mardi 16 mars 2010

Mme Courchesne de plus en plus isolée

Selon le Journal de Montréal, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne est de plus en plus isolée.

Plus les jours passent, moins la ministre de l'Éducation semble avoir d'amis. Depuis qu'elle a fait publier dans la Gazette officielle un projet de règlement visant à chambouler le calendrier scolaire, Michelle Courchesne est plongée dans une controverse qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Elle a d'abord affirmé qu'elle souhaitait permettre aux écoles d'ouvrir leurs portes la fin de semaine, sous prétexte que cela pourrait les aider à lutter plus efficacement contre le décrochage. Or, personne dans le réseau de l'éducation ne lui avait demandé un tel changement, qui a été rendu public en catimini et qui a pris tout le monde par surprise. Les syndicats d'enseignants, qui sont en train de renégocier leurs conventions collectives, ne l'ont pas trouvée drôle. Il a fallu près d'une semaine avant que la ministre avoue finalement que cette modification permettait « aussi » de régulariser la situation d'une poignée d'écoles juives illégales, qui auraient ainsi le loisir d'ouvrir leurs portes le dimanche…

D'autres effets pervers

En grattant un peu, les directeurs d'école du Québec ont découvert d'autres effets pervers de ce fameux projet de règlement. La ministre souhaite notamment imposer un nombre d'heures obligatoires pour l'enseignement des « matières de base ». À l'heure actuelle, ce temps d'enseignement n'est fourni qu'à titre « indicatif. » Cela donne aux écoles la « marge de manœuvre nécessaire » pour offrir des programmes axés sur des matières complémentaires. [Nous avons même appris de professeurs d'ECR désolés que cela pouvait servir à ne pas donner le cours ECR dans les faits.]

On n'a qu'à penser aux programmes d'études inter nationales, de sports-études ou d'arts-études qui se multiplient depuis quelques années. Mais selon les trois associations représentant l'ensemble des directeurs d'école du Québec, le projet de la ministre mènera à la disparition pure et simple de ces programmes. Rien de moins. Comme si cela ne suffisait pas, des changements qu'elle souhaite implanter à l'éducation des adultes pourraient faire augmenter le décrochage. La Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement craint en effet que des jeunes raccrocheurs tentés par un retour aux études abandonnent encore plus, si on les oblige à aller en classe le week-end.

Toute une rebuffade

Dans un geste rarement vu, les commissions scolaires, les cadres, les directeurs d'école et les parents du Québec ont demandé unanimement à Michelle Courchesne de reporter son règlement. On saura bientôt si elle les a entendus. Hier, son attachée de presse a assuré qu'elle « analysera tous les avis » qui lui seront acheminés d'ici la fin de la période de consultation prenant fin vendredi. En coulisse, toutefois, bien des observateurs se demandent pourquoi elle ne les a pas consultés plus tôt. Ça aurait évité tout un gâchis, estiment-ils.








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