mardi 7 octobre 2025

Quand l’anonymat récent des copies révèle un biais historique… favorable

À l’Université de Stockholm, la mise en place de la correction anonyme a eu un effet inattendu : les étudiants portant des noms à consonance étrangère, qui bénéficiaient auparavant d’une indulgence implicite de la part des correcteurs, ont vu leurs notes légèrement baisser. Une étude suédoise éclaire ainsi la complexité des biais en évaluation.


Lorsqu’une université décide de rendre les copies d’examen anonymes, on s’attend naturellement à ce que la réforme rende l’évaluation plus juste, en éliminant les préjugés possibles liés au nom ou à l’origine des étudiants.

Mais les résultats obtenus à l’Université de Stockholm vont à l'encontre de cette attente.

Une étude du sociologue Magnus Bygren, publiée dans la revue Assessment & Evaluation in Higher Education, montre qu’après l’introduction de la correction anonyme, les étudiants portant des noms à consonance étrangère ont vu leurs notes baisser.

Non pas parce qu’ils étaient désormais victimes d’un biais négatif, mais parce qu’ils ne bénéficiaient plus, semble-t-il, d’un léger traitement de faveur implicite dont ils jouissaient auparavant.

Une réforme conçue pour réduire les biais


Entre 2010 et 2014, l’Université de Stockholm a progressivement introduit une règle obligeant les correcteurs à évaluer les examens sans connaître l’identité de l’étudiant.

L’objectif était simple : réduire les inégalités et rendre la notation plus objective.

Bygren a analysé des milliers de résultats d’examens avant et après la réforme, en distinguant les étudiants selon la consonance de leur nom. L’idée était d’observer si la réforme — en supprimant les indices identitaires — modifiait les écarts de notes entre groupes.

Un effet inattendu

Les résultats sont clairs : après la généralisation de la correction anonyme, la probabilité pour un étudiant au nom étranger d’obtenir la meilleure note a diminué d’environ six points de pourcentage. Avant la réforme, ces mêmes étudiants réussissaient un peu mieux, toutes choses égales par ailleurs.

Aux attentes négatives que l’on aurait pu supposer — celle d’un biais défavorable envers les minorités — les correcteurs opposaient, sans doute inconsciemment, un ajustement favorable.

Autrement dit, ils tendaient à se montrer légèrement plus indulgents envers les étudiants aux noms étrangers, peut-être par souci d’équité ou pour compenser un désavantage perçu.

Un biais inversé

Ce phénomène éclaire un aspect méconnu du comportement des évaluateurs : leur désir de justice (subjective) peut lui aussi engendrer un biais.

Les correcteurs, animés par des intentions bienveillantes envers des groupes particuliers (ici étrangers), pouvaient accorder inconsciemment une petite marge de tolérance aux étudiants qu’ils imaginaient en situation d’infériorité symbolique.

L’anonymisation des copies a effacé ce réflexe, rétablissant une neutralité plus stricte — et, ce faisant, a fait apparaître une baisse relative des notes pour ce groupe d’étudiants.

Bygren reste prudent : l’ampleur de l’effet varie selon les modèles statistiques utilisés. Mais la tendance demeure. Et surtout, elle contredit l’hypothèse intuitive d’un préjugé défavorable fondé sur le nom.

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7 octobre 1571 — La flotte turque est détruite à Lépante

Le 7 octobre 1571, une flotte chrétienne livre bataille à la flotte turque. C'est le point d'orgue d'une croisade organisée par le pape Pie V pour délivrer l'île de Chypre que les Turcs viennent de conquérir.

 La bataille de Lépante, qui a lieu le 7 octobre 1571 dans le golfe de Patras, sur la côte occidentale de la Grèce, à proximité de Naupacte (alors appelée « Lépante »), est une bataille navale de la quatrième guerre vénéto-ottomane, où s'affrontent la flotte ottomane de Sélim II et la flotte de la Sainte-Ligue. Cette coalition chrétienne formée sous l'égide du pape Pie V, comprenait des escadres vénitiennes et espagnoles, renforcées par des galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes. Cette bataille s'achève par la défaite des Ottomans qui y perdent la plus grande partie de leurs vaisseaux (187 sur 251 engagés) et plus de 20 000 hommes.

Le retentissement de cette victoire est immense en Europe, plus encore que la défaite des janissaires lors du Grand Siège de Malte en 1565, car elle apparaît comme un coup d'arrêt décisif porté à l'expansionnisme ottoman. C’est d’ailleurs en souvenir de cette victoire qu'est instituée la fête de Notre-Dame de la Victoire, puis fête du Saint-Rosaire à partir de 1573.

Les Turcs sont défaits à la surprise générale. Avant Lépante, ils n'avaient connu aucune défaite face aux chrétiens (sauf le repli devant Malte, en 1565), après Lépante, ils n'allaient plus connaître aucune victoire.


Victoire totale


C'est le point d'orgue d'une croisade organisée par le pape en vue de libérer Chypre que le sultan Sélim II venait de conquérir.

La bataille met aux prises 213 galères principalement espagnoles et vénitiennes et quelques 300 vaisseaux turcs. Cent mille hommes combattent dans chaque camp. Les chrétiens remportent une victoire complète.

La quasi-totalité ses galères ennemies sont prises. L'amiral turc est fait prisonnier et décapité et 15.000 captifs chrétiens sont libérés. Les chrétiens perdirent 8 navires et 8000 hommes et eurent 16 000 blessés.

Le héros de la journée est le prince Don Juan d'Autriche (26 ans), qui commande la flotte chrétienne. Il n'est autre que le bâtard de feu l'empereur Charles-Quint et le demi-frère du roi Philippe II d'Espagne. 

Retentissement de Lépante

Lépante a un immense retentissement en Europe car elle libère les Occidentaux de la peur des Turcs.

La bataille permet aussi au roi d'Espagne de se poser en champion de la Contre-Réforme catholique.

Pour Venise, cependant, Lépante a le goût amer d'une victoire à la Pyrrhus. Ruinée par l'effort de guerre et la suspension de son commerce avec l'Orient ottoman, la République se détache de ses alliés et négocie avec les Turcs.

À ceux-ci, elle reconnaît la possession de Chypre, qui avait été pourtant son but de guerre, en échange de la reprise de son commerce.

Notons qu'un jeune soldat espagnol nommé Cervantès perd la main gauche pendant la bataille de Lépante (« pour la gloire de la droite », dira-t-il plus tard)... Ne pouvant plus se battre, il écrira faute de mieux les aventures de Don Quichotte,,,


Source : Hérédote

Voir aussi

« Tradition franque » d'hommes libres contre esclavage traditionnel méditerranéen y compris européen