Dans un article intitulé « À quel point les enfants de parents homosexuels devenus adultes sont-ils différents ? Résultats de l’Étude sur les nouvelles structures familiales » rendu public le 11 juin 2012, Mark Regnerus, chercheur en sociologie à l’université du Texas, présente une étude considérée comme rigoureuse et complète selon l’analyse de plusieurs de ses pairs (Osborne, Cynthia. « Further comments on the papers by Marks and Regnerus ». Social Science Research 41, n° 4 (juillet 2012) : pp. 779-783), ou même de promoteurs de l’homoparentalité (Burroway, Jim. « First Look at Mark Regnerus’s Study on Children of Parents In Same-Sex Relationships », boxturtlebulletin.com, juin 10, 2012).
Cette étude remet en cause le dogme établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisqu'au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés (Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011).
Méthodologie de l’enquête
Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée Étude sur les nouvelles structures familiales (NFSS), et il a posé une question à plus de 15 000 Américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » Cent soixante-quinze ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation – soient en tout 2988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. À cette fin, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :
— Famille biologique intacte : un père et une mère mariés depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui (n=919).
— Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme (163).
— Père homo : le père a eu une relation amoureuse avec un homme (73).
— Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans (101).
— Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés (116).
— Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant (394).
— Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant (816).
— Autres configurations, dont le décès d’un des parents (406).
Les principaux résultats
Comparés aux enfants de « famille biologique intacte », les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :
Lecture du tableau
Exemple pour la première ligne : en moyenne, 9 % des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés alors que c'est le cas de 24 % des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.
Cette étude remet en cause le dogme établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisqu'au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés (Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011).
Méthodologie de l’enquête
Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée Étude sur les nouvelles structures familiales (NFSS), et il a posé une question à plus de 15 000 Américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » Cent soixante-quinze ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation – soient en tout 2988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. À cette fin, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :
— Famille biologique intacte : un père et une mère mariés depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui (n=919).
— Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme (163).
— Père homo : le père a eu une relation amoureuse avec un homme (73).
— Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans (101).
— Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés (116).
— Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant (394).
— Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant (816).
— Autres configurations, dont le décès d’un des parents (406).
Les principaux résultats
Comparés aux enfants de « famille biologique intacte », les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :
Variable testée
|
Enfants devenus adultes de famille biologique encore intacte
|
Enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme avant leur majorité
|
Questions de type OUI ou NON, résultats moyens en pourcentage | ||
En cohabitation actuellement | 9 % | 24 % |
La famille a reçu des aides publiques pendant la jeunesse des enfants | 17 % | 69 % |
Bénéficiaires d’aides publiques actuellement | 10 % | 38 % |
Employés à temps plein actuellement | 49 % | 26 % |
Actuellement au chômage | 8 % | 28 % |
Ont voté à la dernière élection présidentielle | 57 % | 41 % |
S’identifient comme entièrement hétérosexuels | 90 % | 61 % |
Ont eu une relation extraconjugale alors que mariés ou en cohabitation | 13 % | 40 % |
Ont subi des attouchements sexuels par un parent ou un adulte | 2 % | 23 % |
Ont subi une relation sexuelle contre leur consentement | 8 % | 31 % |
Questions portant sur une échelle continue, résultats moyens. | ||
Niveau d’éducation atteint (échelle de 1 à 5) | 3,19 | 2,39 |
Sentiment de sûreté dans la famille d’origine (1 à 5) | 4,13 | 3,12 |
Impact négatif de la famille d’origine (1 à 5) | 2,3 | 3,13 |
Auto-estimation de la santé physique (1 à 5) | 3,75 | 3,38 |
Index de dépression (échelle de 1 à 4) | 1,83 | 2,2 |
Échelle d’évaluation du degré de dépendance à autrui (1 à 5) | 2,82 | 3,43 |
Niveau de revenu (1 à 13) | 8,27 | 6,08 |
Relation amoureuse actuelle en difficulté (1 à 4) | 2,04 | 2,35 |
Questions portant sur des fréquences, des occurrences, moyenne sur une échelle | ||
Fréquence d’usage de la marijuana (1 à 6) | 1,32 | 1,84 |
Fréquence d’usage de la cigarette (1 à 6) | 1,79 | 2,76 |
Fréquence d’utilisation de la télévision (1 à 6) | 3,01 | 3,70 |
Fréquence d’arrestations par la police (1 à 4) | 1,18 | 1,68 |
Fréquence de ceux ayant reconnu avoir commis un délit (1 à 4) | 1,1 | 1,36 |
Nombre de partenaires sexuels féminins pour les femmes (0 à 11) | 0,22 | 1,04 |
Nombre de partenaires sexuels masculins pour les femmes (0 à 11) | 2,79 | 4,02 |
Lecture du tableau
Exemple pour la première ligne : en moyenne, 9 % des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés alors que c'est le cas de 24 % des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.
Les résultats présentés ci-dessus sont une sélection traduite de tableaux repris directement de l’article de Regnerus. Ces 25 variables présentent des différences statistiquement significatives et testées entre « avoir grandi dans une famille dont les parents biologiques sont mariés » et « avoir fait l’expérience entre 0 et 18 ans d’une mère ayant eu une relation amoureuse avec une femme ».
Quelques conclusions à retenir :
— Toutes les recherches scientifiques précédentes sur l’homoparentalité sont d’une utilité virtuellement nulle, car leurs conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population entière. En effet, d’une part, les échantillons y sont trop faibles (des échantillons de 44 personnes au maximum, d’après Regnerus, p. 754, qui donne un résumé de ces recherches) et, d’autre part, ils sont constitués de façon non aléatoire, selon la méthode « boule de neige » : les membres de l’échantillon sont sélectionnés à l’intérieur d’un réseau dont les membres se cooptent. Pour ces raisons, ces échantillons ne sauraient refléter la composition socio-économique, religieuse, raciale et géographique des États-Unis. Par ailleurs, les personnes interrogées ont souvent conscience de l’impact politique de l’enquête à laquelle ils participent. Ils sont en outre souvent des militants de la cause homosexuelle.
— Cette étude est novatrice, car elle donne avec une grande rigueur méthodologique le point de vue de l’enfant sur le fait d’avoir eu un parent homosexuel, alors que la parole était jusqu’ici monopolisée par les parents homosexuels.
— Le trait le plus marquant de cette enquête sociologique, s’il fallait en retenir un, est l’instabilité de la vie de l’enfant dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme : davantage de temps passé dans un foyer d’accueil, davantage de temps passé chez les grands-parents, davantage de temps passé de manière autonome avant 18 ans. En fait, moins de 2 % de ces enfants ont passé leur enfance entière avec leur mère et sa partenaire. (Mark Regnerus, « Queers as Folk », Slate, juin 11, 2012.)
Une seconde étude met à mal un rapport de l'APA
Une seconde étude, également publiée dans Social Science Research, jette un regard critique sur les hypothèses d'un rapport de l'American Psychological Association souvent cité en matière d'homoparentalité.
Le rapport de l'APA dit qu'« aucune étude n'a constaté que les enfants élevés par des couples homosexuels sont désavantagés d'une quelconque manière significative par rapport aux enfants de parents hétérosexuels. »
Cependant, après avoir examiné de près les 59 études qui étayent cette affirmation, Loren Marks, professeur agrégée à l'École d'écologie humaine de l'Université d'État de Louisiane, a déclaré que « les débats sont toujours ouverts » « Le manque de données fiables laisse les questions les plus importantes [au sujet de l'homoparentalité] en suspens. »
Les faiblesses identifiées dans les études utilisées par l'APA concernent la petite taille des échantillons, une sur-représentation des mères lesbiennes bien éduquées blanches et riches, l'absence de résultats portant sur les effets habituels sur les enfants, comme leur éducation, leur taux de chômage, les risques de déclassement social ou de pauvreté, leur taux de criminalité, de grossesses précoces, de consommation de drogues et leur taux de suicide. Au lieu de cela, les études utilisées par l'APA se concentrent sur les comportements des enfants pour y déceler ou non des comportements traditionnels envers les sexes jugés « sexistes », le fonctionnement émotionnel et l'identité sexuelle.
Le Washington Times rapporte qu'il n'a pas réussi à joindre un porte-parole de l'APA pour une réaction à cette étude.
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