de cette table de concertation et de la façon dont elle percevra son mandat. Dans notre rapport remis au ministre, nous avions recommandé que l’enseignement à domicile soit chapeauté par un bureau central plutôt que par les commissions scolaires. Cette table de concertation est un pas dans cette direction. Nous sommes heureux que le Projet de loi 144 reconnaisse le besoin de cohérence à travers la province. À l’heure actuelle, certaines commissions scolaires sont très hostiles et désobligeantes envers les familles qui font l’école-maison. Nous espérons que cette table de concertation, parallèlement aux règlements et au Guide à venir, contribuera à instaurer un traitement respectueux des familles d’école-maison. Nous devons aussi travailler à faire partie de cette table de concertation afin de se faire entendre. Qui de mieux pour représenter les intérêts des familles d’école-maison que les familles elles-mêmes !
Il sera très important pour la communauté d’école-maison du Québec de poursuivre son implication et de prendre part à l’élaboration des règlements et du Guide. Nous devons être entendus afin de nous assurer que toutes les approches, philosophies et techniques d’éducation à domicile seront admises et respectées. Cela implique de reconnaître également un vaste éventail de méthodes d’évaluation.

Point préoccupant

La protection de la Jeunesse peut encore être impliquée dans les cas où les autorités estiment que les parents n’ont pas suivi les étapes nécessaires pour s’assurer que l’enfant fréquente l’école (ou en soit dispensé adéquatement en vertu de l’éducation qu’il reçoit à la maison). De plus, des amendes pouvant aller jusqu’à 10 000 $ peuvent être imposées aux parents qui ne se sont pas assurés que leur enfant fréquente l’école (ou en est exempté).

Autre point préoccupant

Le Projet de loi 144 élargira la capacité du gouvernement (par exemple le Ministère de la Santé) à partager des renseignements avec le Ministère de l’Éducation, de façon à rassembler des preuves et connaître la fréquentation scolaire d’un enfant. Il s’agit là d’une atteinte à la vie privée.

Que pouvez-vous faire ?

Soutenir notre travail de représentation par vos dons versés au CCHE.

Rester en contact avec votre député. Nous encourageons toutes nos familles qui font l’école-maison à écrire à leur député par courriel ou par la poste afin d’exprimer leurs préoccupations face aux changements législatifs à venir. Il est impératif que nos élus régionaux soient informés que l’école-maison est une option éducationnelle viable. La législation devrait donc établir des protections claires pour les familles qui font ce choix. Vos communications écrites ont du poids aux yeux de vos élus. Et de par la loi, chaque lettre doit être lue.

La Loi sur l’instruction publique est en vigueur depuis les années 60 alors gardez à l’esprit que tout changement est susceptible de demeurer en vigueur pour un autre 50 ans. Par conséquent, faisons tout ce qui est en notre pouvoir afin de contribuer à une issue positive, pour le bien de vos enfants et des générations futures.



Voir aussi : Parodie du projet de loi 144 : Le projet de loi 144B : Pour le droit des enfants à être nourris

La frontière et l'État-nation causes de guerres ?

Régis Debray répond : la guerre existait bien avant l’établissement des États-nations, la (juste) frontière est source d’apaisement et de protection, son absence source de conflits, la Première Guerre mondiale n’est-elle pas justement une guerre impériale (d’empires qui englobent plusieurs nations) plutôt qu’une guerre entre nations.



Rémi Brague : « Non, la parabole du bon samaritain ne s'applique pas aux États ! »

Après Laurent Dandrieu qui s’est interrogé dans son livre Église et immigration, le grand malaise sur une dérive de certains catholiques vers le sans-frontiérisme et l’accueil sans limites des immigrants, Rémi Brague réagit également aux propos du pape argentin sur les migrants, le philosophe Rémi Brage revient sur le dilemme des chrétiens face à l’immigration.

Ces catholiques sont déchirés entre le devoir de charité universelle et l’attachement à l’État-nation. Rémi Brague est un philosophe français, spécialiste de la philosophie médiévale, arabe et juive. Membre de l’Institut de France, il est professeur émérite de l’université Panthéon-Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages, notamment Europe, la voie romaine (Éditions Criterion, 1992, réédition NRF, 1999), il a récemment publié Le Règne de l’homme. Genèse et échec du projet moderne (Gallimard, 2015) et Où va l’histoire ? Entretiens avec Giulio Brotti (Salvator, 2016).


Le Figaro Magazine – Le pape François milite pour un accueil massif de migrants, affirmant qu’il faut « faire passer la sécurité personnelle [des migrants] avant la sécurité nationale », et appelant à un accueil beaucoup plus large des migrants. Que vous inspirent ces propos ?


Rémi Brague (ci-contre) — « Accueillir » est un mot bien vague. Il dissimule mille difficultés très concrètes. Sauver des naufragés de la noyade est bien, mais ce n’est qu’un début. Encore faut-il se demander ce qui les a poussés à s’embarquer. Là-dessus, le pape dit beaucoup de choses sensées, par exemple que l’Occident a contribué à déstabiliser le Moyen-Orient. Ou que les migrants voient l’Europe comme un paradis qu’elle n’est pas. Ou que les passeurs qui leur font miroiter l’Eldorado s’enrichissent sur leur dos, etc. Il y a aussi des problèmes très pratiques : les nouveaux venus peuvent-ils être assimilés ? Ou au moins intégrés sans créer des ghettos où ils vivraient selon d’autres lois que celles des pays d’accueil ? Un exemple, qui m’a été donné récemment par une amie allemande qui s’occupe de former les immigrés et de leur trouver du travail : ceux qui ont été scolarisés dans leur pays parlent assez vite nos langues. Les autres ont du mal à fixer leur attention et ne comprennent pas l’intérêt d’apprendre. Ne seront-ils pas presque forcés de se replier sur leur communauté d’origine ? À l’extrême opposé, s’il s’agit d’importer des personnes qualifiées, médecins, ingénieurs, etc., avons-nous le droit de priver leur pays d’origine de compétences précieuses qui leur permettraient de se développer, ce qui, de plus, diminuerait l’envie d’émigrer ?

La sécurité personnelle prime effectivement toutes les autres considérations. La garantir est le premier devoir de l’État. Mais cette sécurité concerne aussi bien les migrants que les populations déjà là. L’État a le devoir de faire en sorte que le respect soit réciproque. Il doit par exemple empêcher que les migrants se conduisent, comme on dit, « comme en pays conquis », qu’ils importent en Europe les conflits qui les opposaient entre eux. La sécurité nationale et celle des personnes, loin de s’opposer, vont ensemble ; la première est même la condition de la seconde.

— Est-ce qu’il vous semble que le pape François est en rupture avec ses prédécesseurs, notamment Benoît XVI ?

Du temps de Benoît XVI, le problème ne se posait pas encore avec une telle acuité, et je ne sais pas s’il aurait jugé bon de se prononcer, encore moins ce qu’il aurait dit. D’une manière générale, la différence de formation et de style est suffisamment criante. Ce qu’il en est du fond est une autre histoire.

— Avez-vous le sentiment que le pape ne comprend pas l’angoisse identitaire des Européens ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il a une sensibilité de Latino-Américain, ce qui ne l’aide guère à comprendre les Européens. Dans son Argentine natale, l’immigration concernait avant tout des Italiens, à la religion identique et à la langue proche de celle des Espagnols qui étaient déjà là. Dans le cas qui nous occupe ici, c’est tout le contraire.

— Face à l’immigration, les catholiques sont souvent pris dans un dilemme entre l’exigence de charité et l’attachement à l’État-nation. Comment articuler l’universalisme chrétien et l’existence de frontières ? L’État-nation  a-t-il une justification théologique ?

Est-il besoin de mobiliser la grosse artillerie théologique pour parler de toutes ces choses ? La philosophie n’y suffit-elle pas ? Ou même le simple bon sens ? L’État-nation est une forme de vie politique parmi d’autres dans l’histoire comme la tribu, la cité ou l’empire. Elle n’a pas les promesses de la vie éternelle, mais elle est la nôtre depuis la fin du Moyen Âge, elle a fait ses preuves et je vois mal les autres ressusciter. Les frontières sont une bonne chose. Je ne puis vivre en paix avec mon voisin que si je sais où s’arrête mon jardin et où commence le sien. Cela dit, elles ne séparent que des entités politiques et juridiques. Elles n’arrêtent rien de ce qui relève de l’esprit et qui est « d’un autre ordre » : langue, culture, science, religion. L’universalisme, à savoir l’idée que tout homme, en deçà des différences de sexe, de statut social et de religion, est « mon prochain » et possède donc une valeur intrinsèque, est en effet une idée esquissée dans le stoïcisme et épanouie dans le christianisme. Elle ne va nullement de soi. Ainsi, au XIIe siècle, [le philosophe juif né à Cordoue] Maïmonide dit encore que porter secours à un païen qui se noie est interdit.

— Faut-il appliquer ici la parabole du « bon Samaritain » ?

Il ne faut pas lire les paraboles naïvement. Elles ne nous disent pas ce que nous devrions faire, mais ce que Dieu fait pour nous. Dieu y est représenté sous la figure d’un roi, d’un père, d’un propriétaire, etc. Elles s’adressent à chacun de nous, personnellement. La question à poser est : quel personnage me représente, moi ? Quelle est ma place dans cette histoire ? Sans quoi, nous lisons bêtement des textes très subtils, et n’y voyons que du feu.

Exemple : celle où le maître de la vigne verse le même salaire à ceux qui ont trimé toute la journée sous le soleil brûlant et aux derniers venus. Si nous regardons cette histoire du dehors, nous allons crier à l’injustice. Sans voir qu’elle est justement faite pour nous choquer et forcer à réfléchir. Et nous faire comprendre que les ouvriers de la onzième heure, mais c’est nous !

Par exemple nous, chrétiens, qui avons bénéficié de la grâce de l’Évangile sans la mériter, alors que le peuple de la Bible a dû subir les Égyptiens, les Amalécites, les Philistins, les Assyriens, etc. Ceux-ci lui ont infligé des massacres bien réels, alors que ceux qu’Israël aurait perpétrés sur les Cananéens sont de pure imagination. Dans la parabole du bon Samaritain, nous ne sommes pas le Samaritain. Présenter celui-ci comme le héros positif, comme le sauveteur, voire comme le sauveur, c’était une audace fantastique en milieu juif où l’on haïssait les Samaritains comme des impurs. S’imaginer que nous pourrions nous identifier au Samaritain et donc jouer le rôle de Dieu, c’est quand même un peu culotté ! En fait, nous sommes le blessé laissé pour mort. Dieu est descendu nous ramasser alors que nous étions en piteux état.


— Cette parabole doit-elle s’appliquer aux États ?

Une parabole s’adresse à « moi ». Elle m’invite à réfléchir sur ma propre personne singulière, ce qu’elle est, ce qu’elle doit faire. Un État n’est pas une personne. Or, il y a des choses qui ne sont à la portée que des seules personnes. Par exemple, pardonner les offenses. Un État non seulement n’a pas la capacité de le faire, mais il n’en a pas le droit. Il a au contraire le devoir de punir et de ne laisser courir aucun coupable. En l’occurrence, c’est aux personnes, regroupées en associations, de s’occuper des malheureux. L’État doit se borner à donner un cadre juridique qui protège leurs initiatives. Cela peut aller jusqu’à les limiter si une présence trop nombreuse et mal préparée de nouveaux venus met en danger le pays d’accueil.

Source : Le Figaro Magazine du 1er septembre 2017

Voir aussi

Église catholique et l’immigration — le grand malaise

L’Église catholique — pour qui sonne le glas ? (M-à-j)

Laurent Dandrieu : « Les souffrances des Européens sont sorties du champ de vision de l’Église »

Rémi Brague : Y a-t-il un islam des Lumières ?

L’idée banale selon laquelle il suffirait d’oublier ce qui sépare ne mène à rien…


Usage de la raison : Rémi Brague sur la prétendue primauté Averroès sur Saint Anselme, Saint Thomas d'Aquin

Rémi Brague corrige les propos de Luc Ferry sur Averroès (°1126 - †1198) qui aurait appris aux Occidentaux que l’usage de la raison est un devoir pour les Occidentaux. Pour Luc Ferry, « ce message d’Averroès c’est le message Saint-Thomas d’Aquin, c’est que Saint-Thomas (° 1224 - †1274) va reprendre d’Averroès. [...] C’est ce qui va passer aujourd’hui quasiment mot pour mot dans l’encyclique de Jean-Paul II Fides et Ratio. »

Rémi Brague souligne que Luc Ferry se réfère à un unique texte d’Averroès qui correspond à environ 0,5 % de son œuvre totale. Dans ce texte, Averroès distingue trois types d’hommes : le vulgaire tout en bas, les philosophes tout en haut et au milieu, pour simplifier, ce qu’on pourrait appeler « des théologiens ».  Pour Averroès, explique Rémi Brague, la raison n’est obligatoire que pour les seuls philosophes, pour les autres elle est interdite.

Non seulement ce texte d’Averroès auquel Luc Ferry fait allusion ne va pas dans le même sens que Saint-Thomas d’Aquin, mais il va très exactement dans le sens contraire. Pour Rémi Brague, « les mettre dans le même panier c’est simplement avouer son incompétence ». Le philosophe ajoute qu’« oser dire que le problème de la raison et de la foi serait venu d’Averroès à Thomas d’Aquin, c’est d’une insolence : comme si Saint-Anselme (°1033 - †1109) — bien avant l’entrée du savoir arabe et traduit en arabe en Occident — n’avait posé la question d’une manière très lucide. Comme si Saint-Anselme n’était lui-même pas l’héritier de Saint-Augustin (°354 - †430) qui a posé la question ! Mais qu’est-ce que c’est que cette façon de vouloir nous faire croire — sans doute pour se dédouaner de je ne sais quel racisme intellectuel ou non — que les Arabes nous auraient tout apporté, que l’Europe n’aurait rien inventé ! »





Voir aussi

La liberté moderne vue par Rémi Brague

Rémi Brague — Sur le « vrai » islam

Rémi Brague sur l’islam, la culture classique et l’Europe

Rémi Brague : « Dans les gènes de l’islam, l’intolérance »