Texte de Mathieu Bock-Côté paru ce samedi dans le Journal de Québec. Entre crochets, les commentaires de ce carnet.
Le scandale de l’entrisme islamiste dans les écoles [PUBLIQUES] québécoises, inséparable de l’immigration massive, a été détourné en quelques jours par les gardiens de l’idéologie dominante.
Selon eux, il pose surtout la question du financement des écoles [semi-privées] religieuses, et apparemment, des écoles catholiques.
[Les écoles publiques primaires Bedford (Côte-des-Neiges), Saint-Pascal-Baylon (Côte-des-Neiges) et Bienville (Saint-Michel) ainsi que l’école publique secondaire La Voie (Côte-des-Neiges) font l’objet d’une enquête du Monopole de l’Éducation du Québec dans le cadre du scandale lié à l’entrisme islamiste. Selon le nouveau reportage du 98,5, qui était déjà à l’origine des révélations sur le climat toxique à l’école Bedford,
des parents ont retiré leur fils de l’école publique Alphonse-Pesant (Saint-Léonard) en raison de ce qu’ils jugent comme étant de l’endoctrinement islamiste de la part
de son enseignante de 6e année du primaire.
]Des parents d’enfants qui fréquentent l’école primaire Alphonse-Pesant, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, ont à leur tour dénoncé des pratiques qui s’apparentent à de l’endoctrinement religieux.
— Patrice Roy (@PatriceRoyTJ) October 25, 2024
Le reportage de @ValerieMBain au #TJ18h pic.twitter.com/tgWyUtlL3Q
Quel retournement digne des plus grands acrobates ! On commence par lutter contre l’islamisme, et on finit par faire le procès d’un marqueur culturel inscrit profondément dans l’identité québécoise.
Écoles
C’est ce qui arrive quand on met toutes les religions dans le même sac, comme si elles étaient interchangeables, comme si chacune d’elle n’était qu’une manifestation d’une grande entité mystérieuse, « la religion », à bannir de nos vies.
Alors, rappelons-le : le catholicisme, au Québec, n’est pas une religion comme une autre. C’est une matrice culturelle.
Avec la Révolution tranquille, nous l’avons heureusement refoulé à l’arrière-plan de la vie collective, mais il n’a jamais été convenu que nous changerions cet arrière-plan pour un autre.
Notre calendrier, nos fêtes, nos paysages portent la marque du catholicisme. Croyants et incroyants l’ont en partage. C’est un héritage culturel.
Qui voudrait l’arracher voudrait arracher une part vitale de l’identité québécoise.
C’est, hélas, ce que souhaite la gauche multiculturaliste, qui a aussi souvent une franche aversion pour l’école privée, pourtant essentielle, surtout quand l’école publique se disloque.
Redisons-le simplement : l’école catholique ne pose aucun problème.
Convenons aussi que la question de la compatibilité de l’islam avec l’Occident se pose partout. Elle ne se pose pas à cause du racisme supposé de nos sociétés, mais simplement parce que deux civilisations cohabitent difficilement sur le même territoire sans qu’une ne prenne le dessus sur l’autre.
On stoppera d’abord l’islamisme à la frontière, en choisissant mieux notre immigration.
Et on le combattra chez nous, puisqu’il s’est implanté, en allant jusqu’au bout de la loi 21, plus nécessaire que jamais, pour contenir la poussée des communautarismes religieux conquérants.
[Le cas de l’école Sainte-Famille, visée par Pascal Bérubé du PQ
École privée catholique conservatrice Sainte-Famille à Lévis, école dans la ligne de Pascal Bérubé, député du Parti québécois Dans son point de presse du 24 octobre 2024 : « M. Bérubé : Une école de Lévis qui s’appelle Sainte-Famille, pour ne pas la nommer. Et j’aimerais beaucoup avoir le résultat de la vérification, parce que cette église-là, qui est catholique, de ce que j’ai entendu avec des experts depuis hier, ça va au-delà de tout ce que je pouvais imaginer. Journaliste :… on coupe le financement à ces écoles-là… M. Bérubé : En étapes. » |
Il semble que M. Bérubé, fort investi dans sa lutte contre le catholicisme conservateur, veuille aller plus loin que la fin du financement des écoles privées, puisque l’école Sainte-Famille ne reçoit aucun financement du Trésor public québécois… Il s’agit donc plutôt de vouloir la fermer.
L’élu péquiste de l’Est de la province se base notamment sur les recherches de Martin Geoffroy, fondateur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux et la radicalisation (CEFIR) dont la thèse de doctorat avait porté sur l’intégrisme catholique au Québec. Ce qui expliquerait peut-être ce tropisme progressiste désuet contre les catholiques traditionalistes (somme tout très marginaux) et la discrétion envers les islamistes (en nette progression) ?
Lorsque Martin Geoffroy a étudié le cas de l’établissement de Lévis, il a remarqué « qu’on ne suit peu ou pas le cursus scolaire québécois, on prône des valeurs catholiques intégristes ». C’est-à-dire ? Pas assez LGBTQ2SAI+ ? Selon lui, cette école, comme les autres du même genre, ne devrait pas détenir de brevet d’enseignement.
Notons au passage que M. Bérubé prétend que l’école de Lévis est dirigée par une « congrégation religieuse excommuniée par l’Église catholique ». La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) n’est pas actuellement en état d’excommunication, mais elle n’est pas en pleine communion avec l’Église catholique non plus en raison de désaccords concernant les enseignements du Concile Vatican II.]