samedi 15 novembre 2025

Immigration au Canada : entre annonces officielles et réalité

Le gouvernement libéral affirme avoir réduit ses cibles d’immigration, les fixant à 380 000 résidents permanents par année. Toutefois, comme l’ont souligné plusieurs observateurs, le total réel approche plutôt les 528 000, lorsqu’on ajoute 33 000 travailleurs étrangers temporaires qui, selon certains, auraient acquis un droit de résidence permanent après de longues années au Canada à titre strictement temporaire, ainsi que 115 000 personnes dites « protégées ».


Au final, ce sont 148 000 admissions supplémentaires sur trois ans qui demeurent largement invisibles, dissimulées dans les notes budgétaires. Une légère réduction officielle ne suffit donc pas à répondre aux pressions croissantes — et rien n’indique que le gouvernement s’attaque réellement au problème.

La députée fédérale Rempel Garner a également attiré l’attention sur une pétition déposée à la Chambre des communes par la députée libérale Amandeep Sodhi, réclamant la résidence permanente et un soutien fédéral pour les étudiants étrangers et les travailleurs migrants menacés d’expulsion. Alors que de trois à cinq millions de détenteurs de visas temporaires ont déjà expiré ou arriveront à échéance sous peu, cette démarche apparaît pour plusieurs comme une tentative ouverte de normaliser des situations de dépassement de statut, un recul notable pour un gouvernement qui affirme vouloir réformer le système.

Pendant ce temps, 6,5 millions de Canadiens n’ont pas de médecin de famille, et la crise du logement continue de s’aggraver. Malgré cela, les critiques dénoncent la poursuite de « comptabilité créative » en matière d'immigration. Une majorité de citoyens réclament encore des ajustements majeurs aux politiques d’admission, et les gestes récents du gouvernement semblent aller à l’encontre de cette demande.

Un nouveau programme sous Carney : des obstacles supplémentaires pour les jeunes Québécois

Après la controverse des « Chaires du Canada », qui a exclu certains candidats (trop masculins, trop blancs) des postes professoraux, M. Carney présente un nouveau programme susceptible de compliquer davantage l’accès des jeunes Québécois aux postes de professeurs dans les universités québécoises.

Dans son allocution du 7 novembre 2025 au Canadian Club, le premier ministre a annoncé le lancement d’une Stratégie nationale d’attraction des talents internationaux, dotée de 1,7 milliard de dollars, visant à recruter activement des chercheurs et universitaires étrangers. Il a également mis de l’avant son intention d’accroître les admissions de migrants économiques, notamment en facilitant l’arrivée de titulaires du visa américain H-1B.

Pour le gouvernement, ces mesures doivent stimuler l’innovation et la compétitivité du pays. Pour d’autres, elles risquent plutôt de marginaliser une nouvelle fois les candidats locaux — en particulier les jeunes universitaires québécois — en augmentant la concurrence internationale sur des postes déjà rares.

Chômage des jeunes près du double que celui de la population générale

En 2025, le chômage des jeunes demeure nettement plus élevé que celui de la population générale au Canada comme au Québec. À l’échelle canadienne, les 15-24 ans affichent un taux d’environ 14,7 %, soit plus du double du chômage global qui tourne autour de 7 %. Au Québec, la situation est un peu moins tendue : les jeunes présentent un taux d’environ 9,9 % pour cette même tranche d’âge, comparativement à un chômage général avoisinant 6,3 %. Malgré des variations régionales, l’écart entre jeunes et adultes reste marqué, confirmant qu’en 2025 les nouveaux entrants sur le marché du travail demeurent beaucoup plus exposés à l’instabilité et aux difficultés d’intégration que le reste de la population active.

Conclusion


Entre objectifs officiels et chiffres réels, démarches parlementaires et nouvelles stratégies d’attraction internationale, le gouvernement libéral maintient une orientation résolument militante en faveur d'une immigration élevée (aucune mesure nataliste n'a été annoncée). Or, pour de nombreux Canadiens, cette approche accentue des pressions déjà fortes sur les services publics, le logement et les perspectives professionnelles locales.

16 novembre 1885, pendaison de Louis Riel par les Britanniques


 

Louis Riel est le chef des Métis lors de la rébellion de la Rivière Rouge en 1869. Il est à 7/8 e d’ascendance française et 1/8 e indienne. Louis Riel, ainé de onze enfants, y naît en 1844 de Louis Riel (père) (1817-1864) et de Julie Lagimodière (1822-1906). Les parents de Julie sont Marie-Anne Gaboury et Jean-Baptiste Lagimodière, tous deux considérés comme des pionniers de l’Ouest canadien et des Prairies. Louis Riel (fils) suit tout d’abord les cours dispensés par les prêtres catholiques de Saint-Boniface dans le Manitoba. Remarqué par l’évêque Alexandre Taché, qui promeut l’accession à la prêtrise pour les jeunes Métis les plus prometteurs, il part pour le petit séminaire du Collège de Montréal, au Québec (à plus de 2000 km à l’Est de Saint-Boniface). Les témoignages de cette époque laissent deviner un étudiant doué pour les langues, les sciences et la philosophie, mais de tempérament lunatique. Après un bref séjour de 1866 à 1867 aux États-Unis, Louis Riel revient à la rivière Rouge (du Manitoba) le 26 juillet 1868.

Il agit comme président du Comité national des Métis. Après avoir forcé l’arrêt du mesurage des terres du Nord-Ouest par les arpenteurs ontariens, les Métis s’emparent du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Upper Fort Garry. À titre de gouvernement provisoire, le Comité négocie l’adhésion des habitants du Nord-Ouest dans le nouveau « Dominion du Canada », ce qui aboutit en 1870 par la création de la province du Manitoba. Malheureusement, durant cette période, une cour martiale métisse condamne l’aventurier Thomas Scott à mort par peloton d’exécution. Scott, Irlandais d’origine, devient le martyr des anglophones protestants et orangistes et sa mort devient pour eux le symbole de l’hostilité des Métis envers l’Ontario.

Durant la décennie qui va suivre, Riel se réfugie aux États-Unis. Même s’il est élu député de la Chambre des communes, il ne pourra jamais y siéger étant contraint à l’exil en raison de sa condamnation pour le meurtre de Scott. Il est également atteint d’une forme de mysticisme religieux qui force ses proches à le faire interner dans des « hôpitaux pour lunatiques » du Québec entre 1875 et 1878. Il se rend ensuite au Montana jusqu’en 1884, date où il accepte de revenir dans le Nord-Ouest canadien. Convaincu qu’il est un prophète du Nouveau Monde, Riel organise et dirige la rébellion du Nord-Ouest. Après une série de batailles, Riel se rend aux éclaireurs de la Police à cheval du Nord-Ouest le 15 mai 1885.

Le 6 juillet suivant, Riel est accusé de trahison. Son procès se déroule à Regina. Bien que son avocat tente de plaider l’aliénation mentale, Riel réclame un procès politique. Amené à la barre, Louis Riel fait un discours virulent lorsqu’il s’adresse au jury. Il est finalement reconnu coupable ; les nombreux appels à la clémence ne peuvent le sauver. Son exécution est reportée trois fois, sous une pression populaire grandissante, surtout au Québec. Rien n’y fait, le verdict est maintenu en appel. Le 16 novembre 1885, Louis Riel est pendu à Regina. Depuis sa mémoire a été partiellement réhabilitée puisqu’il est considéré comme le fondateur du Manitoba et comme un des Pères de la Confédération.

Voir aussi

 22 janvier 1890 : le français aboli comme langue officielle et d’enseignement au Manitoba