mardi 28 avril 2009

Réal Gaudreault : « Quelles consultations ? » « Quel consensus ? »

Capsule 23 — réactions à la marche de Drummondville



Samedi dernier avait lieu à Drummondville une marche qui réunissait des parents mécontents de se voir privés de leurs droits parentaux en matière de morale, d’éthique et de conscience religieuse. Mais voilà que le premier ministre M. Jean Charest affirme au bulletin de nouvelles de fin de soirée que le cours ÉCR fait consensus au sein de la population. Quel consensus M. Charest ?
Sondage Léger Marketing d'octobre 2008, plus les parents sont jeunes, plus ils sont en faveur de la liberté de choix en éducation morale et religieuse.

« C'est parmi les Québécois âgés de 25 à 34 ans que l'on retrouve la plus forte proportion de personnes en accord avec le fait que les parents aient le choix entre les deux types d'enseignement (80 %). Cette proportion se situe entre 66 % et 73 % pour les personnes de plus de 35 ans. »

Capsule 24 — conforme aux lois ?



Selon le premier ministre Jean Charest, le cours ÉCR est conforme aux lois québécoises. Évidemment, affirme Réal Gaudreault, rien n’est illégal pour celui qui détient le pouvoir d’ajuster les lois au gré de ses fantaisies. Pourtant, des lois sont transgressées toutes les fois que les Commissions scolaires refusent les demandes d’exemption. En effet, le gouvernement du Québec viole l’Article 13,3 du Pacte des Nations Unies sur l’Éducation en imposant le cours ÉCR.

[Personnellement, nous ne sommes pas si sûrs que le programme ECR soit réellement conforme aux lois et chartes canadiennes actuelles.]

Berlin : « Une bonne instruction religieuse est un bienfait pour la société »

Extrait de la déclaration de l’archevêque catholique Georg cardinal Sterzinsky à la suite de l’échec du référendum d’initiative populaire en faveur du libre choix entre l’éthique et la religion tenu le 26 avril 2009 à Berlin.

« Même si nous n’avons pas remporté le référendum, celui-ci a fait bouger les choses. Je remercie l'association Pro Reli et son président, le docteur Christoph Lehmann, qui ont permis que la religion et l’instruction religieuse fassent l’objet d’un large débat public. Je remercie aussi les notables dont le nombre se compte par milliers, ceux des églises, des fédérations et d'autres regroupements qui sont allés témoigner sur la place publique de leur conviction en faveur d’un libre choix entre l’éthique et la religion.

Je ne nierai pas que je suis déçu. Nous n’avons pas réussi à réveiller suffisamment d’intérêt autour de la religion et de l’instruction religieuse. Nous essayerons à nouveau à l’avenir d'assurer à l'instruction religieuse la place qui lui revient de droit, car une bonne instruction religieuse est un bienfait pour toute la société et pas uniquement pour ceux qui la reçoivent.

Ce résultat ne nous fera pas croire que la religion est purement du domaine privé. En tant qu’Église, pour l’amour de Dieu, nous continuerons à être présents à Berlin pour les gens qui y habitent : dans nos municipalités, par notre organisation Caritas et dans nos écoles. L'Église reste publique ! »


Intérêt croissant pour l'école privée

Extrait de la déclaration de l’évêque luthérien Dr. Wolfgang Huber au sujet des résultats du référendum :

« Je remercie tous ceux qui au cours ces dernières semaines et ces derniers mois se sont impliqués en faveur du référendum. Pour ce qui est des résultats de la consultation, je suis déçu. L'initiative Pro Reli n'a malheureusement pas atteint son objectif. Mais elle a réussi à porter sur la place publique un débat important. On a débattu publiquement de l'importance sociale de la religion et donc de l’instruction religieuse.

Comme les résultats par arrondissement le confirment, Berlin demeure une ville divisée. Nous devons tous nous atteler à surmonter cette division. Il faut poursuivre toutes les possibilités d’échange et de coopération. Ce n’est que lorsqu’on aura défini sur une base solide comment l’instruction religieuse et l’éthique seront enseignées ensemble [dans le cours d'éthique] que le slogan [des Pro Ethik opposés aux Pro Reli] : « L’éthique et la religion, nous faisons les deux » aura un sens.

Nous continuerons à soutenir l’importance d’une instruction religieuse autonome et de qualité. L’intérêt pour les écoles privées continuera de croître. L’implication soutenue des parents, des élèves et des enseignants démontre un intérêt croissant dans une formation scolaire de haute qualité marquée par des valeurs communautaires. »